Le 30ème anniversaire du Musée de la Faïence (Tébéo).

Jérémy Varoquier présente les collections du Musée de la Faïence de Quimper, à l’occasion de ses 30 ans.
François le Goff fait le point sur l’activité de la manufacture Henriot Quimper.

Publié le 30 août 2021 – Tébéo ©

Les 30 ans du Musée & le Festival de la Céramique de Quimper, le 4 & 5 septembre 2021.

Le Musée de la Faïence de Quimper a 30 ans. Il a ouvert ses portes en juin 1991. Il propose un week-end de festivités, le 4 & 5 septembre 2021.

Kathy Le Vavasseur

Une exposition de la plasticienne : Kathy Le Vavasseur sera présentée à cette occasion. Elle est intitulée « Stratum super Stratum ». Elle sera visible du 4 au 19 septembre au Musée.
Enfin, une œuvre commémorative se composera sous vos yeux. Le programme détaillé est consultable sur le site internet du Musée (lien).

Festival de la Céramique 2021

La 9ème édition du Festival de la Céramique de Quimper se déroulera le week-end du 4 et 5 septembre 2021. L’événement est organisé par l’association Quimper Céramique et il se tient sur la place du Stivel à Locmaria.

Stand de l'association

Notre association est partenaire de ce festival. Les bénévoles tiendront un stand durant ces 2 jours. Nous pourrez acheter nos publications et adhérer.
Le Musée de la Faïence décernera son 3ème prix. Pour rappel, c’est Mathieu Casseau qui avait remporté ce prix en 2019 et Jeanne Sarah Bellaiche, l’année dernière.

Association des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper ©

la faïence de Quimper a plus de 300 ans (Le Télégramme).

Aiguières
Une magnifique paire d’aiguières sur piédouche en faïence polychrome décorées de danseurs, de musiciens et de bouquets. Les cols sont ornés des armes de Bretagne et de Quimper et les anses orange soulignées de filets noirs.

Lancée par un Provençal installé à la fin du XVIIe siècle dans la capitale de Cornouaille, la faïence devient en trois siècles l’une des marques de fabrique de la ville de Quimper, et un élément incontournable du patrimoine breton.

Les dates divergent selon les sources, qui parlent de 1690 ou 1699, mais toutes s’accordent sur un point : c’est bien à Jean-Baptiste Bousquet que l’on doit la création de la première faïencerie de Quimper. Installé dans le quartier de Locmaria, cet artisan provençal originaire de Saint-Zacharie crée son entreprise dans un endroit propice au développement de son activité. « D’une part, il n’y a pas d’autres faïenceries dans la province, au moins jusqu’à Nantes ou Rennes, explique Michel Roullot, spécialiste de la faïence, dans un ouvrage collectif consacré au sujet (*). D’autre part, les conditions techniques favorables sont réunies : le bois pour chauffer les fours est abondant et peu onéreux ; près de Quimper, à Toulven, aux bords de l’Odet, un gisement d’argile permet de fabriquer des poteries, du grès et de la faïence blanche ordinaire ; enfin, l’Odet qui traverse Quimper, permet de faire venir la terre facilement et d’expédier, par voie maritime vers le Léon et le Trégor, les produits fabriqués. »

Une période idéale

La période est aussi particulièrement bien choisie : suite à la grave crise financière qui touche le Royaume, conséquences des guerres menées par Louis XIV et la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 qui entraîne l’émigration des protestants et la fuite de leurs capitaux, le roi de France oblige, fin 1689, les particuliers à porter leur vaisselle d’argent pour que ce matériau précieux soit transformé en monnaie, afin de renflouer les caisses de l’État. Nobles et riches bourgeois doivent dès lors s’équiper de nouveau. « Les faïenciers vont donc produire des pièces de grande qualité pour satisfaire la demande », poursuit Michel Roullot. D’autant plus que la création de ces fabriques est encouragée par Colbert, le ministre des Finances, afin d’éviter les importations. L’affaire de Jean-Baptiste Bousquet se développe à tel point que son fils Pierre, tout juste nommé maître-faïencier à Marseille, le rejoint. Il se retrouve à la tête de l’entreprise familiale moins d’un an après son arrivée, suite au décès de son père et poursuit le développement de la manufacture, spécialisée dans la fabrication de vaisselle mais aussi de pipes à fumer en terre.

Une histoire de famille

Au cours du XVIIIe siècle, la faïencerie continue sa croissance avec ses directeurs successifs, d’abord Pierre Bellevaux, gendre de Pierre Bousquet, qui apporte les techniques des faïences de Nevers dont il est originaire. Puis Pierre-Clément Caussy, fils d’un faïencier de Rouen, qui épouse la fille du nouveau patron. « Son apport à l’édifice de Quimper est des plus importants, explique le site du musée de la faïence (**). Il influencera la production jusqu’à la fin du XIXe siècle grâce aux nombreux poncifs qu’il avait eu soin d’emmener… » L’influence rouennaise transforme peu à peu la faïence quimpéroise en une production plus artistique. En 1771, la fille de Caussy épouse Antoine de La Hubaudière, qui donnera le nom définitif à la manufacture : HB – La Grande Maison. Jusqu’en 1917, les descendants se succéderont à la tête de l’entreprise familiale, avant qu’elle soit reprise par un industriel du Nord de la France.

Le développement des faïenceries

Dès la fin du XVIIIe siècle, la concurrence apparaît à Quimper face à la maison HB. D’anciens ouvriers lancent leur propre affaire, avec diverses fortunes. Au XIXe siècle, on compte ainsi plusieurs manufactures de faïence à Quimper et dans les alentours, mais peu parviennent à égaler HB. L’une d’entre elles va cependant y arriver : la manufacture Porquier. La firme prend la suite de la manufacture Eloury, du nom d’un ancien ouvrier de HB, qui a monté sa société en 1772. Spécialisée dans la faïence culinaire et utilitaire, l’entreprise s’aventure dans les années 1870 dans la faïence d’art avec Alfred Beau, qui apportera à la production finistérienne un nouveau souffle qui fera sa renommée. « Il est probablement le personnage le plus important de l’histoire des faïenceries quimpéroises, poursuit Michel Roullot. Originaire de Morlaix, élève d’Eugène Isabey, gendre d’Émile Souvestre, il est le créateur du premier décor breton ». Au début du XXe siècle, Quimper ne compte plus que trois manufactures : HB, PB (pour Porquier-Beau) et HR (fondée en 1891 par Jules Henriot).

Pour en savoir plus

(*) « Quimper, trois siècles de faïence », ouvrage collectif, éditions Ouest-France, 2002.

(**) Le site Internet du musée de la faïence de Quimper : www.musee-faience-quimper.com

« Histoire de la faïence de Quimper » de Bernard Verlingue, éditions Ouest-France, 2011.


Une concurrence farouche et un vivier d’artistes

Au cours de XXe siècle, les trois manufactures quimpéroises se livrent une concurrence farouche (avant de finalement fusionner les unes avec les autres au fil des années), rivalisant de créativité et n’hésitant pas à faire appel à des artistes – plus de 260 référencés – pour décorer leur vaisselle mais aussi créer des statuettes religieuses ou profanes, ainsi que des éléments décoratifs. Des peintres comme Mathurin Méheut, Yvonne Jean-Haffen, René Quillivic ou Jeanne Malivel y collaborent au cours de leur carrière.

Les motifs décoratifs s’enrichissent de multiples sujets d’inspiration locale et légendaire, comme des scènes de pêche, de marine ou encore de la vie quotidienne, tout en respectant la palette de couleurs typiques du style finistérien (bleu, vert, rouge, jaune et violet). Cette profusion créative et la qualité des productions font connaître la faïence de Quimper dans toute la France. Cet élan est renforcé par le développement du chemin de fer et l’avènement des loisirs balnéaires, qui attirent en Bretagne touristes et artistes.

La réputation de la faïence de Quimper va même dépasser les frontières de l’Hexagone. En effet, avec ses petits Bretons à l’allure folklorique peints à la main et représentés dans un style naïf, la vaisselle bretonne s’exporte de nos jours aux États-Unis, au Canada et même au Japon. Si Quimper reste aujourd’hui le dernier centre faïencier en activité de France, la fabrication – industrielle comme artisanale – reste dynamique, grâce notamment à de jeunes artistes qui perpétuent la tradition, tout en l’ancrant dans la modernité.

Publié le 29 août 2021 par Serge Rogers – Le Télégramme ©

30 ans de tradition familiale au Musée de la faïence (Le Télégramme).

Bernard et Jean-Yves Verlingue
Bernard (à gauche) et Jean-Yves (à droite) font vivre les faïences du musée de Quimper depuis 1991.

Le musée de la faïence fête ses 30 ans. Depuis 1991, Jean-Yves et Bernard Verlingue y font vivre l’esprit de Quimper au travers d’une précieuse collection d’œuvres d’art.

Chez les Verlingue, la faïence, c’est avant tout une histoire de famille. « J’ai décidé de devenir faïencier à l’âge de 3 ans ! », raconte Bernard Verlingue. Comme son père, et son grand-père avant lui. C’est lui qui, en 1991, prend l’initiative de créer le musée de la faïence de Quimper : « Après la fermeture des faïenceries en 1983, les Américains ont repris la production. Quand ils sont partis, à l’été 1990, nous avons racheté le bâtiment. En juin 1991, le musée a ouvert ses portes ». Et il attire du beau monde ! Quelques années après son ouverture, c’est l’ambassadeur des États-Unis qui vient rendre visite au musée de Quimper. « La chambre de commerce avait offert au président Wilson un immense plat en faïence turquoise, qui nous a été prêté à l’occasion ! »

« Une vitrine de Quimper »

Qu’est-ce que la faïence selon les Verlingue ? « Une vitrine de Quimper ». Pour ces amoureux de l’artisanat, la faïence de Quimper ne se résume pas au « Petit Breton » que l’on retrouve sur les célèbres bols. « Le premier à s’être installé à Quimper, en 1699, c’était Bousquet. Il venait de Provence. Ensuite, ça a été le tour des faïenciers de Nevers, et de Rouen. Le Quimper, c’est un amalgame de ces trois styles qui se sont croisés, complétés… Un héritier de ces trois grands centres, qui n’existent plus aujourd’hui ! »

Après trente ans aux petits soins de leur musée, les Verlingue père et fils n’ont rien perdu de leur passion. « Le plus grand évènement, c’est quand quelque chose de bien perdure », affirme Jean-Yves, père de Bernard et ancien président des faïences de Quimper. « Notre famille a su pérenniser cette tradition, et c’est une grande satisfaction ». Pour lui, ce trentième anniversaire sera l’occasion de remercier les mécènes, sans lesquels le musée ne pourrait pas exister, mais aussi de mettre en valeur tous les acteurs de la chaîne de production : « Si la faïence a connu ce parcours, c’est grâce à toutes les petites mains, tous les personnels, du tourneur aux artistes ».

Une collection fournie, et variée

Le musée possède désormais 5 000 pièces inaliénables, toutes gracieusement cédées par des particuliers ou d’autres collections. En tant que conservateur et unique expert spécialisé dans la faïence de Quimper, Bernard Verlingue a pour mission de composer des expositions annuelles, d’environ 500 pièces chacune. « Chaque pièce est un morceau d’histoire », observe-t-il. « Il faut bien les choisir, pour organiser le musée avec cohérence ». En l’espace de trente ans, le musée a connu quelques changements pratiques, mais la famille Verlingue continue de l’animer avec « un amour immodéré de ce travail manuel, artistique, et intellectuel ».

Publié le 26 août 2021 par Mathile Cariou – Le Télégramme ©

Robert Micheau-Vernez – Alchimiste de la couleur (été 2021).

Robert Micheau-Vernez

Redécouvrez en images l’exposition consacrée au peintre Robert Micheau-Vernez, à l’espace culturel les Coureaux (Larmor-Plage).

Association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©