Faïences de Quimper, le coup de bol breton (Arte).

Un reportage consacré à l’histoire de la faïence de Quimper a été tourné l’été dernier, notamment au musée. Il sera diffusé le vendredi 29 mars 2024 à 17 h 25.
Vous pouvez dès à présent le regarder sur le site arte.tv : https://www.arte.tv/fr/videos/115571-064-A/invitation-au-voyage/

Extrait du reportage


La terre, l’eau, le feu et la main ont façonné l’histoire de Quimper, en Bretagne, car la faïencerie est reine de la capitale de la Cornouaille. Les maisons à colombage affichent haut les couleurs de cet artisanat : mur d’assiettes, statuettes nichées dans le granit, plaques de rue, boutiques bardées de souvenirs. L’artisanat de faïence résiste, perpétuant la tradition des décors « à la touche », qui a fait sa renommée. Une histoire très armoricaine, mais pas seulement.

Publié le 22 mars 2024 – Arte ©

Yvonne Jean-Haffen (Locus Solus).

L’éditeur Locus Solus enrichit sa collection de livres d’art brochés, avec la publication d’un petit ouvrage sur l’artiste peintre Yvonne Jean-Haffen (1895-1993). L’auteur de ce livre n’est autre que Frédéric Bonnor, en charge des musées municipaux de Dinan. Pour rappel, l’artiste avait installé sa maison-atelier dans cette même ville (La Grande Vigne).

Yvonne Jean-Haffen (couverture).

Yvonne Jean-Haffen – Le réalisme décoratif
Frédéric Bonnor
Locus Solus (collection Art) – 48 pages
ISBN 978-2-36833-482-9 – tarif 12,90 € – Paru en mars 2024.


Élève d’Auguste Leroux (1871-1954) puis de Mathurin Méheut (1882-1958), Yvonne Jean-Haffen (1895-1993) est restée, comme trop souvent les femmes artistes, dans l’ombre de ses maîtres. Née à Paris, elle découvre la Bretagne en 1926 avec Mathurin Méheut, avec lequel elle entretiendra une longue relation amoureuse. La même année, elle entre dans le groupe des Artistes décorateurs et entame une collaboration avec la faïencerie Henriot de Quimper.

Nous devons à Yvonne Jean-Haffen nombre de peintures, gravures, céramiques et décors, notamment de paquebots. Le critique d’art Auguste Dupouy (1872-1967) parle de « réalisme décoratif » pour décrire son œuvre. L’abondante et passionnée correspondance illustrée que lui adresse Méheut a fait l’objet d’expositions et d’un recueil aux éd. Ouest-France (Je vous le dessine par la poste, par A. de Stoop et D. Delouche, 2018). Elle collaborera avec lui pour de grandes réalisations et fresques.

En 1937, elle achète avec son mari la propriété de La Grande-Vigne, située en bord de Rance à Dinan (22). Cet endroit sera un lieu de refuge et de rencontres pour de nombreux artistes lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1987, l’artiste en fait don à la Ville de Dinan. La maison est ouverte à la visite depuis 1994 et une exposition est proposée au public chaque année.

En spécialiste, Frédéric Bonnor a choisi ici une quarantaine d’œuvres représentatives et signe une introduction à l’œuvre de cette grande artiste, comme une invitation à la (re)découvrir.

Yvonne Jean-Haffen

Frédéric BONNOR : Responsable des musées municipaux de Dinan, et notamment de la maison-musée de la Grande Vigne, musée Yvonne Jean-Haffen. Il a collaboré à plusieurs parutions savantes ou grand public sur Méheut et Yvonne Jean-Haffen, dont le récent Mathurin Méheut – Arpenteur de la Bretagne, catalogue de l’exposition du musée de Pont-Aven, éd. Faton, 2022.

Publié le 15 mars 2023 – Locus Solus ©

Yvonne Jean-Haffen (éditions Ouest-France – Ville de Dinan).

En 2012, la ville de Dinan organisait une grande exposition monographique des œuvres d’Yvonne Jean-Haffen (1895-1993), au Centre des congrès.
Les éditions Palantines publiaient le premier ouvrage de référence sur l’artiste, trop souvent restée dans l’ombre du peintre Mathurin Méheut (1882-1958).
Les éditions Ouest-France rééditent cette année ce livre, sous une version brochée avec rabat.

Peinture Yvonne Jean-Haffen
L’Offrande des fraises, 1933, caséine sur toile, 100 x 154 (collection particulière).

Denise Delouche (professeur émérite d’histoire de l’art de l’Université de Rennes) et Anne de Stoop (ancienne conservatrice du musée Mathurin Méheut de Lamballe) assurent la direction de cet ouvrage collectif.

Elles se chargent de retracer la carrière de l’artiste et son œuvre (peinture, illustration, exposition, …).

De nombreux spécialistes viennent apporter un éclairage nouveau sur son œuvre.
On citera bien évidemment le texte de référence de notre ami Philippe Théallet, qui présente son travail de céramiste (« la céramique : expérience de la diversité »).
L’historien spécialisé dans le domaine de la céramique quimpéroise, nous présente le travail d’Yvonne Jean-Haffen dans le sillon de Mathurin Méheut, aux faïenceries Henriot, mais également à la manufacture nationale de Sèvres. L’artiste exercera ses talents dans divers ateliers parisiens, à Dinan et à Saint-Méen-le-Grand.

Girafes
Girafes, Faïence, H. 30,5, L. 18, l. 5,5 cm, Monogramme sur le côté YJH, au revers au crayon Mme Jean-Haffen [Manufacture Henriot Quimper], collection particulière.

Ce livre porte la voix de Daniel Morane sur la place centrale de l’estampe dans le corpus de son œuvre. On redécouvre avec René Le Bihan (ancien conservateur du musée des Beaux-arts de Brest) son travail en commun avec son mentor, sur les décors pour l’Institut de géologie de Rennes (1941-1948).

Il n’est pas possible d’évoquer le souvenir d’Yvonne Jean-Haffen sans retracer la création du musée Mathurin Méheut de Lamballe (Henri Froment-Meurice) et la « Grande Vigne » à Dinan (Loïc-René Vilbert).

2023 – Association des Amis du Musée et de Faïence de Quimper ©


Autoportrait d'Yvonne Jean-Haffen
Autoportrait de profil, à la parure de corail, huile sur toile, 45 x 37 (collection particulière)

Même si elle a beaucoup appris et travaillé auprès de Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen est une artiste à part entière et une femme d’action.
Dans cette réédition de l’ouvrage de 2012, réactualisée par Denise Delouche, Anne de Stoop et la Ville de Dinan, des historiens de l’art, des spécialistes de l’estampe et de la céramique, des témoins composent un portrait complet d’une artiste attachée à Dinan et à sa maison-atelier, la Grande Vigne.
Yvonne Jean-Haffen a régulièrement exposé à Paris. Elle a reçu des commandes des grandes compagnies maritimes et a, entre autres, illustré des livres, collaboré au décor de l’Institut de géologie de Rennes…
Son œuvre d’une grande créativité ne se limite pas à la représentation de la Bretagne, elle touche Paris et bien d’autres régions.

Couverture livre Yvonne Jean-Haffen

Yvonne Jean-Haffen
sous la direction de Mme Denise Delouche et Mme Anne de Stoop – Préface de René Benoît, ancien Maire de Dinan
Henri Froment-Meurice, René Le Bihan, Daniel Morane, Claudine Pigot, Philippe Théallet et Loïc-René Vilbert
Ouest-France éditions/ville de Dinan – 192 pages
ISBN : 978-2-7373-8976-3 – tarif 39,90 € – Paru en novembre 2023.

2023 – Éditions Ouest-France ©

Les cinq trésors de faïencerie découvert chez des particuliers (Le Télégramme).

Robert Micheau-Vernez
L’un des cinq petits trésors découverts par le Musée de la faïencerie.

Cinq œuvres d’art comme cinq petits trésors et cinq histoires express : le Musée de la faïence de Quimper vous livre le top cinq de ses découvertes à l’occasion des séances d’évaluation dédiées au grand public.

Robert Micheau-Vernez

1 – « Gavotenn Vras » de R. Micheau-Vernez (Pont-Aven, H. 33 ; L. 38 ; l. 19 cm)

« En 2018, la pièce arrive dans un grand carton et les propriétaires détaillent les circonstances de l’acquisition », racontent les responsables du musée quimpérois. « L’ensemble a été récupéré chez l’une des mamans. Impossible aux nouveaux propriétaires de voir la vraie valeur artistique de l’objet qui passait pour une vieillerie vue depuis toujours et prenant la poussière sur le haut de l’armoire. Pour ne rien arranger, la pièce ne correspondait pas du tout à la décoration de la maison ».

Estimation à 2 500 €.

Pied de lampe de Porquier-Beau

2 – Pied de lampe de Porquier-Beau (Quimper, XVIIIe)

« Les signatures d’artistes garantissent une certaine valeur aux pièces sur le marché de la faïence de Quimper », indiquent les responsables du musée quimpérois. « L’ancienneté et la rareté d’une pièce peuvent là aussi avoir un poids conséquent sur le prix d’une faïence malgré son état. Pour un art de la table utilitaire et fragile, les décennies passantes, ancienneté et rareté vont de pair. C’est exactement la situation pour cette pièce apportée par une mamie qui n’a pas ménagé ses efforts. Un petit miracle et un joli témoignage du savoir-faire de nos faïenceries ».

Estimation non communiquée.

Satuette de Notre-Dame des Carmes

3 – Statuette de Notre-Dame des Carmes (Quimper, HB, H. 35 cm).

« Elle a été déterrée dans un jardin, il y a quelques années », rapporte le conservateur adjoint du musée quimpérois, Jérémy Varoquier. « De par sa facture, c’est probablement une production de la Grande Maison HB au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, soit d’avant la Révolution. Il pourrait sembler logique que la grande histoire a eu un impact sur le destin de cette pièce, elle qui a dû être enterrée pour être cachée ».

Estimation non communiquée.

Mathurin Méheut

4 – « Homme portant des raies », de M. Méheut (Quimper – Henriot, H. 43 ; L. 38 ; l.14 cm).

« La surprise de l’édition 2021 des séances d’évaluation ouvertes au grand public. Une très belle et imposante sculpture de l’artiste. Superbe pièce qui est repartie comme elle était venue, dans son emballage de fortune, un sac de courses, avec quelques morceaux de papier bulle en plus ».

Estimation à 5 000 €.

René-Yves Creston

5 – « Ouessantine au mouton » R.-Y. Creston (H 20 cm l. 24 cm)

La plus jolie pièce découverte il y a quelques jours. « Elle fait directement écho au centenaire du groupe Seiz Breur (« Sept Frères ») dignement fêté par une vente historique à Rennes en juillet 2023 », commentent les responsables du musée.« Cette Ouessantine au mouton est une faïence créée par l’un des membres fondateurs du groupe en 1923. C’est une honorable illustration de la qualité et du renouveau des pièces créées par ces artistes dans les années 1920-30. Le fait que ces pièces étaient peu produites, restées souvent dans le cadre familial et très recherchées par les collectionneurs font grimper les prix très rapidement ».

Estimation 3 000 €

Publié le 13 août 2023 – Le Télégramme ©

À Quimper, faites estimer vos pièces au Musée de la faïence samedi 5 août (Le Télégramme).

Combien peut valoir la vieille soupière de maman, au-delà de sa valeur sentimentale ? Pour en avoir le cœur net, le Musée de la faïence, à Quimper, propose une matinée d’estimation, samedi 5 août.

Jérémy Varoquier
Jérémy Varoquier, qui présente ici une assiette signée Henriot et un plat Fouillen, s’attend à une grosse affluence au Musée de la faïence, samedi 5 août, pour la matinée d’estimation. (Le Télégramme/Johanne Bouchet)

« Chaque année, on pense que la source va se tarir. Mais non ! Nous avons déjà une soixantaine de rendez-vous fixés », explique Jérémy varoquier, assistant du conservateur au Musée de la faïence. Samedi, de 10 h à 13 h, le musée propose une matinée d’estimation. « Faïence, grès et même planches d’artiste représentant des décors. On accepte tout. La seule condition, c’est que la pièce ait un lien avec Quimper et sorte d’un atelier quimpérois car c’est là que nous sommes compétents pour l’estimer », précise le bras droit de Bernard Verlingue qui se chargera de l’estimation. Pour le conservateur du musée et expert, « c’est un peu son petit Noël ! Mais l’enfant est sage, il rend les cadeaux », s’amuse Jérémy Varoquier.

Jusqu à 8 000 € pour un Mathurin Méheut

Les pièces recherchées en ce moment ? Ce sont celles signées Mathurin Méheut mais aussi celles du mouvement Ar Seiz Breur. « Une pièce de Mathurin Méheut peut monter jusqu’à 8 000 €. Nous en avons déjà vues lors d’estimations. Et là, c’est la surprise pour la famille qui ne se doutait pas de la valeur de la vieillerie de maman », pointe l’assistant du conservateur. C’est souvent suite au décès d’une maman ou d’une mamie que la famille découvre ces pièces, en vidant la maison. Mais il n’y a pas que la valeur marchande qui importe. « C’est un morceau du patrimoine familial. Une estimation, c’est également l’occasion de renseigner les gens sur l’origine de la pièce qu’ils ont apportée. On peut faire des levées de doute. Cela consiste à déterminer l’auteur de pièces non signées ».

« C’est compliqué de conserver une grande soupière »

Une pièce peut être signée et numérotée sans qu’elle ait une valeur élevée sur le marché. C’est souvent le cas de pièces Henriot. « Mais les gens peuvent toujours les utiliser ! C’est quand même un plaisir de manger dans un beau service de table. Même si c’est vrai, qu’aujourd’hui, on n’a plus forcément la place dans les maisons pour tout stocker. C’est compliqué de conserver une grande soupière », souligne Jérémy Varoquier. « J’espère que ça reviendra un jour. Cet intérêt pour ces pièces, qui, finalement, pourraient s’adapter à un intérieur contemporain », aime à penser ce chantre de la faïence.

Pratique
Matinée d’estimation, samedi, de 10 h à 13 h, au Musée de la faïence, dans le quartier de Locmaria, 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, à Quimper. Inscription par téléphone au 02 98 90 12 72. Tarif : 5 € (droit d’entrée au musée).

Publié le 2 août 2023 par Johanne Bouchet – Le Télégramme ©