Les journées européennes du patrimoine se tenaient le samedi 18 et dimanche 19 septembre 2021. Le Musée de la Faïence proposait une visite gratuite, à cette occasion.
727 visiteurs sont venus admirer les collections du Musée, ainsi que les deux expositions temporaires consacrées à la faïencerie Keraluc et à la plasticienne Kathy Le Vavasseur.
Durant tout le week-end, des visites guidées ont été proposées par le Musée. Les bénévoles de notre association ont également accompagné les visiteurs dans les salles du Musée.
L’association des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper a tenu son assemblée générale 2021, le samedi matin, en présence de M. Jean-Yves Verlingue.
Pour rappel, cet événement initialement prévu au mois d’avril a été décalé suite à la crise sanitaire.
Notre président, Jean-Paul Alayse prenait la parole pour réaliser le rapport moral de l’association, suivi du rapport financier. Un bilan du site internet et de la gestion des réseaux sociaux est effectué, puis une présentation de la Gazette des Amis par son rédacteur en chef, Philippe Théallet.
Pour la première fois cette année, la réunion était retransmise en direct sur internet, pour les adhérents ne pouvant pas être présents.
Cheville ouvrière essentielle de notre association, M. Daniel Georges a décidé de quitter ses fonctions d’administrateur au sein du bureau. Il était responsable de la logistique de notre association. Nous le remercions chaleureusement pour son dévouement et pour ces années de présence au Conseil d’administration. Il est remplacé à cette fonction par M. Dominique Malo.
Nous accueillons Messieurs Pascal Malleron et Thomas Audouard, qui seront en charge du secrétariat de l’association, en remplacement de M. Jacques Duvet.
Jérémy Varoquier, assistant principal au Musée présenta en clôture de notre assemblée le thème de la prochaine exposition thématique de l’année 2022.
Si vous souhaitez nous rejoindre, n’hésitez pas à nous retourner notre bulletin d’adhésion (lien).
Le Musée de la Faïence de Quimper sera ouvert le samedi 18 et le dimanche 19 septembre 2021 (10h à 18h), à l’occasion des journées européennes du patrimoine.
Vous trouverez un stand de l’association, vous permettant d’acquérir les catalogues du Musée.
Venez découvrir les expositions thématiques du Musée : « Keraluc, une faïencerie au service des artistes » & « Stratum super Stratum » de Kathy Le Vavasseur.
Les adhérents de l’association vous attendent nombreux durant ce week-end. N’hésitez pas à échanger avec eux !
Plasticienne, sculptrice, Kathy Le Vavasseur est l’invitée du Musée de la Faïence qui fête tout le week-end son 30e anniversaire. Ses œuvres en courbes fines, se marient élégamment avec l’esprit du lieu. Elle avoue son bonheur d’être là.
Vous êtes née à Sa Đéc, au Vietnam, sur les bords du Mékong. À Quimper, certaines de vos pièces semblent glisser sur l’Odet tout proche, c’est un peu un retour aux sources ?
L’eau, la terre, le feu sont à la base de mon travail. C’est moi qui ai choisi cet emplacement pour montrer ces « Stratum super stratum » qui ont à voir avec les vagues. Au Musée de la Faïence je retrouve des éléments qui me sont chers.
Racontez-nous un peu de ce temps où naît, sans doute, votre besoin de créer ?
Lorsque nous vivions au Vietnam, mon père était sculpteur statuaire. J’ai touché à tout dans son atelier. J’ai observé. Sa démarche d’artiste m’a intéressée.
Et ensuite ?
En France, j’ai suivi une formation textile et arts plastiques. J’avais un professeur formidable qui aimait la diversité et respectait ma liberté. J’ai créé des tissus pour de grandes maisons, mes planches plaisaient. En 2010, j’ai rencontré la terre, matière qui m’est chère depuis toujours. J’aime expérimenter les formes, inventer. Ce tournant que j’ai pris date peut-être de ce jour où j’ai reçu les outils de mon père. À partir de là, j’ai laissé les choses venir. Puis j’ai été sélectionnée pour un concours en Autriche. Mes œuvres ont été remarquées.
Au musée, on découvre plusieurs facettes de vos œuvres, en particulier celle consacrée au corps humain, parlez-nous en.
Je consacre plusieurs sculptures au corps humain, telle ce « Circum colonne blanche » et plusieurs œuvres sur ce thème. Toutes portent leurs gouttes de lumière comme ces neurones qui ne disent pas leur nom.
Ce dimanche vous rencontrerez des stagiaires ?
J’animerai une visite guidée gratuite à 11 h, un atelier Totem entre 14 et 16 h. Pratique
Renseignements : 02 98 90 12 72. Musée de la Faïence de Quimper. 14 Rue Jean Baptiste Bousquet. Locmaria.
A l’occasion des 30 ans du musée de la faïence, à Quimper, Kathy Le Vavasseur expose un monde en mouvement, organique, proche des éléments. Poétique et pas toc.
Portrait On le devine à ses yeux. Sous son masque. Kathy Le Vavasseur a le sourire bienveillant. Patiemment elle explique au néophyte le long travail de la céramique. De l’idée fulgurante à la lente et longue gestation de l’objet qui sort du four. Des essais, des techniques, de ce savoir-faire appris auprès de quelques maîtres comme le mexicain Gustavo Perez ou de l’américain Wayne Fischer.
Pour comprendre la source de son travail, il faut remonter le fleuve de son existence. Elle est née au bord du Mékong et, quand elle ne travaille pas à Paris, vit à Locmaria, à Quimper, le long de la rivière de l’Odet. Kathy Le Vavasseur est à la confluence de trois cultures, le Vietnam, l’Italie, par ses parents et la France qui a accueilli sa famille en 1975. « Les eaux du Mékong, le vent, sont ancrées en moi. »
Dans les pas du père
Pas étonnant qu’elle ait conçu des formes ondulantes, telles des vagues qui se superposent. Les strates. Elle aime bien ce mot. Comme des sédiments au fond de l’eau qui refont surface. Elle arrive à donner du mouvement à la matière pourtant inerte. Pas étonnant non plus qu’elle adore danser et qu’elle affectionne la plongée sous-marine. Pour l’exposition elle a mis une couche de latin à ses strates qui deviennent « stratum ». Kathy aime jouer avec les mots.
Céramiste, plasticienne, Kathy Le Vavasseur travaille des techniques mixtes. Parallèlement à ses œuvres originales, elle a mis son talent au service d’architectes d’intérieurs, de l’industrie textile, « j’ai travaillé pour des filiales d’Hermès », un peu de luminaires aussi.
Remonter le fleuve de la création, toujours à la source. Il y a le Mékong, on l’a dit. Et son père. « Il avait fait les Beaux-Arts à Venise, par la suite il a travaillé pour l’église, au Vietnam. » Sculpteur de scènes pieuses, la Vierge à l’enfant, Chemin de croix, des statues, des bas-reliefs. « À son arrivée en France il a travaillé pour les arts du feu et la table, notamment dans le moulage de plâtre pour les cristalleries. » Forcément, la petite Kathy a trouvé dans l’atelier paternel plus qu’un terrain de jeu. Une passion. Sa vie.
Totems
Le choc est saisissant entre les œuvres contemporaines de Kathy et le fond du musée de la Faïence. Mais c’est un brassage d’époques tellement décalé que cela aussi coule de source. De l’abstrait qui se fond dans le concret. « Mes céramiques et sculptures ne sont pas utiles », sourit l’artiste qui nous guide dans les allées du musée. Pas de bol ou de vase. Très peu de couleurs, ou alors fondues dans la masse, comme tatouées dans la céramique. « La surface de la faïence peut être lisse, brute. » À côté des strates de vagues, l’artiste expose des totems. Des ossatures de colonnes vertébrales, des ossements. La couleur de la sculpture est aussi osseuse. Des os, mais aussi un cœur comme saisi par une main, une bronche-branche, un sacrum inversé devenu sacré, des neurones aux synapses de verre.
Les éléments sont très importants aux yeux de Kathy Le Vavasseur qui arrive à retranscrire dans ses sculptures le vent, l’onde des flots, la force de la terre. Comme ses curieux entrelacs aux couleurs noir et ocre, de terre mêlée et de faïence lisse qui traduisent l’atmosphère spirituelle des bords du Gange. Ou ces ondes debout, tels des branches de grès naturel chamotté, de faïence teintée et de terre mêlée inspirés par le Loo, un vent brûlant venant du sud-ouest dans le désert du Thar, en Inde. Poétique, pétri de spiritualité, le travail de Kathy Le Vavasseur, s’il s’inspire des éléments naturels, met l’humain, et surtout l’âme, au cœur de son ouvrage.
L’exposition est visible à Locmaria, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, à Quimper, au musée de la faïence jusqu’au 19 septembre. À noter que Kathy Le Vavasseur anime des ateliers pour le public (sur réservation au 02 98 90 12 72) ce dimanche à 14 h et 16 h. Visite de l’exposition en présence de l’artiste à 11 h, ce dimanche.