L’association des Amis du Musée de la faïence de Quimper a 30 ans. Pour fêter ça, elle souhaite réaliser un inventaire inédit, en s’appuyant sur la participation de tous.
Jérémy Varoquier, Guenhaël Le Moing et Alwena Gauter sollicitent les amateurs de faïence pour ce projet collaboratif.
L’association des Amis du Musée de la faïence de Quimper réunit 150 passionnés et fédère les collectionneurs de toute la zone francophone. En plus de son travail de soutien au musée ou encore l’édition de catalogues, l’association se lance dans un nouveau projet, pour marquer ses 30 ans d’existence. « Pour notre anniversaire, nous souhaitions sortir du musée et proposer un projet collaboratif », explique Guenhaël Le Moing, vice-président de l’association.
Un inventaire inédit
L’idée ? Recenser les panneaux, les décors et les sculptures en faïence de Quimper présents dans le domaine public ou dans les établissements accessibles à tous, et ce, avec l’aide des particuliers. « Nous avons étendu la sélection des pièces à la statuaire qui a fait l’objet d’une édition en réduction par les manufactures quimpéroises », précise Guenhaël Le Moing.
Déjà 150 points sur la carte !
Avant de lancer ce projet collaboratif, l’association a travaillé en amont et répertorié 150 pièces sur tout le territoire français. L’occasion de découvrir que l’on trouve des pièces de faïence de Quimper un peu partout. En Bretagne, évidemment, mais pas seulement. Comme ce panneau de Philippe Lalys, dans le hall d’entrée de l’office HLM à La Rochelle ou encore la Fête au Rosmeur-Douarnenez, pièce de René Quéré au Havre.
Chacun des éléments est balisé sur une carte, consultable en ligne depuis le 24 mai. En cliquant sur la puce correspondante, on retrouve un cliché et la description détaillée de la pièce concernée.
Ouvrez l’œil
Désormais, l’association passe le relais au public et l’inventaire devient participatif. L’association invite donc les amateurs de faïence à ouvrir l’œil. « Si l’on constate qu’une pièce n’est pas présente sur notre carte, on remplit le formulaire, sur la page dédiée de notre site internet, en précisant bien l’adresse exacte où se situe la céramique et en y ajoutant une photographie que l’on a prise de l’œuvre », détaille l’équipe.
Ensuite après vérification, le nouvel élément inventorié sera mis en ligne et viendra enrichir la carte. « Nous publierons sur nos réseaux sociaux, les meilleures découvertes et les plus insolites », promet Guenhaël Le Moing.
Parcours-découverte
Et, grâce à ce recensement inédit, les Amis du Musée de la faïence comptent bien aller plus loin. En s’appuyant sur ces données, seront créés des circuits-découvertes. Ils permettront à tous les amoureux de la faïence de Quimper de découvrir ces pièces artistiques, parfois méconnues. Le premier sera dévoilé en exclusivité aux adhérents dans le prochain numéro de La Gazette des Amis.
L’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper fête ses trente ans en 2023. Pour cette occasion, elle lance une initiative : un parcours faïencier, qui prend la forme d’une cartographie en ligne. Cette cartographie recense les faïences de Quimper, partout, et chacun peut y contribuer.
Guenhaël Le Moing (vice-président de l’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper), Jérémy Varoquier (assistant principal du conservateur au musée de la faïence) et Alwena Gauter (stagiaire au musée).
Pour ses trente ans, l’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper (Finistère) lance un projet participatif : une cartographie, accessible sur son site Internet et qui recense les faïences de Quimper. Son nom : le parcours faïencier. « Il peut s’agir de panneaux, décors, sculptures en faïence, des statuaires… présents dans l’espace public, dans des établissements qui reçoivent du public », décrit Guenhaël Le Moing, vice-président de l’association.
Chacun, au gré d’une balade le nez levé et l’œil amateur ou avisé, peut ainsi contribuer à indiquer, sur cette cartographie, où se trouve telle ou telle faïence, l’artiste qui l’a réalisée, la manufacture qui l’a produite, joindre une photo… L’association vérifiera et complétera au besoin les informations pour ensuite les mettre en ligne.
Déjà 150 réalisations référencées
« 150 éléments sont déjà référencés », poursuit Guenhaël Le Moing. À Quimper bien sûr, mais aussi ailleurs en Bretagne et même jusqu’à La Rochelle ou Paris. « Les meilleures découvertes, les plus insolites… seront aussi publiées sur nos réseaux sociaux. »
En ligne depuis ce mardi 23 mai 2023, ce parcours faïencier virtuel aura vocation à créer des parcours de balade découverte. Les œuvres exposées au musée de la faïence et elles aussi listées sur cette cartographie seront bientôt enrichies d’un QR code, au musée, pour créer une passerelle vers le parcours faïencier.
L’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper fêtera ses trente ans en août 2023. Elle compte environ 150 membres (adhésion sur son site web).
Avec son « Parcours faïencier », l’association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper veut recenser les céramiques situées dans l’espace public. Le but ? En faire une base de données exhaustive.
De gauche à droite : Jérémy Varoquier (médiateur au sein du Musée de la Faïence de Quimper), Guenhaël Le Moing (vice-président de l’association) et Alwena Gauter (stagiaire au sein du musée).
L’association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper célèbre, cette année, son trentième anniversaire. Fondée en août 1993, notamment par Jean-Paul Alayse, président, l’association lance à cette occasion un nouveau projet collaboratif de recensement de céramiques quimpéroises : « le Parcours faïencier ». « Ce parcours consiste à référencer des faïences, qu’il s’agisse de panneaux en céramique ou de sculptures, situées dans l’espace public et visibles de l’extérieur, ainsi que dans des établissements ouverts au public. Des panneaux du Musée de la Faïence de Quimper y sont également inclus », indique Guenhaël Le Moing, vice-président de l’association.
À cet effet, une interface cartographique a été développée sur le site internet de l’association, permettant de visualiser l’ensemble des panneaux référencés, qui compte à ce jour une cinquantaine d’éléments. Un formulaire y est également mis à disposition permettant à toute personne de transmettre des informations concernant des faïences qu’elle aurait repérées, notamment les noms des artistes, les adresses précises et des photos.
Constituer une base de données exhaustive
« Grâce à ce projet, nous souhaitons constituer une base de données exhaustive des faïences présentes dans l’espace public et, à partir de ces données, nous envisageons de créer des parcours de balades thématiques, notamment à Quimper », ajoute-t-il.
Une présentation de ce projet aux adhérents de l’association est prévue samedi 12 août, au Musée de la Faïence, à Quimper.
Pratique :
L’association des Amis du Musée et de la Faïence compte actuellement 150 membres, dont la majorité n’est pas originaire de Quimper, mais de différentes régions de France et même de l’étranger. Site internet de l’association : http://www.amis-musee-faience-quimper.fr
Marjatta et Jean-Claude Taburet ont écrit une belle histoire de la faïencerie de Quimper.À l’origine, c’est une histoire d’amour, tout simplement. À 92 ans, Marjatta s’en souvient comme si c’était hier.
Marjatta, 92 ans, dans l’atelier de sa maison à Quimper (Finistère).
À Quimper, non loin des rives du Steir, Marjatta nous ouvre les portes de sa maison. À l’intérieur, c’est le royaume de toute une vie d’artiste. Tableaux, céramiques peintes, ou pas, meubles bretons, photographies. Marjatta nous montre les portes en bois de la salle de bains et d’une chambre. Elle sourit comme une petite fille qui aurait fait une bêtise. C’est elle qui a peint ces fleurs multicolores.
À 92 ans, elle tend ses mains agitées par un tremblement qu’elle ne contrôle pas. « Malheureusement, aujourd’hui je ne peux plus dessiner ou peindre, dit-elle d’une voix chevrotante. Et je ne vois plus très bien… »
La mémoire, elle, brille de mille feux. Ceux de l’enfance surtout. Marjatta (prononcez Maryatta) est née à Helsinki, la capitale de la Finlande, en 1931. Un père absent, un beau-père distant. Une mère qui a refait sa vie, mais que la petite Marjatta dévore de ses yeux ronds. « Elle était belle, je l’adorais. Pour moi, c’était une fée. » Sa mère a déjà eu trois enfants avant Marjatta.
De 4 à 7ans, elle est accueillie chez sa tante en Laponie. « L’hiver était long. La maison de ma tante était une auberge, un magasin-comptoir. J’écoutais beaucoup les gens, il y avait un mélange de population, russe, lapone, finnoise, norvégienne. Et des Anglais venus pour les métaux précieux. Les Russes parlaient fort comme s’ils allaient se battre. Les Français ? (elle rit) Quand ils parlaient, ils ouvraient à peine leur bouche en cul-de-poule ! »
De retour à Helsinki en 1938, les bruits de bottes se font entendre. « Nous avons 3 000 kilomètres de frontière avec la Russie, dont la moitié est inhabitée. Staline avait dit qu’il ne toucherait pas à la Finlande. Quand l’Armée rouge est arrivée, j’étais à l’école, je me souviens que ma maîtresse s’est mise à pleurer, elle était mariée depuis trois mois. »
Orpheline à 9ans, Marjatta a l’âme artistique. Plus tard, après les Beaux-Arts à Helsinki et son apprentissage de décoratrice sur céramique à Arabia, manufacture et faïencerie, Marjatta se rend à Paris pour apprendre le français.
« J’étais avec une amie. En 1950, le soir de Noël, on voulait aller à Notre-Dame voir un concert des Petits chanteurs à la croix de bois. Impossible de rentrer ! On a marché dans les rues désertes jusqu’au quartier Saint-Michel. On a été abordées par deux garçons. L’un était en retrait, maussade. C’était Jean-Claude. Il m’a demandé d’où je venais, je lui ai dit, je ne sais pas pourquoi, de la Lune ! Plus tard, dans un café, il a sorti un calepin et a dessiné mon visage dans un quartier de lune. »
« Nous avions un pacte »
Depuis ce jour de Noël 1950, le couple ne s’est plus jamais quitté. Même le décès de Jean-Claude, il y a dix ans, semble ne pas les avoir séparés. Dans le milieu de la faïence, on ne parle pas de l’un sans l’autre.
« Nous avions une sorte de pacte, se remémore Marjatta. Si l’un de nous avait un avis sur le travail de l’autre, il ne disait rien car un avis pouvait détruire l’image intérieure de la création. Jean-Claude aimait beaucoup sculpter les animaux, surtout les félins. Un jour à la télé, on a regardé un documentaire animalier. Une femelle guépard veillait sur ses trois petits. Jean-Claude a travaillé tard dans la nuit, il a fait cette guéparde en bronze, c’était magnifique. »
Jean-Claude Taburet, né à Château-Gontier (Mayenne), a « fait » comme on dit, les Beaux-Arts à Rennes puis les Arts décoratifs à Paris. En 1956, il s’installe comme artiste libre à la manufacture HB à Quimper. Marjatta, elle aussi diplômée de l’école des Arts décoratifs à Paris, le rejoindra. Ils ne quitteront plus jamais Quimper. En 1984, ils voleront de leurs propres ailes en créant leur atelier.
Les contes des pays nordiques et les légendes celtiques se marient très bien. Le roi Gradlon, roi d’Armorique et de Cornouaille, et Vercingétorix chevauchent ensemble dans l’imaginaire des créateurs. « Ah, Vercingétorix ! Toute petite, j’étais fascinée par cette figure qui défend les Gaulois contre César et les Romains, un peu comme nous les Finnois contre l’URSS. »
Dans ses créations, Marjatta a conservé une fraîcheur quasi enfantine. Elle a souvent peint les îles de Sein et d’Ouessant. Elle aime cette lumière vive qui peut être balayée à tout instant par un charivari nuageux. La mer, même d’huile, est de la couleur du feu. Un flamboyant rouge vermillon. « Dans la famille, on avait un cousin capitaine au long cours, il disait qu’en mer tout peut arriver, la mer est redoutable, d’où cette couleur du danger qui peut surgir… »
Après toutes ces années dans le Finistère, elle ne regrette rien. De la Finlande, « ce qui me manque le plus, c’est la neige. Une année, nous avons eu beaucoup de neige en Bretagne, j’ai même fait du ski dans les monts d’Arrée avec une amie suédoise. »
Le coucou d’une horloge nous rappelle au temps présent. Mais avant de refermer la porte de sa maison, Marjatta a tant à nous dire. Alors, on papote encore un peu. Nul ne peut rester de marbre devant ses trésors de céramique.
Exposition « Marjatta et Jean-Claude Taburet, du légendaire celte à la délicatesse finlandaise », au musée de la Faïence de Quimper (Finistère), jusqu’au 30 septembre.
Ces vases et cruches du service de table Nielle constituent un service de table de Marjetta, quand elle était étudiante aux Arts décoratifs de Paris. Un décor simple et raffiné, floral, qui a surpris la clientèle des faïenceries quimpéroise. Nous sommes en 1956 et ce service est d’une grande modernité. Trop, sans doute, à l’époque.
Vierge à l’enfant
Un classique, la Vierge à l’enfant. Terre cuite émaillée réalisée en 1994. Illustration du travail en commun du couple. Jean-Claude l’a façonnée, Marjatta l’a peinte. Bretagne et Finlande réunies. Au revers, un clin d’œil aux faïenciers du XVIIe siècle et cette signature en latin : Pinxit Marjatta Taburet, Fecit Jean-Claude Taburet.
La Tzigane et son bébé
Dans le tramway, à Helsinki, Marjatta croise la route d’une Tzigane qui porte son bébé dans un châle. « Quand je suis revenue chez moi, je l’ai modelée avec de la pâte à porcelaine. Le lendemain, ma directrice m’a permis de passer ma pièce à l’émaillage et au feu. Si j’avais pensé à l’époque que cette première pièce serait exposée dans un musée ! »
Pour la seconde année consécutive, le musée de la faïence, à Quimper (Finistère), participe à la Nuit des musées, samedi 13 mai 2023. Entrée gratuite, visite guidée, atelier céramique : plusieurs animations sont proposées.
L’équipe du musée de la faïence à Quimper (Finistère) : Bernard Verlingue, le conservateur du musée (au centre) ; Jérémy Varoquier (assistant principal) et Isabelle Gautier (responsable accueil et guide).
Faire de ses mains une plaque de faïence et l’estampiller pour la décorer, en clin d’œil à Jean-Claude et Marjatta Taburet, couple d’artistes quimpérois exposés en ce moment : ce sera possible lors de la Nuit des musées, samedi 13 mai 2023, au musée de la faïence à Quimper (Finistère). Pour participer à cet atelier plaques et repartir avec sa création, les réservations sont nécessaires (1).
Entrée gratuite au musée
Le musée de la faïence participe pour la seconde année à la Nuit des musées ; l’entrée y sera gratuite, de 20 h à minuit. L’exposition permanente sera à découvrir lors d’une visite commentée et gratuite à 21 h 30.
(1) Au 02 98 90 12 72. Tarif de l’atelier : 5 €. Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper.