Pierre-Jean Guillausseau, Yannick Clapier, Pascal Simon
Décors et sculptures animaliers sont des thèmes omniprésents des différentes manufactures de Quimper.Notre propos est ici de présenter quelques exemples de faïences et de grès à décors et formes d’animaux, créés par les artistes de la manufacture Keraluc, en cette année où Keraluc est à l’honneur au Musée de la Faïence de Quimper…Nous n’avons retenu ici qu’un échantillon des faïences et des grès détaillés et expliqués dans l’article destiné à paraître dans la Gazette des amis du Musée et de la Faïence de Quimper… pour aider à mieux supporter cette période confinée.
Cet article fait suite à l’exposition organisée au Manoir de Kerazan l’année dernière (lien).
Pierre TOULHOAT (1923-2014).
…l’un des premiers artistes à collaborer avec Keraluc dès 1946, il poursuit cette collaboration jusqu’aux années 1970. Il enseigne la céramique et le modelage à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il réalise des pièces et des décors pour l’édition et de nombreuses pièces uniques. On lui doit une série de vases et de pichets zoomorphes qui ont fait la célébrité de Keraluc.
Paul YVIN, dit YVAIN (1919-2007).
Dessinateur de talent, il travaille chez Henriot, puis chez HB. Il rejoint Keraluc en juillet 1947 où il restera jusqu’en 1984. On lui doit une étonnante série de « piafs » , qui ont précédé de 20 ans les Shadoks, bonheur des téléspectateurs des années 1960… Toutes ses pièces sont uniques à l’exception d’un décor sur grès créé pour l’édition.
Joseph Le CORRE, dit Jos Le CORRE (1925-1979).
Jos Le CORRE étudie à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper, dont il sera professeur d’art graphique de 1952 à 1979. En 1948, après un passage chez HB, il découvre la nouvelle faïencerie Keraluc… Il réalise alors plusieurs pièces uniques. Il sera un des premiers artistes à occuper un atelier individuel dans la faïencerie. Il quitte Keraluc à l’époque de la mort de Victor LUCAS.
Friedrich VAN DIEPEN.
Pour l’anecdote… « Der Fliegende Hollander » ? Le mystérieux Friedrich VAN DIEPEN arrive à Quimper en 1951 et travaille comme peintre à la manufacture Keraluc pendant quelques mois…
André HORELLOU (1943-2011).
Après avoir étudié à l’École des Beaux-arts de Quimper, le peintre André HORELLOU entre chez Keraluc en 1966. Il conçoit un type de décor qui lui est propre. Il quitte Keraluc vers 1987 pour se consacrer à la peinture en sa bonne ville de Douarnenez.
René QUERE (1932).
René Quéré a pour professeurs à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper Jos Le Corre et Pierre TOULHOAT au début des années 1950. A leur invitation, il entre à la manufacture Keraluc comme apprenti peintre décorateur en 1955. Il continuera parallèlement à peindre. Comme artiste indépendant, il ne réalise pratiquement que des pièces uniques jusqu’en 1960, date à laquelle il quitte Keraluc lors du passage de la faïence au grès.
Georges ALLIER (1912-1994).
Après avoir étudié à l’Ecole des Beaux-arts de Nantes, Georges ALLIER entre chez Keraluc dès les débuts de la manufacture en 1946 et y restera jusqu’à sa retraite. Décorateur hors pair, il peint des pièces de grande qualité Il a produit aussi quelques pièces uniques.
André L’HELGUEN (1935-2017).
André L’HELGUEN suit les cours de quelques grands maîtres de l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il entre chez Keraluc en 1953, et il y restera pendant toute sa carrière. Ce gracieux pichet zoomorphe représente les créations de Keraluc dans certains ouvrages consacrés à l’art moderne…
Michel FURIC (1943).
Michel FURIC a travaillé comme peintre décorateur pendant vingt ans chez Keraluc (1960-1980), puis à la manufacture HB-Henriot.
Pierrette PERON.
Pierrette PERON était peintre à la manufacture, elle y a réalisé quelques pièces uniques, comme ces assiettes au décor de chevaux.
Quelques modèles et décors pour l’édition…
Nous souhaitons remercier Antoine Lucas, qui nous a apporté d’importantes précisions, Christiane et Michel Vloebergh et Yannick Lijour qui nous ont permis de présenter des pièces de leur collection. Merci à Philippe Théallet et Jean-Paul Alayse pour leur soutien. L’article complet paraîtra dans la Gazette des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.
En 1984, il a repris la faïencerie Henriot après le dépôt de bilan. Trente-quatre ans après l’Américain Paul Janssens est revenu à Quimper.
De gauche à droite, Catherine Troprès, Peter Janssens, Paul Janssens et Lara Janssens.
« Quimper est ma deuxième maison… » Lundi matin, Paul Janssens a lâché cette confidence lors d’une visite au musée départemental breton. cet Américain a été le patron de la faïencerie HB Henriot de 1984 à 2003.
Aujourd’hui âgé de 88 ans, l’homme a gardé un attachement pour Quimper et le monde de la faïence. Ce week-end, accompagné de son fils Peter et de sa plus jeune fille Lara, Paul Janssens est revenu à la pointe de la Bretagne pour trois jours. L’occasion pour lui de retrouver les personnes qu’il a côtoyées lorsqu’il était à la tête de la faïencerie. « Pendant 20 ans, j’ai fait six voyages par an entre les États-Unis et Quimper. C’est avec beaucoup d’émotion que je reviens aujourd’hui. » Paul Janssens s’est rendu au Musée départemental breton afin de remettre un don qui a été reçu par Catherine Troprès, attachée de conservation du patrimoine.
« Many memories »
Il s’agit d’un plat peint par Michel Furic, présent lundi, remis à Paul Janssens par ses salariés à l’occasion d’un voyage d’une semaine que le PDG avait offert à son personnel en 1992. Tout le monde, ou presque avait pris l’avion (88 personnes), direction Stonington, la ville américaine où était basée l’activité d’importation de Paul Janssens.
Ce voyage hors du commun a laissé des souvenirs impérissables. Le second plat remis au musée, peint par Florence Brajeul, est un témoignage conçu lors du départ à la retraite de Paul Janssens en 2003. « J’ai quatre enfants, je ne pouvais pas partager ces plats. Les offrir au musée est une bonne solution, non ? », lance l’octogénaire toujours malicieux. Les dons au musée départemental seront validés par une commission scientifique en mai prochain.
La réception au musée a été l’occasion de retrouvailles. Véronique Cariou, assistante de Michel Marest, ancien directeur des faïenceries (aujourd’hui décédé), était présente. Deux peintres sur céramique (Marie-Laurence Le Brun-Jadé et Christine Quéré), anciennes salariées des faïenceries, étaient également présentes.
Jean-Pierre Le Goff a accueilli Paul Janssens à la faïencerie Henriot.
Il se trouve que le 12 mars est la date anniversaire du premier plat sorti du four de la faïencerie lorsque Paul Janssens a pris les commandes de l’entreprise. C’était en 1984. Lundi après-midi, Paul Janssens est retourné à la faïencerie, accueilli par Jean-Pierre Le Goff, propriétaire de l’entreprise. « Many memories ! », a lâché avec une pointe de nostalgie Paul Janssens en faisant le tour du propriétaire. Du magasin au grenier, il a pu se rendre compte de la modernisation des travaux. Sa dernière visite remonte à 2015. L’émotion reste intacte. Sa fille et son fils prennent des photos de « dad » s’attardant devant les étagères riches de trésors.
Paul Janssens va poursuivre son voyage en Europe cette semaine. Direction les Pays-Bas d’où sa famille est originaire.
De passage à Quimper, Paul Janssens, l’ancien directeur des faïenceries Henriot, a fait don de deux plats signés H.B. Henriot au Musée départemental breton.
De passage à Quimper, Paul Janssens a fait don de deux plats H.B Henriot au Musée breton.
Accompagné de ces deux enfants, Peter et Lara, ainsi que d’une poignée d’anciens collaborateurs, l’ancien directeur des faïenceries Henriot, Paul Janssens ne cache pas sa fierté de voir ces deux pièces intégrer la collection du Musée départemental breton. Ces deux plats rappellent les liens qui avaient été noués entre la faïencerie et le musée, depuis déjà, de nombreuses années.
Paul Janssens qui a dirigé la faïencerie HB Henriot de 1984 à 2003, confie, non sans émotions : « Ces pièces représentent une part de l’histoire de la faïencerie Henriot. C’est très émouvant car ces deux pièces font aussi partie de mon histoire personnelle. »
L’ancien directeur avait déjà fait don en 2004 de trois pièces importantes, dont une pièce majeure du principal artiste céramiste ayant exercé à Quimper au XIX e siècle, Alfred Beau.
De Quimper à Minnéapolis
La première pièce, un plat peint par Michel Furic, avait été offerte à Paul Janssens par l’ensemble de ses collaborateurs en remerciement d’un voyage aux États-unis. Le directeur américain avait alors embarqué dans ses valises les petites mains de la faïencerie. Pour l’occasion, l’entreprise avait alors fermé durant une semaine. Une décision historique qui marqua les esprits.
Marie-Laurence le Brun-Jadé, alors peintre décoratrice au sein de la faïencerie Henriot , s’en rappelle encore : « Je suis partie trois fois aux États-Unis avec Paul Janssens. Ce sont des souvenirs mémorables : Détroit, Birmingham, Minnéapolis…Ce fût l’occasion de montrer notre savoir-faire à travers des démonstrations de « peint-main ». Nous étions fiers de montrer ce que nous savions faire ! »
La deuxième pièce, un plat réalisé avec la participation de plusieurs peintres de la faïencerie et décoré à la main par Florence Brajeul, a été offerte à l’ancien directeur lors de son départ à la retraite. Les signatures de ces anciens collaborateurs ornent le dos de la pièce.
Aujourd’hui, c’est un petit bout de l’histoire de Paul Janssens qui s’apprête à enrichir les 1728 pièces de céramique du Musée breton de Quimper. Un précieux don pour la ville de Quimper, berceau de la céramique.
Catherine Troprès, attachée de conservation du patrimoine au Musée breton, explique : « Courant mai, une commission doit statuer sur l’intégration ou non de ces deux pièces. Mais c’est en très bonne voie… »