Le fonds d’atelier de Fréour en vente (Presse Océan).

Sculpture de Jean Fréour
Fréour a beaucoup sculpté le corps féminin.

Mardi, à Batz-sur-Mer, là où il a vécu, entre 500 et 600 sculptures de Jean Fréour seront mises aux enchères. L’artiste avait fait le choix de ne vendre qu’un minimum.

Même les poches vides, on peut aller jeter un œil à Batz-sur-Mer dès dimanche soir. Pour le plaisir des yeux. Avant la vente aux enchères, toutes les sculptures seront exposées dans la salle des fêtes de la ville et dans la propriété de l’artiste. « Une maison incroyable où il a vécu avec sa femme et travaillé. Il voulait qu’elle fasse corps avec la Nature alors les Fréour ne coupaient aucun arbre. Il a fallu élaguer un peu pour entrer », raconte Yves Cosquéric, le commissaire-priseur qui procédera à la vente.

« Avant de mourir, il taillait encore la pierre »

Jean Fréour est décédé en 2010 à l’âge de 91 ans. « Avant de mourir, il taillait encore la pierre. Le bloc de schiste est toujours visible dans son atelier. » Sa femme, décédée en 2018, n’a rien vendu, rien touché de l’espace où travaillait son mari. Les Fréour n’avaient pas d’enfants et laissent quantité d’œuvres à leurs neveux et nièces qui ont choisi de les vendre.

Des sculptures visibles un peu partout dans le département

Dans le département, on peut voir des sculptures de Fréour un peu partout : Anne de Bretagne devant le château de Nantes, la paludière devant le musée de Batz-sur-Mer, la sculpture du palais des congrès de La Baule, le tympan de l’église de La Baule… « Et puis, on en trouve en Argentine, au Canada, en Afrique… Il a eu énormément de commandes publiques », explique Yves Cosquéric. Jean Fréour a fait partie du mouvement Seiz Breur (sept frères, en breton), un mouvement artistique né dans les années 20 en Bretagne. « Ils prônaient un art universel. Jean Fréour était le dernier des Seiz Breur », continue le commissaire-priseur brestois.

Où a-t-il puisé son inspiration ?

Il a puisé son inspiration dans la religion et le corps de la femme. « Il a beaucoup exposé, a été très demandé et en 1969, il a décidé de ne plus exposer dans les galeries. Il vendait à des collectionneurs en direct, répondait à quelques commandes. Mais à condition d’avoir la liberté de faire ce qu’il voulait. Il était surnommé « l’ermite de l’art ». On voit des photos de lui en habit de bure. Il a vécu très simplement ».

Ces dernières années, des expositions lui ont été consacrées au Croisic et à Locronan. Certaines pièces en vente mardi ont été exposées.

Les sculptures en vente

Les sculptures vendues sont très variées : bronze, marbre, schiste, ardoise bleue, bois et plâtres d’atelier (qui servent à faire les moules). « Les plâtres de ses grandes sculptures seront vendus. Il y a 216 lots à vendre. Mais dans un lot il peut y avoir plusieurs œuvres ». Les estimations partent de 100 à 2 000 €. Me Cosquéric sait déjà que des musées s’intéressent à cette vente. « Il y aura des initiés bien sûr mais j’ai vraiment envie que les gens découvrent cette œuvre. C’est exceptionnel de pouvoir faire une telle vente. Les ventes d’atelier ça n’existe plus car il y a souvent un galeriste derrière un artiste connu. Ce qui va être vendu c’est ce qu’il ne voulait pas vendre, ce qu’il a gardé autour de lui jusqu’à la fin ».

Exposition des œuvres à la salle des fêtes et dans la propriété Fréour (place du Mûrier) dimanche 28 juillet de 17 h à 19 h, lundi 29 de 11 h à 13 h et de 15 h à 19 h, mardi 30 de 9 h 30 à 11 h. Vente à la salle des fêtes mardi 30 à partir de 14 h 15.

Publié le 26 juillet 2019 par Marina CESSA – Presse Océan ©


Découvrir Jean Fréour (Ouest-France).

Jean Fréour

Publié le 27 juillet 2019 par Christophe PENOT – Ouest-France ©

Éternelles faïences (Ouest-France).

La faïence de Quimper fait la une du quotidien Ouest-France, dans les rubriques de ventes aux enchères dans l’Ouest et en Bretagne.


À Brest, l’Âme bretonne se transmet aux enchères, ce dimanche

Seizième édition, dimanche 21 juillet à Brest (Finistère), de la vente aux enchères nommée l’Âme bretonne, à la fois prestigieuse et abordable, prisée des musées et collectionneurs. Tableaux, faïences, costumes… Un beau mélange de styles et d’époques.

Anie Mouroux
La vente aux enchères l’Âme bretonne aligne, parmi une foule de petits sujets amusants, de tampons à beurre ou de cuillères de baptêmes, des pièces très rares. Comme cette « Grande sainte Anne des Bretons » d’Anie Mouroux, estimée en 2500 et 3 500 €.

« L’Âme bretonne, vente aux enchères à l’aura particulière, s’adresse aux collectionneurs et aux amoureux de la Bretagne à travers le monde », commente le commissaire-priseur brestois Yves Cosquéric. Tout y est mélangé : époques, styles, prix (à partir de 20 €) et « tout le saint-frusquin ! » À la fois prestigieuse et abordable, cette 16e vente, qui se déroulera à Brest (Finistère), dimanche 21 juillet, aligne des pièces très rares, estimées par des experts fidèles, Didier Gouin, spécialiste des faïences et Alain Le Berre, spécialiste d’art populaire et de costumes.

Parmi les aquarelles de Jean-Julien Lemordant, peintre, aveugle de guerre, des célèbres fresques de l’hôtel de l’Épée à Quimper, un Couple du Morbihan dansant (1 500 €) peut être rapproché du plafond du théâtre de Rennes. Le Pêcheur au filet, dessin au crayon de Mathurin Meheut, fabuleux artiste aux multiples talents, est, lui, mis à prix à 200 €.

Sainte Anne et la vierge enfant

D’une force intemporelle, La vieille fille des monts d’Arrée, gravure en bois de René Quillivic, représente une jeune femme à sa fenêtre (200 €). Signée Jorg Robin (1904-1928), artiste Seiz Breur, le mouvement du renouveau artistique breton, une paludière en grès émaillé, de la célèbre manufacture HB, est estimée entre 3000 et 4 000 € : « Si elle est numérotée 20/200, indique Yves Cosquéric, les 200 exemplaires ne seront jamais atteints, la production se faisant à la commande. »

Des meubles valent le détour. Très connu à Brest, où ses extraordinaires dioramas sont exposés à la tour Tanguy, le peintre de marine Jim Sévellec a conçu un meuble d’alcôve en chêne, sculpté d’une scène du pardon de Sainte-Anne-La-Palud (800 €). Un joli petit buffet à la « patine rouge sang de beauf », typique des marais salants de Guérande, provient de la succession de l’artiste Jean Fréour (500 €). Une autre curiosité arrive de la maison du célèbre sculpteur de Batz-sur-Mer : sous son globe d’origine, un travail de paludier en coquillages forme un bouquet de fleurs (300 €).

La plus remarquable des faïences reste la Grande sainte Anne des Bretons, d’Anie Mouroux (1887-1978) qui fut la première artiste féminine à remporter le Prix de Rome. Issue de sa collaboration avec la manufacture Henriot, elle représente sainte Anne et la vierge à l’enfant. À leurs pieds, cinq couples agenouillés, portant toute une variété de costumes, symbolisent les cinq évêchés bretons.

Dimanche 21 juillet, ventes à 11 h et 14 h 15, Adjug’art 13, rue Traverse, Brest. Expos : vendredi de 16 h à 20 h, samedi 20 de 15 h à 19 h, dimanche de 9 h 15 à 10 h. Catalogue sur www.adjugart.fr, enchères en live sur www.interencheres-live.com.

Publié le 20/07/2019 par Frédérique GUIZIOU – Ouest-France ©


éternelles faïences

Publié le 20/07/2019 par Christophe PENOT – Ouest-France ©