Le Musée des beaux-arts de Rennes présente jusqu’au 7 mai 2022, une exposition autour de l’école des Beaux-arts de Rennes.
Exposition « Rennes 1922, la ville et ses artistes de la Belle époque aux Années folles ».
M. Guillaume Kazerouni conservateur en charge des collections anciennes du Musée rennais, revient avec un siècle de recul, sur les élèves et professeurs liés à l’école régionale des beaux-arts de la ville (de 1881 à 1931).
Exposition « Rennes 1922, la ville et ses artistes de la Belle époque aux Années folles ».
Jean Boucher (1870-1939) Monument de l’Union de la Bretagne à la France, vers 1913. La sculpture a été détruite en 1932, par le groupe « Gwen ha Du ». Le musée conserve un fragment du groupe (tête de Bretonne).
Édouard Mahé (1905-1992), collection du musée Édouard Mahé (Retiers).
Camille Godet (1879-1966) Le Panthéon rennais, 1922, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Louis Roger (1874-1953) Au légendaire pays de l’Armor, 1914, huile sur toile, collection du musée de Bretagne.
Marc’harit (Marguerite) Houël (1907-2002) Gravures & Jeanne Malivel (1895-1926) Fusain & Gravure sur bois, collection du musée de Bretagne.
Peintures de guerre – Camille Godet (1879-1966), Pierre Galle (1883-1960) & Mathurin Méheut (1882-1958).
L’exposition propose un retour sur les grands chantiers publics et privés qu’a connu la cité rennaise (hôtel de ville, opéra, piscine Saint-Georges, …). Enfin, cet évènement est l’occasion pour le musée d’analyser la présentation des œuvres, ainsi que le marché de l’art à l’époque.
Jean-Julien Lemordant (1878-1968) Esquisse pour le plafond du théâtre de Rennes, huile sur toile, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Cette exposition valorise les collections du Musée, parfois oubliées. Dans ce parcours, on retrouve de nombreux artistes ayant collaboré avec les manufactures quimpéroises au début du 20ème siècle.
Louis Henri Nicot (1878-1944) Évangéline, pierre, collection particulière.
Un important catalogue richement illustré, accompagne l’exposition. Il est publié aux éditions Snoeck, avec le concours de l’association des Amis du Musée. Il est à souligner qu’un dictionnaire des artistes, clôture cet ouvrage.
Ernest Guérin (1887-1952) Fin d’automne, aquarelle, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Jean-Julien Lemordant (1878-1968) Travaux préparatoires pour la commande du plafond du théâtre de Rennes, octobre 1912.
Marc’harit (Marguerite) Houël (1907-2002) Le Bon Petit Diable, gravure sur bois, collection du musée de Bretagne.
L’école régionale des Beaux-Arts de Rennes – 1881-1931.
Camille Godet (1879-1966) Procession lors du pardon de Lilia, 1920, gouache et encre sur papier, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Jean-Julien Lemordant (1878-1968) Femmes de Plougastel en costume de fête, vers 1912 & Mathurin Méheut (1882-1958) Homme aux casiers de l’Ile de Sieck, 1936, gouache sur carton, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Camille Boiry (1871-1954) Le Joueur de biniou, 1909, huile sur toile, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Armel Émile Jean Beaufils (1882-1952) Après le Pardon, bois, collection du musée des Beaux-Arts de Rennes.
Rennes 1922, la ville et ses artistes de la Belle époque aux Années folles, sous la direction de Guillaume Kazerouni et de Louis Deltour.
Textes d’Anne Henriette Auffret, Isabelle Baguelin, Stéphanie Bardel, Mathilde Boisselier, Charlotte Ciret, Louis Deltour, Delphine Galloy, Claire Gatti, Laurence Imbernon, Guillaume Kazerouni, Mathieu Le Mauff, Zoé Marty, Cécile Oulhen, Simon Poirier, Charles Robin et Alice Thomine-Berrada.
Livre broché avec rabats, 22 x 28 cm, 352 pages couleur Éditions Snoeck/Musée des Beaux-Arts de Rennes – ISBN 9789461617255 – Prix : 39 €
Né à Ploaré en 1932, l’artiste-peintre douarneniste René Quéré s’est éteint, en début de semaine, à l’âge de 89 ans. Très attaché au territoire et au monde de la pêche, il était considéré par ses pairs comme un artiste de grand talent.
René Quéré devant la porte de son atelier de Tréboul, en 2001.
« Pour moi, c’était le meilleur peintre du coin » : le peintre douarneniste Charles Kérivel n’y va pas par quatre chemins à l’heure de décrire le travail de René Quéré. Ce dernier, artiste-peintre né à Ploaré il y a 89 ans, s’est éteint en début de semaine, à Douarnenez.
Issu d’une famille de marins-pêcheurs, son œuvre est « une chronique de la fin du monde de la pêche à Douarnenez », explique Françoise Livinec, galeriste d’art contemporain, qui expose régulièrement les œuvres de René Quéré à Huelgoat, où elle a créé l’École des filles. « Il a eu peur lors de son premier voyage en mer, d’autant qu’à cette époque, des récits effrayants d’hommes péris en mer circulaient dans de nombreuses familles à Douarnenez. C’est pour cela qu’il a toujours cherché à rendre hommage au monde de la mer dans ses peintures », poursuit la galeriste.
« Un génie de la peinture et des couleurs »
D’après elle, l’artiste douarneniste, passé par l’école des Beaux-Arts de Quimper dans les années 1950, éprouvait même une certaine forme de culpabilité à ne pas être devenu pêcheur, si bien qu’il n’a pas signé pas de son nom ses premières toiles. « Au lieu de mettre ses initiales, il a mis celles de sa femme, Henriette », indique Françoise Livinec, qui salue « un génie de la peinture et des couleurs, qui travaillait comme un peintre abstrait ».
« Quand on voit une peinture de René Quéré, on sait que c’est du René Quéré. »
« Son grand mérite, c’est d’avoir fait fi des remarques étonnées quant à sa palette de couleurs et son graphisme », estime Charles Kérivel, qui retient notamment de son œuvre « ses bleus, très profonds. Quand on voit une peinture de René Quéré, on sait que c’est du René Quéré ». Exposé à de nombreuses reprises en Bretagne comme à l’international, il a également réalisé, entre 1986 et 1988, les vitraux de la chapelle Saint-Jean, à Tréboul (quartier où il vivait), en compagnie du maître-verrier quimpérois Jean-Pierre Le Bihan.
« Un très grand céramiste aussi »
Outre la peinture, le Douarneniste, père de quatre enfants, excellait également dans le domaine de la céramique, apprise à la manufacture Keraluc, une faïencerie quimpéroise, aux côtés de Pierre Toulhoat, Jos Le Corre, Xavier Krebs et Paul Yvain. « C’était aussi un très grand céramiste, il faisait de très belles choses », salue Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence de Quimper, à qui René Quéré avait fait don d’une dizaine de céramiques et d’une huile sur panneau, en 2016. Deux entreprises bretonnes emblématiques, la Brittany Ferries et Armor Lux, avaient d’ailleurs fait appel à ses talents en la matière au début du XXe siècle.
Et si Charles Kérivel évoque un homme « un peu taiseux », Bernard Verlingue décrit « quelqu’un de contemplatif et d’assez extraordinaire ». Quant à Françoise Livinec, elle retient de lui ses talents d’enseignant d’art dans les écoles douarnenistes. « Tous les ans, nous recevons la visite d’anciens élèves à lui, très émus en découvrant ses toiles à l’école des filles », confie-t-elle. « Il a éveillé beaucoup de générations à l’art et à la peinture ».
Pratique
Les obsèques de René Quéré seront célébrées le samedi 21 août, à 10 h 30, en l’église Saint-Joseph de Tréboul.