2024 – Trésors cachés – Paroles de collectionneurs de la faïence de Quimper.
(catalogue de l’exposition 2024).
Dans le prolongement des trente ans de l’association des Amis du musée, nous avons confié le choix des pièces de notre prochaine exposition aux collectionneurs et amateurs de faïence de Quimper. Nous leur avons demandé de nous confier ce qu’ils considèrent comme leur plus belle pièce, leur fierté ! La ou les pièces qu’il a fallu chercher, patienter, batailler jusqu’à ce qu’elles viennent garnir l’étagère promise ou le coup de cœur fulgurant pour un artiste ou l’une de ses productions, en un mot, leur graal ! Plus simplement, nos collectionneurs voient surtout en cette exposition une très belle occasion de faire partager leur intérêt, leur passion pour le Quimper avec notre public, sensible aux arts du feu. Les trésors que nous accueilleront prendront la forme de céramiques, d’une série de pièces, d’une planche d’artiste ou d’atelier, etc. Une seule condition : il faut un lien avéré avec les faïenceries HB, Porquier, Henriot, Fouillen, Keraluc ou FAB. Ainsi, nous exposerons une série exceptionnelle d’objets qui brillent par leur rareté, par leur esthétisme mais aussi par la petite histoire que chaque propriétaire va nous raconter. À travers cet ensemble de pépites, bien souvent inédites, nous vous promettons une plongée passionnante dans l’histoire de la faïence de Quimper, avec ces styles, ces modes et ces artistes qui ont contribué à sa réputation. Une exposition qui va, encore une fois, montrer la diversité et la richesse de la faïence de Quimper.
Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Philippe THÉALLET, Catherine TROPRÈS, Jérémy VAROQUIER, photos : Bernard GALÉRON). Un poster reprenant les trois siècles d’histoire est glissé dans le premier rabat. 29,7 x 21 cm – 96 pages – ISBN 978-2-91-400939-3 – 20 €
M. Antoine Maigné présentera une conférence sur la « Faïence de Quimper », le jeudi 30 novembre 2023 à Évry, dans le cadre de L’Université du Temps Libre de l’Essonne. M. Maigné est administrateur de notre association et spécialiste reconnu de la statuaire religieuse à Quimper. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence sur les Vierges et les Saints (« Terres Sacrées »), publié en avril 2009 aux éditions de La Reinette. En 2019, il a rédigé un addendum à son précédent livre (lien de présentation). Il a été commissaire de l’exposition « Esprits de Faïence », qui s’est tenue à Sainte-Anne d’Auray en 2021. L’évènement avait accueilli plus 15 000 visiteurs ! (lien).
Depuis trois siècles la faïence de Quimper évolue entre tradition, avec les scènes du « petit breton », et modernité avec une faïence artistique qui s’épanouit à partir du XVIIIe siècle. Et ce jusqu’à la « guerre des Jules » où deux faïenceries s’affrontent au XXe siècle par artistes interposés. Nous suivrons l’histoire des différentes manufactures, les productions les plus emblématiques, les types de fabrication, le commerce, pour comprendre comment ces ateliers issus du bout du monde ont su acquérir une renommée mondiale qui perdure encore aujourd’hui.
Pour sa saison 2023, le musée de la faïence à Quimper (Finistère) expose Marjatta et Jean-Claude Taburet. Le couple d’artistes contemporains a puisé son inspiration dans la Bretagne et dans les influences nordiques. À découvrir à partir du 11 avril et jusqu’à fin septembre.
e n’est pas un mais deux artistes que le musée de la faïence, à Quimper (Finistère), met en lumière pour sa saison 2023 : Marjatta et Jean-Claude Taburet. Elle est Finlandaise, il est Français. Au milieu des années 1950, tous deux sont à Paris. Elle, orpheline élevée par une tante, étudie le français et les arts plastiques. Lui étudie aussi les arts. Leurs chemins se croisent boulevard Saint-Michel. Ils se plaisent tout de suite. Ils feront désormais leur vie ensemble, jusqu’au décès de Jean-Claude en 2013.
Carrière commune
Le couple de peintres-faïenciers s’installe à Quimper et commence à travailler chez HB en 1957 en tant qu’artistes libres. La collaboration entre eux et la faïencerie durera près de trente ans. Ils installent ensuite leur atelier dans leur maison puis font construire l’Atelier du Steïr. À 92 ans, Marjatta vit toujours à Quimper.
C’est la première fois qu’un couple d’artistes si contemporains est ainsi mis à l’honneur au musée de la faïence. Cette exposition – intitulée Marjatta et Jean-Claude Taburet, du légendaire celte à la délicatesse finlandaise – est aussi la première à leur consacrer une telle visibilité. « Ce sont deux artistes passionnants. À eux deux, ils représentent près de cent ans de création », introduit Bernard Verlingue, le conservateur du musée. 160 pièces sont à découvrir.
La sculpture dès sa jeunesse
Jean-Claude s’exprime avant tout par la sculpture, qui l’attire dès sa jeunesse. Des réalisations parfois colorées, parfois au contraire brutes comme pour le Pêcheur, modelé en terre cuite et qui tient dans ses mains d’authentiques flotteurs du début du XXe siècle. Bernard Verlingue affectionne « la force et la puissance » qui se dégagent de ces œuvres qui, pour certaines, reprennent des techniques anciennes. « Jean-Claude aimait aussi passionnément les animaux », poursuit le conservateur, en montrant chats, hiboux et guéparde en bronze.
Des fleurs et des couleurs
Marjatta, elle, travaille les arts décoratifs. Elle s’intéresse à l’histoire de la faïence et est même la première à écrire dessus. Elle mêle dans ses créations ses influences nordiques aux légendes et paysages bretons. Comme ces maisons, inspirées de Sein et Ouessant, bordées par une mer… rouge : « Marjatta explique qu’elle ne pouvait pas utiliser le bleu pour une mer si cruelle », raconte Bernard Verlingue.
Plus loin, des plats recouverts de fleurs aux couleurs vives. Aux murs, des aquarelles. À côté, de petites poupées : une Bretonne, une Japonaise… Des œuvres « qui sortent de l’ordinaire », apprécie Bernard Verlingue.
L’exposition présente aussi des œuvres réalisées à quatre mains, par le couple : comme ces Vierges, tantôt d’un bleu profond, tantôt d’un blanc réhaussé de longues tresses blondes et de fleurs bleues.
Du 11 avril au 30 septembre 2023, au musée de la faïence à Quimper (14, rue Jean-Baptiste Bousquet). Du lundi au samedi, de 10 h à 18 h. Tarifs : 5 € ; 4 € (pour les 17-25 ans) ; 3 € (pour les 7-17 ans) ; gratuit pour les moins de 7 ans.
Samedi 6 août 2022, le Musée de la faïence de Quimper (Finistère) et l’association des Amis du musée ont organisé une matinée d’estimation. Elle a accueilli beaucoup de monde et a révélé quelques trésors.
Chacun un carton ou un sac de courses en main, ils étaient là pour proposer leurs faïences de Quimper (Finistère) aux connaisseurs que sont les Amis du Musée, samedi 6 août 2022. Ces derniers faisaient un premier tri et dirigeaient les détenteurs des plus belles pièces vers la table où Bernard Verlingue, expert et conservateur du Musée de la faïence de Locmaria, opérait.
« C’est mon Noël ! Et en plus, ce sont les gens qui m’ouvrent les cadeaux ! » Ce fin connaisseur prend un réel plaisir à expliquer la provenance, les techniques de création et l’historique de l’artiste à chaque personne assise devant lui. On l’écoute respectueusement et l’estimation financière n’en devient qu’accessoire.
Découvrir l’histoire des faïences
Quelques surprises parmi les faïences présentées : une croix décorée de fleurs en relief, un art funéraire très important après la Première Guerre mondiale. « Les fleurs étaient moulées à la main, par des ouvrières que l’on appelait des pleureuses », précise Bernard Verlingue.
Des vases Odetta, une chouette de Taburet, du Jean Caër, du Porquier, des danseurs et sonneurs de Micheau-Vernez, du service de table plus classique HB ou Keraluc… Le spécialiste a vu les pièces défiler.
Une Mam Goz estimée à 2 500 € minimum
Parmi les pièces, on compte également un buste de Laënnec de Georges Robin, offert en prix d’excellence à un élève du Likès, en 1934, et une superbe Mam Goz du Faouët de l’artiste L.H. Nicot. Une pièce très rare et en excellent état, datant des années 1930, qui a été estimée à 2 500 € minimum. « Elle a été offerte à mon père pour sa communion dans les années 1940 « , raconte la propriétaire.
La belle histoire du jour a aussi la première à se présenter, ce samedi 6 août 2022, dès 10 h. Marie-Thérèse Marzin possède une faïence qu’elle a toujours, du plus loin qu’elle se souvienne, vue dans la maison familiale. Il s’agit d’une Vierge portant l’enfant, avec l’inscription « Notre-Dame-des-Carmes » sur le socle. C’est son grand-père qui, labourant son champ, dans les années 1930, déterre cette Vierge. Quelle récolte !
Des pièces transmises de génération en génération
Une faïence datée par Bernard Verlingue du XVIIIe siècle. « Pendant la Révolution, les gens cachaient et enterraient les symboles religieux face au régime de la Terreur « , relaie Marie-Thérèse Marzin, d’après les explications de l’expert.
Cette séance d’estimation a été un succès, tant par l’affluence que par les trésors vus ce jour, démontrant, si on en doutait, que la faïence de Quimper a toujours la cote.
15 680 visiteurs ont pu découvrir, entre juillet et début novembre, les 87 statuettes sélectionnées par Antoine Maigné.
Une belle promotion pour la faïence de Quimper – Locmaria qui a permis de toucher un large public et d’étendre la notoriété des productions des bords de l’Odet.
Quelques pièces du Musée de la Faïence étaient bien sûr présentes et le livret de l’exposition reste disponible au Musée.
Merci à tous les visiteurs qui ont contribué à cette belle réussite.