À Quimper, la faïence, c’est tout une histoire ! (Ouest-France).

Le musée de la faïence, situé au bord de l’Odet dans le quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), retrace l’histoire de cet art typique de la région.

300 ans d’histoire
À Locmaria, le musée de la faïence de Quimper revient sur 300 ans d’histoire de cet artisanat.

Entre avril et septembre, quand il pleut à Quimper (Finistère), le musée de la faïence se remplit. Installé sur les berges de l’Odet, dans le quartier historique de Locmaria, il renferme un trésor : 300 ans d’histoire de la faïence y sont conservés. Des petites pipes en terre, premières faïences quimpéroises, aux œuvres contemporaines de Marjatta et Jean-Claude Taburet, on embarque dans le monde raffiné et coloré de la faïence quimpéroise.

La faïence, c’est que le bol breton ?

Avec ses deux oreilles qui préservent les doigts de la brûlure et le prénom calligraphié pour ne pas se l’échanger, le bol breton est l’identité de la capitale de Cornouaille. Mais cet élément de vaisselle où est peint le célèbre petit breton fait partie d’une grande famille de faïence. « À partir du bol, on a décliné des petits plats, des assiettes, des beurriers, des pots de chambre… Et tous les petits bretons ont été repris », énumère Isabelle Dubourg-Gautier, guide du musée. Le bol reste l’élément de vaisselle qui a traversé les siècles.

Le style de Quimper, c’est quoi ?

Connu pour ses grosses fleurs « à la touche », appelées ainsi parce qu’elles sont peintes à la main, le style de Quimper est connu pour ses traditionnelles couleurs de vaisselle : le rouge, le jaune et le bleu. Pourtant, c’est bien plus que ça. « Ce qui nous amène au style de Quimper, c’est le patrimoine d’ici, commence la médiatrice. Les faïenceries vont s’inspirer du costume breton brodé, et créer des décors perlés, Retrace-t-elle, en désignant une grande jarre colorée de vert, jaune, violet, où des spirales sont décorées de perles blanches. On va faire comme un pâtissier, rajouter des gouttelettes et des traits d’émail et de peinture pour donner un effet de broderie. »

Les pipes des marins.
Les pipes des marins.

Quand cet artisanat s’est-il installé à Quimper ?

La faïence arrive du sud de la France à la fin du XVIIIe siècle, avec un maître pipier originaire de Marseille. Jean-Baptiste Bousquet, de son nom, s’installe au prieuré de Locmaria, où il confectionne des petites pipes en terre, qu’il vend ensuite aux marins. L’artisan transmet son savoir-faire aux dames du prieuré, installant de façon pérenne la faïence à Quimper.

Comment se fabrique la faïence ?

Si les premières confections se font à la main, rapidement des méthodes se développent pour rendre la fabrication plus simple et efficace, comme l’utilisation de moules en plâtre.
On y verse de l’argile, et une fois que la pâte a pris la forme souhaitée, on l’enfourne pendant douze heures à 1 040 °C, puis on la laisse refroidir douze heures dans le four. « L’enfourneur est la personne la Plus importante de la manufacture. Rien qu’à l’œil, en regardant à travers la vitre, il est capable de dire si le four est à bonne température », souligne Isabelle Dubourg-Gautier.

Le style quimpérois
Le style quimpérois, c’est une faïence colorée, sertie de petite perles blanches rappelant la broderie des costumes bretons.

Henriot, seul maître de la faïence c quimpéroise ?

Si Henriot-Quimper est aujourd’hui la plus célèbre fabrique de Quimper, de nombreuses faïenceries se sont installées dans la ville au fil des siècles. D’ailleurs, cette dernière ne fut pas la première arrivée dans la ville.
Dans les années 1880, alors que la faïence de la famille de Jean-Baptiste Bousquet connaît le succès, elle décide de fonder la faïencerie HB (Hubaudière Bousquet) pour éviter les copies.
En 1891, Henriot est créée. « Au début, le sigle de Henriot était HR, pour rappeler la faïencerie HB et profiter de son succès », raconte la médiatrice. Un siècle plus tard, dans les années 1980, le nouveau dirigeant de Henriot rachète la maison HB, et devient HB-Henriot. Les deux autres célèbres faïenceries de Quimper, désormais disparues, sont Porquier-Beau et Keraluc.

La faïence, un truc de vieux ?

La vaisselle de faïence, typique des maisons anciennes ? Détrompez-vous. Au travers du regard du couple d’artistes faïenciers Marjatta et Jean-Claude Taburet, dont les œuvres sont exposées jusqu’au 30 septembre, au Musée de la faïence de Quimper, cet art reprend un coup de jeune. Elle vient de Finlande, lui de Mayenne. Ensemble, ils s’installent à Quimper.
Avec ses grosses fleurs aux couleurs vives, le style de Marjatta est vivant et joyeux. Le couple représente, chacun à sa manière, les légendes bretonnes comme celle de la ville d’Ys, en gardant leur griffe contemporaine.

Jusqu’au samedi 30 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h, sans interruption, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet. Entrée : 5 €, 4 € de 18 à 25 ans, 3 € de 7 à 17 ans, gratuit pour les moins de 7 ans. Visites commentées, les lundis et mercredis, de 15 h 30 à 16 h 30.

Publié le 21 août 2023 par Marine LEBEGUE – Ouest-France ©

Faïencerie Henriot à Quimper : à la découverte d’un art ancestral (Ouest-France).

Durant tout le mois d’août 2022 et jusqu’en septembre, la faïencerie Henriot propose des visites guidées de ses ateliers. L’occasion de découvrir le processus de fabrication unique des célèbres faïences emblématiques de Quimper (Finistère).

Margot Henriot Quimper
Margot est la guide du jour. Déambulant dans les ateliers de la faïencerie Henriot, elle fait découvrir aux visiteurs les différentes étapes de la fabrication. Ici, le calibrage.

Margot Le Page et Emma Louveau, 22 ans, sont saisonnières à la faïencerie Henriot, à Quimper (Finistère). L’une est étudiante en droit du patrimoine culturel, l’autre en science politique. Elles assurent les visites guidées des ateliers, au-dessus de la boutique, mais aussi les démonstrations des premières étapes de fabrication des faïences.

Un art traditionnel et célébré

Eau, terre, feu : tels sont les trois éléments fondamentaux à la fabrication de faïence. Dans les allées de Locmaria, Jean-Baptiste Bousquet, le fondateur, installe son atelier en 1690, sous le règne de Louis XIV. Il y est bien logé, proche de l’Odet, de l’argile des rives et des bois alentour alors toujours existants, lui permettant d’actionner les fours. Dans les années 1950, les faïenceries quimpéroises emploient plusieurs centaines de personnes. « C’était l’âge d’or », souligne Margot. Un âge d’or bien révolu, la faïencerie comptant aujourd’hui douze salariés. Mais l’art de la faïence persiste dur comme fer. Un art traditionnel, unique et célébré.

Margot Le Page
Margot met la main à la pâte durant l’étape de l’émaillage, ce processus où la pièce est trempée dans de l’eau et de la poudre de verre.

Le petit train de Quimper, lui, arbore les motifs Henriot. « Le propriétaire du petit train est venu nous voir pour nous soumettre l’idée. On a donc peint les motifs sur faïence, puis il les a imprimés et collés sur le train, explique Fabienne Kernéis, de la faïencerie. Il a du panache ! ».

En 2023, l’atelier fêtera ses 333 ans. Un anniversaire pour le moins spécial.

peintre Henriot
L’une des peintres de l’atelier Henriot à Quimper (Finistère), à l’œuvre, sur un plat.

Un « atelier 100 % féminin »

Une quinzaine de personnes s’est réunie ce mercredi 3 août 2022 pour assister à la visite. Margot débute par le coulage, lorsque l’argile est apposée dans les moules de différentes formes, la plus célèbre étant la Sainte-Anne. Puis elle met directement la main à la pâte à l’étape du calibrage afin de créer une assiette.

Mais le passage qui attire tous les regards est celui de l’atelier des peintres. Les mains minutieuses des artistes s’attellent à décorer une à une chaque pièce. « Un atelier 100 % féminin », fait remarquer Margot. La guide demande de garder le silence pour ne pas déconcentrer les peintres, dont les têtes dépassent du cadre, entourées de pinceaux et d’éponges, à côté des pots de peinture de couleurs diverses. L’une d’elles reproduit un motif de petits Bretons en costume Glazik, l’autre des marguerites.

A. Le Bras Henriot Quimper
Une peintre de l’atelier, peignant à main levée des motifs de fleurs sur l’une des pièces.

À main levée

Les décors sont faits à main levée, « à la touche ». Les plus compliqués, cependant, « sont faits à l’aide d’un poncif ». La formation complète pour un artiste peintre dure trois ans. « Lorsqu’une peintre commence une pièce, elle la termine toujours et la signe de ses initiales. » C’est un travail qui demande du temps : la première cuisson se fait à 1 040 °C durant neuf heures.

Dans les bâtiments renfermant ce joyau d’artisanat, une question taraude l’un des visiteurs. « Pourquoi ne pas rendre la fabrication automatique ? Cela fait gagner du temps ». Margot, solide sur ses appuis, répond : « Nous ne voulons pas tomber dans l’industriel. »

Pratique : durant le mois d’août, du lundi au samedi dès 10 h 30, puis à 11 h 30, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h. Durée de la visite 30 minutes. Tarif unique 5 €, gratuit pour les moins de 7 ans. Pas de réservation, vente des billets 15 minutes avant le départ.

Publié le 11 août 2022 par Carla Plomb – Ouest-France ©

la faïence de Quimper a plus de 300 ans (Le Télégramme).

Aiguières
Une magnifique paire d’aiguières sur piédouche en faïence polychrome décorées de danseurs, de musiciens et de bouquets. Les cols sont ornés des armes de Bretagne et de Quimper et les anses orange soulignées de filets noirs.

Lancée par un Provençal installé à la fin du XVIIe siècle dans la capitale de Cornouaille, la faïence devient en trois siècles l’une des marques de fabrique de la ville de Quimper, et un élément incontournable du patrimoine breton.

Les dates divergent selon les sources, qui parlent de 1690 ou 1699, mais toutes s’accordent sur un point : c’est bien à Jean-Baptiste Bousquet que l’on doit la création de la première faïencerie de Quimper. Installé dans le quartier de Locmaria, cet artisan provençal originaire de Saint-Zacharie crée son entreprise dans un endroit propice au développement de son activité. « D’une part, il n’y a pas d’autres faïenceries dans la province, au moins jusqu’à Nantes ou Rennes, explique Michel Roullot, spécialiste de la faïence, dans un ouvrage collectif consacré au sujet (*). D’autre part, les conditions techniques favorables sont réunies : le bois pour chauffer les fours est abondant et peu onéreux ; près de Quimper, à Toulven, aux bords de l’Odet, un gisement d’argile permet de fabriquer des poteries, du grès et de la faïence blanche ordinaire ; enfin, l’Odet qui traverse Quimper, permet de faire venir la terre facilement et d’expédier, par voie maritime vers le Léon et le Trégor, les produits fabriqués. »

Une période idéale

La période est aussi particulièrement bien choisie : suite à la grave crise financière qui touche le Royaume, conséquences des guerres menées par Louis XIV et la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 qui entraîne l’émigration des protestants et la fuite de leurs capitaux, le roi de France oblige, fin 1689, les particuliers à porter leur vaisselle d’argent pour que ce matériau précieux soit transformé en monnaie, afin de renflouer les caisses de l’État. Nobles et riches bourgeois doivent dès lors s’équiper de nouveau. « Les faïenciers vont donc produire des pièces de grande qualité pour satisfaire la demande », poursuit Michel Roullot. D’autant plus que la création de ces fabriques est encouragée par Colbert, le ministre des Finances, afin d’éviter les importations. L’affaire de Jean-Baptiste Bousquet se développe à tel point que son fils Pierre, tout juste nommé maître-faïencier à Marseille, le rejoint. Il se retrouve à la tête de l’entreprise familiale moins d’un an après son arrivée, suite au décès de son père et poursuit le développement de la manufacture, spécialisée dans la fabrication de vaisselle mais aussi de pipes à fumer en terre.

Une histoire de famille

Au cours du XVIIIe siècle, la faïencerie continue sa croissance avec ses directeurs successifs, d’abord Pierre Bellevaux, gendre de Pierre Bousquet, qui apporte les techniques des faïences de Nevers dont il est originaire. Puis Pierre-Clément Caussy, fils d’un faïencier de Rouen, qui épouse la fille du nouveau patron. « Son apport à l’édifice de Quimper est des plus importants, explique le site du musée de la faïence (**). Il influencera la production jusqu’à la fin du XIXe siècle grâce aux nombreux poncifs qu’il avait eu soin d’emmener… » L’influence rouennaise transforme peu à peu la faïence quimpéroise en une production plus artistique. En 1771, la fille de Caussy épouse Antoine de La Hubaudière, qui donnera le nom définitif à la manufacture : HB – La Grande Maison. Jusqu’en 1917, les descendants se succéderont à la tête de l’entreprise familiale, avant qu’elle soit reprise par un industriel du Nord de la France.

Le développement des faïenceries

Dès la fin du XVIIIe siècle, la concurrence apparaît à Quimper face à la maison HB. D’anciens ouvriers lancent leur propre affaire, avec diverses fortunes. Au XIXe siècle, on compte ainsi plusieurs manufactures de faïence à Quimper et dans les alentours, mais peu parviennent à égaler HB. L’une d’entre elles va cependant y arriver : la manufacture Porquier. La firme prend la suite de la manufacture Eloury, du nom d’un ancien ouvrier de HB, qui a monté sa société en 1772. Spécialisée dans la faïence culinaire et utilitaire, l’entreprise s’aventure dans les années 1870 dans la faïence d’art avec Alfred Beau, qui apportera à la production finistérienne un nouveau souffle qui fera sa renommée. « Il est probablement le personnage le plus important de l’histoire des faïenceries quimpéroises, poursuit Michel Roullot. Originaire de Morlaix, élève d’Eugène Isabey, gendre d’Émile Souvestre, il est le créateur du premier décor breton ». Au début du XXe siècle, Quimper ne compte plus que trois manufactures : HB, PB (pour Porquier-Beau) et HR (fondée en 1891 par Jules Henriot).

Pour en savoir plus

(*) « Quimper, trois siècles de faïence », ouvrage collectif, éditions Ouest-France, 2002.

(**) Le site Internet du musée de la faïence de Quimper : www.musee-faience-quimper.com

« Histoire de la faïence de Quimper » de Bernard Verlingue, éditions Ouest-France, 2011.


Une concurrence farouche et un vivier d’artistes

Au cours de XXe siècle, les trois manufactures quimpéroises se livrent une concurrence farouche (avant de finalement fusionner les unes avec les autres au fil des années), rivalisant de créativité et n’hésitant pas à faire appel à des artistes – plus de 260 référencés – pour décorer leur vaisselle mais aussi créer des statuettes religieuses ou profanes, ainsi que des éléments décoratifs. Des peintres comme Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen, René Quillivic ou Jeanne Malivel y collaborent au cours de leur carrière.

Les motifs décoratifs s’enrichissent de multiples sujets d’inspiration locale et légendaire, comme des scènes de pêche, de marine ou encore de la vie quotidienne, tout en respectant la palette de couleurs typiques du style finistérien (bleu, vert, rouge, jaune et violet). Cette profusion créative et la qualité des productions font connaître la faïence de Quimper dans toute la France. Cet élan est renforcé par le développement du chemin de fer et l’avènement des loisirs balnéaires, qui attirent en Bretagne touristes et artistes.

La réputation de la faïence de Quimper va même dépasser les frontières de l’Hexagone. En effet, avec ses petits Bretons à l’allure folklorique peints à la main et représentés dans un style naïf, la vaisselle bretonne s’exporte de nos jours aux États-Unis, au Canada et même au Japon. Si Quimper reste aujourd’hui le dernier centre faïencier en activité de France, la fabrication – industrielle comme artisanale – reste dynamique, grâce notamment à de jeunes artistes qui perpétuent la tradition, tout en l’ancrant dans la modernité.

Publié le 29 août 2021 par Serge Rogers – Le Télégramme ©

Le faïencier Pierre Bousquet vu par un descendant (Côté Quimper).

L’histoire de la faïence de Quimper a débuté en 1708 avec Pierre Bousquet. Christian de la Hubaudière connaît le mieux cet illustre aïeul qui fut un véritable visionnaire.

Manufacture HB
Carte postale représentant la faïencerie. Il y a une erreur sur la date de 1420.

En France, l’histoire de la faïence a longtemps ignoré la pointe bretonne. Il a fallu la ténacité de quelques-uns pour faire connaître et reconnaître la faïence de Quimper. Christian de la Hubaudière a beaucoup œuvré dans ce sens.

Il a débuté ses recherches dans les années 1980. « Je savais qu’on avait des faïenciers du côté de Quimper mais c’était tout », relate cet ancien instituteur du Calvados. Il entame alors un fabuleux voyage dans son histoire familiale et celle de la faïence.

Des livres

Il épluche les archives municipales, accumule les documents, les objets… et peu à peu réussit à reconstituer un vaste puzzle dont la pièce centrale est Pierre Bousquet. Et non Jean-Marie Bousquet qui a longtemps été considéré comme le fondateur de la faïence de Quimper en 1690. Le tricentenaire fêté en 1990 se basait d’ailleurs sur cette date.

Christian de la Hubaudière a écrit un premier livre pour contester cette origine « officielle » et réhabiliter le véritable fondateur : Pierre Bousquet. Ce premier ouvrage n’a pas trouvé son lectorat. En revanche, les quatre suivants ont passionné des milliers de lecteurs. Ils retracent la saga des faïenciers de Quimper. Une forme romancée qui s’appuie sur des recherches historiques.

Christian de la Hubaudière
Christian de la Hubaudière.

Un visionnaire

« Pierre Bousquet a créé la faïencerie en 1708. Son père Jean-Baptiste Bousquet a, lui, fabriqué des poteries et des pipes en terre. Pierre Bousquet est un visionnaire. Il est venu à Quimper car il n’y avait aucune autre faïencerie dans l’Ouest, mise à part Rouen. Quimper avait une position idéale, stratégique, avec la présence d’une rivière, d’un port… »
Christian de la Hubaudière

Christian de la Hubaudière tient à rendre hommage à cet aïeul qui a contribué à bâtir la richesse de Quimper. « Il a formé des dizaines d’ouvriers. Son gendre Pierre-Clément Caussy aussi. Certains ouvriers ont, à leur tour, créé leurs propres faïenceries. Ces hommes ont fait Quimper ! »

L’ancien instituteur insiste aussi sur l’importance économique de cette première faïencerie qui a compté jusqu’à une centaine d’ouvriers. Pendant 41 ans, Pierre Bousquet a dirigé la faïencerie, se démenant pour trouver un successeur.

Beaucoup d’erreurs

Christian de la Hubaudière recherche toujours les objets réalisés sous la direction de Pierre Bousquet puis celle de Pierre-Clément Caussy. « Ils existent mais beaucoup ont été attribués à d’autres faïenceries. Il y a eu beaucoup d’erreurs », indique l’auteur en connaissance de cause.

Il a en effet publié le manuscrit de Caussy, qui relate l’histoire de cette famille de faïenciers entre Rouen et Quimper, les techniques utilisées… Christian de la Hubaudière est ainsi devenu un véritable expert des faïences de Quimper.

Désormais, il boucle le cinquième et dernier opus de la saga familial. Ce livre s’achèvera au moment de la Première Guerre mondiale.

Pierre Bousquet en quelques dates

  • 15 décembre 1673 à Saint-Zacharie (Var) : naissance.
  • 1699 : obtention de la patente de faïencier.
  • 1708 : il s’établit à Quimper, il achète une maison et un four dans le quartier de Locmaria.
  • 1743 : mort de Pierre Bellevaux qui épousa la fille de Pierre Bousquet en 1731 et devint directeur de la faïencerie.
  • 1749 : mariage de Pierre-Clément Caussy, fils d’un faïencier de Rouen, avec la petite-fille de Pierre Bousquet. Il prend la direction de la faïencerie.
  • 1749 : mort de Pierre Bousquet, à l’âge de 78 ans.

Les productions à l’époque de la faïencerie de Pierre Bousquet

Dans la faïencerie Bousquet, on façonne beaucoup de pièces de forme : vierges, grottes de religion, tonnelets, cruches, pots à eau, bénitiers, vases sacrés. Les ouvriers fabriquent aussi de la vaisselle en terre vernissée. De la vaisselle en faïence (plats, assiettes…) sort aussi des fours. En ce début du XVIIIe siècle, la faïence remplace en effet l’étain. En cinquante ans, on passe d’une cinquantaine de faïenceries à plus de 1 000 dans l’Hexagone.

Pierre Bousquet jouit alors d’un monopole en Bretagne. À ses débuts, les faïences sont surtout achetées par des familles aisées qui exigent que leurs armoiries soient peintes sur leur vaisselle. Or, ce savoir-faire bien particulier est parfaitement maîtrisé dans la région de Rouen.

Pierre Bousquet incite donc Pierre Bellevaux, peintre faïencier de Rouen, à s’établir à Quimper. À la mort de Pierre Bellevaux, Pierre Bousquet fait venir un autre peintre faiencier de Rouen : Pierre-Clément Caussy qui se marie avec la petite-fille. Pierre-Clément Caussy apporte de nouveaux motifs, une autre technique…

Publié le 24/01/2021 par Adèle Le Berre – Côté Quimper ©

Le compte-rendu du salon « Antiquités Brocante Design » 2017 de Quimper.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Affiche de l’exposition « Quimper 3 siècles de Faïences », dans le hall d’accueil.

Pour le 40 ème anniversaire du salon « Antiquités Brocante Design », l’association a présenté avec la collaboration du Musée de la Faïence, une exposition sous le titre de « Quimper 3 siècles de Faïences ».

Stand des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.

Les membres de l’association sur notre stand (Photo Bernard Galéron).

Inauguration de l'exposition le vendredi 10 novembre 2017.

Inauguration de l’exposition. Bernard Verlingue commente la vitrine consacrée aux Vierges et aux Saints à Mme Maryvonne Blondin, Sénatrice du Finistère.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Inauguration de l’exposition le vendredi 10 novembre.

Les membres de notre association se sont relayés pendant les 3 jours, pour renseigner les visiteurs du salon.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

L’influence de Nevers (Bellevaux originaire de Nevers, succède à Bousquet en 1731).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

L’influence de Rouen (Caussy, originaire de Rouen, succède à Bellevaux en 1749).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Vierges et Saints.

15 vitrines retraçaient les productions emblématiques des manufactures quimpéroises, du style de Nevers à celui de Rouen, des Vierges et des Saints, du Porquier Beau, aux artistes du 20 ème siècle.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Manufacture Porquier Beau.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Assiettes de la série des botaniques (Porquier Beau).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Assiettes du service « la Mer » de Mathurin Méheut pour la manufacture Henriot.

Cette exposition temporaire exceptionnelle était un condensé d’histoire, et une synthèse des collections du Musée de la Faïence de Quimper.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Production de grès Odetta pour la manufacture HB.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Les oeuvres des artistes « Seiz Breur » pour la manufacture Henriot (Suzanne Candré-Creston et René-Yves Creston).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Style Colonial – Plat de Georges Renaud (HB Quimper).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Présentation du travail de René Quillivic.

L’exposition sur « les fêtes bretonnes » de l’artiste Robert Micheau-Vernez venait compléter cet évènement.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Stand des Amis de Robert-Micheau Vernez.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Plats de l’artiste Robert Micheau-Vernez.

L’association des Amis est un soutient du Musée, vous pouvez remplir notre bulletin d’adhésion et rejoindre notre cercle de passionnés (lien).

Le salon est toujours l’occasion de communiquer sur les publications de l’association. Elles sont toutes consultables sur notre site internet (lien).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Le stand de l’association.

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

Vue de l’exposition.

Nous tenons à remercier l’ensemble des bénévoles de notre association pour leur présence, et nous vous attendons nombreux pour la réouverture du Musée de la Faïence en 2018, avec une exposition consacrée à l’artiste Jeanne Malivel (co-fondatrice du mouvement des Seiz Breur).

Exposition "Quimper 3 siècle de Faïences".

A bientôt.