Brochure de 16 pages (couleur, paginé) – ISSN 2260-2844
Sommaire :
Éditorial – Le conseil d’administration (p 1).
Les animaux du ciel et de la terre par les artistes de la manufacture Keraluc (1ère partie) – Pierre-Jean GUILLAUSSEAU, Yannick CLAPIER & Pascal SIMON (p 2 à 10).
Un musée tout en beauté pour ses 30 ans ! – Jérémy VAROQUIER (p 11 à 13).
Sur l’application de l’or dans les décorations du décor Perlé HB – Jacques BRÉNÉOL (p 14 à 15).
Grand érudit de la céramique bretonne qu’il avait disséquée dans un précédent ouvrage, le Nazairien Joseph Labour revient sur cette passion dans « L’art de la terre ». Une somme d’informations sur toutes les terres cuites : faïence, porcelaine, poterie, mais aussi pipes et briques.
Photo joseph labour présente son ouvrage « l’art de la terre des départements historiques de Bretagne ».
L’ancien ingénieur bord aux Chantiers de l’Atlantique (créateur de l’Association des ingénieurs de la navale nazairienne) a une autre passion que les navires : la céramique bretonne. Celle-ci n’a plus de secrets pour Joseph Labour, Nazairien âgé de 88 ans qui s’est passionné pour ces faïences, porcelaines et poteries.
Sa collection de faïences de quimper compte de nombreuses pièces.
L’auteur avait déjà édité en 1980 un ouvrage consacré à la céramique bretonne. Au cours de ces dix dernières années, il l’a copieusement enrichi du fruit de ses multiples recherches et de nombreuses interviews de gens spécialistes de la chose. Un vrai travail de moine bénédictin ! « J’ai écrit cinq chapitres dans L’art de la terre des départements historiques de Bretagne, paru à la mi-décembre, dont le premier traite de la faïence de Quimper évidemment car c’est mon violon d’Ingres depuis 1964. Mais il n’y a pas que le Quimper puisqu’il existait dans cette ville trois grandes manufactures : la Grande maison HB (Hubaudière-Bousquet), la manufacture Henriot et la fabrique Porquier-Beau. Des familles dont je retrace d’ailleurs la généalogie », précise Joseph Labour, marié à une « Quimpéroise de Pont-Croix, à côté d’Audierne », terre finistérienne à l’origine de cette passion pour toute la céramique d’Armorique.
Forcément, les œuvres des grands artistes faïenciers père et fils Paul et Maurice Fouillen (il est décédé le 15 décembre à 92 ans), Odetta et Keraluc, font aussi l’objet d’un éclairage de l’auteur érudit. Les poteries d’Herbignac ne sont pas oubliées dans l’ouvrage de Joseph Labour qui explique « la rude concurrence que la vaisselle bretonne a rencontrée avec celles en aluminium et de certains pays, notamment le Portugal et la Chine ».
Une assiette signée du célèbre artiste Mathurin Méheut (henriot) ; à droite, un bénitier de Saint-Corentin de rené Quivillic de la grande maison HB.
Autre emploi important de la terre cuite : les pipes (de Quimper à Saint-Malo jusqu’à La Prenessaye, dans les Côtes-d’Armor) et les briques, fabriquées dans plusieurs endroits de Loire-Atlantique (à Arthon-en-Retz, Vallet, Pornichet et Ancenis), sont largement citées dans L’art de la terre. Une briqueterie artisanale fut ainsi fondée en 1900 par Jean-Louis Cochery au village des Quatre-Vents, dans la campagne de Pornichet. « Si elle ferma ses portes dès 1938, toute la région utilisa les briques Cochery dans les constructions », souligne Joseph Labour.
« L’art de la terre des départements historiques de Bretagne », 339 pages, 20 €, La Compagnie du Livre aux éditions Geste.
L’art de la terre des départements historiques de Bretagne
Le façonnage de la terre argileuse est une des formes d’artisanat les plus anciennes qui ait existé. Il a évolué avec l’homme depuis son origine, grâce à la maîtrise du feu, des outils, des machines. L’hasardeuse et géniale diversité de la poterie d’autrefois n’a rien à voir avec les œuvres clonées d’aujourd’hui. Cet ouvrage fait remonter des traditions ancestrales ; s’adressant notamment aux artisans, ceux qui sont passionnés par le modelage, la création. En tout, ce sont trente-trois lieux, les plus importants et surtout les plus typiques et significatifs pour le travail de la terre, dont le lecteur trouvera l’histoire dans ce livre.
L’art de la terre des départements historiques de Bretagne Joseph Labour 15,5 x 22 cm – 340 pages – ISBN : 979-10-93644-50-9 La Compagnie du Livre aux éditions Geste – décembre 2020 – 20 €
Pierre-Jean Guillausseau, Yannick Clapier, Pascal Simon
Décors et sculptures animaliers sont des thèmes omniprésents des différentes manufactures de Quimper.Notre propos est ici de présenter quelques exemples de faïences et de grès à décors et formes d’animaux, créés par les artistes de la manufacture Keraluc, en cette année où Keraluc est à l’honneur au Musée de la Faïence de Quimper…Nous n’avons retenu ici qu’un échantillon des faïences et des grès détaillés et expliqués dans l’article destiné à paraître dans la Gazette des amis du Musée et de la Faïence de Quimper… pour aider à mieux supporter cette période confinée.
Cet article fait suite à l’exposition organisée au Manoir de Kerazan l’année dernière (lien).
Pierre TOULHOAT (1923-2014).
…l’un des premiers artistes à collaborer avec Keraluc dès 1946, il poursuit cette collaboration jusqu’aux années 1970. Il enseigne la céramique et le modelage à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il réalise des pièces et des décors pour l’édition et de nombreuses pièces uniques. On lui doit une série de vases et de pichets zoomorphes qui ont fait la célébrité de Keraluc.
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pichet « Grand oiseau ». Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bouteille en forme de coq. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition ? Décor d’André L’HELGUEN.
Bouteille en forme de coq. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition ? Décor de J DELIMA.
Pichet zoomorphe. Modèle de Pierre TOULHOAT pour l’édition, en grès naturel.
Pichet zoomorphe. Modèle de Pierre TOULHOAT pour l’édition. Décor d’édition d’André L’HELGUEN réalisé par lui-même.
Pichet zoomorphe. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Pichet zoomorphe. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bougeoir en forme de coq. Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bougeoir en forme de coq. Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bouteille équestre du Roi Gradlon Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Petit-déjeuner. Décor « Coq sur couleur » de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Petit-déjeuner. Décor « Coq sur couleur » de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Paul YVIN, dit YVAIN (1919-2007).
Dessinateur de talent, il travaille chez Henriot, puis chez HB. Il rejoint Keraluc en juillet 1947 où il restera jusqu’en 1984. On lui doit une étonnante série de « piafs » , qui ont précédé de 20 ans les Shadoks, bonheur des téléspectateurs des années 1960… Toutes ses pièces sont uniques à l’exception d’un décor sur grès créé pour l’édition.
Paul YVAIN. Assiette à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Plat à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Assiette à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Plat à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Grand pichet zoomorphe.
Paul YVAIN. Jatte à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Cendrier à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Jatte à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Assiette à décor de cerf.
Paul YVAIN. Plat à décor de dragon ou de salamandre.
Joseph Le CORRE, dit Jos Le CORRE (1925-1979).
Jos Le CORRE étudie à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper, dont il sera professeur d’art graphique de 1952 à 1979. En 1948, après un passage chez HB, il découvre la nouvelle faïencerie Keraluc… Il réalise alors plusieurs pièces uniques. Il sera un des premiers artistes à occuper un atelier individuel dans la faïencerie. Il quitte Keraluc à l’époque de la mort de Victor LUCAS.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Plat à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Décor aux colombes de la Paix pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor aux colombes de la Paix pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor de cocotte pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor de cocotte pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor d’oiseau en « chuppen » pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor d’oiseau en « chuppen » pour l’édition.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette au bouc.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Plat au taureau.
Friedrich VAN DIEPEN.
Pour l’anecdote… « Der Fliegende Hollander » ? Le mystérieux Friedrich VAN DIEPEN arrive à Quimper en 1951 et travaille comme peintre à la manufacture Keraluc pendant quelques mois…
Friedrich VAN DIEPEN. Assiette au décor de coq.
Friedrich VAN DIEPEN. Petit vase à la biche.
André HORELLOU (1943-2011).
Après avoir étudié à l’École des Beaux-arts de Quimper, le peintre André HORELLOU entre chez Keraluc en 1966. Il conçoit un type de décor qui lui est propre. Il quitte Keraluc vers 1987 pour se consacrer à la peinture en sa bonne ville de Douarnenez.
André HORELLOU. Assiette à décor de coq.
André HORELLOU. Assiette à décor de coq.
André HORELLOU. Assiette à décor de chouettes.
André HORELLOU. Assiette à décor de chouettes.
André HORELLOU. Assiette à décor de passereaux.
René QUERE (1932).
René Quéré a pour professeurs à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper Jos Le Corre et Pierre TOULHOAT au début des années 1950. A leur invitation, il entre à la manufacture Keraluc comme apprenti peintre décorateur en 1955. Il continuera parallèlement à peindre. Comme artiste indépendant, il ne réalise pratiquement que des pièces uniques jusqu’en 1960, date à laquelle il quitte Keraluc lors du passage de la faïence au grès.
René QUERE. Assiette à décor de Saint Thélo sur un cerf entouré des chiens de la meute.
René QUERE. Plat au chien jaune.
Georges ALLIER (1912-1994).
Après avoir étudié à l’Ecole des Beaux-arts de Nantes, Georges ALLIER entre chez Keraluc dès les débuts de la manufacture en 1946 et y restera jusqu’à sa retraite. Décorateur hors pair, il peint des pièces de grande qualité Il a produit aussi quelques pièces uniques.
Pièces d’édition décorées par Georges ALLIER. Bouteilles et flacon en forme de coq.
Pièce d’édition décorée par Georges ALLIER. Terrine en forme de coq.
Pièce d’édition décorée par Georges ALLIER. Terrine en forme de coq.
André L’HELGUEN (1935-2017).
André L’HELGUEN suit les cours de quelques grands maîtres de l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il entre chez Keraluc en 1953, et il y restera pendant toute sa carrière. Ce gracieux pichet zoomorphe représente les créations de Keraluc dans certains ouvrages consacrés à l’art moderne…
Grand pichet ou vase zoomorphe réalisée pour l’édition par André L’HELGUEN.
Michel FURIC (1943).
Michel FURIC a travaillé comme peintre décorateur pendant vingt ans chez Keraluc (1960-1980), puis à la manufacture HB-Henriot.
Huilier-vinaigrier en forme de coqs. Modèle pour l’édition de Pol Lucas et décor Renaissance créé par Jos Le CORRE et exécuté par Michel FURIC.
Terrine en forme de canard. Pièce d’édition décorée par Michel FURIC.
Terrine à lièvre. Pièce d’édition décorée par Michel FURIC.
Signature Michel FURIC pour Keraluc Quimper.
Pierrette PERON.
Pierrette PERON était peintre à la manufacture, elle y a réalisé quelques pièces uniques, comme ces assiettes au décor de chevaux.
Pierrette PERON. Assiette aux chevaux.
Pierrette PERON. Assiette aux chevaux.
Quelques modèles et décors pour l’édition…
Bouteille zoomorphe à décor floral, modèle de Pierre TOULHOAT.
Bouteille en forme de coq à décor « Tartan ». Décors de Georges ALLIER pour l’édition.
Huilier-vinaigrier en forme de coqs à décor « Tartan ». Forme de Pol LUCAS et décor de Georges ALLIER pour l’édition.
Bouteille zoomorphe. Édition d’une forme et d’un décor de Pierre TOULHOAT.
Pichet au décor exécuté par Georges ALLIER de bovin protégé par Sant-Cornely.
Flasque à whisky (Breton) à décor de cheval.
Nous souhaitons remercier Antoine Lucas, qui nous a apporté d’importantes précisions, Christiane et Michel Vloebergh et Yannick Lijour qui nous ont permis de présenter des pièces de leur collection. Merci à Philippe Théallet et Jean-Paul Alayse pour leur soutien. L’article complet paraîtra dans la Gazette des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.
Le thème des « animaux du ciel et de la terre » illustrée sur des faïences de Quimper n’avait jamais fait l’objet d’une exposition publique. Le manoir de Kerazan innove avec une très belle et riche exposition ouverte depuis le début de la semaine : 400 pièces visibles jusqu’au 18 juillet seulement.
L’exposition de faïences de Quimper a été conçue par des amateurs passionnés. De gauche à droite, Yannick Clapier et Pierre-Jean Guillausseau.
Le rare service Chantecler de René-Yves Creston est, pour la première fois, présenté dans une exposition.
Coffret à décor animalier, manufacture HB, attribué à Théophile Deyrolles (1860-1883).
Jeune renard (ou fennec) en faïence blanche. Manufacture HB, Marie-Louise Bar, milieu XXe siècle.
Plat aux grues et aux Lycènes, décors perlés avec rehauts d’or. Manufacture HB, années 30.
Vase à deux anses décoré d’un papillon. Manufacture Henriot, Marie-Paule Henriot, 1918.
Plat au « papillon noir », manufacture Porquier-Beau, dernier quart du XIXe siècle.
Assiette plate à décor de perruche. Manufacture HB, 2e moitié du XIXe siècle.
Plat octogonal à décor perlé, orné en son centre d’un ibis en vol. manufacture HB, années 40-50.
Cette présentation éphémère réalisée avec le concours de Yannick Clapier, expert en céramiques, porte un large regard sur la plupart des pièces d’édition produites à Quimper du XVIIIe siècle à nos jours. Forte d’environ 400 pièces, elle est le fruit d’années de recherches et a été conçue par des collectionneurs passionnés, Pierre-Jean Guillausseau, professeur à la faculté de médecine de Paris Diderot (Paris 7) et médecin au département de médecine interne de l’hôpital Lariboisière et Pascal Simon, amateur éclairé, qui n’ont pas hésité à prêter jusqu’au 18 juillet ces pièces issues de leur collection privée.
« Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, »
« Il était impossible de reproduire l’intégralité des pièces uniques d’artistes, comme Paul Yvain et Jos Le Corre chez Keraluc ou Paul Fouillen, Jean-Claude Taburet chez HB entre autres. Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, dont Porquier-Beau, Henriot, HB, Keraluc, Fouillen… Mais aussi par des ateliers d’artistes qui ont eu des liens avec Quimper et ses faïenceries », explique Pierre-Jean Guillausseau. Les visiteurs pourront admirer un bestiaire impressionnant, développé en une collection de faïences utilitaires et populaires décorées par des peinteurs et peinteuses restés anonymes et d’autres, purement décoratives, signées d’artistes bretons parmi les plus renommés. Fruit d’un long travail de construction, les collections exposées sont l’œuvre de passionnés « qui essaient de protéger le patrimoine quimpérois et souhaitent le faire découvrir et partager », précise Pierre-Jean Guillausseau pour qui le manoir de Kerazan est l’écrin idéal. « C’est un lieu emblématique qui conserve dans ses murs le plus grand nombre de pièces uniques d’Alfred Beau, artiste qui fera passer la Faïence de Quimper dans l’ère des faïences artistiques ».
Pratique « Les animaux du ciel et de la terre », exposition de faïences de Quimper au manoir de Kerazan, jusqu’au 18 juillet. Ouvert tous les jours (sauf samedi) de 11 h à 18 h (jusqu’au 6 juillet) et de 11 h à 21 h (à partir du 6 juillet). Tarif adulte : 7 €, réduit : 5 €. Renseignements, tél. 09 65 19 61 57 ou 06 70 21 60 75.