Les journées européennes du patrimoine, les 15 & 16 septembre 2018.

Le musée de la faïence de Quimper participe aux journées européennes du patrimoine, avec la collaboration de l’association des amis.
Il sera ouvert le samedi 15 & le dimanche 16 septembre de 10 h à 12 h, et de 14 h à 18 h.

L'art du partageVous pourrez visiter l’exposition thématique de l’année 2018, qui est consacrée à l’artiste bretonne Jeanne MALIVEL (plus d’informations).

Jeanne Malivel pionnière de l'art moderne breton.Les membres de notre association seront présents durant ces 2 journées. Vous pourrez échanger avec eux sur la faïence de Quimper, et acquérir les nombreuses publications éditées par notre association.

Cette année, il vous sera proposé une exposition sur le thème des « provinces » françaises, au travers de neuf panneaux. En effet, les manufactures quimpéroises n’ont pas simplement produit des pièces bretonnes, mais aussi pour la Normandie, le Pays Basque, la Provence, l’Alsace, … (dossier de presse).

Jacques LE TANNEUR (1887-1935) - Vieille femme.

Jacques LE TANNEUR (1887-1935)

N’hésitez pas à venir nous rencontrer, nous vous attendons nombreux.

à très bientôt.

Informations pratiques :
Musée de la Faïence de Quimper
14, rue Jean-Baptiste Bousquet
29000 Quimper
Horaires : 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Tel : 02 98 90 12 72

Jeanne Malivel – pionnière de l’art moderne breton (1895-1926).

Catalogue 2018 - Jeanne Malivel (1895-1926).

  • 2018 – Jeanne Malivel, pionnière de l’art moderne breton

(catalogue de l’exposition – 16 Avril au 29 septembre 2018)

Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Gwen LECOIN, Olivier LEVASSEUR, Philippe THÉALLET, Jérémy VAROQUIER, photos : Bernard GALÉRON).

Jeune femme sympathique, vive et passionnée, Jeanne Malivel (1895-1926) consacra sa brève carrière à la rénovation des arts appliqués de sa Bretagne.

Gravure sur bois, broderie, mobilier, faïence, vitrail, objets du quotidien, cette touche-à-tout offrit son talent à la création d’une dynamique qui bouleversa la production artistique bretonne, alors trop académique et stéréotypée.

29,7 x 21 cm – 84 pages – ISBN 2-914009-34-8 – tarif 20 €

Pour plus de renseignements, veuillez nous contacter.

Jeanne Malivel, l’œuvre interrompue (le Télégramme).

Originaire de Loudéac, Jeanne Malivel a marqué l’histoire artistique de la Bretagne du XXe siècle. Fondatrice des Seiz Breur, elle laisse une œuvre foisonnante, hélas interrompue en raison de son décès prématuré à l’âge de 31 ans.

Jeanne Malivel

Jeanne Malivel. Photo Raphaël Binet

De Jeanne Malivel, on retient sa frêle silhouette presque évanescente, mais surtout une œuvre artistique d’une grande puissance et d’une forte intelligence. Elle naît en 1895 dans une famille de notables de Loudéac. Ses parents, Albert et Marie Malivel, sont des commerçants plutôt prospères. Curieux et ouverts, ils ont développé une conscience régionaliste.

Jeanne Malivel

Jeanne Malivel en compagnie de son père (DR).

Gallo, catholique et féministe

À Loudéac, Jeanne Malivel s’imprègne de la culture gallèse qui a joué un rôle important dans son œuvre. Contrairement à bon nombre d’intellectuels et d’artistes bretons de l’époque, plus attirés par la Basse-Bretagne, elle a toujours revendiqué son identité gallèse. Dans les années 1920, elle projetait d’ailleurs d’éditer un dictionnaire de gallo. Elle laisse également toute une série de bois gravés sur les arbres de Haute-Bretagne. La famille de Jeanne Malivel est aussi catholique. La jeune femme a conservé toute sa vie une foi profonde, et elle a participé à plusieurs mouvements chrétiens ; ce qui n’implique pas une posture traditionaliste. La famille Malivel est ainsi proche de Marie Le Gac-Salonne, l’une des pionnières du féminisme dans la péninsule. « Toute sa vie, remarque l’historien de l’art, Olivier Levasseur, elle a lutté pour s’imposer comme une femme artiste ».

Adolescente, Jeanne Malivel part à Rennes au lycée de l’Immaculée Conception afin de poursuivre ses études. Elle y est formée par une cousine, Louise Gicquel, professeur de dessin, qui contribue à l’éclosion de sa vocation artistique. Au printemps 1914, Louise accompagne Jeanne pour une formation d’un mois à l’académie Julian de Paris, l’un des rares organismes qui acceptent les femmes. Après le déclenchement de la guerre, Jeanne Malivel officie comme infirmière, avec sa sœur, à l’hôpital de Loudéac. Elle continue à dessiner et retourne en 1916, à Paris, suivre sa formation à l’académie Julian. Les bombardements aériens et l’avancée des Allemands, en 1917, l’obligent à faire des va-et-vient avec la Bretagne. En 1917, elle expose au salon des artistes de Pontivy, où elle y est remarquée.

Jeanne Malivel

Bretons de Paris

Entre 1917 et 1919, elle prépare le concours de l’école des Beaux-Arts à Paris et y est reçue… deux fois : tout d’abord en 1917, mais elle avait dû rentrer en Bretagne et avait donc été contrainte de repasser, brillamment, l’examen en 1919. L’enseignement très académique ne la passionne pas, mais, à Paris, elle visite les musées et fréquente les milieux bretons de la capitale, notamment les leaders du jeune mouvement nationaliste, Olier Mordrel ou Morvan Marchal. Elle adhère dès 1919 au Groupe régionaliste breton (GRB), et les réunions du groupe parisien se tiennent dans son atelier. Jeanne Malivel fait partie des membres fondateurs des Seiz Breur, un groupe qui révolutionne l’art breton dans l’entre-deux-guerres. En 1925, ils déclenchent l’enthousiasme à l’Exposition internationale des arts décoratifs de Paris. Pendant un an, ils ont en effet préparé le mobilier et les arts ménagers qui sont exposés au pavillon Ty Breiz. René-Yves Creston et Jeanne Malivel ont réalisé l’Ostée (« La pièce commune » en pays gallo) qu’ils décorent de meubles, tissus imprimés et de faïences. Leur production étonne et détonne.
Dans les années 1920, Jeanne Malivel produit une œuvre foisonnante et diverse. Elle installe son atelier à Loudéac et se fait un nom avec ses bois gravés illustrant « L’Histoire de Bretagne » de C. Danio. Le texte, très antifrançais, suscite de vives réactions, mais les illustrations de Jeanne Malivel provoquent l’unanimité. Dans ces années-là, elle crée également des meubles, des tissus d’ameublement ou de la céramique. Son engagement qui a développé un artisanat moderne breton avait aussi un but économique, visant à faire renaître le travail local, introduire dans les foyers des objets utiles de couleurs gaies et combattre l’émigration des jeunes filles. En 1925, elle se marie. L’année suivante, enceinte, elle est victime d’une paratyphoïde et décède à l’hôpital de Rennes, à l’âge de 31 ans.

Pour en savoir plus
Olivier Levasseur, «Jeanne Malivel », Coop Breizh, Spézet, 2013.
Le musée de la Faïence de Quimper lui consacre une exposition du 16 avril au 29 septembre 2018, « Jeanne Malivel, pionnière de l’art moderne breton ».

Publié le 01 avril 2018 par Erwan Chartier-Le Floch – Le Télégramme ©

Gazette des Amis du Musée & de la Faïence n°42 1er semestre 2018

Jean-Michel Le MEUR

Brochure de 16 pages (couleur, paginé) – ISSN 2260-2844

Sommaire :

  • ÉditorialLe conseil d’administration (p 1).
  • Jean-Michel Le Meur et la galerie « Le Cornet à dés »Guenhaël le MOING (p 2 à 15). Jean-Michel Le Meur a tenu pendant 30 ans la galerie du « Cornet à dés », au 1 rue Sainte-Thérèse à Quimper. Ce lieu est bien connu des collectionneurs et amoureux des arts décoratifs breton, période de prédilection de la galerie. Le magasin a fermé ses portes à la fin de l’année 2016, nous revenons sur son histoire.
  • Jeanne Malivel, pionnière de l’art moderne breton – (p 16).
  • Des recherches sur Robert Barjou –  Nanine Goret-Barjou (p 16).

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Le couple inconnu de Jos Kervella (Le Télégramme).

Photo Ronan LARVOR

Bernard Verlingue présente la céramique, inconnue des experts jusqu’à aujourd’hui.

Le Télégramme débute une série sur les expositions estivales dans les musées et autres lieux culturels de Quimper. Premier rendez-vous autour d’une oeuvre originale de Jos Kervella, présentée au Musée de la Faïence. Bernard Verlingue, le conservateur du Musée de la Faïence, expert incontesté des faïences de Quimper, n’en finit pas de s’enthousiasmer devant des pièces inconnues qui lui sont apportées. Cette année, l’exposition d’été sur le thème « Armor, Argoat, la Bretagne au travail » réunissant des oeuvres autour des postures et des métiers de la mer et de la terre, a une nouvelle fois été l’occasion de belles découvertes. Parmi les 310 pièces exposées, Bernard Verlingue s’arrête devant une statue céramique : l’homme assis étripe une raie ou peut-être une lotte, la femme debout tient un panier rempli de poissons. La scène est réaliste, si ce n’était la dimension réduite du bateau qui les porte. « C’est une oeuvre qui nous était totalement inconnue, dit Bernard Verlingue. Tout est parti d’un collectionneur du nord de la France, qui est allé voir Philippe Theallet (un autre expert quimpérois) l’hiver dernier, avec cette pièce de Jos Kervella dans son sac. Il avait appris que nous préparions cette exposition sur le travail. Il est très curieux qu’un travail de cette taille, fait dans un moule, soit totalement inconnu. Le collectionneur l’avait acquise dans une vente dans le nord de la France ».

« Réalisée dans les années 40 »

Bernard Verlingue sort la pièce de sa vitrine délicatement. « Elle est signée à plusieurs reprises, montre-t-il. Mais elle n’est pas datée. On peut estimer qu’elle a été réalisée dans les années 1940 ». Jos Kervella (1915-1956), né à Saint-Urbain, près de Landerneau, a travaillé à Quimper, après des études aux Beaux-Arts et à l’École des arts décoratifs, à Paris, dans les années 1930. Après être passé chez Henriot, où il a fait quelques pièces pour Creston pour financer ses études, il a plus tard travaillé pour la faïencerie HB. Il n’est pas rare que la production d’artistes déjà bien répertoriée réserve toujours des surprises. Pour la même exposition, Bernard Verlingue a ainsi découvert des statues de chevaux d’Yvonne Jean-Haffen. C’est donc avec enthousiasme que le conservateur accueillera samedi matin, au musée, les particuliers qui possèdent des faïences lors d’une matinée d’estimation de leur valeur. L’estimation gratuite aura lieu de 10 h à 13 h. En contrepartie, le musée demande aux personnes intéressées de prendre un ticket d’entrée (5 €) qui permet de visiter le lieu.

Publié le 10 août 2017 par Ronan LARVOR – © Le Télégramme