Vente « Bretagne… mon amour ! » – Maison de vente aux enchères de Vannes (Jack-Philippe Ruellan) – le 3 avril 2021.

L’étude de maître Jack-Philippe Ruellan présente à Vannes, une vente intitulée « Bretagne… mon amour ! », le samedi 3 avril 2021.

Cette vacation est consacrée aux œuvres bretonnes, aux objets de marine et à la faïence de Quimper.

On retrouve un ensemble important et représentatif des céramiques quimpéroises, notamment des faïences modernes.

Olivier LAPICQUE
Lot n°93 – Olivier LAPICQUE (né en 1959) « Oceanopolis – Le pêcheur de thon » 2004, plat en faïence émaillée polychrome (FAB Faïencerie d’Art Breton).
Patrice CUDENNEC
Lot n°110 – Patrice CUDENNEC (Né en 1952) – Suite de 5 assiettes et un plat à poisson en faïence émaillée polychrome (FAB Faïencerie d’Art Breton).
Anie MOUROUX
Lot n°247 – Anie MOUROUX (1887-1978) – « Hiou, Ar Zul » , sujet en faïence émaillée polychrome figurant trois enfants (Henriot), circa 1930.
René QUILLIVIC
Lot n°70 – René QUILLIVIC (1879-1969) – Tête d’une jeune bigoudène en faïence émaillée polychrome (manufacture HB).

Vente « Bretagne… mon amour ! » – Hôtel des ventes de Vannes – le 3 avril 2021.
Jack-Philippe Ruellan – 8 rue Dr. Joseph Audic, Vannes (56).
Samedi 3 avril 2021 à 14 h – Faïence de Quimper.

Catalogue de la vente

Alexander GOUDIE
Lot n°50 – Alexander GOUDIE (1933-2004) – « Le retour du pêcheur », groupe en faïence émaillée polychrome (numéroté 14/100), modèle édité pour le Musée de la Faïence de Quimper.

Jack-Philippe Ruellan – Vannes (29) ©

Itron Varia Breiz Izel de Robert Micheau-Vernez.

L’étude du commissaire-priseur Jack-Philippe Ruellan organisait ce samedi 4 mai 2019 une vente de tableaux et d’arts décoratifs à Vannes (56).
L’œuvre de l’artiste Robert Micheau-Vernez « Itron Varia Breiz Izel » figurait dans cette vacation.
Cette pièce rare a été adjugée au prix record de 21 576 € frais inclus (17 400 € au marteau). Elle était estimée entre 4 000 et 6 000 €.

Robert Micheau-Vernez
Robert MICHEAU-VERNEZ (1907-1989) « Itron Varia Breiz Izel » circa 1958, 59 x 30 x 21 cm – manufacture Henriot (Lot n°18 de la vente du 4 mai 2019).

La statuette était présentée dans l’exposition thématique du Musée de la Faïence de Quimper, « les femmes et les enfants d’abord… » en 2016. Un article du quotidien le télégramme était consacré à cette faïence.


« Vous allez être excommunié ! » (Le télégramme).

Robert Micheau-Vernez
« Itron Varia Breiz Izel » (« Notre-Dame de Bretagne ») de Robert Micheau-Vernez.

L’enfant Jésus jouant du biniou ! Œuvre insolite de l’artiste Robert Micheau-Vernez, dont l’évêché provoqua, dans les années 1950, l’interruption de la production. Elle est exposée au Musée de la faïence. C’est le premier volet d’une série consacrée aux expositions de l’été.

« Lorsque cette pièce en faïence a été éditée, l’évêché a contacté Jules Henriot, le patron de la faïencerie à l’époque, en lui disant : « Mais Monsieur Henriot, vous allez être excommunié ! ». Jules Henriot, qui était très croyant, a tout de suite arrêté la production », relate, l’oeil malicieux, Bernard Verlingue. Le conservateur du Musée de la faïence désigne là « Itron varia breiz izel », une vierge à l’enfant Jésus qui joue du biniou. Elle a été réalisée par Robert Micheau-Vernez (1907-1989) dans les années cinquante. La faïence est montrée dans le cadre de l’exposition temporaire du musée de Locmaria, « Les femmes et les enfants d’abord… ». « L’interruption de la production sur intervention de l’évêque en a fait une pièce extrêmement rare. À ma connaissance, elle existe à cinq ou six exemplaires difficiles à trouver chez les particuliers. Celle-ci appartient à la famille de Micheau-Vernez. Je tenais absolument à la présenter dans le cadre de cette exposition. Au-delà de ses qualités artistiques, symboliques, elle se révèle un joli clin d’œil à la thématique de la femme et de l’enfant. Elle intrigue beaucoup les visiteurs », se réjouit le responsable du musée.

« Il en a été très déçu »

Mais, quelle fut donc la réaction de Robert Micheau-Vernez à l’époque ? « Il en a été très déçu, mais comme il était fidèle, il ne l’a pas fait fabriquer ailleurs. Il l’a mise dans sa poche avec son mouchoir par-dessus ! C’était pourtant, pour lui, une pièce emblématique de la Bretagne. Souvenons-nous que l’artiste a appartenu au mouvement Seiz Breur. Pour lui, qui était également sonneur, l’enfant Jésus pouvait jouer du biniou. Pourquoi pas après tout ? Il avait conçu cette pièce en toute bonne foi, sans aucune provocation. Moi, je trouve cela fantastique ! », s’exclame Bernard Verlingue. Cette vierge à l’enfant, si singulière, arbore des couleurs vives et notamment un fabuleux bleu aluminate de cobalt. « Elle est tout à fait dans l’esprit de Micheau-Vernez, qui est l’artiste qui a introduit le mouvement dans la faïence de Quimper, avec ses robes, ses plis, ses décorations, la reprise de fresque de danseurs », éclaire le spécialiste. La faïencerie Henriot a-t-elle, malgré la menace d’excommunication de son ancien patron, conservé un modèle de l’œuvre ? « Oui, nous l’avons retrouvé il n’y a pas si longtemps. Ce pourrait être amusant de relancer sa production », lance Bernard Verlingue. Il tempère aussitôt. « Enfin, en réalité, ce serait délicat, car il y a beaucoup de détails, de choses collées, les rubans de la coiffe qui rappelle d’ailleurs Sainte-Anne-d’Auray, tous les morceaux du biniou sont rajoutés après… C’est un boulot assez considérable », décrit le conservateur du musée. Il entrevoit une reprise de production coûteuse. « Au niveau du prix de la pièce en modèle ancien. La dernière qui s’est vendue l’a été à plus de 6.000 € », évalue-t-il.

Publié le 08 août 2016 – Le Télégramme ©