À Quimper, la faïence, c’est tout une histoire ! (Ouest-France).

Le musée de la faïence, situé au bord de l’Odet dans le quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), retrace l’histoire de cet art typique de la région.

300 ans d’histoire
À Locmaria, le musée de la faïence de Quimper revient sur 300 ans d’histoire de cet artisanat.

Entre avril et septembre, quand il pleut à Quimper (Finistère), le musée de la faïence se remplit. Installé sur les berges de l’Odet, dans le quartier historique de Locmaria, il renferme un trésor : 300 ans d’histoire de la faïence y sont conservés. Des petites pipes en terre, premières faïences quimpéroises, aux œuvres contemporaines de Marjatta et Jean-Claude Taburet, on embarque dans le monde raffiné et coloré de la faïence quimpéroise.

La faïence, c’est que le bol breton ?

Avec ses deux oreilles qui préservent les doigts de la brûlure et le prénom calligraphié pour ne pas se l’échanger, le bol breton est l’identité de la capitale de Cornouaille. Mais cet élément de vaisselle où est peint le célèbre petit breton fait partie d’une grande famille de faïence. « À partir du bol, on a décliné des petits plats, des assiettes, des beurriers, des pots de chambre… Et tous les petits bretons ont été repris », énumère Isabelle Dubourg-Gautier, guide du musée. Le bol reste l’élément de vaisselle qui a traversé les siècles.

Le style de Quimper, c’est quoi ?

Connu pour ses grosses fleurs « à la touche », appelées ainsi parce qu’elles sont peintes à la main, le style de Quimper est connu pour ses traditionnelles couleurs de vaisselle : le rouge, le jaune et le bleu. Pourtant, c’est bien plus que ça. « Ce qui nous amène au style de Quimper, c’est le patrimoine d’ici, commence la médiatrice. Les faïenceries vont s’inspirer du costume breton brodé, et créer des décors perlés, Retrace-t-elle, en désignant une grande jarre colorée de vert, jaune, violet, où des spirales sont décorées de perles blanches. On va faire comme un pâtissier, rajouter des gouttelettes et des traits d’émail et de peinture pour donner un effet de broderie. »

Les pipes des marins.
Les pipes des marins.

Quand cet artisanat s’est-il installé à Quimper ?

La faïence arrive du sud de la France à la fin du XVIIIe siècle, avec un maître pipier originaire de Marseille. Jean-Baptiste Bousquet, de son nom, s’installe au prieuré de Locmaria, où il confectionne des petites pipes en terre, qu’il vend ensuite aux marins. L’artisan transmet son savoir-faire aux dames du prieuré, installant de façon pérenne la faïence à Quimper.

Comment se fabrique la faïence ?

Si les premières confections se font à la main, rapidement des méthodes se développent pour rendre la fabrication plus simple et efficace, comme l’utilisation de moules en plâtre.
On y verse de l’argile, et une fois que la pâte a pris la forme souhaitée, on l’enfourne pendant douze heures à 1 040 °C, puis on la laisse refroidir douze heures dans le four. « L’enfourneur est la personne la Plus importante de la manufacture. Rien qu’à l’œil, en regardant à travers la vitre, il est capable de dire si le four est à bonne température », souligne Isabelle Dubourg-Gautier.

Le style quimpérois
Le style quimpérois, c’est une faïence colorée, sertie de petite perles blanches rappelant la broderie des costumes bretons.

Henriot, seul maître de la faïence c quimpéroise ?

Si Henriot-Quimper est aujourd’hui la plus célèbre fabrique de Quimper, de nombreuses faïenceries se sont installées dans la ville au fil des siècles. D’ailleurs, cette dernière ne fut pas la première arrivée dans la ville.
Dans les années 1880, alors que la faïence de la famille de Jean-Baptiste Bousquet connaît le succès, elle décide de fonder la faïencerie HB (Hubaudière Bousquet) pour éviter les copies.
En 1891, Henriot est créée. « Au début, le sigle de Henriot était HR, pour rappeler la faïencerie HB et profiter de son succès », raconte la médiatrice. Un siècle plus tard, dans les années 1980, le nouveau dirigeant de Henriot rachète la maison HB, et devient HB-Henriot. Les deux autres célèbres faïenceries de Quimper, désormais disparues, sont Porquier-Beau et Keraluc.

La faïence, un truc de vieux ?

La vaisselle de faïence, typique des maisons anciennes ? Détrompez-vous. Au travers du regard du couple d’artistes faïenciers Marjatta et Jean-Claude Taburet, dont les œuvres sont exposées jusqu’au 30 septembre, au Musée de la faïence de Quimper, cet art reprend un coup de jeune. Elle vient de Finlande, lui de Mayenne. Ensemble, ils s’installent à Quimper.
Avec ses grosses fleurs aux couleurs vives, le style de Marjatta est vivant et joyeux. Le couple représente, chacun à sa manière, les légendes bretonnes comme celle de la ville d’Ys, en gardant leur griffe contemporaine.

Jusqu’au samedi 30 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h, sans interruption, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet. Entrée : 5 €, 4 € de 18 à 25 ans, 3 € de 7 à 17 ans, gratuit pour les moins de 7 ans. Visites commentées, les lundis et mercredis, de 15 h 30 à 16 h 30.

Publié le 21 août 2023 par Marine LEBEGUE – Ouest-France ©

Les cinq trésors de faïencerie découvert chez des particuliers (Le Télégramme).

Robert Micheau-Vernez
L’un des cinq petits trésors découverts par le Musée de la faïencerie.

Cinq œuvres d’art comme cinq petits trésors et cinq histoires express : le Musée de la faïence de Quimper vous livre le top cinq de ses découvertes à l’occasion des séances d’évaluation dédiées au grand public.

Robert Micheau-Vernez

1 – « Gavotenn Vras » de R. Micheau-Vernez (Pont-Aven, H. 33 ; L. 38 ; l. 19 cm)

« En 2018, la pièce arrive dans un grand carton et les propriétaires détaillent les circonstances de l’acquisition », racontent les responsables du musée quimpérois. « L’ensemble a été récupéré chez l’une des mamans. Impossible aux nouveaux propriétaires de voir la vraie valeur artistique de l’objet qui passait pour une vieillerie vue depuis toujours et prenant la poussière sur le haut de l’armoire. Pour ne rien arranger, la pièce ne correspondait pas du tout à la décoration de la maison ».

Estimation à 2 500 €.

Pied de lampe de Porquier-Beau

2 – Pied de lampe de Porquier-Beau (Quimper, XVIIIe)

« Les signatures d’artistes garantissent une certaine valeur aux pièces sur le marché de la faïence de Quimper », indiquent les responsables du musée quimpérois. « L’ancienneté et la rareté d’une pièce peuvent là aussi avoir un poids conséquent sur le prix d’une faïence malgré son état. Pour un art de la table utilitaire et fragile, les décennies passantes, ancienneté et rareté vont de pair. C’est exactement la situation pour cette pièce apportée par une mamie qui n’a pas ménagé ses efforts. Un petit miracle et un joli témoignage du savoir-faire de nos faïenceries ».

Estimation non communiquée.

Satuette de Notre-Dame des Carmes

3 – Statuette de Notre-Dame des Carmes (Quimper, HB, H. 35 cm).

« Elle a été déterrée dans un jardin, il y a quelques années », rapporte le conservateur adjoint du musée quimpérois, Jérémy Varoquier. « De par sa facture, c’est probablement une production de la Grande Maison HB au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, soit d’avant la Révolution. Il pourrait sembler logique que la grande histoire a eu un impact sur le destin de cette pièce, elle qui a dû être enterrée pour être cachée ».

Estimation non communiquée.

Mathurin Méheut

4 – « Homme portant des raies », de M. Méheut (Quimper – Henriot, H. 43 ; L. 38 ; l.14 cm).

« La surprise de l’édition 2021 des séances d’évaluation ouvertes au grand public. Une très belle et imposante sculpture de l’artiste. Superbe pièce qui est repartie comme elle était venue, dans son emballage de fortune, un sac de courses, avec quelques morceaux de papier bulle en plus ».

Estimation à 5 000 €.

René-Yves Creston

5 – « Ouessantine au mouton » R.-Y. Creston (H 20 cm l. 24 cm)

La plus jolie pièce découverte il y a quelques jours. « Elle fait directement écho au centenaire du groupe Seiz Breur (« Sept Frères ») dignement fêté par une vente historique à Rennes en juillet 2023 », commentent les responsables du musée.« Cette Ouessantine au mouton est une faïence créée par l’un des membres fondateurs du groupe en 1923. C’est une honorable illustration de la qualité et du renouveau des pièces créées par ces artistes dans les années 1920-30. Le fait que ces pièces étaient peu produites, restées souvent dans le cadre familial et très recherchées par les collectionneurs font grimper les prix très rapidement ».

Estimation 3 000 €

Publié le 13 août 2023 – Le Télégramme ©

Vente du centenaire du mouvement « Ar Seiz Breur ».

Visuel Ar Seiz Breur

visitez virtuellement l’exposition au Parlement de Bretagne.

René-Yves CRESTON
Lot n°60 – René-Yves CRESTON (1898-1964) Important globe terrestre Faïence émaillée polychrome rehaussée à l’or Manufacture Henriot Quimper, 1931 Diam. 42 cm x Haut. 40 cm Provenance de la famille de l’artiste.

C’est à l’occasion du Pardon du Folgoët en 1923, que de jeunes artistes posent les bases du mouvement de renouveau des arts décoratifs breton : Ar Seiz Breur (les sept frères).

La production de ce mouvement a été accompagnée par les manufactures HB (la Grande Maison) et Henriot, à partir des années 20.

Depuis plus d’un an, Me Carole Jézéquel (étude Rennes Enchères) et Tangui Le Lonquer (expert) travaillent sur une vente du centenaire du mouvement (1923-2023).

Ils ont été rejoints dans l’aventure par la SVV Thierry-Lannon (Brest et Lorient) et Salorgues Enchères (Nantes et la Baule).

L’évènement se concrétise au mois de juillet 2023, avec une exposition des travaux des membres du mouvement, au Parlement de Bretagne à Rennes (du 8 au 13 juillet).

La vente se tiendra à l’Hôtel des Ventes de Rennes (32 Place des Lices), le 13 juillet 2023 à 14 h.

René-Yves CRESTON
Lot n°95 – René-Yves CRESTON (1898-1964) Troménie, les porteurs de bannière Sculpture en faïence émaillée polychrome Manufacture Henriot Quimper, vers 1935 Titrée «Troménie» à la base, Monogrammée «RYC» et signée «Henriot Quimper» au revers Haut. 40 cm x Larg. 34 cm x Prof. 12,5 cm.
Jeanne MALIVEL
Lot n°39 – Jeanne MALIVEL (1895-1926) Projet pour un service en faïence de Quimper. Encre et crayolor sur papier, vers 1924/1925. Portfolio comprenant 12 études pour un service en faïence émaillée polychrome. La jaquette titrée : «Ar Seiz Breur – service faïence – décor mauve et jaune» et marquée du tampon des Seiz Breur de juin 1924.

Ar Seiz Breur 1923-2023 : le centenaire .
Vente le jeudi 13 juillet 2023 à 14H00 (287 lots).
Exposition publique gratuite au Parlement de Bretagne du samedi 8 au jeudi 13 juillet.

Vous pouvez consulter le catalogue de cette vente.

Ar Seiz Breur – Le centenaire 1923-2023
René-Yves CRESTON
Lot n°96 – René-Yves CRESTON (1898-1964) Grand groupe de porteurs de bannières ou «Grande Troménie» Sculpture en faïence émaillée en blanc Manufacture Henriot Quimper, 1935 Signé au revers du monogramme «RYC» et «Henriot Quimper» Petits défauts de cuisson Haut. 41 cm x Long. 60 cm x Prof. 20 cm.

2023 – Rennes Enchères ©


2023 – France 3 Bretagne ©

Vente « L’âme bretonne XX », le 8 & 9 juillet 2023 à Quimper.

Les études Adjug’art et l’Hôtel des ventes de Quimper ont fusionné en mars dernier, pour former l’entité : Adjug’art Brest Quimper.

Cette année marque le vingtième anniversaire de la vente « l’âme bretonne ». Elle a débuté à Douarnenez, puis à Brest. Aujourd’hui, c’est à Quimper qu’elle se déroulera sur deux jours (le 8 & 9 juillet 2023).

RENAUD Georges
Lot n°664 – RENAUD Georges (1904-1954), plaque en faïence représentant une scène de chasse en Afrique – Manufacture HB Grande Maison, vers 1930 – Dim. 60 x 60 cm – estimation 18000/25000 €.
QUILLIVIC René
Lot n°789 – QUILLIVIC René (1879-1969), plat de forme ovale – Manufacture Grande Maison vers 1930 (Armorique Rustique) – Haut. 50 cm. Long. 65 cm – estimation 3000/3500 €.

La faïence de Quimper tient une place d’honneur lors de cette vacation. Les pièces sont expertisées par M. Didier Gouin de Guérande.

Adjug’art Brest Quimper – Maître Yves Cosquéric & Maître Tiphaine Le Grignou.
Samedi 8 et dimanche 9 juillet 2023 à 11H00 et 14H15
(1 008 lots).

Experts : Alain le Berre, Yann le Bohec, Didier Gouin, Olivier levasseur, Caroline Velk – Consultant : Pascal Aumasson.

Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente sur notre site internet.

L'Âme Bretonne XX

2023 – Adjug’art ©


2023 – Tébéo & Tébésud ©

Marjatta, de la Finlande à la faïence de Quimper (Ouest-France).

Marjatta et Jean-Claude Taburet ont écrit une belle histoire de la faïencerie de Quimper.À l’origine, c’est une histoire d’amour, tout simplement. À 92 ans, Marjatta s’en souvient comme si c’était hier.

Marjatta Taburet
Marjatta, 92 ans, dans l’atelier de sa maison à Quimper (Finistère).

À Quimper, non loin des rives du Steir, Marjatta nous ouvre les portes de sa maison. À l’intérieur, c’est le royaume de toute une vie d’artiste. Tableaux, céramiques peintes, ou pas, meubles bretons, photographies. Marjatta nous montre les portes en bois de la salle de bains et d’une chambre. Elle sourit comme une petite fille qui aurait fait une bêtise. C’est elle qui a peint ces fleurs multicolores.

À 92 ans, elle tend ses mains agitées par un tremblement qu’elle ne contrôle pas. « Malheureusement, aujourd’hui je ne peux plus dessiner ou peindre, dit-elle d’une voix chevrotante. Et je ne vois plus très bien… »

La mémoire, elle, brille de mille feux. Ceux de l’enfance surtout. Marjatta (prononcez Maryatta) est née à Helsinki, la capitale de la Finlande, en 1931. Un père absent, un beau-père distant. Une mère qui a refait sa vie, mais que la petite Marjatta dévore de ses yeux ronds. « Elle était belle, je l’adorais. Pour moi, c’était une fée. » Sa mère a déjà eu trois enfants avant Marjatta.

De 4 à 7ans, elle est accueillie chez sa tante en Laponie. « L’hiver était long. La maison de ma tante était une auberge, un magasin-comptoir. J’écoutais beaucoup les gens, il y avait un mélange de population, russe, lapone, finnoise, norvégienne. Et des Anglais venus pour les métaux précieux. Les Russes parlaient fort comme s’ils allaient se battre. Les Français ? (elle rit) Quand ils parlaient, ils ouvraient à peine leur bouche en cul-de-poule ! »

De retour à Helsinki en 1938, les bruits de bottes se font entendre. « Nous avons 3 000 kilomètres de frontière avec la Russie, dont la moitié est inhabitée. Staline avait dit qu’il ne toucherait pas à la Finlande. Quand l’Armée rouge est arrivée, j’étais à l’école, je me souviens que ma maîtresse s’est mise à pleurer, elle était mariée depuis trois mois. »

Orpheline à 9ans, Marjatta a l’âme artistique. Plus tard, après les Beaux-Arts à Helsinki et son apprentissage de décoratrice sur céramique à Arabia, manufacture et faïencerie, Marjatta se rend à Paris pour apprendre le français.

« J’étais avec une amie. En 1950, le soir de Noël, on voulait aller à Notre-Dame voir un concert des Petits chanteurs à la croix de bois. Impossible de rentrer ! On a marché dans les rues désertes jusqu’au quartier Saint-Michel. On a été abordées par deux garçons. L’un était en retrait, maussade. C’était Jean-Claude. Il m’a demandé d’où je venais, je lui ai dit, je ne sais pas pourquoi, de la Lune ! Plus tard, dans un café, il a sorti un calepin et a dessiné mon visage dans un quartier de lune. »

« Nous avions un pacte »

Depuis ce jour de Noël 1950, le couple ne s’est plus jamais quitté. Même le décès de Jean-Claude, il y a dix ans, semble ne pas les avoir séparés. Dans le milieu de la faïence, on ne parle pas de l’un sans l’autre.

« Nous avions une sorte de pacte, se remémore Marjatta. Si l’un de nous avait un avis sur le travail de l’autre, il ne disait rien car un avis pouvait détruire l’image intérieure de la création. Jean-Claude aimait beaucoup sculpter les animaux, surtout les félins. Un jour à la télé, on a regardé un documentaire animalier. Une femelle guépard veillait sur ses trois petits. Jean-Claude a travaillé tard dans la nuit, il a fait cette guéparde en bronze, c’était magnifique. »

Jean-Claude Taburet, né à Château-Gontier (Mayenne), a « fait » comme on dit, les Beaux-Arts à Rennes puis les Arts décoratifs à Paris. En 1956, il s’installe comme artiste libre à la manufacture HB à Quimper. Marjatta, elle aussi diplômée de l’école des Arts décoratifs à Paris, le rejoindra. Ils ne quitteront plus jamais Quimper. En 1984, ils voleront de leurs propres ailes en créant leur atelier.

Les contes des pays nordiques et les légendes celtiques se marient très bien. Le roi Gradlon, roi d’Armorique et de Cornouaille, et Vercingétorix chevauchent ensemble dans l’imaginaire des créateurs. « Ah, Vercingétorix ! Toute petite, j’étais fascinée par cette figure qui défend les Gaulois contre César et les Romains, un peu comme nous les Finnois contre l’URSS. »

Dans ses créations, Marjatta a conservé une fraîcheur quasi enfantine. Elle a souvent peint les îles de Sein et d’Ouessant. Elle aime cette lumière vive qui peut être balayée à tout instant par un charivari nuageux. La mer, même d’huile, est de la couleur du feu. Un flamboyant rouge vermillon. « Dans la famille, on avait un cousin capitaine au long cours, il disait qu’en mer tout peut arriver, la mer est redoutable, d’où cette couleur du danger qui peut surgir… »

Après toutes ces années dans le Finistère, elle ne regrette rien. De la Finlande, « ce qui me manque le plus, c’est la neige. Une année, nous avons eu beaucoup de neige en Bretagne, j’ai même fait du ski dans les monts d’Arrée avec une amie suédoise. »

Le coucou d’une horloge nous rappelle au temps présent. Mais avant de refermer la porte de sa maison, Marjatta a tant à nous dire. Alors, on papote encore un peu. Nul ne peut rester de marbre devant ses trésors de céramique.

Exposition « Marjatta et Jean-Claude Taburet, du légendaire celte à la délicatesse finlandaise », au musée de la Faïence de Quimper (Finistère), jusqu’au 30 septembre.

Publié le 18 mai 2023 par Jean-Marc PINSON – Ouest-France ©


Repères

La nature à l’honneur

Taburet

Ces vases et cruches du service de table Nielle constituent un service de table de Marjetta, quand elle était étudiante aux Arts décoratifs de Paris. Un décor simple et raffiné, floral, qui a surpris la clientèle des faïenceries quimpéroise. Nous sommes en 1956 et ce service est d’une grande modernité. Trop, sans doute, à l’époque.

Vierge à l’enfant

Taburet

Un classique, la Vierge à l’enfant. Terre cuite émaillée réalisée en 1994. Illustration du travail en commun du couple. Jean-Claude l’a façonnée, Marjatta l’a peinte. Bretagne et Finlande réunies. Au revers, un clin d’œil aux faïenciers du XVIIe siècle et cette signature en latin : Pinxit Marjatta Taburet, Fecit Jean-Claude Taburet.

La Tzigane et son bébé

Taburet

Dans le tramway, à Helsinki, Marjatta croise la route d’une Tzigane qui porte son bébé dans un châle. « Quand je suis revenue chez moi, je l’ai modelée avec de la pâte à porcelaine. Le lendemain, ma directrice m’a permis de passer ma pièce à l’émaillage et au feu. Si j’avais pensé à l’époque que cette première pièce serait exposée dans un musée ! »