Des trésors dans vos greniers : que vaut la faïence de Quimper ? (La Presse d’Armor).

De nombreuses familles en Bretagne possèdent de la faïence de Quimper. A-t-elle de la valeur ? Ça dépend…

Petit Breton
Petits Bretons et autres scènes de la vie quotidienne ornaient les assiettes destinées aux premiers touristes et avant tout à la décoration et non aux arts de la table.

Qui ne connaît pas les faïenceries de Quimper en Bretagne, leur vaisselle décorée « à la touche » caractéristique des manufactures de la capitale de Cornouaille.

Longtemps, des services ont été offerts en cadeau de mariage et chaque famille bretonne a reçu du Quimper en héritage.

Précieux ou pas ? Ça dépend…

le « populaire »

Le « Quimper », celui qui dort dans les buffets et qui est hérité de l’arrière-grand-mère, est-il chèrement estimé ?

Le Paimpolais Yann Le Bohec, spécialiste de l’art breton, douche tout de suite les fantasmes : « Le Quimper de tout un chacun est rarement de valeur ».

En règle générale, la vaisselle ne vaut pas grand-chose, en dehors de sa valeur affective.

C’est le Quimper dit « populaire » celui qui des XIXe et XXe siècles. Celui qui a été le plus produit donc le moins rare.

« Petits Bretons »

Celui aussi, qui nous est familier, avec ses « Petits Bretons », ses couples, ses coqs, ses scènes de la vie quotidienne… Il est signé HB, HR, HB Quimper, Henriot Quimper…

Ces assiettes et autres plats ne dépassent pas les 250 € mais et sont en général plus proches des 20 à 50 €.

Et encore, s’ils sont en bon état ce qui n’est parfois pas le cas : « Les manufactures vendaient aussi le second choix ».

Et d’ailleurs, contrairement à ce que l’on croit, la signature de la manufacture d’origine n’est pas du tout un gage de valeur.

Signature ou pas ?

Car les faïenceries de Quimper sont d’abord une appellation liée à plusieurs maisons qui se sont concurrencées, ont fusionné, se sont rachetées entre elles.

Les signatures ont varié au fil du temps, se sont imitées, ont même fait l’objet de procès… Jusqu’en 1991, où il n’est plus resté qu’une entreprise.

Toutefois, l’art de la faïence est ancien dans la capitale de Cornouaille et son quartier de Locmaria.

Les « primitifs »

Il remonte au XVIIIe siècle. Et si vous avez la chance de posséder un « primitif », il aura plus de valeur, jusqu’à 250 €.

Comment le reconnaître ? Il ne porte, déjà, aucune signature.

Porquier-Beau

Certaines réalisations du XIXe sont un peu plus recherchées, notamment celles de la créative maison Porquier-Beau.

Fondée en 1838, elle a cessé son activité en 1904 avant d’être rachetée par Henriot. Ses pièces portent une signature ressemblant à un trèfle à trois feuilles représentant, en fait, le P de Porquier mêlé au B de Beau.

De même, certains décors, édités de façon très limitée, à l’occasion d’événements historiques, peuvent atteindre de grosses cotes.

Peinteurs

Et si vous avez un peu de la chance, votre arrière-grand-mère vous a légué des pièces d’artistes.

Car, rappelle Yann Le Bohec, HB et Henriot étaient aussi des éditeurs.

À la fin du XIXè siècle, les faïenceries ont fait appel à des artistes pour agrémenter leurs services. Ces derniers fournissent un décor qui est ensuite reproduit pas les « peinteurs » de la manufacture.

signature
Au dos, la signature de la manufacture et le numéro du peinteur de la pièce.

Pièces d’artistes

Les pièces d’artistes les plus connues du grand public sont les services de Mathurin Méheut dits De la Mer et A la galette.

Les pièces de ces services, rares, sont activement recherchées par les collectionneurs.

Elles atteignent de fortes cotes, correspondant à celle de l’artiste qui en a réalisé les décors. Elles sont signées de son nom ou de son monogramme.

« Mais attention, prévient Yann Le Bohec, pour avoir de la valeur, le décor de ses pièces doit être d’époque et non une reproduction tardive ».

mystérieux n° 145
Petite anecdote, à l’arrière des pièces du début du XXe siècle, figure un numéro, c’est celui de la petite main qui reproduisait le décor. Et il se trouve que le « peinteur » ou la « peinteuse » n°145 », resté anonyme, était réputé. Seul indice, il peignait dans les années 20-30.

Statuaire

Enfin, le « Quimper » ne se limite pas à la vaisselle. Dès l’origine, les manufactures proposent de la statuaire.

Au début essentiellement religieuse, avec beaucoup de Vierges à l’enfant. Là encore, les primitifs sont recherchés, même légèrement imparfaits.

Les faïenceries ont aussi fait appel aux artistes dans ce domaine. Et là encore, les cotes peuvent s’envoler. Le Nominoë sur son cheval de René-Yves Creston, faïence polychrome de 35 cm de la manufacture Henriot (1930), a été estimé entre 4000 et 5000 € en 2019.

Publié le 13/052021 par Magali Lelchat – La Presse d’Armor ©

Exposition « Les animaux du ciel et de la terre » – Manoir de Kerazan.

Manoir de Kerazan 2019

Le manoir de Kerazan a programmé cette année une nouvelle exposition autour de la céramique quimpéroise, sur la thématique animalière.
Elle se compose de pièces du 19ème siècle à nos jours, provenant de collections privées.
L’exposition « Les animaux du ciel et de la terre » (Loened eus an oabl hag an douar) a été conçue par un groupe de passionnés de faïences de Quimper. On peut ajouter qu’ils sont également membres de notre association.

Informations pratiques :
Manoir de Kerazan (Institut de France).
25, rue du Suler – 29750 Loctudy.
du 17 juin 2019 au 18 juillet 2019 – Ouvert tous les jours (sauf samedi) de 11h à 18h (jusqu’au 6 juillet) & de 11h à 21 (à partir du 6 juillet).
Tarif adulte de 7 € & tarif réduit de 5€.


Publication du livre sur les faïences populaires de Quimper.

L’année dernière l’exposition du manoir de Kerazan était consacrée aux faïences populaires de Quimper (cf. l’article sur notre site internet).
M. Yannick Clapier et M. Pierre-Jean Guillausseau ont eu la bonne idée d’éditer à compte d’auteur un ouvrage retraçant cette exposition. Il est préfacé par le conservateur du manoir de Kerazan M. Yves Coppens.
Ce livre est très richement illustré. Il intéressera à plus d’un titre les amateurs passionnés de céramiques populaires du 19ème siècle.
On retrouve l’évocation des grès et des terres vernissées jusqu’aux faïences polychromes.
Les chapitres passent en revue la thématique animalière, des décors géométriques et floraux, ainsi que les biberons.
Enfin on retrouve naturellement la présence du personnage dit au « petit Breton ».

Faïences populaires de Quimper : Regards sur notre patrimoine familial.
Failhañsoù ar bobl eus Kemper : selled douzh hor gwlad-familh.
Auteurs : Yannick Clapier & Pierre-Jean Guillausseau.
104 pages (550 illustrations) – 35 €.

Pour plus de renseignements, veuillez nous contacter.

Gazette des Amis du Musée & de la Faïence n°43 2ème semestre 2018

Brochure de 16 pages (couleur, paginé) – ISSN 2260-2844

Sommaire :

  • ÉditorialLe conseil d’administration (p 1).
  • Les décors aux thèmes chinois dans la faïence de QuimperPierre-Jean GUILLAUSSEAU, Yannick CLAPIER, Pascal SIMON (p 2 à 11).
  • André L’Helguen – Une vie de céramiste (1935-2017)Rudy BOUCKENOOGHE (p 12 à 13).
  • Faïences populaires de Quimper – Regards sur notre patrimoine familial –  Pierre-Jean GUILLAUSSEAU, Yannick CLAPIER (p 14 à 15).
  • Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers –  Bernard Jules VERLINGUE (p 16).

Pour plus de renseignements, veuillez nous contacter.

Des faïences populaires de Quimper à Kerazan (Le Télégramme).

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy - Photo le télégramme.

Brigitte Renédo avec Pierre-Jean Guillausseau (à gauche) et Yannick Clapier.

Brigitte Renédo, administrateur provisoire du domaine de Kerazan, a été confirmée dans ses fonctions. Elle a annoncé la nouvelle lundi aux nombreux invités présents à l’inauguration de l’exposition temporaire qui marque aussi l’ouverture estivale du manoir.
Cette exposition éphémère réalisée avec le concours de Yannick Clapier, expert en céramiques, porte un regard sur l’art populaire à Quimper au XIXe siècle et plus précisément sur la faïence populaire. Forte d’environ 330 pièces, elle est le fruit d’années de recherches de collectionneurs passionnés, au premier rang desquels Pierre-Jean Guillausseau, professeur à la faculté de médecine de Paris Diderot (Paris 7), qui n’a pas hésité à prêter pour la saison plus de 200 pièces de sa collection privée.

« Ces faïences sont attachantes car elles sont un témoignage de notre patrimoine familial. Ce sont les œuvres d’artistes anonymes et trop souvent méconnus au profit d’artistes clairement identifiés. Beaucoup de ces faïences ont été créées dans la première moitié du XIXe siècle mais l’absence de signature rend leur datation difficile. Il faut, en effet, attendre la fin du XIXe siècle pour voir l’apparition, comme partout en France, de marques à Quimper », explique Pierre-Jean Guillausseau.

Les visiteurs pourront admirer une belle collection de céramiques utilitaires, assiettes, plats, bols et pichets, pots à lait et biberons, dont les décors, tous différents reflètent l’inspiration du moment des peintres et peinteuses anonymes. Les scènes de la vie courante côtoient les motifs floraux stylisés ainsi qu’un conséquente bestiaire, jusqu’à l’arrivée, à la fin du XIXe siècle du célèbre décor « Petit breton » qui a contribué à la renommée des faïenceries quimpéroises.

Pratique :

Exposition visible jusqu’au 30 septembre aux heures d’ouverture du manoir, tous les jours de 11 h à 21 h, sauf le samedi. Entrée : 7 € ; tarif réduit : 5 € ; familles : 19 €. Renseignements au 09 65 19 61 57.

Publié le 21/06/2018 – Le Télégramme ©

Faïences populaires de Quimper au Manoir de Kerazan – Photos de l’exposition.

L’exposition des faïences populaires de Quimper au Manoir de Kerazan est visible jusqu’à la fin septembre.

Il s’agit d’une présentation de plus de 300 pièces en faïence de la fin du XVIIIème aux années 1920. Toutes les pièces (sauf une du Musée de la Faïence de Quimper) viennent de collectionneurs privés.

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Première salle

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Première salle

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Seconde salle

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Seconde salle

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Seconde salle

Exposition 2018 du Manoir de Kerazan à Loctudy

Seconde salle

L’orangerie du Manoir de Kerazan
Route du Suler – Loctudy (29).
Ouvert tous les jours sauf le samedi de 9h a 21h, du 15 juin au 30 septembre 2018.