Bientôt une nouvelle vie pour la Maison Fouillen (Ouest-France).

Après avoir été comme figée dans le temps, la Maison Fouillen fait l’objet d’un vaste chantier de rénovation. D’ici quelques mois, les lieux accueilleront un restaurant, une épicerie et des logements.

a Maison Fouillen
La Maison Fouillen, à Quimper, fin février. Le gros œuvre se termine.

Des travaux depuis juillet 2023

De l’extérieur, elle semblait comme endormie, avec ses rideaux fatigués et ses façades jaunes pâlies par le temps. À l’intérieur, le temps s’était arrêté. Encadrant un côté de la place du Stivel et surplombant l’Odet, dans le quartier historique de Locmaria, la Maison Fouillen se prépare à renaître. D’importants travaux y sont engagés, depuis juillet 2023. Huit mois plus tard, le chantier continue à avancer. Et bien !

Tout vider pour tout recommencer

À l’intérieur, les monticules de faïences et d’objets personnels ne sont plus. Les énormes fours non plus. « Ils ont été coupés au chalumeau sur place », racontent l’architecte Stéphane Lesueur, gérant de L-A architecture, et Thibaut Fidelin, économiste de construction.

Thibaut Fidelin et Stéphane Lesueur,
Thibaut Fidelin, économiste de construction, et Stéphane Lesueur, architecte et gérant de L-A architecture.

Fini la terre battue au sol

Dans la Maison jaune, le sol, en partie en terre battue, a disparu : une structure en béton a été coulée, sur des fondations renforcées. Le sol, ainsi, a été uniformisé. Les volumes ont été remaniés.
Du côté de la terrasse, l’un des atouts du site, du béton a été réinjecté dans les fondations. En façades, certains corbeaux (éléments décoratifs) laissent apparaître leurs entrailles, composées entre autres de tiges métalliques. En cause, le temps qui passe et l’oxydation. « Cela sera réparé à l’identique, par le maçon, afin de retrouver les mêmes formes », décrit Thibaut Fidelin.

Un escalier à la place de l’arbre

On a presque tendance à l’oublier mais entre l’ancienne faïencerie aux façades jaunes et la petite maison voisine qui fait l’angle de la rue, un arbre avait poussé. Ici et là, sur les murs, la végétation se faisait voir. C’est révolu. Désormais, à la place de l’arbre, un escalier en béton. Il sera, à terme, « recouvert d’une toiture en zinc ».

Maison Fouillen
Le rez-de-chaussé (ici, la passerelle qui surplombe l’Odet), sera bientôt un restaurant Le Comptoir Groix et Nature.

Deux murs en un

Debout depuis le XVIIe siècle, la petite maison en pierre a laissé apparaître « deux grosses fissures structurelles » sur la façade côté rue Jean-Baptiste Bousquet. Pour la consolider, une structure secondaire, en parpaings, a été édifiée. La façade en pierre, devant, sera repositionnée en ce mois de mars. À l’intérieur de cette petite maison, une partie des murs sera laissée en pierres apparentes.

Des tuiles, toujours des tuiles

L’ancienne bâtisse est aussi reconnaissable, et de loin, à sa toiture de tuiles orange. « Ces tuiles mécaniques vont être nettoyées et conservées. » Ce travail est en cours. Sur l’arrière de la bâtisse, une nouvelle couverture, en tuiles toujours, va être créée. Un espace sera aussi recouvert d’une verrière afin de créer le fameux puits de lumière qui plongera au premier étage. Quant au héron qui domine les toits et regarde l’Odet, il va prochainement retrouver ses couleurs (noir et gris cendré) grâce à un peintre.

À table !

Dans quelques mois, un restaurant prendra place au rez-de-chaussée de l’ancienne faïencerie. Ce sera un Comptoir de Groix et Nature, comme à Lorient. Avec, grâce à la terrasse, vue plongeante sur l’Odet. Dans la petite maison attenante en pierre, se trouvera une épicerie fine de ta même enseigne.

Publié le jeudi 7 mars 2024 par Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©


De quel siècle ?

XVIIe, XIXe et XXe siècles : ces époques architecturales et les modes de construction se côtoient dans la Maison Fouillen et la petite maison en pierre. Des procédés modernes sont actuellement utilisés. Comme pour le sol du 1er étage, fait avec des poutres et de hourdis en bois où le béton est coulé.

« En avril, nous livrerons la coque du rez-de-chaussée afin qu’elle soit aménagée par te futur exploitant. Nous passerons à l’étage pour créer cinq appart-hôtel et un jardin d’hiver avec verrière. Tout sera terminé en octobre 2024. »
Stéphane Lesueur, gérant de L-A architecture.

À pied d’œuvre

De nombreux métiers sont mobilisés : maçon-terrassier, charpentier-couvreur, enduiseur, peintre, métallier-serrurier… Puis aussi, pour l’intérieur, plaquiste, électricien, plombier, menuisier bois, carreleur… À la coordination, en tant que maître d’œuvre d’exécution, Henri Servant, de Bretagne coordination.

Réhabilitation de la maison « Fouillen » à Locmaria (France 3 Bretagne).

Paul Fouillen s’était installé dans l’ancienne guinguette de Locmaria pendant l’entre-deux-guerres.
Aujourd’hui, la faïencerie Fouillen est réhabilitée par le cabinet L-A Architecture.
Lucien Lample-Lauden nous présente les travaux de gros œuvre au sein du bâtiment de la place du Stivel.

Publié le 19/02/2024 – France 3 Bretagne ©

Faïence, tissu, meuble… Le mouvement des Seiz Breur à travers cinq œuvres emblématiques (Ouest-France).

Fondé en 1923, le mouvement des Seiz Breur fête ses 100 ans. Conservateur du patrimoine honoraire et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, Pascal Aumasson décrypte pour nous cinq pièces caractéristiques de ce mouvement, symbole de la naissance du style Art déco en Bretagne.

Photo de groupe des Seiz Breur.
Photo de groupe prise à Douarnenez en 1935. À droite, René-Yves (debout) et Suzanne Creston (assise) ; assis à gauche de Suzanne : Youenn Drezen ; debout au milieu (chemisette et cravate) : Pierre Péron ; à gauche, Jakez Riou et son épouse.

En septembre 1923, sept jeunes artistes fondent le mouvement des Seiz Breur (Les sept frères en gallo) avec pour ambition d’embellir le quotidien de leurs contemporains avec un art décoratif breton, moderne et populaire.

Prenant le contre-pied de leur époque, ils veulent épurer, simplifier, styliser et introduire des motifs nouveaux dans tous les domaines du décor domestique : les meubles, la faïence, les textiles ou la typographie.

Bientôt, ils seront près de cinquante artistes, artisans, musiciens, architectes à s’attacher à un « art national » qui, jusqu’en 1947, balance entre admiration pour le passé (les arts populaires de Bretagne comme l’art celtique d’outre-Manche) et élan vers les audaces les plus modernes d’Europe.

Pascal Aumasson
Historien de l’art, Pascal Aumasson est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le mouvement des Seiz Breur.

Historien de l’art, Pascal Aumasson a également été pendant 35 ans conservateur de plusieurs musées en Bretagne. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Suzanne Candré-Creston, à la source des Seiz Breur, paru le 24 mars 2023, et Seiz Breur, Pour un art moderne en Bretagne, réédité chez Locus Solus. Voici cinq œuvres décryptées par Pascal Aumasson :

Le mobilier

Joseph Savina
Bahut réalisé par Joseph Savina (Seiz Breur en 1929) dans son « atelier d’art celtique » à Tréguier. 1936-1938. Collection : Musée de Bretagne, Rennes.

Commandé en 1936 par la veuve de Yann Sohier, instituteur militant pour la langue bretonne décédé en 1935, ce meuble présente en façade le logo que l’instituteur avait adopté à la une de la revue Ar Falz.

La spirale celtique à quatre branches (hevoud) inscrite dans un cercle constitué de triangles appelés « dents de loup » et une faucille (ar falz en breton) en font un meuble à message : ce motif de l’hevoud intéressait les nationalistes bretons de longue date. Il est rehaussé d’une double série de clous décoratifs de tapissier, rappel des clous employés autrefois sur les façades de meubles bretons. Le plateau débordant est quant à lui typique du style Art Déco.

Une vaisselle réinventée

Jeanne Malivel
Projets de faïences de Jeanne Malivel, vers 1925.

Loin des motifs du petit Breton en costume traditionnel qui remplissent encore la vaisselle de cette époque, l’artiste Jeanne Malivel simplifie l’ornementation.

Sur ces croquis préparatoires, elle concentre les motifs à la périphérie des pièces et restreint ses couleurs au jaune et au noir. Elle réserve celles-ci à ce qui est touché par les doigts : ces anses enroulées, qui constituent une signature Art Déco.

Des tissus imprimés

Suzanne Candré-Creston
Étude pour un tissu imprimé de Suzanne Candré-Creston, en 1929. Collection particulière.

Portée par l’envie d’apporter de la couleur et des motifs dans les intérieurs domestiques, Suzanne Candré-Creston imagine des impressions sur tissus, forme de décoration largement méconnue jusqu’alors en Bretagne.

Ses projets fourmillent de bandes courbes et répétées, de combinaisons denses de formes imbriquées et de couleurs puissantes. Leur répétition produit un effet optique dans l’esprit des peintures d’artistes comme Robert et Sonia Delaunay, qui lui sont contemporains.

Des faïences Henriot

René-Yves Creston
Pièce de forme conçue par René-Yves Creston et réalisée par les faïenceries Henriot, à Quimper, en 1933. Collection du musée départemental breton, à Quimper

Cet hommage à un souverain du haut Moyen-Âge breton, Nominoé, est significatif de la passion des Seiz Breur pour les hauts faits de l’histoire ancienne de Bretagne, surtout dans sa dimension d’autonomie régionale ou d’opposition à la couronne de France.

La stylisation des formes et l’emploi de couleurs restreintes sont une signature typique du mouvement Seiz Breur.

Une architecture novatrice

James Bouillé
L’intérieur de la chapelle de l’institution Saint-Joseph, à Lannion. Conception James Bouillé, 1935-1938.

À Lannion, la chapelle de l’institut Saint-Joseph concentre l’esprit Seiz Breur. Ce sanctuaire conçu par l’architecte James Bouillé, un temps membre du mouvement, fait un usage audacieux des possibilités techniques et plastiques offertes par le béton. Ses voûtes en forme d’arcs paraboliques amortis sur de courtes piles définissent un espace sacré tout en transparence et en lumière.

Une vaste fresque signée Xavier de Langlais et des vitraux réalisés par Rual participent à l’harmonie de la nef, dont les proportions sont neuves en Bretagne dans les années 1930.


Publié le 16 avril 2023 par Pauline BOURDET – Ouest-France ©

Les publications à paraître à la fin de l’année 2020.

L’association a sélectionné pour vous, les nouvelles publications éditées à la fin de l’année 2020.

Véronique Le Bagousse journaliste au quotidien le Télégramme est responsable de la rubrique des ventes aux enchères.
Elle publie un ouvrage généraliste sur les arts populaires bretons. Le livre est composé autour de grandes thématiques : les objets du quotidien, de fête, religieux, les meubles et décoratifs. La faïence de Quimper est présente (les biberons en faïences, les secouettes, les bénitiers, les statuettes de Saints, pièces d’artistes, …).

Trésors bretons - Véronique Le Bagousse

Trésors bretons, Objets prisés de vos greniers
Véronique Le Bagousse
21,5 x 27 cm – 160 pages – ISBN : 2843468825
éditions Coop Breizh – Novembre 2020 – 35 €

Fiche détaillée de l’ouvrage


Daniel Le Couédic publie aux éditions du CRBC un ouvrage sur les artistes, les intellectuels et les idéologues au 20ème siècle en Bretagne.
Architecte et professeur émérite à l’UBO, M. Le Couédic a créé l’Institut de géoarchitecture. Il consacre ses recherches à l’architecture en Bretagne, aux mouvements régionalistes et identitaires de la péninsule au 20ème siècle.
On retrouve dans cet ouvrage l’évocation de quelques artistes : James Bouillé, René-Yves Creston, Joseph Savina. Ce livre vient compléter la collection lire/relire.

Construire un pays - Daniel Le Couédic

Construire un pays
Daniel Le Couédic
16 x 24 cm – 334 pages – ISBN : 979-10-92331-50-9
éditions du centre de recherche bretonne et celtique – Décembre 2020 – 17 €

Fiche détaillée de l’ouvrage


Le musée départemental de la Seine-et-Marne à Saint-Cyr-sur-Morin présente jusqu’à la fin du mois de décembre 2020, une exposition sur l’écrivain Pierre Mac-Orlan (1882-1970) et les peintres. Nous vous présentons le catalogue publié à l’occasion. On retrouve un passage sur le peintre Jim Sévellec.

Voyage en couleurs. Mac Orlan et les peintres

Voyage en couleurs. Mac Orlan et les peintres
sous la direction d’Évelyne Baron
22 x 29 cm – 152 pages – ISBN : 978-2-35906-320-2
éditions Lineart – Septembre 2020 – 24 €

Fiche détaillée de l’ouvrage

Vous pouvez consulter le dossier de presse de cette exposition.


Il y a 50 ans, nous quittait Pierre Mac-Orlan. Notre ami, Patrick Monéger membre fondateur de notre association coordonne cet ouvrage, avec la participation de l’historien Alain Boulaire et de nombreux auteurs.
Ce livre s’attache à décrire la relation entre l’écrivain et la ville de Brest. On y croise notamment l’artiste Pierre Péron.

Les Brest de Mac Orlan

Les Brest de Mac Orlan
sous la direction de Patrick Monéger – Alain Boulaire
21,80 x 23,90 cm – 144 pages – ISBN : 978-2-36833-305-1
éditions Locus Solus – Novembre 2020 – 25 €

Fiche détaillée de l’ouvrage


Dans la même collection chez Locus Solus, André Cariou propose une nouvelle version de sa biographie « bretonne » de Jean Moulin.
De 1930 à 1933, Jean Moulin fut sous-préfet à Châteaulin. Durant son séjour dans le Finistère, il fréquente les poètes Saint-Pol-Roux et Max Jacob. Le livre évoque également ses amis artistes Quimpérois : Lionel Floch, Giovanni Léonardi, …

Jean Moulin, les années bretonnes - André Cariou

Jean Moulin, les années bretonnes
André Cariou
21 x 23 cm – 144 pages – ISBN : 978-2-36833-304-4
éditions Locus Solus – Novembre 2020 – 25 €

Fiche détaillée de l’ouvrage


Nous vous avions présenté, il y a quelques semaines la réédition de l’ouvrage de référence sur l’artiste Mathurin Méheut (lien). Cette nouvelle version augmentée présente toutes les facettes de l’œuvre du peintre originaire de Lamballe.

Mathurin MÉHEUT

Mathurin Méheut
Denise Delouche, Anne De stoop, Patrick Le tiec
23 x 30.5 cm – 376 pages – ISBN : 978-2-7373-8415-8
éditions Ouest-France – Octobre 2020 – 70 €

Fiche détaillée de l’ouvrage

Association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

La première pierre du nouveau musée Méheut est posée (Le Télégramme).

première pierre du musée Méheut
Les représentants du GIP, Thierry Gauvry (Ville), Thierry Simelière (Département), Loïc Cauret (LTM) et Geoffroy de Longuemar (Amis de M.-Méheut), entourent l’architecte Françoise Mauffret.

Le projet de futur musée Mathurin Méheut entrevoit sa dernière ligne droite, avec la pose, ce vendredi soir, de la première pierre de l’édifice, sur son nouveau site du haras national, à Lamballe.

Tout vient à point à qui sait attendre, dit l’adage. Douze ans après les premières discussions entre l’Association des amis de Mathurin Méheut et la municipalité de Lamballe, la première pierre du futur musée dédié au peintre lamballais a été posée ce vendredi après-midi, dans l’enceinte du Haras national.

Au fil des douze ans écoulés, le Département et la communauté d’agglomération Lamballe Terre & Mer ont rejoint le projet, constituant un Groupement d’intérêt public. Lequel était ravi de voir arriver ce moment « hautement symbolique », en présence de Françoise Mauffret, l’architecte en charge de la maîtrise d’œuvre.

Ouverture prévue mi-2022

Présenté au conseil d’agglo au mois de février 2019, l’avant-projet avait fait l’unanimité. Et après le dépôt du permis de construire, et la procédure d’appel d’offres, qui se termine, la réalisation proprement dite est sur le point de débuter.

16 mois de travaux seront nécessaires pour faire sortir de terre le nouveau bâtiment, qui intègre l’une des écuries du haras et l’actuel pavillon d’accueil.

Six mois supplémentaires seront dédiés à la stabilisation thermique et des flux d’air. Suivront l’installation des œuvres, pour la plupart actuellement hébergées dans la Maison du bourreau, et l’ouverture au grand public, programmée à la mi-2022.

futur musée Mathurin
L’entrée du futur musée Mathurin Méheut, dans l’enceinte du Haras national.

Pour rappel, le projet présente un coût total prévisionnel de près de 4 millions d’euros, subventionné à hauteur de 2,40 M€. Le reste à charge étant divisé entre la Ville, l’Agglo et le Département, à parts égales.

Publié le 6 mars 2020 – Le Télégramme ©