Le Musée de la faïence fête son 30e anniversaire (Côté Quimper).

Côté Quimper, les 30 ans du Musée

Week-end très festif, samedi 4 et dimanche 5 septembre à Quimper, pour les 30 ans du Musée de la faïence. Au programme : une exposition, des ateliers, des rencontres et la réalisation participative d’une œuvre commémorative…

œuvre commémorative
Pour ses 30 ans, le Musée de la faïence lance la création d’une œuvre commémorative.

Le Musée de la faïence de Quimper présente en une collection unique toute l’histoire de la faïencerie des origines à nos jours. Pour cela, l’établissement s’appuie sur un fonds exceptionnel d’archives et de pièces. Il ne cesse de continuer à l’enrichir grâce à un fonds de dotation, créé il y a 10 ans.
Depuis 30 ans, le musée se renouvelle de saison en saison pour proposer des expositions à thème. Ainsi, cette année, l’exposition thématique est consacrée à la faïencerie Keraluc.

Rencontre avec Kathy Le Vavasseur

Ce week-end, les visiteurs pourront découvrir l’exposition temporaire des œuvres de Kathy Le Vavasseur. L’artiste sera présente pour une rencontre privilégiée où elle commentera ses œuvres. Rendez-vous samedi et dimanche à 11 h. « Ce sont des formes qui s’entrelacent, qui se rejoignent, qui se séparent. » Elle présente une grande variété de pièces comme l’aboutissement d’années de recherches, d’expérimentations, d’échecs aussi avant de réussir la prouesse technique de ses assemblages. Son œuvre résolument contemporaine pousse la matière jusqu’à ses possibilités les plus extrêmes. À voir absolument. Samedi et dimanche, à 14 h et 16 h, les plus créatifs pourront suivre un atelier Totem sous la houlette de Kathy Le Vavasseur (durée : 1 h. Tarif : 20 euros). « Les participants travailleront les tout derniers biscuits et pièces récupérés à la faïencerie Fouillen. Ils repartiront avec leur totem assemblé et décoré par leurs soins », explique Jérémy Varoquier, du Musée de la faïence.

Œuvre commémorative

Tout au long du week-end, les visiteurs sont invités à laisser un petit mot sur des soucoupes, elles aussi récupérées dans l’atelier Fouillen. Elles seront ensuite assemblées et accrochées pour former un grand panneau commémoratif.Il sera également possible d’acquérir l’une des 100 gravures numérotées et signées de l’artiste Olivier Lapicque. Celui-ci associe dans un graphisme épuré, le nom de toutes les faïenceries quimpéroises.
Enfin, le Musée de la faïence tiendra un stand au Festival de la céramique (lire aussi ci-dessous), place du Stivel. À noter que samedi midi, l’équipe du musée mettra en lumière une œuvre artistique en lui remettant un prix. Celle-ci sera par la suite présentée dans ses vitrines. Originalité, diversité… Ce programme devrait séduire tous les amoureux de la faïence, quel que soit leur âge ! Bon anniversaire cher musée !

renseignements : 02 98 90 12 72.
Pass sanitaire obligatoire.

Publié le 1er septembre 2021 par Florence de Massol – Côté Quimper ©


32 créateurs au 9e Festival de la céramique

Armel Hédé
Céramique d’Armel Hédé.

Trente-deux céramistes participent au 9e Festival de la céramique, samedi 4 et dimanche 5 septembre. Trente-deux céramistes, c’est autant d’univers singuliers qui s’offrent au regard des visiteurs. Ce rendez-vous est l’occasion de s’émerveiller sur les possibilités infinies de cette matière aussi naturelle qu’authentique.

Le visiteur découvrira des porcelaines, des faïences mais aussi des sculptures et instruments de musique. La modernité de la céramique, c’est aussi l’atout de la pièce unique faite main. Les artisans et artistes présenteront leur travail et savoir-faire.Une expo-concours propose à chacun de voter pour la pièce de son choix. Des ateliers-découverte permettront de s’initier au modelage. Un Café céramique, sur la place, permettra de choisir sa boisson mais surtout le contenant : des bols ou tasses faits main. Le public verra aussi les céramistes s’affronter à tour de rôle. Dextérité et savoir-faire font de ce spectacle un rendez-vous unique et convivial.

Armel Hédé est l’invité d’honneur du festival. Ses pièces d’un raffinement délicat méritent largement le détour. La forme, les cou-leurs, le motif conjuguent la subtilité et la force en une harmonie intemporelle.

Samedi 4 et dimanche 5 septembre, de 10 h à 19 h, place du Stivel. Entrée Libre.

Florence de Massol


Livre – Yvon Le Douget en dédicace

Yvon Le Douget

Au Festival de la céramique ce week-end, le Musée départemental breton accueille sur son stand Yvon Le Douget, auteur du livre Céramiste de Grand Feu. L’ouvrage retrace son parcours. On y découvre l’aboutissement d’une vie de travail, de recherches et d’échecs pour faire fusionner la terre et l’émail.

L’artiste n’a de cesse de jouer avec le feu ! Le céramiste se plie au rythme des saisons afin de choisir ses végétaux (feuilles, bois…). Chacun distille à la cuisson son lot de minéraux comme autant de prémices à des glaçures spectaculaires. Yvon Le Douget aime partager et sait raconter avec simplicité la chimie complexe qui s’orchestre dans la chaleur du four.

On lui doit enfin d’avoir retrouvé un savoir-faire millénaire né en Chine comparable à la « prouesse d’un magicien qui éternise des feuilles d’arbres dans les pots » selon le maître céramiste, Daniel de Montmollin.

L’atelier d’Yvon Le Douget se trouve 99 route de Mestrézec à Fouesnant.

Philippe Le Stum, un érudit passionné auquel le musée départemental breton doit énormément (Côté Quimper).

Philippe Le Stum, conservateur du musée départemental breton, s’en est allé. Il laisse un vide à l’image de son héritage : immense.

Philippe Le Stum
Philippe Le Stum était le conservateur du Musée départemental breton à Quimper.

À Quimper, le décès de Philippe Le Stum soulève une vague d’émotion dans les milieux artistiques et muséaux qui va bien au-delà de la Bretagne. Les hommages multiples et collégiaux soulignent le travail accompli par ce conservateur passionné.

Le souvenir de Philippe Le Stum, né à Brest, est intiment lié à Quimper et plus précisément au Musée départemental breton où, fait exceptionnel, il a œuvré pendant près de 30 ans.

Passionné d’Histoire et historien de l’art, il en a été le directeur et conservateur en chef. Il n’a eu de cesse d’organiser des expositions de plus en plus ambitieuses donnant au musée une visibilité jamais atteinte.

Il avait déclaré dans nos colonnes combien il était « fier d’avoir ouvert ces dernières années, le musée sur l’Europe, voir sur le monde en tissant des liens avec des grands musées internationaux ».

Un grand érudit

On se souvient de l’enthousiasme suscité par les expositions d’envergures consacrées aux peintres de l’est, à l’influence du japonisme, ou encore plus récemment au trésors du Moyen-Âge ou les derniers impressionnistes.

Sa passion pluridisciplinaire pour les arts incluait aussi les arts populaires ou plus locaux. Le mobilier, la faïence, les affiches, la gravure ont eu leur exposition.

Les artistes de Bretagne aussi. On se rappelle entre autres des expositions dédiées à Henri Rivière, Émile Simon et Madeleine Fié-Fieux, Pierre Cavelat, Marguerite Chabay et au brodeur Pascal Jaouen.

Grand érudit et travailleur, Philippe Le Stum laisse une impressionnante bibliographie dont l’inventaire reste à faire : articles, actes de colloques, livres, catalogues, la liste est longue et influencera les futures générations de chercheurs.

Une empreinte indélébile

En 2018, il a publié La gravure sur bois en Bretagne, ouvrage tiré de sa thèse d’État soutenue à la Sorbonne en 2014. Qui s’est imposé d’emblée comme une référence essentielle pour qui s’intéresse aux arts de la Bretagne.

Sous son impulsion, l’Association des amis du Musée breton a vu le jour. Il l’a aidée dans ses projets et ses adhérents se souviennent combien travailler et échanger avec Philippe Le Stum était fructueux, enrichissant et agréable.

L’homme avait son bureau sous les toits du musée avec une vue imprenable sur sa belle voisine la cathédrale. Là-même où un dernier adieu lui a été donné mardi 30 mars 2021, rassemblant famille, amis, collègues, artistes et galeristes.

Sorti du Musée, Philippe Le Stum aimait se promener sur le chemin du Halage dont il fut un temps voisin. Si sa silhouette va manquer dans le paysage quimpérois, son œuvre, elle, laisse une empreinte indélébile.

Publié le 31 Mars 2021 par Florence Édouard de Massol – Côté Quimper ©

Avec le décès de Maurice Fouillen, Quimper a perdu un acteur de l’histoire des faïenceries (Côté Quimper).

C’est une page du vieux Quimper et de ses faïenceries qui s’est tournée avec le décès, mardi 15 décembre, de l’artiste Maurice Fouillen.

La maison jaune
La maison jaune, place du Stivel à Quimper, abritait l’atelier de faïence Fouillen.

L’artiste Maurice Fouillen est décédé mardi 15 décembre 2020. Son départ tourne une page de l’Histoire du vieux Quimper et de ses faïenceries.

Maurice Fouillen, très discret, avait repris l’atelier de faïence paternel emblématique au cœur du quartier de Locmaria, la fameuse maison jaune de la place du Stivel.

Formé sur le tas

L’atelier Fouillen, c’est une histoire de famille qui remonte à 1929 lorsque son père Paul Fouillen (1899-1958) quitte son poste de chef décorateur chez Henriot pour s’installer dans cette vaste maison.

Il y appose sa plaque « Paul Fouillen, céramiste d’art ». Dès lors, cette ancienne guinguette ne cessera d’être l’atelier Fouillen. Du temps de Paul, il y aura même jusqu’à 25 employés. C’est ici que sera installé le premier four à céramique électrique de Quimper.

C’est là, en travaillant avec son père que Maurice Fouillen se forme sur le tas. Il sort ses premiers modèles de faïence en 1951. Il a 30 ans lorsque son père décède brutalement en 1958.

Fermeture de l’atelier en 1980

Maurice Fouillen reprend le flambeau et ne quittera plus l’atelier de faïence. Il y travaille sans cesse, respectant la patte si singulière de la marque Fouillen. Maurice Fouillen s’exprime sur des plats, vases, assiettes et autres objets…

L’atelier perdure mais le nombre d’employés ne cesse de diminuer jusqu’à ne plus compter que Maurice. Il ferme définitivement ses portes en 1980. Par contre, comme il bénéfice d’un statut d’artisan, il peut continuer à proposer ses créations.

C’est sans doute à partir de ce moment qu’il se révèle enfin. Celui qui n’a eu de cesse d’entretenir la mémoire de son père, livre enfin ses œuvres les plus personnelles.

Imagination débordante

Dominique Riboulleau décrit alors « des créations originales où se côtoient aspect ionique, imagination débordante et maîtrise technique ». Il laisse sa propre empreinte dans la création artistique de Quimper.

Le galeriste Philippe Théallet qui l’a rencontré de nombreuses fois évoque la générosité et grande modestie de Maurice Fouillen. Il rappelle que « la belle exposition du Musée de la Faïence de Quimper mettait à l’honneur le travail de Paul Fouillen et de son fils Maurice. Ce dernier aura pu assister à cette présentation qui replaçait à sa juste position l’intérêt et la créativité de la faïencerie Fouillen dans l’histoire de la faïence de Quimper ».

L’histoire des faïenceries vient de perdre l’un de ses plus discrets protagonistes qui mérite d’être (re)connu et emporte avec lui un peu de l’âme d’un quartier.

Publié le 18/12/2020 par Florence Edouard de Massol – Côté Quimper ©

Faïence – Paul Fouillen le touche à tout (Côté Quimper).

Paul Fouillen
Une pièce de Paul Fouillen.

Paul Fouillen (1899-1958) est un personnage emblématique du Quimper de l’entre deux-guerres. Son nom est lié aux faïenceries. L’artiste prolixe a laissé une oeuvre riche à découvrir au musée de la faïence, au musée breton qui a bénéficié d’un legs important, mais aussi à la gare où il a signé deux panneaux publicitaires invitant à venir visiter sa propre faïencerie.

Arrivé à Quimper pour répondre à l’annonce de la Lyre Quimpéroise en recherche d’un flûtiste, il s’est retrouvé, le talent aidant, chef d’atelier à la faïencerie H.B. Puis en 1929, il s’est décidé à la quitter pour créer son propre atelier. Tour à tour menuisier, créateur de mobiliers et d’objets décoratifs, il s’est intéressé aussi au cuir et au verre sans jamais oublier la faïence.

Place du Stivel

L’artiste touche à tout s’était installé dans une ancienne guinguette sur les bords de l’Odet. C’est la maison jaune de la place du Stivel dont la plaque Paul Fouillen, céramiste d’art et les petits carreaux de faïences qui animent la large façade aux huisseries bleues l’évoquent. Cette maison-atelier a abrité jusqu’à 25 ouvriers. À sa mort, son fils Maurice a continué à créer des faïences dans cette fameuse maison.

Publié le 23/09/2020 par Florence Édouard de Massol – Côté Quimper ©