Qui était Mathurin Méheut ? – Na petra ‘ta (France 3 Bretagne).

L’émission pour la jeunesse des programmes de France 3 Bretagne propose un reportage pour découvrir le travail de Mathurin Méheut, pour les locuteurs bretons.

Azenor Kallag visite le Musée consacré à l’artiste à Lamballe, et Tangi Merien vous fait découvrir la recette employée par Mathurin Méheut pour confectionner sa peinture à la caséine.

Mathurin Méheut
Mathurin Méheut

Na petra ‘ta : piv oa Mathurin Méheut ?

Aujourd’hui, Erell et Tudu répondent à Kemo qui voudrait en savoir davantage sur Mathurin Méheut.

Erell nous emmène donc à Lamballe où un musée lui est consacré. Le peintre, l’un des plus célèbres de Bretagne, y est né en 1882.

Après des études aux Beaux-Arts de Rennes, il part s’installer à Paris.

Ses dessins de faune et flore sont bien connus. Il a aussi travaillé pour la faïencerie Henriot de Quimper.

Grâce à ses œuvres, il a voyagé dans le monde entier, à Hawaï et au Japon notamment.

Publié le 11/01/2020 par Sonia Zaoumi – France 3 Bretagne ©

Toutes les faïences de Micheau-Vernez dans un livre (Ouest-France).

Robert Micheau-Vernez
L’artiste a réalisé 135 plats et sculptures pour la faïencerie Henriot.

Les faïences de l’artiste pluridisciplinaire Robert Micheau-Vernez, connu pour son travail à Henriot, sont regroupées dans un nouvel ouvrage.

L’artiste breton Micheau-Vernez (1907-1989) est surtout connu pour ses faïences, et sa collaboration de 30 années avec la faïencerie Henriot à Quimper, de 1930 à 1960. En 2004, le Musée de la faïence de Quimper lui consacre une exposition et une première monographie, aujourd’hui épuisée. La Coop Breizh lui avait consacré un livre en 2017, porté sur son travail de peintre au plus de 500 toiles colorées.

Micheau-Vernez, L’œuvre de faïence, présente tant la vie de l’artiste que ses faïences, comblant ainsi un vide et complétant le catalogue de 2004. « Mon travail apporte un regard différent sur son œuvre avec des éléments actuels, souligne Philippe Théallet, galeriste ayant dirigé l’ouvrage. Ses agendas ont été conservés, ainsi que des articles sur sa façon de voir les choses et la société bretonne. J’ai essayé de définir l’homme », ajoute-t-il.

De la modernité dans les faïences

En 1932, Robert Micheau épouse Mina Vernez, également artiste, et signe à partir de ce moment Micheau-Vernez. « C’est un brestois qui commence à découvrir la Bretagne en allant au pardon du Folgoët, explique son fils, Mickaël Micheau-Vernez. Puis il se retrouve chargé du défilé du Bleun Brug. Il découvre un monde extraordinaire. Il apprend le breton. »

L’artiste maîtrise tant la faïence que les vitraux, les illustrations, la peinture, affiches… « C’est le premier artiste à apporter du mouvement dans les faïences. Avant lui les poses étaient statiques, continue son fils. C’est l’image de marque d’Henriot pendant des dizaines d’années. » Il réalisera 135 sculptures et plats pour la faïencerie. « Ce qui m’a passionné, c’est la vie de l’artiste. Il ne fait jamais de compromis », émet Sylvie Delanoy, chargée de communication de Groix Éditions.

Micheau-Vernez, L’œuvre de faïence, de Philippe Théallet avec la collaboration de Mikaël Micheau-Vernez, Groix Éditions, Île de Groix, 2019, 175p., 30 €.

Publié le 04/10/2019 par Metig JAKEZ-VARGAS – Ouest-France ©

Éternelles faïences (Ouest-France).

La faïence de Quimper fait la une du quotidien Ouest-France, dans les rubriques de ventes aux enchères dans l’Ouest et en Bretagne.


À Brest, l’Âme bretonne se transmet aux enchères, ce dimanche

Seizième édition, dimanche 21 juillet à Brest (Finistère), de la vente aux enchères nommée l’Âme bretonne, à la fois prestigieuse et abordable, prisée des musées et collectionneurs. Tableaux, faïences, costumes… Un beau mélange de styles et d’époques.

Anie Mouroux
La vente aux enchères l’Âme bretonne aligne, parmi une foule de petits sujets amusants, de tampons à beurre ou de cuillères de baptêmes, des pièces très rares. Comme cette « Grande sainte Anne des Bretons » d’Anie Mouroux, estimée en 2500 et 3 500 €.

« L’Âme bretonne, vente aux enchères à l’aura particulière, s’adresse aux collectionneurs et aux amoureux de la Bretagne à travers le monde », commente le commissaire-priseur brestois Yves Cosquéric. Tout y est mélangé : époques, styles, prix (à partir de 20 €) et « tout le saint-frusquin ! » À la fois prestigieuse et abordable, cette 16e vente, qui se déroulera à Brest (Finistère), dimanche 21 juillet, aligne des pièces très rares, estimées par des experts fidèles, Didier Gouin, spécialiste des faïences et Alain Le Berre, spécialiste d’art populaire et de costumes.

Parmi les aquarelles de Jean-Julien Lemordant, peintre, aveugle de guerre, des célèbres fresques de l’hôtel de l’Épée à Quimper, un Couple du Morbihan dansant (1 500 €) peut être rapproché du plafond du théâtre de Rennes. Le Pêcheur au filet, dessin au crayon de Mathurin Meheut, fabuleux artiste aux multiples talents, est, lui, mis à prix à 200 €.

Sainte Anne et la vierge enfant

D’une force intemporelle, La vieille fille des monts d’Arrée, gravure en bois de René Quillivic, représente une jeune femme à sa fenêtre (200 €). Signée Jorg Robin (1904-1928), artiste Seiz Breur, le mouvement du renouveau artistique breton, une paludière en grès émaillé, de la célèbre manufacture HB, est estimée entre 3000 et 4 000 € : « Si elle est numérotée 20/200, indique Yves Cosquéric, les 200 exemplaires ne seront jamais atteints, la production se faisant à la commande. »

Des meubles valent le détour. Très connu à Brest, où ses extraordinaires dioramas sont exposés à la tour Tanguy, le peintre de marine Jim Sévellec a conçu un meuble d’alcôve en chêne, sculpté d’une scène du pardon de Sainte-Anne-La-Palud (800 €). Un joli petit buffet à la « patine rouge sang de beauf », typique des marais salants de Guérande, provient de la succession de l’artiste Jean Fréour (500 €). Une autre curiosité arrive de la maison du célèbre sculpteur de Batz-sur-Mer : sous son globe d’origine, un travail de paludier en coquillages forme un bouquet de fleurs (300 €).

La plus remarquable des faïences reste la Grande sainte Anne des Bretons, d’Anie Mouroux (1887-1978) qui fut la première artiste féminine à remporter le Prix de Rome. Issue de sa collaboration avec la manufacture Henriot, elle représente sainte Anne et la vierge à l’enfant. À leurs pieds, cinq couples agenouillés, portant toute une variété de costumes, symbolisent les cinq évêchés bretons.

Dimanche 21 juillet, ventes à 11 h et 14 h 15, Adjug’art 13, rue Traverse, Brest. Expos : vendredi de 16 h à 20 h, samedi 20 de 15 h à 19 h, dimanche de 9 h 15 à 10 h. Catalogue sur www.adjugart.fr, enchères en live sur www.interencheres-live.com.

Publié le 20/07/2019 par Frédérique GUIZIOU – Ouest-France ©


éternelles faïences

Publié le 20/07/2019 par Christophe PENOT – Ouest-France ©

Design à Quimperlé : y a-t-il un design breton ? (Ouest-France).

Antoine Minguy
Le co-commisaire de l’exposition « Design, escales bretonnes » Antoine Minguy lors du vernissage à Quimperlé début juin.

L’exposition sur le design, qui se tient à Quimperlé (Finistère) jusqu’au 6 octobre 2019, réunit les productions de designers qui ont un lien avec la Bretagne : étudiants ou ex-étudiants des Beaux-arts, designers reconnus installés en Bretagne ou originaires de la région. Mais y a-t-il une patte bretonne dans leurs productions ? Éléments de réponse.

Peut-on repérer un style commun des designers bretons ? La réponse est non. Pas de triskell, de courbes celtiques ou de mouvement organisé comme du temps des Seiz breur. « Il n’y a pas forcément un design breton », confirme Antoine Minguy, concepteur de l’exposition Design, escales bretonnes, qui se tient à Quimperlé (Finistère), jusqu’en octobre 2019.

« Se réapproprier notre culture »

Pourtant, comme leurs prédécesseurs, les designers d’aujourd’hui s’interrogent sur leur héritage. Il n’est pas question pour eux de perpétuer le folklore, mais peut-être de le détourner et le questionner. Comme l’a fait Antoine Minguy, pour une autre exposition quimpéroise, en 2013, avec les iconiques bols à oreille en faïence. Il détaille : « C’est un objet emblématique. Je voulais continuer à valoriser cette identité. Tout en me demandant comment on pourrait se réapproprier notre culture et notre patrimoine communs pour créer des objets qui puissent être contemporains et parler au plus grand nombre. »

« On choisit ensemble les morceaux d’érable »

Ainsi, les bols restés blancs, deviennent beurriers, vide-poches, tirelire ou soliflore en y adaptant des couvercles en bois réalisés par Vincent Champenoix, tourneur d’art sur bois à Quimper. « Il a un tout petit atelier, depuis une trentaine d’années. C’est une vraie plus-value de travailler avec lui, apprécie Antoine Minguy. Ce n’est pas du tout la même chose que si c’était fabriqué en Chine ! On choisit ensemble les morceaux d’érable. Puis notre dessin est corrigé par les artisans, qui valident si c’est faisable et ergonomique. »

À distance

Les designers bretons, comme les autres vivent dans un monde globalisé. Ainsi le créateur des plats Livioù, qui jouxtent les bols d’Antoine Minguy dans l’exposition quimperloise, vit et travaille à Commana, dans le Centre-Bretagne. « Il est à la fois auteur et enseignant, précise Antoine Minguy. C’est une profession hyper dématérialisée. ».

Pas de vue d’ensemble du design breton, donc, mais on peut distinguer quelques touches communes, des inspirations, des « indices », comme le laisse entendre la directrice générale de l’École européenne supérieure d’art de Bretagne, Danièle Yvergniaux. Nombre de ses élèves ou anciens élèves sont représentés dans l’expo. « Au spectateur de faire des rapprochements » incite-t-elle.

« Maritimité »

Le lien fort à la mer est le plus évident. C’est d’ailleurs lui qui ouvre l’exposition quimperloise avec un îlot consacré à la « maritimité ». « C’est un terme récent, il date de 2015, précise Antoine Minguy. Quand on explique qu’il représente l’ensemble des relations de l’homme avec la mer, ça prend du sens. » Les concepteurs de l’exposition ont voulu que le spectateur y déambule comme un touriste dans le design, avec cette entrée facile par la mer et la plage.

Françoise Doléac
Au premier plan, une création de Françoise Doléac. En 1992, elle cofonde Radi designers. « Un mouvement qui a pas mal renouvelé la pratique, entre Paris et Douarnenez » précise Antoine Minguy.

Plus généralement, le design breton laisse transparaître un lien au territoire, au développement local, à l’artisanat et aux matériaux nobles. Pour Antoine Minguy, « il n’y a pas une patte bretonne, mais une sacrée influence. Ici, les designers sont implantés localement, ils valorisent les filières, innovent. On retrouve une forte prégnance du territoire, ses aspérités, ses apparences. »

Design, escales bretonnes, jusqu’au 6 octobre 2019 à Quimperlé, chapelle des Ursulines et Maison des Archers. Ouvert tous les jours sauf le mardi de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h. Entrée 5 €, 3 € tarif réduit, gratuit pour les moins de 25 ans. Prochaine escale de l’exposition à Landerneau du 5 décembre 2019 au 1er mars 2020.

Publié le 08/07/219 par Aurore Toulon – Ouest-France ©

Mouvement – Les Seiz Breur (Sorties de Secours).

LE CARTON VOYAGEUR, À BAUD, PARLE DES SEIZ BREUR DANS SON EXPOSITION PRINTEMPS-ÉTÉ. MÊME SI CERTAINS NE VONT RIEN APPRENDRE ICI, D’AUTRES DÉCOUVRIRONT PEUT-ÊTRE CE MOUVEMENT DONT NOUS AIMONS VRAIMENT BEAUCOUP CERTAINS ASPECTS. COURANT D’IDÉES AVANT TOUT, LES SEIZ BREUR ONT ABRITÉ DES ARTISTES DONT LES ŒUVRES NOUS PARLENT ET NOUS SÉDUISENT, RÉUNISSANT UNE VISION DE LA BRETAGNE DANS UN ESPRIT ESTHÉTIQUE ENTRE ART DÉCO ET BAUHAUS.

Xavier de Langlais.
Pont’n Abad, illustrateur Xavier de Langlais.

Daniel Le Couédic, spécialiste des Seiz Breur, a insisté dès le début de notre entretien avec lui : « Le terme Seiz Breur est devenu un cliché, comme une étiquette, mais en réalité leurs pratiques étaient très différentes, dans des disciplines très éloignées. C’est avant tout un courant d’idées qui réunissait ces artistes et ces intellectuels qui ont été partie prenante de la mutation de la Bretagne ». Ces idées – commençons par évacuer le sujet – se sont par la suite dirigées vers une dérive nationaliste pour certains, au sujet de laquelle les experts ne sont pas tous d’accord. Nous avons donc choisi de rester dans le champ plastique, où, même si on ne peut pas vraiment parler de collectif, influences et intentions portent un air de famille… Si nous aimons autant les Seiz Breur, c’est pour leur manière de mêler la tradition aux courants esthétiques qui agitaient le monde au début du vingtième siècle : Art déco, Arts & crafts, Bauhaus : « Une Bretagne de la modernité qui tenait compte du passé, dit Le Couédic, autant un mouvement d’idées qu’un mouvement artistique, qui se rapproche dans ce sens davantage du Bauhaus ». Visuellement, pourtant, certaines œuvres portent vraiment la patte de l’Art déco – « Les Seiz Breur ont été très imprégnés par l’Art déco, et l’ont presque précédé » – dans la présence du noir et blanc ou les lignes très géométriques, à commencer bien sûr par un chef d’œuvre, le splendide magasin Ty Kodaks, dessiné en 1933 par Olivier Mordrelle, aux courbes et aux lignes sublimes, sur les quais de l’Odet, à Quimper. Mordrelle ne faisait pas partie – d’après Le Couédic dans une interview donnée à Télérama – des Seiz Breur, mais son nom y a beaucoup été associé, et c’est surtout lui qui va cristalliser les dérives évoquées plus haut. A Bénodet, c’est l’incroyable villa blanche Ker Magdalena et sa tour démesurée que l’on ira voir : commanditée par Maurice Heitz-Boyer, médecin du pacha de Marrakech, à l’architecte de Rabat, Albert Laprade, en 1927, elle domine la promenade côtière.

Ar Seiz Breur. 1923-1947

René-Yves Creston.
René-Yves Creston, Nominoë – Musée départemental breton, Quimper

Ar Seiz Breur est créé en 1923 par Jeanne Malivel. Cette jeune artiste de Loudéac, prof à l’école des Beaux-arts de Rennes, n’a que 28 ans, mais elle croit très fort à un renouveau breton, affranchi des représentations folkloriques et kitsch – les « biniouseries » – et montre les motifs bretons d’une façon moderne. Elle va fédérer une soixantaine d’artistes, intellectuels et artisans, qui s’attaqueront à réinventer – parfois à plusieurs mains – l’esthétique bretonne dans tous les domaines : sculpture, gravure, mobilier, vaisselle… Joseph Savina, brillant sculpteur sur bois de Tréguier, collaborera avec Le Corbusier pendant de nombreuses années, le premier interprétant les dessins du second en sculptures, portant leur double signature (un signal fort, pour Le Corbu). Morvan Marchal, lui, est à l’origine du Gwenn ha du, le drapeau breton aux rayures noires et blanches, qui n’est donc pas venu du fond des âges, mais a été créé en 1925. Même origine pour le triskell, qui n’est pas plus breton que ça, mais, retravaillé par les Seiz breur, devient le symbole de la Bretagne. Mais là où sont les plus visibles les Seiz breur, c’est dans la faïence, vaisselle ou pièces en volume, décorées de formes géométriques souples (dents de scie, spirales, triskels, hermines, palmette, plume de paon…) portant notamment la patte de celui qui prendra le relais à la tête du mouvement après Jeanne Malivel, René-Yves Creston, qui magnifia une partie de la production de la faïencerie Henriot. Graphiquement, l’esthétique Seiz Breur s’est souvent saisie de la technique très reconnaissable de la gravure sur bois, donnant à leurs images imprimées, affiches ou publications, comme Kornog, « Revue illustrée des arts bretons », une esthétique très reconnaissable.

Kornog - René-Yves Creston.
Revue Kornog – Crédit : CRBC-UBO-Brest.

« C’étaient des gens informés, inscrits dans les mouvements de renaissance nationale, proche des Arts & Crafts ».Sensibilisés à la notion de fabrication artisanale, les Seiz Breur rejoignent ce courant né quelques années plus tôt en Angleterre, à la frontière de l’ethnologie – « Un mouvement aussi bien spirituel que mécanique dans le geste »,qui utilise des techniques traditionnelles et fait entrer l’art dans la maison en retravaillant les objets du quotidien à partir de matériaux bruts et de formes simples, une idée qui amènera à la naissance du design.

Publié par Isabelle Nivet – Sorties de Secours © – Avril 2019.

Informations pratiques : Le Carton voyageur – Musée de la carte postale – Le Quatro – 3 avenue Jean Moulin – 56150 Baud.

Cf. l’article du Télégramme du 21 janvier 2019.