Des faïences de Quimper inspirées par l’exposition coloniale en vente samedi à Brest (Le Télégramme).

François Victor BAZIN
Groupe de deux Égyptiennes porteuses d’eau, une faïence HB Quimper signée François Victor Bazin (1897-1956).

Une collection de faïences de Quimper inspirées par l’art colonial sera dispersée, ce samedi, par la société Thierry-Lannon à Brest.

En attendant la grande vente de tableaux du 12 décembre, la société de ventes Thierry-Lannon propose une vente artistique, ce samedi 5 décembre, comprenant un peu moins de 400 pièces, parmi lesquelles une collection de douze faïences de Quimper réunies par l’antiquaire et expert Michel Roullot, décédé en 2012.

Trente ans pour réunir douze pièces

Michel Roullot était né l’année même de l’exposition coloniale qui s’est tenue en 1931, à Paris. Est-ce la raison pour laquelle il s’est passionné pour les faïences produites à Quimper à l’occasion de cet événement ? Parmi les douze pièces qui vont être dispersées, les deux Égyptiennes porteuses d’eau sont d’une modernité saisissante. Ce grès de la manufacture HB de Quimper est l’œuvre de François Victor Bazin (1897-1956), estimé de 10 000 à 15 000 €. « Bazin a fait trois versions de ce groupe, l’une de 90 cm est au musée de la faïence de Quimper, une autre plus petite fait 30 cm avec un seul sujet et il y a ce groupe intermédiaire de 45 cm qui est le plus rare, et d’une beauté transcendante qui traverse les styles », souligne Gilles Grannec, commissaire-priseur. Michel Roullot avait mis une trentaine d’années à réunir cette collection, qui comprend aussi des faïences de personnages africains de Gaston Broquet, chez Henriot, estimés à environ 1 000 €.

Un livre d’heures du XVe siècle

La vente commencera à 10 h, samedi, par une centaine de bijoux, puis de l’orfèvrerie. À partir de 14 h, place aux faïences, aux livres, dont un livre d’heures du XVe siècle, des meubles, dont un salon de Pierre Paulin, ou encore un tableau cubiste et africaniste de Raoul Hynckes.

En ce début de déconfinement, la salle des ventes pourra accueillir 30 personnes. La vente se déroulera en parallèle sur deux réseaux d’enchères en live, drouotonline.com et Interenchères.com.

La visite de l’exposition avant la vente, à partir de mercredi, sera limitée en temps et en nombre de personnes. Les conditions sont précisées sur le site de la société Thierry-Lannon.

Publié le 1er décembre 2020 – Le Télégramme ©

Belle vente artistique – Thierry-Lannon & associés, le 5 décembre 2020 – Brest.

L’hôtel des ventes de Brest (étude Thierry-Lannon & associés) présente une belle vente artistique le samedi 5 décembre 2020 à partir de 10h.

François Victor BAZIN
François Victor BAZIN (1897-1956) « Deux égyptiennes porteuses d’eau » groupe en grès bleu avec rehauts d’or et de platine. Manufacture HB Quimper circa 1931 (H : 45 – L m : 28 – l : 14 cm).

Cette vacation comprend uniquement 20 lots de faïence de Quimper.

Néanmoins, elle intéressera les collectionneurs avertis. En effet, 12 faïences et grès produits par les manufactures quimpéroises à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931 seront dispersés.

Émile Adolphe MONIER
Émile Adolphe MONIER (1883-1970) « Scène Africaine » plaque Henriot (54,5×41).

On retrouve le nom des grands artistes ayant collaboré à cette production : François Victor BAZIN (1897-1956), Gaston BROQUET (1880-1947), Émile Adolphe MONIER (1883-1970) et Anna QUINQUAUD (1890-1984).

Ces pièces sont rares et toujours très recherchées par les collectionneurs. Deux pièces emblématiques de la période sont inclues dans la vente : les deux égyptiennes porteuses d’eau de François BAZIN et une version de la Femme de Fouta-Djallon d’Anna QUINQUAUD.

Gaston BROQUET
Gaston BROQUET (1880-1947) « Le Chamelier Maure » Henriot (21 x 27).

La provenance de ces pièces est irréprochable. Elles faisaient partie de la collection personnelle de Michel Jean Roullot, qui nous a quitté en 2012.

Il fut un des tout premiers historiens de la faïence de Quimper et expert auprès de l’hôtel des ventes de Morlaix.

Anna QUINQUAUD
Anna QUINQUAUD (1890-1984) « Femme de Fouta-Djallon » faïence 1957.

Il a tenu durant de longues années un magasin bien connu des collectionneurs, au 56 Quai de l’Odet à Quimper. Il a été la cheville ouvrière des célébrations de 1990. Michel J. Roullot était un membre de notre association.

Belle vente artistique – Thierry-Lannon & associés – le 5 décembre 2020 à Brest.
Samedi 5 décembre 2020 à 10 h – Faïence de Quimper (20 lots) – Expert : Bernard J. Verlingue

Catalogue de la vente

Vente Thierry-Lannon, du 5 décembre 2020

2020 – Étude Thierry-Lannon & associés ©


Michel Roullot (1931 – 2012) – Antiquaire précurseur

Michel Roullot est devenu antiquaire assez tardivement, s’étant occupé, auparavant, de la fonderie paternelle, venelle de Kergos à Quimper. Il s’agit là d’une vraie passion, qu’il partageait avec sa sœur aînée.

Installé au 56, Quai de l’Odet, il avait pris la suite de Bodivit, antiquaire réputé, qui approvisionnait toute la bourgeoisie locale. Ce dernier lui avait vendu son fonds de commerce.

Il sut le développer avec dynamisme.

Michel Roullot a été le tout premier promoteur de la faïence de Quimper. A ce titre on lui doit l’ouvrage : « Les faïences artistiques de Quimper au XVIIIe et XIXe siècles », paru le 1er janvier 1980 et qui reste un ouvrage de référence.

Il se spécialisa très rapidement dans les productions de la manufacture Porquier-Beau, ouvrant ainsi la porte du « Quimper » à de nombreux collectionneurs, français et étrangers.

C’est à cette époque qu’il se passionne, à titre personnel, pour les productions de Quimper à l’occasion de l’Exposition coloniale de 1931. Sa première acquisition, dans ce domaine bien spécifique, fut réalisée auprès des Commissaires-Priseurs Brestois à l’Hôtel des ventes
de Douarnenez, à l’occasion de la dispersion du fonds Théodore Botrel.

Une douzaine d’autres achats suivirent dans des ventes où il lui arrivait de mandater un ami ou un proche, de façon à ne pas attirer l’attention et la convoitise d’éventuels concurrents en se faisant repérer. Les acheteurs observaient les faits et gestes de Michel car, si il s’intéressait à un objet, il y avait sûrement une excellente raison…

Il est également à l’origine de la grande manifestation qui eu lieu en 1990, commémorant trois siècles d’histoire de la faïence à Quimper. Cette Exposition, première du genre par son envergure, permit de montrer au nombreux public des productions dont beaucoup ignoraient l’existence. Pour lui, il était facile de retrouver la trace de ce qu’il avait vendu.

L’Exposition connut un succès retentissant, dont tout le mérite revient à l’Association « Faïences de Quimper 1690-1990 » qu’il avait créé avec deux amis. Elle se tint au Musée des beaux-arts de la ville, et la Mairie s’impliqua comme il se doit dans cet évènement qui aura aussi eu le mérite incontesté de susciter la même année d’autres manifestations dont la fameuse vente du tricentenaire des Faïenceries de Quimper, à l’Hôtel des Ventes de Douarnenez, que j’ai eu la chance et l’honneur d’accompagner, en tant qu’Expert, voici 30 ans ! Merci Michel.

Outre ses activités d’antiquaire, Michel Roullot était également expert renommé, en faïence de Quimper, auprès du Conseil National des Experts spécialisés. A ce titre, il officiera bientôt auprès de Mes Boscher et Oriot, puis de leurs successeurs Me François et Sandrine Dupont à l’Hôtel des Ventes de Morlaix.

En cet instant précis, il m’est très émouvant de parler de Michel et de réaliser le catalogue de la vente de sa collection, sans penser à tous les bons moments que nous avons passés ensemble à échanger sur telle ou telle pièce. L’un comme l’autre, nous ne manquions pas de nous contacter quand un doute à propos de l’attribution d’un modèle.

Je garde de lui le souvenir d’un professionnel passionné par cette période de la
faïence de Quimper.

Bernard Jules Verlingue
Conservateur du Musée de la Faïence de Quimper

Vente « L’âme bretonne d’hiver », le 29 novembre 2020 – Brest.

L’étude Adjug’art renoue avec une vente de faïence de Quimper en cette fin d’année. L’hôtel des ventes de Quimper collabore une nouvelle fois à cette vacation.

René-Yves Creston
René-Yves Creston (1898-1964) – Nominoë – Manufacture Henriot, Quimper vers 1930 (H : 34 cm, L : 44 cm).

Elle se tiendra le dimanche 29 novembre 2020 à 14 h 15 à Brest, exclusivement à distance. Il n’y aura pas d’exposition des œuvres, confinement oblige.

Cette vente se concentre sur l’œuvre de l’artiste Pierre Abadie-Landel (1896-1972), appartenant au mouvement « Ar Seiz Breur ».

Pierre Abadie-Landel
Pierre Abadie-Landel (1896-1972) – Assiette titrée « Er Foar » en faïence polychrome – Manufacture HB Grande Maison, vers 1930 (D : 24,5 cm).

Il s’agit de la succession d’Alain Rault (1942-2016), collectionneur passionné par cet artiste. Deux expositions ont été consacrées successivement à Pierre Abadie-Landel à Tréburden (22) à l’été 2018 et à Douarnenez en 2019. Nous avions consacré une vidéo de cette dernière présentation.

Une monographie de l’artiste s’appuyant sur cette collection a été publiée par l’éditeur Asia (lien).

On retrouvera également dans la vente, de l’art populaire, des costumes bretons et de la peinture bretonne.

Robert Micheau-Vernez
Robert Micheau-Vernez (1907-1989) – Groupe en faïence polychrome représentant un couple de Langonnet – Manufacture Henriot, vers 1950 (H : 24 cm).

Cette vente est composée de 454 lots. M. Didier Gouin assure l’expertise des céramiques quimpéroises.

Adjug’art – Maître Yves Cosquéric – Brest, en collaboration avec l’hôtel des ventes de Quimper.
Dimanche 29 novembre 2020 à 14 h 15 – Céramique (63 lots), collection Pierre Abadie-Landel (145 lots).

Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente sur notre site internet.

Pierre Abadie-Landel
René Quillivic
René Quillivic (1879-1969) – « Les deux fumeuses », groupe en faïence émaillée blanc représentant deux Bigoudènes, numéroté 8/40 – Manufacture HB Grande Maison, vers 1920-1925 (H : 41 cm, L : 45 cm).

2020 – Adjug’art ©

Les modèles réduits du monument aux morts très recherchés (Le Trégor).

Le monument aux morts de Tréguier attire l’œil des passants. Cette veuve éplorée, œuvre de Francis Renaud, a été reproduite à de rares exemplaires.

Francis Renaud - La Douleur.
À Tréguier, on l’appelle « La Douleur » ou « La Pleureuse ». Ce monument aux morts ne laisse pas indifférent.

En juillet, une vente aux enchères à Brest a attiré le regard de Marie Stephan, galeriste à Perros-Guirec et amatrice des sculptures bretonnes du XIXe siècle. Un marbre de type Turquin de 45 cm de haut, représentant La Douleur, le monument aux morts de Tréguier. « Celle-ci avait un détail troublant, elle n’était pas signée. » Et la spécialiste sait qu’avec les sculptures de Francis Renaud, il faut être vigilant.

Le modèle de la veuve

Le monument aux morts de Tréguier a été érigé en 1922. Une œuvre de Francis Renaud qui représente une veuve éplorée dans sa mante.

Une sculpture qui ne manque pas d’attirer l’œil des passants et touristes dans la commune. « Il faut dire qu’elle est belle, parce qu’universelle », souligne Marie Stephan.

« Elle touche tout le monde. Cette sculpture, c’est le chagrin de toutes les femmes. »

Dans toutes les régions de France, des municipalités se sont intéressées à la veuve comme modèle de ces monuments « pacifistes ». « Elles sont, en général, très touchantes, très humaines. » Cette sculpture de Francis Renaud en fait un objet passionnant.

Reproduit à Quimper

« Des artistes faisaient éditer leurs sculptures par les manufactures de Quimper. » C’est le cas de Francis Renaud, qui s’était adressé à Henriot pour une tête de Bretonne. « Quand il a récupéré le modèle, il a été particulièrement déçu mais a quand même présenté l’œuvre à l’exposition des Arts décoratifs de 1925. »

De rares exemplaires

Quelques années plus tard, Francis Renaud s’adresse à HB pour l’édition de sa Pleureuse. Le monument aux morts de Tréguier a eu un fort retentissement. « Mais il pose de nombreuses conditions. » La première étant qu’il ne soit réalisé que 40 exemplaires.

« Après leur fabrication, il exige que le moule soit détruit devant huissier. »

Ensuite, le sculpteur doit revoir tout ce qui est édité et signer chaque exemplaire. « Il va même jusqu’à imposer la commercialisation dans une seule galerie par département breton et dans des galeries d’art à Paris. » Un artiste consciencieux et perfectionniste. « Une telle application montre la fierté de l’artiste à voir circuler son travail. »

Une démarche qui en fait un objet rare. Que Marie Stephan a eu la chance d’avoir dans sa galerie. Un plâtre d’atelier et un exemplaire en terre cuite.

La Bretagne comme inspiration

Francis Renaud est de cette génération de sculpteurs bretons qui ont trouvé l’inspiration dans leur région. « À l’inverse, à la fin du XIXe siècle, ce sont des gens de l’extérieur qui peignent la Bretagne. »

Les sculpteurs bretons, eux, sculptent leur territoire. Comme Foucault ou Quillivic. « Mais, contrairement aux autres sculpteurs, Francis Renaud est un passionné de statuaire grecque. Il a beaucoup cherché à atteindre cette beauté. » L’exemple, c’est la frileuse du théâtre du palais de Chaillot à Paris.

« Renaud et un des rares à avoir trouvé l’inspiration au-delà de la Bretagne. »

Il y a aujourd’hui un réel intérêt du public pour ce type d’œuvres.

« Il y a 20 ans, ça n’intéressait personne. Je pouvais en avoir 5 ou 10 en vitrine pendant un moment. Aujourd’hui, j’en ai une ou deux par an de ces artistes. »

Sans doute le travail de sensibilisation dans les galeries a t-il fait son œuvre. Quant au prix, cela dépend du matériau, de la patine, de l’état de conservation. L’objet étant rare, il est relativement cher.

Publié le 30 Août 2020 par Bertrand Dumarché – Le Trégor ©

Une matinée pour estimer ses faïences le 8 août à Quimper (Le Télégramme).

Journée informations 2020
Les Amis du Musée de la faïence organisent une matinée d’avis et de conseils, sur rendez-vous, le 8 août, de 10 h à 13 h.

Parfois oubliés, les vases, céramiques et services du grenier valent parfois des milliers d’euros. Le 8 août, les Amis du Musée de la faïence, à Quimper, donnent rendez-vous aux propriétaires pour des conseils et avis quant à la valeur de leurs pièces.

Adjugé, vendu ! Les Amis du Musée de la faïence organisent une matinée d’avis et de conseils, sur rendez-vous, le 8 août, de 10 h à 13 h, à Quimper. En l’absence du conservateur de l’association, les estimations ne seront pas chiffrées. Deux férus de faïence seront présents pour une séance d’informations et d’avis. « On veut éviter que ces objets partent à la poubelle et qu’ils soient conservés dans la famille ou ailleurs », détaille Jérémy Varoquier, assistant principal du Musée de la faïence. Amateurs et connaisseurs aux trésors cachés sont invités. « C’est l’occasion de retrouver l’héritage de la grand-mère qui prenait la poussière », sourit-il.

5 332 euros pour la vierge

Les faïences peuvent être de véritables mines d’or. La semaine dernière, l’association a vu partir un service de Mathurin Méheut à 9 176 € et une Grande Sainte-Anne des Bretons à 5 332 €. « Les prix vont de quelques dizaines à plusieurs milliers d’euros. L’important reste la signature. Ce n’est pas une question de marque, mais d’artistes et de pièces », explique Jérémy Varoquier. Les services de table, fabriqués en série, n’ont pas autant de valeurs qu’on pourrait le croire. « Ce sont des très belles pièces qui laissent à penser qu’elles ont beaucoup de valeur. Bien souvent, ça fait des déçus », ajoute-t-il. Parfois cela cache de belles surprises. En 2019, un ensemble de marins a priori sans valeur était signé Jim-Eugène Sévellec. « Le propriétaire était prêt à le jeter, mais sa compagne voulait en savoir plus. Ce qu’ils croyaient être un bibelot était en fait une œuvre d’artiste », se souvient Jérémy Varoquier.

Des estimations masquées

En cas de bonne surprise, les propriétaires sont aiguillés vers les brocantes ou salles des ventes. Cette année, les enchères en ligne ont la cote. La crise du coronavirus est passée par là. « Après le confinement, beaucoup de salles se sont lancées sur internet. Il faut s’adapter au contexte et vivre avec son temps », philosophe Jérémy Varoquier. Comme les salles de ventes, le Musée de la faïence a dû s’adapter aux contraintes sanitaires. « Il faut prendre rendez-vous. Le port du masque est obligatoire et tout le monde devra appliquer du gel avant de toucher les œuvres », explique-t-il. Cette dernière étape est incontournable. C’est par le contact avec l’œuvre que les membres de l’association peuvent apprécier la qualité et l’état de la faïence.

Pratique : Journée d’estimation des faïences, samedi, de 10 h à 13 h sur rendez-vous, 5 euros la séance d’information et la visite du musée. Musée de la Faïence de Quimper. 14, rue Jean-Baptiste Bousquet. Prendre rendez-vous par téléphone : 02 98 90 12 72.

Publié le 31 juillet 2020 par Lannig Stervinou – Le Télégramme ©