Dans le cadre de l’exposition « Pevarzek » au château de Tronjoly à Gourin, la jeune association organise des conférences. L’Agence Bretagne Presse a eu la bonne idée de capter la conférence de samedi dernier, de notre ami Olivier Levasseur.
« Breton et moderne Ar Seiz Breur et la rénovation des arts du quotidien«
Pour rappel, M. Olivier Levasseur a participé à deux catalogues publiés par notre association, sur René-Yves Creston en 2013 (lien) et sur Jeanne Malivel en 2018 (lien).
L’exposition du groupe « Pevarzek » se tient jusqu’au 17 décembre 2023 (du vendredi au dimanche de 10h à 18h). De nombreux conférenciers reviennent sur l’histoire des Seiz Breur (Daniel Le Couédic, Pascal Aumasson, …).
L’étude Adjug’art (Me Tiphaine Le GRIGNOU et Me Yves COSQUERIC) présente une nouvelle édition de leur vente « l’âme bretonne » d’hiver.
Elle se tiendra à l’hôtel des ventes de Quimper, le dimanche 10 décembre 2023.
En matinée, il sera proposé une vacation autour des arts populaires, des livres et des costumes. L’après-midi sera consacré aux céramiques de Quimper, aux arts plastiques et aux mobiliers.
On remarquera un très bel ensemble de faïences anciennes de la manufacture Porquier-Beau, ainsi que des pièces d’artistes des faïenceries HB et Henriot.
La manufacture de Victor Lucas (Keraluc) est représentée par ses artistes (G. Allier, A. Horellou, J. Le Corre, A. & V. Lucas, G. Oriot, R. Quéré, P. Yvain, P. Toulhoat, …).
De nombreuses pièces de cette vente proviennent de la collection Pichavant – Le Berre.
Adjug’art – Maître Tiphaine Le Grignou & Maître Yves Cosquéric Hôtel des ventes de Quimper -105 avenue de Kerrien – 29 000 Quimper Dimanche 10 décembre 2023 à 14 h Faïence de Quimper (plus de 230 lots) – expert : Didier Gouin.
En attendant peut-être une grande rétrospective officielle de ce mouvement artistique d’avant-garde breton, le fils de René-Yves Creston a décidé de célébrer le centenaire de la création des Seiz Breur. Il organise une exposition confidentielle, à Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), samedi 2 et dimanche 3 décembre 2023. Parmi la vingtaine d’œuvres exposées, certaines n’ont jamais été montrées.
Il a toujours eu des scrupules, en tant qu’héritier, à mettre en avant l’œuvre de son père, René-Yves Creston (1898-1964). Mais à l’aune du centenaire du mouvement Ar Seiz Breur (sept frères en français) et en l’absence d’une réelle rétrospective consacrée à cet art breton d’avant-garde, Padraig Creston a choisi de saluer « très modestement cet anniversaire ».
Peintre lui-même, il a exhumé des archives familiales une vingtaine d’œuvres, « pas toutes en bon état, admet-il, mais des choses qui, au niveau graphique, ont une patate incroyable ».
Des originaux et des inédits créés « au plus près de 1923 » par son touche-à-tout de père, illustrateur, peintre, graveur, sculpteur, ethnologue, conservateur du musée de Saint-Brieuc… Mais aussi des productions postérieures correspondant à sa période de création la plus faste, entre 1930 et 1935, et des feuilles d’études et faïences de Jeanne Malivel, cofondatrice des Seiz Breur avec Suzanne Creston.
Renouveler l’art breton et lutter contre les biniouseries
La philosophie de ce mouvement repose sur la volonté de renouveler l’art breton et de lutter contre les « biniouseries », en faisant un pont entre les artistes et les artisans. Les Seiz Breur obtiennent la reconnaissance de leurs pairs à l’exposition internationale des Arts décoratifs de 1925, à Paris, où ils reçoivent la médaille d’or pour leur aménagement intérieur d’une maison individuelle de Haute-Bretagne.
Mais le mouvement ne résiste pas à la Seconde Guerre mondiale et s’éteint en 1947. Car si le groupe ne prend pas officiellement position sous l’Occupation, « certains se sont égarés à titre individuel, confiait Pascal Aumasson à Ouest-France à la sortie de son livre Seiz Breur, pour un art moderne en Bretagne, au mois de mars. René-Yves Creston ne fut pas de ceux-là. […] À la fin de la guerre, il y a eu un amalgame qui a conduit à un grand oubli des Seiz Breur jusqu’aux années 2000. »
« Mon père était un touche-à-tout »
Aujourd’hui, le mouvement inspire une nouvelle génération d’artistes et d’artisans. Un collectif, baptisé Pevarzek (quatorze) expose jusqu’au 17 décembre 2023, à Gourin (Morbihan). Leur travail se veut éloigné de certaines représentations bretonnes actuelles fabriquées en Chine.
Des créations fustigées par Padraig Creston : « Le propos des Seiz Breur était l’antithèse de Bécassine ! » Attaché à l’esprit originel du mouvement, lui-même a refusé que des œuvres de son père apparaissent sur des tablettes de chocolat ou des t-shirts.
Une dédicace le 9 décembre 2023
L’exposition sera visible uniquement sur invitation, aux Carreaux du Valais, dans l’atelier de la céramiste Gwenaëlle Messager, à Cesson. Cependant, samedi 9 décembre 2023, Saphyr Creston, petite-fille de René-Yves Creston, dédicacera à Saint-Brieuc et Saint-Quay-Portrieux la biographie qu’elle vient de consacrer à son grand-père.
Dans René-Yves Creston, artiste Seiz Breur et ethnologue, traduction de sa thèse en histoire de l’art, parue aux éditions Ouest-France au mois d’octobre, l’autrice se penche sur la vie et le prolifique travail de l’artiste breton. À la fin de sa vie, René-Yves Creston s’était mis à la photo et au cinéma. Rien n’a encore été numérisé. On n’a pas fini de découvrir cet homme aux talents multiples…
Samedi 9 décembre 2023, de 10 h à 13 h, à la Nouvelle Librairie, à Saint-Brieuc, et à la librairie Le Fanal, à Saint-Quay-Portrieux, l’après-midi.
En 2012, la ville de Dinan organisait une grande exposition monographique des œuvres d’Yvonne Jean-Haffen (1895-1993), au Centre des congrès. Les éditions Palantines publiaient le premier ouvrage de référence sur l’artiste, trop souvent restée dans l’ombre du peintre Mathurin Méheut (1882-1958). Les éditions Ouest-France rééditent cette année ce livre, sous une version brochée avec rabat.
Denise Delouche (professeur émérite d’histoire de l’art de l’Université de Rennes) et Anne de Stoop (ancienne conservatrice du musée Mathurin Méheut de Lamballe) assurent la direction de cet ouvrage collectif.
Elles se chargent de retracer la carrière de l’artiste et son œuvre (peinture, illustration, exposition, …).
De nombreux spécialistes viennent apporter un éclairage nouveau sur son œuvre. On citera bien évidemment le texte de référence de notre ami Philippe Théallet, qui présente son travail de céramiste (« la céramique : expérience de la diversité »). L’historien spécialisé dans le domaine de la céramique quimpéroise, nous présente le travail d’Yvonne Jean-Haffen dans le sillon de Mathurin Méheut, aux faïenceries Henriot, mais également à la manufacture nationale de Sèvres. L’artiste exercera ses talents dans divers ateliers parisiens, à Dinan et à Saint-Méen-le-Grand.
Ce livre porte la voix de Daniel Morane sur la place centrale de l’estampe dans le corpus de son œuvre. On redécouvre avec René Le Bihan (ancien conservateur du musée des Beaux-arts de Brest) son travail en commun avec son mentor, sur les décors pour l’Institut de géologie de Rennes (1941-1948).
Il n’est pas possible d’évoquer le souvenir d’Yvonne Jean-Haffen sans retracer la création du musée Mathurin Méheut de Lamballe (Henri Froment-Meurice) et la « Grande Vigne » à Dinan (Loïc-René Vilbert).
Même si elle a beaucoup appris et travaillé auprès de Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen est une artiste à part entière et une femme d’action. Dans cette réédition de l’ouvrage de 2012, réactualisée par Denise Delouche, Anne de Stoop et la Ville de Dinan, des historiens de l’art, des spécialistes de l’estampe et de la céramique, des témoins composent un portrait complet d’une artiste attachée à Dinan et à sa maison-atelier, la Grande Vigne. Yvonne Jean-Haffen a régulièrement exposé à Paris. Elle a reçu des commandes des grandes compagnies maritimes et a, entre autres, illustré des livres, collaboré au décor de l’Institut de géologie de Rennes… Son œuvre d’une grande créativité ne se limite pas à la représentation de la Bretagne, elle touche Paris et bien d’autres régions.
Yvonne Jean-Haffen sous la direction de Mme Denise Delouche et Mme Anne de Stoop – Préface de René Benoît, ancien Maire de Dinan Henri Froment-Meurice, René Le Bihan, Daniel Morane, Claudine Pigot, Philippe Théallet et Loïc-René Vilbert Ouest-France éditions/ville de Dinan – 192 pages ISBN : 978-2-7373-8976-3 – tarif 39,90 € – Paru en novembre 2023.
M. Antoine Maigné présentera une conférence sur la « Faïence de Quimper », le jeudi 30 novembre 2023 à Évry, dans le cadre de L’Université du Temps Libre de l’Essonne. M. Maigné est administrateur de notre association et spécialiste reconnu de la statuaire religieuse à Quimper. Il est l’auteur d’un ouvrage de référence sur les Vierges et les Saints (« Terres Sacrées »), publié en avril 2009 aux éditions de La Reinette. En 2019, il a rédigé un addendum à son précédent livre (lien de présentation). Il a été commissaire de l’exposition « Esprits de Faïence », qui s’est tenue à Sainte-Anne d’Auray en 2021. L’évènement avait accueilli plus 15 000 visiteurs ! (lien).
Depuis trois siècles la faïence de Quimper évolue entre tradition, avec les scènes du « petit breton », et modernité avec une faïence artistique qui s’épanouit à partir du XVIIIe siècle. Et ce jusqu’à la « guerre des Jules » où deux faïenceries s’affrontent au XXe siècle par artistes interposés. Nous suivrons l’histoire des différentes manufactures, les productions les plus emblématiques, les types de fabrication, le commerce, pour comprendre comment ces ateliers issus du bout du monde ont su acquérir une renommée mondiale qui perdure encore aujourd’hui.