Gazette des Amis du Musée & de la Faïence n°50 1er semestre 2022

Gazette des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper n°50 (1er semestre 2022).

Brochure de 16 pages (couleur, paginé) – ISSN 2260-2844

Sommaire :

  • ÉditorialLe conseil d’administration (p 1).
  • Les animaux du ciel et de la terre par les artistes de la manufacture Keraluc (2ème partie) – Pierre-Jean GUILLAUSSEAU, Yannick CLAPIER & Pascal SIMON (p 2 à 11).
  • Hommage à Maurice FouillenSusan COX, Dominique RIBOULLEAU, Marine FOUILLEN, Musée d’Hennebont et Judy DATESMAN (p 12 à 13).
  • René Quéré, peintre céramiste Antoine LUCAS (p 14 à 15).
  • Les merveilles de la faïencerie Porquier-BeauBernard Jules VERLINGUE et Jérémy VAROQUIER (p 16).

Pour plus de renseignements, veuillez nous contacter.

Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

du lundi 11 avril 2022 au samedi 1er octobre 2022

Porquier-Beau

Place à l’inédit ! Cette année, nous allons dévoiler aux yeux du public l’ensemble des planches aquarellées de la manufacture Porquier-Beau. Fondée en 1773, par un ouvrier formé au sein de la Grande Maison HB, la fabrique s’associe vers 1875 avec le peintre Alfred Beau. Cette collaboration entre un artiste et une faïencerie de Quimper dure plus de quinze ans et apporte un souffle nouveau aux productions de la manufacture. Le succès qui en découle, incite la fabrique à multiplier les formes et les décors.

Porquier-Beau

L’ensemble de ces planches décoratives, créées dans le dernier quart du XIXème siècle et illustrant la production de l’époque, est regroupé dans un ensemble de 10 albums. Chaque recueil est consacré à une thématique. Ainsi, les différents volumes regroupent indépendamment les décors de Rouen, Moustiers, Nevers ou Delft, les scènes et les légendes bretonnes ou encore les pièces du célèbre et incontournable service à bord jaune qui a fait la renommée de la faïencerie. Déposés au musée par leur heureux propriétaire, ces carnets vont enfin révéler leurs secrets au public !

Porquier-Beau

Cet ensemble unique, rassemblant plusieurs centaines de planches, ne manquera pas de vous étonner et de vous surprendre par la richesse des détails, la qualité de leur réalisation, ses jeux de lumière et la diversité des sujets représentés. Le résultat de la première collaboration durable entre une faïencerie de Quimper et un artiste vous épatera et vous promet, encore une fois, un formidable voyage au pays de la faïence de Quimper. Pour une meilleure mise en valeur, des pièces ornées de ces décors viendront compléter le tableau et vous plongerons dans les passions artistiques de cette fin du XIXème siècle.

Porquier-Beau

Commissaire de l’exposition : Bernard Jules Verlingue
Exceptionnellement, deux salles du musée abriteront cette exposition temporaire.

Catalogue reprenant l’ensemble des planches sera disponible à l’accueil-boutique du musée

Porquier-Beau
Porquier-Beau

Musée de la Faïence de Quimper ©

La faïence moins cotée, mais toujours collectionnée (Ouest-France).

Le musée de la faïence de Quimper a fêté ses trente ans du 3 au 5 septembre. Mais la faïence quimpéroise a-t-elle encore la cote aujourd’hui ?

Bernard Jules Verlingue
Bernard Verlingue en 2018, avec un magnifique vase bleu de glaz (Photo Bernard GALERON).

Entretien

Bernard Verlingue, expert de la faïence depuis 1991 et conservateur du musée.

Comment se porte le marché de la faïence ?

Si certains collectionneurs vendaient, la cote de la faïence quimpéroise ne serait pas si basse. Cela relancerait la machine.
Le profil des collectionneurs d’aujourd’hui est plutôt âgé. Le jeune s’intéresse, mais n’a pas les mêmes moyens. Dans les salles de vente, la cote de la faïence de Quimper a flambé entre 1980 et 2000. Aujourd’hui, les prix ont chuté, sauf pour les créations d’artistes.

Pourquoi la faïence a-t-elle connu un tel essor ?

La faïence s’est développée dans les années 1985-1986 quand deux grands antiquaires se sont installés à Quimper. Ils ont suscité de véritables vocations et vendu beaucoup aux collectionneurs.
En 1990, le tricentenaire de la naissance de la faïence à Quimper avec une grosse exposition au musée des Beaux-Arts et la sortie d’un livre ont contribué à sa notoriété. Cela a été un véritable engouement. Acheter de la faïence, c’était comme acheter trois siècles d’histoire.

Y avait-il des importateurs étrangers ?

Dans les années 1980, il y avait un marché énorme aux États-Unis (25 %), il y avait deux gros importateurs et une bulle de collectionneurs. Des Belges, des Anglais achetaient. Les prix ne cessaient de grimper. Les Américains étaient friands du décor soleil yellow et du mistral blue. Là-bas, ils vendaient une assiette plate, une creuse, une à dessert et un mug, c’était assez astucieux.
Quand on avait des invités, on se devait de racheter un ensemble. Ce qui nous a pénalisés. c’est le décor main. Nous n’avions pas assez de personnel et les antiquaires ont fini par prendre le dessus.

Avez-vous découvert des joyaux lors d’expertises au musée ?

Une femme est venue en 1995 avec un grand sac plastique et des objets emballés dans du papier journal. Elle a sorti un cornet estampillé Exposition universelle 1889 Paris signé Porquier Beau. Je lui ai demandé si elle en avait d’autres, elle m’a présenté une coupe sur pied décorée par Alfred Beau (estimée à 150 000 francs à l’époque). Et un vase du même acabit. Des objets qu’elle avait gagnés dans une kermesse à Locmaria. Il faut dire qu’Henriot avait racheté Porquier. Il prenait des pièces qu’il offrait pour la kermesse. Il n’y avait pas de cote à l’époque.
À une vente aux enchères à Brest, deux des faïences se sont envolées à 250 000 francs l’une et 300 000 francs l’autre.

Quel style de faïence recherche-t-on aujourd’hui ?

Depuis 2000, les Américains se désintéressent de la faïence quimpéroise. Ils viennent beaucoup moins en salle de ventes. La cote s’est affalée.
J’ai lu dans un livre que cet engouement était un phénomène de mode et la mode, ça passe. Aujourd’hui, ce sont les pièces des artistes quimpérois du XXe siècle qui sont recherchées. Ils ont été 260 à travailler à la faïencerie. Ce sont eux qui ont contribué à la moderniser, sans eux elle n’aurait pas passé le XXe.
Les très belles pièces signées Mathurin Méheut ou encore Quillivic se vendent bien, mais les collectionneurs hésitent à s’en séparer.

Recueilli par Véronique MOSSER – Le 6 septembre 2021 – Ouest-France ©

la faïence de Quimper a plus de 300 ans (Le Télégramme).

Aiguières
Une magnifique paire d’aiguières sur piédouche en faïence polychrome décorées de danseurs, de musiciens et de bouquets. Les cols sont ornés des armes de Bretagne et de Quimper et les anses orange soulignées de filets noirs.

Lancée par un Provençal installé à la fin du XVIIe siècle dans la capitale de Cornouaille, la faïence devient en trois siècles l’une des marques de fabrique de la ville de Quimper, et un élément incontournable du patrimoine breton.

Les dates divergent selon les sources, qui parlent de 1690 ou 1699, mais toutes s’accordent sur un point : c’est bien à Jean-Baptiste Bousquet que l’on doit la création de la première faïencerie de Quimper. Installé dans le quartier de Locmaria, cet artisan provençal originaire de Saint-Zacharie crée son entreprise dans un endroit propice au développement de son activité. « D’une part, il n’y a pas d’autres faïenceries dans la province, au moins jusqu’à Nantes ou Rennes, explique Michel Roullot, spécialiste de la faïence, dans un ouvrage collectif consacré au sujet (*). D’autre part, les conditions techniques favorables sont réunies : le bois pour chauffer les fours est abondant et peu onéreux ; près de Quimper, à Toulven, aux bords de l’Odet, un gisement d’argile permet de fabriquer des poteries, du grès et de la faïence blanche ordinaire ; enfin, l’Odet qui traverse Quimper, permet de faire venir la terre facilement et d’expédier, par voie maritime vers le Léon et le Trégor, les produits fabriqués. »

Une période idéale

La période est aussi particulièrement bien choisie : suite à la grave crise financière qui touche le Royaume, conséquences des guerres menées par Louis XIV et la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 qui entraîne l’émigration des protestants et la fuite de leurs capitaux, le roi de France oblige, fin 1689, les particuliers à porter leur vaisselle d’argent pour que ce matériau précieux soit transformé en monnaie, afin de renflouer les caisses de l’État. Nobles et riches bourgeois doivent dès lors s’équiper de nouveau. « Les faïenciers vont donc produire des pièces de grande qualité pour satisfaire la demande », poursuit Michel Roullot. D’autant plus que la création de ces fabriques est encouragée par Colbert, le ministre des Finances, afin d’éviter les importations. L’affaire de Jean-Baptiste Bousquet se développe à tel point que son fils Pierre, tout juste nommé maître-faïencier à Marseille, le rejoint. Il se retrouve à la tête de l’entreprise familiale moins d’un an après son arrivée, suite au décès de son père et poursuit le développement de la manufacture, spécialisée dans la fabrication de vaisselle mais aussi de pipes à fumer en terre.

Une histoire de famille

Au cours du XVIIIe siècle, la faïencerie continue sa croissance avec ses directeurs successifs, d’abord Pierre Bellevaux, gendre de Pierre Bousquet, qui apporte les techniques des faïences de Nevers dont il est originaire. Puis Pierre-Clément Caussy, fils d’un faïencier de Rouen, qui épouse la fille du nouveau patron. « Son apport à l’édifice de Quimper est des plus importants, explique le site du musée de la faïence (**). Il influencera la production jusqu’à la fin du XIXe siècle grâce aux nombreux poncifs qu’il avait eu soin d’emmener… » L’influence rouennaise transforme peu à peu la faïence quimpéroise en une production plus artistique. En 1771, la fille de Caussy épouse Antoine de La Hubaudière, qui donnera le nom définitif à la manufacture : HB – La Grande Maison. Jusqu’en 1917, les descendants se succéderont à la tête de l’entreprise familiale, avant qu’elle soit reprise par un industriel du Nord de la France.

Le développement des faïenceries

Dès la fin du XVIIIe siècle, la concurrence apparaît à Quimper face à la maison HB. D’anciens ouvriers lancent leur propre affaire, avec diverses fortunes. Au XIXe siècle, on compte ainsi plusieurs manufactures de faïence à Quimper et dans les alentours, mais peu parviennent à égaler HB. L’une d’entre elles va cependant y arriver : la manufacture Porquier. La firme prend la suite de la manufacture Eloury, du nom d’un ancien ouvrier de HB, qui a monté sa société en 1772. Spécialisée dans la faïence culinaire et utilitaire, l’entreprise s’aventure dans les années 1870 dans la faïence d’art avec Alfred Beau, qui apportera à la production finistérienne un nouveau souffle qui fera sa renommée. « Il est probablement le personnage le plus important de l’histoire des faïenceries quimpéroises, poursuit Michel Roullot. Originaire de Morlaix, élève d’Eugène Isabey, gendre d’Émile Souvestre, il est le créateur du premier décor breton ». Au début du XXe siècle, Quimper ne compte plus que trois manufactures : HB, PB (pour Porquier-Beau) et HR (fondée en 1891 par Jules Henriot).

Pour en savoir plus

(*) « Quimper, trois siècles de faïence », ouvrage collectif, éditions Ouest-France, 2002.

(**) Le site Internet du musée de la faïence de Quimper : www.musee-faience-quimper.com

« Histoire de la faïence de Quimper » de Bernard Verlingue, éditions Ouest-France, 2011.


Une concurrence farouche et un vivier d’artistes

Au cours de XXe siècle, les trois manufactures quimpéroises se livrent une concurrence farouche (avant de finalement fusionner les unes avec les autres au fil des années), rivalisant de créativité et n’hésitant pas à faire appel à des artistes – plus de 260 référencés – pour décorer leur vaisselle mais aussi créer des statuettes religieuses ou profanes, ainsi que des éléments décoratifs. Des peintres comme Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen, René Quillivic ou Jeanne Malivel y collaborent au cours de leur carrière.

Les motifs décoratifs s’enrichissent de multiples sujets d’inspiration locale et légendaire, comme des scènes de pêche, de marine ou encore de la vie quotidienne, tout en respectant la palette de couleurs typiques du style finistérien (bleu, vert, rouge, jaune et violet). Cette profusion créative et la qualité des productions font connaître la faïence de Quimper dans toute la France. Cet élan est renforcé par le développement du chemin de fer et l’avènement des loisirs balnéaires, qui attirent en Bretagne touristes et artistes.

La réputation de la faïence de Quimper va même dépasser les frontières de l’Hexagone. En effet, avec ses petits Bretons à l’allure folklorique peints à la main et représentés dans un style naïf, la vaisselle bretonne s’exporte de nos jours aux États-Unis, au Canada et même au Japon. Si Quimper reste aujourd’hui le dernier centre faïencier en activité de France, la fabrication – industrielle comme artisanale – reste dynamique, grâce notamment à de jeunes artistes qui perpétuent la tradition, tout en l’ancrant dans la modernité.

Publié le 29 août 2021 par Serge Rogers – Le Télégramme ©

Vente « L’âme bretonne XVIII » le 18 juillet 2021 – Quimper.

La 18ème édition de la vente « l’âme bretonne » se déroulera le dimanche 18 juillet 2021 à 14 h.

Alfred BEAU
Alfred BEAU (1829-1907) – Coupe en faïence polychrome, marque PB en bleu au dos. Manufacture PORQUIER-BEAU, vers 1880. Diam : 21,3 cm.

Petite nouveauté cette année, la vacation se tiendra à l’hôtel des ventes de Quimper, tout récemment installé à l’ouest de Quimper, au 105 avenue de Kerrien.

Depuis quelques années la vente est organisée conjointement par Me Yves Cosquéric (étude Adjug’art de Brest) et Me Tiphaine Le Grignou (commissaire priseur à Quimper).

Louis GARIN
Louis GARIN (1888-1959) – Vase en grès émaillé polychrome (Odetta), Manufacture HB Grande Maison, vers 1930. Haut. 34 cm.

La faïence de Quimper tient une place centrale dans le catalogue, avec 160 lots proposés.

Robert MICHEAU
Robert MICHEAU (1907-1989) – Trois assiettes décorées de portraits d’enfants, Manufacture HENRIOT, vers 1930. Diam : 24,5 cm.

Comme chaque année, on retrouve des objets d’art populaire, du mobilier, des costumes bretons et des peintures bretonnes.

Jim SÉVELLEC
Jim SÉVELLEC (1897-1971) – Service de table de 39 pièces (Armor-Argoat), Manufacture HENRIOT, vers 1930.

Adjug’art – Maître Yves Cosquéric – Brest, en collaboration avec l’hôtel des ventes de Quimper.
Dimanche 18 juillet 2021 à 14 h – Faïence de Quimper (160 lots) – expert : Didier Gouin.

L'Âme Bretonne XVIII

Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente sur notre site internet.

Adjug’art & Hôtel des ventes de Quimper © – 2021.