Xavier Krebs était à l’honneur dans sa ville natale, tout cet été. Redécouvrez l’exposition principale qui se déroule jusqu’au 9 octobre 2021, à la Chapelle des Ursulines. Elle présente les toiles et les sculptures de l’artiste.
Il est à noter qu’un catalogue a été édité par les éditions Locus Solus de Châteaulin (lien).
La ville de Quimperlé organisait cet été une rétrospective des œuvres de Xavier Krebs. Elle est intitulée « Cheminements ». La Maison des Archers en basse ville, présentait les céramiques de l’artiste, réalisées à la manufacture Keraluc.
Le Musée de la Faïence de Quimper sera ouvert le samedi 18 et le dimanche 19 septembre 2021 (10h à 18h), à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
Vous trouverez un stand de l’association, vous permettant d’acquérir les catalogues du Musée.
Venez découvrir les expositions thématiques du Musée : « Keraluc, une faïencerie au service des artistes » & « Stratum super Stratum » de Kathy Le Vavasseur.
Les adhérents de l’association vous attendent nombreux durant ce week-end. N’hésitez pas à échanger avec eux !
Avez-vous un trésor dans votre maison ? Samedi 7 août, rendez-vous au musée de la faïence de Quimper pour faire estimer votre céramique. Mais, comment savoir si votre objet a de la valeur ?
« Il y a deux écoles, explique Jérémy Varoquier, assistant du conservateur. Soit les gens pensent avoir un trésor et on les refroidit, soit on nous ramène des pièces, que les gens pensent sans valeur, et qui se révèlent être des pièces d’artiste ».
Chaque année, le musée de la faïence de Quimper propose de faire estimer sa céramique par le conservateur, Bernard Verlingue. Chaque année, il y a des surprises. Il y a 2-3 ans, un couple a notamment apporté un objet, un trio de sonneurs bigoudens, qu’il pensait sans valeur, qui n’allait pas avec leur déco, et qui s’est révélé être une pièce de Micheau-Vernez estimée à 2000 €. « Le but de cette journée est de remettre les pendules à l’heure et d’éviter que ce patrimoine parte à la benne ».
Avoir la bonne signature
Pour savoir si un objet a de la valeur, il faut commencer par chercher les signatures. D’abord celles de la manufacture. Des marques qui apparaissent au milieu du XIXe siècle : Henriot, HB, Porquier, Fouillen et Keraluc. Puis celles de l’artiste qui commencent à signer courant XXe. Et il y a du monde. Plus de 240 artistes ont collaboré. Certains ont fait une seule pièce et d’autres des centaines !
Mais attention, s’il n’y a aucune signature, l’objet peut aussi avoir de la valeur. En effet, s’il est ancien, il peut dater de la période d’avant signatures. Et donc remonter jusqu’à la création de la première manufacture, la Grande Maison HB, en 1699. À ce propos, la pièce la plus ancienne du musée est le drageoir de mariage de Pierre Clément Caussy et de Marie-Jeanne Bellevaux. Il date de 1749.
Un marché de l’art qui évolue
Parmi les objets les plus recherchés : les pièces de forme. « Il y a eu tellement de services de table qu’ils ont généralement peu de valeur. Il n’y a pas de marché pour ça », avoue Jérémy Varoquier. Des objets qui peuvent être en terre cuite (souvent ancien, qui servait pour la création de pièces de base), en grès (souvent plus brun, mat et dans un style art déco) et en faïence (Des pièces émaillées ou vernissées, ordinairement à fond blanc). Des objets à base d’argile. Le secteur n’ayant pas de kaolin, il n’y a pas eu de porcelaine à Quimper.
« Le marché de l’art évolue. Peut-être qu’un jour, à force de jeter les services de table, ils auront de la valeur. C’est pour ça qu’il ne faut pas hésiter à venir faire estimer ses objets. On n’a pas d’exigence. On est là pour renseigner les gens et, peut-être, découvrir un trésor ».
Un marché qui se renouvelle avec la faïencerie Henriot présente juste à côté du musée. À côté des objets traditionnels, on peut découvrir et acheter des pièces d’artistes. Des objets qui vaudront peut-être leur petit billet dans quelques années…
Pratique
Les estimations se tiendront au Musée de la faïence samedi 7 août de 10 h à 13 h. Elles se feront normalement en extérieur. Le masque sera obligatoire. Réservation et prise de rendez-vous indispensables au tél. 02 98 90 12 72. Entrée, estimation et visite du musée : 5 €.
Quimperlé accueille une exposition d’un enfant du pays. Xavier Krebs (1923-2013), figure de l’abstraction d’après-guerre, a construit son œuvre pas à pas.
Sur les bancs des écoles, tous les petits espagnols connaissent par cœur les vers d’Antonio Machado : «Caminante, no hay camino, se hace camino al andar. »
Comprenez : « C’est en marchant qu’on trace sa route. » Xavier Krebs, peintre né à Quimperlé en 1923, illustre parfaitement ces mots.
Suivons un peu les traces de cet artiste majeur de l’abstraction.
Après une enfance sur les bords de l’Aven, entre Quimperlé et le Poulguin, il s’engage à 18 ans dans les troupes françaises d’Afrique du Nord, il prend part aux campagnes de Tunisie, d’Italie, au débarquement de Provence, aux campagnes d’Alsace et d’Allemagne.
Après un court retour dans le Finistère, il part en Indochine. Reviendra avec la dysenterie et des images sombres en mémoire. Il y laissera sa foi en Dieu dans «ce lieu de ténèbres ».
Le chemin suivi par Xavier Krebs est fait de méandres, de tours et détours. Avec des étapes importantes. Comme la faïencerie Keraluc, à Quimper. «Ce sera le premier, en Bretagne, à intégrer dans la céramique des motifs abstraits », souligne Fanny Drugeon, commissaire de l’exposition à Quimperlé.
Peintre autodidacte, Krebs trouvera sur sa route des peintres qui marchent sous la bannière de l’abstraction lyrique : Degottex, Hantaï, Poliakoff, Benrath.
Dans ses bagages iconographiques, Krebs a embarqué Turner, Goya, Klee, Kandinsky, Sérusier et des primitifs italiens. Géographiquement, le peintre qui était plutôt du genre «taiseux », selon son fils Benjamin, exercera son art en région parisienne, en Touraine, puis enfin, dans le Tarn.
Ce grand marcheur, pétri de taoïsme, peintre contemplatif, aimera cheminer en Inde et dans le Sahara. Dans son parcours intellectuel, Krebs fera de belles découvertes en créant des carrefours inattendus.
Comme dans ce portait de Shimegori, par le peintre japonais Takanobu (1142-1205). Fasciné par la forme noire octogonale dans le portrait, il trouve un écho à cette figure géométrique dans Melancolia du peintre-graveur Dürer (1471-1528). Une forme transposée dans ses paysages abstraits.
Adoubé par les critiques et les galeristes, Xavier Krebs est injustement méconnu du grand public. L’exposition sur ses terres natales est l’occasion de faire un bout de chemin en sa compagnie.
« Ma peinture, écrivait-il, pourrait aussi être une mise à plat de ces espaces qui nous coupent le souffle, qui nous «naviguent », une expression de la durée et du déplacement dans l’immobilité de la toile. »