La séance d’évaluation des faïences, organisée par le musée privé quimpérois, samedi, a connu une forte fréquentation. Du monde, beaucoup de pièces et un petit trésor découvert au milieu d’un banal service de vaisselle.
Une petite flamme s’allume dans les yeux de Jérémy Varoquier, assistant principal du fonds de dotation du Musée de la faïence de Quimper, quand il évoque la bonne surprise découverte parmi les pièces d’un service de vaisselle en faïence apporté par une Quimpéroise. « Il y avait là des assiettes et des plats au motif de Quimper à la touche. Une grande valeur sentimentale pour la propriétaire, sans aucun doute. Peu en termes financiers : il s’agit de créations récentes, produites en grande quantité et donc peu recherchées », déclare professionnellement celui qui court depuis une bonne heure entre l’entrée du Musée de la faïence et les tables où sont évaluées les pièces.
Monnayer
Avant même que les portes de cette séance d’évaluation réservée au grand public n’ouvrent, soixante particuliers avaient déjà pris rendez-vous. Mais ce ne sont pas les inexorables visites de dernière minute qui inquiètent l’assistant ce samedi matin, des fois que surgisse un autre trésor inattendu… Non, là, tout de suite, Jérémy Varoquier et les membres de l’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper constatent que les nombreux visiteurs déjà en attente dans le patio desservant le musée sont plus souvent venus avec une dizaine de pièces plutôt qu’une ou deux.
« Nous sommes probablement dans le temps d’un changement de génération », explique l’assistant, dont le haussement d’épaules ne parvient pas à dissimuler la gourmandise du regard. Élisabeth, de Fouesnant, et sa sœur Sandrine, de Guidel, attendent tranquillement avec un carton de bonne taille à leurs pieds.
« Ma grand-mère est décédée il y a peu. Nous avons vidé sa maison à Morlaix. Elle avait beaucoup de pièces signées Henriot : un service à thé, de la vaisselle, des objets de décoration mais aussi des animaux en porcelaine », énumère Élisabeth, soucieuse de faire évaluer les objets pour ne pas passer à côté d’une pépite.
Bingo !
La pépite de la journée a pris la forme, quelques minutes plus tôt, d’une statuette en faïence signée Yves-René Creston (membre du mouvement des Seiz Breur) réalisée dans les années 1920. Une « Ouessantine au mouton » que Bernard Verlingue, propriétaire du musée, et l’un des experts à la manœuvre ont estimé à – au minimum – 3 000 € la valeur de cette pièce de 19 cm.
Pratique
Musée de la faïence de Quimper, ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 18 h, rue Jean-Baptiste-Bousquet, quartier de Locmaria ; tél. 02 98 90 12 72 ; site : www.musee-faience-quimper.com
Publié le 8 août 2023 par Olivier Scaglia – Le Télégramme ©