Gravure commémorative d’Olivier Lapicque pour les 30 ans du Musée de la Faïence de Quimper.

Le Musée de la Faïence de Quimper a été inauguré le 17 juin 1991. Pour commémorer cet anniversaire, le Musée a commandé à l’artiste Olivier Lapicque une linogravure.

30 ans du Musée, Olivier Lapicque.
Olivier Lapicque – Les 30 ans du Musée de la Faïence de Quimper – linogravure (dimension Hauteur 33 cm ; Longueur 25 cm).

Elle représente le marin fétiche de l’artiste. Cependant, il a troqué ses traditionnels thons germons, pour les principales manufactures quimpéroises (HB, Porquier Beau, Henriot, Fouillen et Keraluc).

Un exemplaire de cette gravure est exposé dans la nouvelle boutique du Musée. Elle est accompagnée de la matrice réalisée par l’artiste concarnois.

30 ans du Musée, Olivier Lapicque.
Olivier Lapicque – Matrice et gravure à la boutique du Musée.

L’œuvre est éditée à 100 exemplaires. Elle est numérotée et contresignée par l’artiste.

Elle est proposée dans un cadre en bois naturel, à 95 €.

La gravure est disponible au Musée de la Faïence de Quimper et à la galerie Philippe Théallet à Quimper, qui représente l’artiste.

2021 – Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

Avec le décès de Maurice Fouillen, Quimper a perdu un acteur de l’histoire des faïenceries (Côté Quimper).

C’est une page du vieux Quimper et de ses faïenceries qui s’est tournée avec le décès, mardi 15 décembre, de l’artiste Maurice Fouillen.

La maison jaune
La maison jaune, place du Stivel à Quimper, abritait l’atelier de faïence Fouillen.

L’artiste Maurice Fouillen est décédé mardi 15 décembre 2020. Son départ tourne une page de l’Histoire du vieux Quimper et de ses faïenceries.

Maurice Fouillen, très discret, avait repris l’atelier de faïence paternel emblématique au cœur du quartier de Locmaria, la fameuse maison jaune de la place du Stivel.

Formé sur le tas

L’atelier Fouillen, c’est une histoire de famille qui remonte à 1929 lorsque son père Paul Fouillen (1899-1958) quitte son poste de chef décorateur chez Henriot pour s’installer dans cette vaste maison.

Il y appose sa plaque « Paul Fouillen, céramiste d’art ». Dès lors, cette ancienne guinguette ne cessera d’être l’atelier Fouillen. Du temps de Paul, il y aura même jusqu’à 25 employés. C’est ici que sera installé le premier four à céramique électrique de Quimper.

C’est là, en travaillant avec son père que Maurice Fouillen se forme sur le tas. Il sort ses premiers modèles de faïence en 1951. Il a 30 ans lorsque son père décède brutalement en 1958.

Fermeture de l’atelier en 1980

Maurice Fouillen reprend le flambeau et ne quittera plus l’atelier de faïence. Il y travaille sans cesse, respectant la patte si singulière de la marque Fouillen. Maurice Fouillen s’exprime sur des plats, vases, assiettes et autres objets…

L’atelier perdure mais le nombre d’employés ne cesse de diminuer jusqu’à ne plus compter que Maurice. Il ferme définitivement ses portes en 1980. Par contre, comme il bénéfice d’un statut d’artisan, il peut continuer à proposer ses créations.

C’est sans doute à partir de ce moment qu’il se révèle enfin. Celui qui n’a eu de cesse d’entretenir la mémoire de son père, livre enfin ses œuvres les plus personnelles.

Imagination débordante

Dominique Riboulleau décrit alors « des créations originales où se côtoient aspect ionique, imagination débordante et maîtrise technique ». Il laisse sa propre empreinte dans la création artistique de Quimper.

Le galeriste Philippe Théallet qui l’a rencontré de nombreuses fois évoque la générosité et grande modestie de Maurice Fouillen. Il rappelle que « la belle exposition du Musée de la Faïence de Quimper mettait à l’honneur le travail de Paul Fouillen et de son fils Maurice. Ce dernier aura pu assister à cette présentation qui replaçait à sa juste position l’intérêt et la créativité de la faïencerie Fouillen dans l’histoire de la faïence de Quimper ».

L’histoire des faïenceries vient de perdre l’un de ses plus discrets protagonistes qui mérite d’être (re)connu et emporte avec lui un peu de l’âme d’un quartier.

Publié le 18/12/2020 par Florence Edouard de Massol – Côté Quimper ©

Robert Micheau-Vernez. Philippe Théallet lui consacre un ouvrage (Le Télégramme).

Mikaël Micheau-Vernez et Philippe Théallet
La représentante des éditions Groix, Mikaël Micheau-Vernez, et Philippe Théallet, présentent le livre consacré à l’artiste Micheau-Vernez.

Philippe Théallet vient de publier un ouvrage consacré à Robert Micheau-Vernez, peintre, céramiste, dessinateur, sculpteur et créateur de vitraux. Le livre est richement illustré et fait découvrir des œuvres inconnues.

Sous le titre « Micheau-Vernez, l’œuvre de faïence », publié chez Groix Éditions, Philippe Théallet, présente, dans un ouvrage très documenté, un grand nombre d’œuvres de cet artiste épris de couleurs. Il fut peintre, créateur de vitraux, sculpteur et amoureux du dessin. Souvent l’auteur de ces pages s’est entretenu avec Mikaël Micheau-Vernez, le fils de l’artiste qui défend d’ailleurs ardemment l’œuvre de son père.

Né à Brest en 1907, Robert Ernest Albert Micheau, est élève au Collège Saint-Louis de Brest. Il suit des cours de dessins les jeudis et dimanches matin, travaille à la copie des toiles exposées au Musée de la ville. Dès sa plus tendre enfance, il aime dessiner et rêve d’une carrière artistique, ce qui est loin de plaire à son père officier de marine. Très vite, le mouvement devient son centre d’intérêt. Il fixe sur ses livres et cahiers, ces courbes, ces gestes de la vie. Bientôt il est étudiant aux Beaux-Arts de Nantes ou il fréquente les cours d’Émile Simon. Puis s’inscrit à l’École nationale supérieure de Paris et à l’atelier du peintre Lucien Simon. On le voit à la Grande Chaumière de Montparnasse, aux Ateliers d’Art sacrés de Maurice Denis. Il interrompt ses études pour épouser en 1932 une autre artiste Lisa Mina Vernez. Robert Micheau devient ce jour-là Robert Micheau-Vernez.

Créateur de faïence

À la demande de l’Abbé François Madec, secrétaire général du Bleun Brug (association catholique traditionaliste bretonne qui promeut des valeurs qui lui sont chères), Robert Micheau-Vernez réalise plusieurs illustrations pour de multiples revues. De fil en aiguille, il rencontre Jules Henriot et intègre la manufacture quimpéroise. De tout son talent et aussi de toutes ses forces, l’artiste va marquer les faïences qu’il crée. Ses statuettes, sa vaisselle de table adoptent des courbes tout en douceur.

Le livre est richement illustré. On y découvre des œuvres complètement inconnues, mais aussi une fresque réalisée pour la gare SNCF en 1970. Cet ouvrage complète ceux déjà parus en révélant un peu plus sur la vie et l’œuvre d’un artiste qui a marqué l’histoire de la faïence quimpéroise.

Pratique :
« Micheau-Vernez, l’œuvre de faïence » par Philippe Théallet, avec la collaboration de Mikaël Micheau-Vernez. Groix éditions et diffusion.

Publié le 5 octobre 2019 par Éliane Faucon-Dumont – Le Télégramme ©

Céramique. « Quand ça sort du four, c’est magique » (Le Télégramme).

Valérie Le Roux
Céramique. « Quand ça sort du four, c’est magique » (Photo Mickaël Rannou)

La céramiste Valérie Le Roux est l’une des deux seules artistes de Concarneau sélectionnées cette année pour les Journées européennes des métiers d’art (JEMA). Du 5 au 7 avril, elle ouvrira son atelier pour partager sa passion et expliquer son métier.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Quand on parle de rétrospective de son travail à Valérie Le Roux, elle répond : « Oui, c’est une bonne idée…. Quand j’aurai 85 ans ». Voilà pourtant 25 ans qu’elle est arrivée à Concarneau et une quinzaine d’années qu’elle a attaqué la céramique. Elle fait aussi du graphisme, de la gravure, de la peinture, de la poterie… Surtout, elle est l’une des deux seules Concarnoises sélectionnées pour les Journées européennes des métiers d’art (JEMA). Les 5, 6 et 7 avril, elle accueillera les curieux dans son atelier, rue Duguay-Trouin à Concarneau, pour leur expliquer son métier et son atelier. Une reconnaissance, d’autant plus que les JEMA se sont faites plus sélectives cette année, passant de la simple inscription à la candidature. Ce qui n’empêche pas Valérie Le Roux de rester modeste, envers et contre tout : « Je veux progresser graphiquement et techniquement, j’ai toujours l’impression d’être au début ».

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Des débuts avec les enfants

Originaire de Rosporden, l’artiste faisait essentiellement de l’illustration quand elle est arrivée à Concarneau. « Mais l’édition est un milieu frustrant, car il y a beaucoup d’intervenants, explique-t-elle. À la fin, on n’a plus l’impression que c’est sa création ». Elle anime également beaucoup d’interventions dans les écoles et d’ateliers. C’est pour faire cuire les modelages de ses élèves qu’elle finit par acheter un four. « Je souhaitais faire des pièces entre deux cours. J’étais à la recherche d’une production plus personnelle », explique Valérie Le Roux. Les parents d’élèves voient le résultat, en parlent. Le bouche-à-oreille la mène aujourd’hui, quinze ans plus tard, où elle croule sous les commandes.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Au rythme du four

Ce four qu’elle a acheté rythme ses journées de travail et demeure une source importante de stress. Voir une pièce sortir intacte des fourneaux est, pour Valérie Le Roux, un plaisir encore plus important qu’apporter la signature finale sur l’œuvre. « Quand ça sort du four, c’est magique », assure-t-elle. Les multiples imprévus, de la couleur qui change avec la chaleur au cassage intégral de la pièce, conforte cet avis : « La récompense est plus grande ». Pour les pièces de série, le « biscuit », la forme initiale en terre cuite, est sous-traité. Mais ça n’allège que légèrement le travail : il faut en moyenne six couches différentes pour les couleurs, et une pièce « normale » est manipulée une vingtaine de fois. Parfois pour des vases purement décoratifs, parfois pour des pièces plus pratiques. « Par exemple, une assiette peut être belle et utile », sourit la céramiste.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Une exposition à Quimper

Mais Valérie Le Roux ne travaille pas seule. Chaque pièce est signée de son nom, elle peut créer selon ses choix mais continue de dire « nous » pour parler de son travail. Son mari, Mickaël Rannou, est complètement investi dans l’atelier. « Il est toujours là, affirme-t-elle. Il s’occupe des fours, de l’émaillage… C’est un travail d’équipe ».
Elle a aussi le soutien de galeristes, comme Philippe Théallet. Ce dernier proposera une exposition de créations de la Concarnoise inspirée du travail de Suzanne Creston, céramiste des années 20-30. Et Valérie Le Roux l’assure : « Les années 30, c’est hypermoderne ! »

Pratique
Rendez-vous les 5, 6 et 7 avril de 11 h à 19 h à l’atelier Valérie Le Roux, 4, rue Duguay-Trouin à Concarneau. La collection limitée inspirée par le travail de Suzanne Creston sera exposée Galerie Philippe Théallet, 13, rue Sainte-Catherine à Quimper.

Publié le 02/04/2019 par Antoine Tamet – Le Télégramme ©

Pierre Toulhoat, l’orfèvre du roi Gradlon (Côté Quimper).

L’auteur Armel Morgant avec l’aide d’Yves Toulhoat, fils de l’artiste, aborde une nouvelle facette du talent de Pierre Toulhoat dans un livre entièrement dédié à son « Œuvre de métal ».

Pierre Toulhoat

Locus Solus vient d’éditer un livre sur l’artiste quimpérois Pierre Toulhoat.

La maison d’édition Locus Solus vient d’éditer Toulhoat, l’Œuvre de métal, d’Armel Morgant avec l’aide d’Yves Toulhoat. Ce livre a été présenté le 22 novembre dans la Galerie d’art Philippe Théallet, rue Sainte-Catherine. L’œuvre de Toulhoat (1923-2014) est intimement liée à la Bretagne.

L’enfant du pays n’a quitté sa Cornouaille que le temps de parfaire une formation de maître verrier puis d’entrer à l’École des arts-décoratifs de Paris. Il revient à Quimper qu’il ne quitte plus. Artiste fécond, il est céramiste chez Keraluc. Il est aussi à l’aise dans le renouvellement de nouvelles formes d’objets que dans l’élaboration de décors monumentaux (Hôpital maritime de Brest, Conseil régional à Rennes, lycée Brizeux à Quimper). À Tréboul, Saint-Vio, Scrignac, Ergué-Armel et ailleurs encore, églises et chapelles vibrent de ses couleurs de peintre-verrier.

De fil en aiguille, il dessine de flamboyantes bannières et des teintures murales (Querrien, Sainte-Marine, Locronan)… Il transforme l’or et l’argent en bijoux d’abord pour Kelt puis à son nom. Il crée des objets liturgiques (patènes, crosses) sans oublier des médailles pour la Monnaie de Paris. Et un remarquable jeu d’échec en vermeil et argent. Le cuivre et le bronze lui sont familiers et deviennent statues ou bas relief, médailles, coupe-papier… À la chapelle SaintViot, résonne une de ses cloches.

De multiples œuvres à Quimper

Armel Morgant dresse un inventaire de ce travail du métal et la récolte est immense. Le livre merveilleusement illustré par plus de 400 photographies de Michel Roignat et de Bernard Galeron, entre autres, révèle l’ampleur du travail et donne envie de revoir l’héritage de cet artiste pluri disciplinaire.

À Quimper, Toulhoat laisse de nombreuses œuvres que l’on découvre au hasard d’une déambulation. Au pied des remparts face à l’Odet, il signe la plaque commémorant Per Jakez Hélias. À côté, au Musée départemental breton, on retrouve les panneaux sauvés de la destruction de la salle des pas perdus de la gare. Dans la cathédrale, on découvre les plaques dédiées aux évêques Fauvel, Guillon et Barbu. Ou encore rue de Brest, on peut faire une halte devant l’Hôtel du Roi Gradlon pour admirer les superbes poignées de portes en bronze.

Un détour à l’église de Saint-Alor (Ergué-Armel) permet de découvrir quatre vitraux. Et surtout, Pierre Toulhoat a forgé tant de bijoux, broches, médailles, bagues, boucles de ceintures pour les bagadoù mais aussi coupe-papier, plats, chenets et plaques de cheminée que l’on imagine précieusement conservés derrière les façades quimpéroises ou à découvrir dans ce livre. À s’offrir ou à offrir…

Armel Morgant avec la participation d’Yves Toulhoat. Toulhoat, l’Œuvre de métal. 176 pages couleurs. Éditions Locus Solus. 25 €.

Publié le 28/11/2018 par Florence Édouard de Massol – Côté Quimper ©