Notre nouvelle gazette des Amis vient de paraitre ! Nos adhérents recevront très prochainement ce bulletin. Le premier article est consacré au peintre décorateur Pierre Poquet. Une rencontre avec un ancien vendeur à la faïencerie Keraluc : Jean-Louis Quillerou. Enfin, Jérémy Varoquier nous présente les projets du Musée de la Faïence de Quimper. Antoine Maigné et Philippe Théallet assurent le suivi rédactionnel de ce nouveau numéro.
Couverture de la 48ème gazette des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.
Brochure de 16 pages (couleur, paginé) – ISSN 2260-2844
Sommaire :
Éditorial – Le conseil d’administration (p 1).
Pierre Poquet – Jacques BRÉNÉOL (p 2 à 11).
Souvenirs d’une époque – Rencontre avec Jean-Louis Quillerou, ancien vendeur à la faïencerie Keraluc dans les années 60-70 – Maní PENNANGUER (p 12 à 15).
La vie continue ! – Une exposition temporaire reportée, une présentation permanente rénovée – Jérémy VAROQUIER (p 16).
C’est une page du vieux Quimper et de ses faïenceries qui s’est tournée avec le décès, mardi 15 décembre, de l’artiste Maurice Fouillen.
La maison jaune, place du Stivel à Quimper, abritait l’atelier de faïence Fouillen.
L’artiste Maurice Fouillen est décédé mardi 15 décembre 2020. Son départ tourne une page de l’Histoire du vieux Quimper et de ses faïenceries.
Maurice Fouillen, très discret, avait repris l’atelier de faïence paternel emblématique au cœur du quartier de Locmaria, la fameuse maison jaune de la place du Stivel.
Formé sur le tas
L’atelier Fouillen, c’est une histoire de famille qui remonte à 1929 lorsque son père Paul Fouillen (1899-1958) quitte son poste de chef décorateur chez Henriot pour s’installer dans cette vaste maison.
Il y appose sa plaque « Paul Fouillen, céramiste d’art ». Dès lors, cette ancienne guinguette ne cessera d’être l’atelier Fouillen. Du temps de Paul, il y aura même jusqu’à 25 employés. C’est ici que sera installé le premier four à céramique électrique de Quimper.
C’est là, en travaillant avec son père que Maurice Fouillen se forme sur le tas. Il sort ses premiers modèles de faïence en 1951. Il a 30 ans lorsque son père décède brutalement en 1958.
Fermeture de l’atelier en 1980
Maurice Fouillen reprend le flambeau et ne quittera plus l’atelier de faïence. Il y travaille sans cesse, respectant la patte si singulière de la marque Fouillen. Maurice Fouillen s’exprime sur des plats, vases, assiettes et autres objets…
L’atelier perdure mais le nombre d’employés ne cesse de diminuer jusqu’à ne plus compter que Maurice. Il ferme définitivement ses portes en 1980. Par contre, comme il bénéfice d’un statut d’artisan, il peut continuer à proposer ses créations.
C’est sans doute à partir de ce moment qu’il se révèle enfin. Celui qui n’a eu de cesse d’entretenir la mémoire de son père, livre enfin ses œuvres les plus personnelles.
Imagination débordante
Dominique Riboulleau décrit alors « des créations originales où se côtoient aspect ionique, imagination débordante et maîtrise technique ». Il laisse sa propre empreinte dans la création artistique de Quimper.
Le galeriste Philippe Théallet qui l’a rencontré de nombreuses fois évoque la générosité et grande modestie de Maurice Fouillen. Il rappelle que « la belle exposition du Musée de la Faïence de Quimper mettait à l’honneur le travail de Paul Fouillen et de son fils Maurice. Ce dernier aura pu assister à cette présentation qui replaçait à sa juste position l’intérêt et la créativité de la faïencerie Fouillen dans l’histoire de la faïence de Quimper ».
L’histoire des faïenceries vient de perdre l’un de ses plus discrets protagonistes qui mérite d’être (re)connu et emporte avec lui un peu de l’âme d’un quartier.
En 2010, Maurice Fouillen avait pris la pose devant les faïences réalisées par Paul, son père, dans la maison Fouillen, place du stivel à Quimper (Finistère).
Né à Quimper (Finistère) en 1928, Maurice Fouillen est décédé mardi 15 décembre 2020. Il avait repris la faïencerie familiale au décès de Paul, son père. Leur nom incarne une page de l’histoire de la faïencerie de Quimper.
Maurice Fouillen n’est plus. Né à Quimper (Finistère), le 9 janvier 1928, il s’est éteint mardi 15 décembre 2020, à l’âge de 92 ans. Sa disparition émeut dans le milieu de l’art car une page de l’histoire de la faïencerie de Quimper se tourne ainsi.
La maison Fouillen, place du Stivel dans le quartier de Locmaria à Quimper (Finistère).
La vie de Maurice Fouillen est liée à celle de l’emblématique « maison jaune » de la place du Stivel qui borde l’Odet dans le quartier de Locmaria. Aujourd’hui protégée par les Bâtiments de France, elle servait au début des années 1900, à des vendeurs de tissus. Puis était devenue un resto-guinguette avant d’être rachetée en 1929 par Paul Fouillen, le père de Maurice, pour devenir une faïencerie.
Paul Fouillen, qui avait commencé comme peintre puis rapidement chef d’atelier à la manufacture HB, fonde ainsi son propre atelier. Devenu progressivement faïencerie. Au plus fort, dans les années cinquante, elle a employé une vingtaine de salariés.
« Fouillen est un label »
Maurice y travaille dès l’âge de 20 ans. En 1958, lorsque son père décède soudainement, il prend la relève, jusqu’en 1980. La faïencerie ferme alors ses portes pour toujours. En 2010, dans les colonnes de Ouest-France, Maurice Fouillen disait lui-même : « L’histoire est close. Il faut que ça s’arrête, je n’ai aucun regret. Si quelqu’un d’autre la reprenait, il la déformerait. Fouillen est un label. »
Il avait à cœur de perpétuer la mémoire et l’œuvre de son père. En 2015, le Musée de la faïence avait consacré une exposition à Paul Fouillen. Maurice avait participé à sa préparation.