30 ans de tradition familiale au Musée de la faïence (Le Télégramme).

Bernard et Jean-Yves Verlingue
Bernard (à gauche) et Jean-Yves (à droite) font vivre les faïences du musée de Quimper depuis 1991.

Le musée de la faïence fête ses 30 ans. Depuis 1991, Jean-Yves et Bernard Verlingue y font vivre l’esprit de Quimper au travers d’une précieuse collection d’œuvres d’art.

Chez les Verlingue, la faïence, c’est avant tout une histoire de famille. « J’ai décidé de devenir faïencier à l’âge de 3 ans ! », raconte Bernard Verlingue. Comme son père, et son grand-père avant lui. C’est lui qui, en 1991, prend l’initiative de créer le musée de la faïence de Quimper : « Après la fermeture des faïenceries en 1983, les Américains ont repris la production. Quand ils sont partis, à l’été 1990, nous avons racheté le bâtiment. En juin 1991, le musée a ouvert ses portes ». Et il attire du beau monde ! Quelques années après son ouverture, c’est l’ambassadeur des États-Unis qui vient rendre visite au musée de Quimper. « La chambre de commerce avait offert au président Wilson un immense plat en faïence turquoise, qui nous a été prêté à l’occasion ! »

« Une vitrine de Quimper »

Qu’est-ce que la faïence selon les Verlingue ? « Une vitrine de Quimper ». Pour ces amoureux de l’artisanat, la faïence de Quimper ne se résume pas au « Petit Breton » que l’on retrouve sur les célèbres bols. « Le premier à s’être installé à Quimper, en 1699, c’était Bousquet. Il venait de Provence. Ensuite, ça a été le tour des faïenciers de Nevers, et de Rouen. Le Quimper, c’est un amalgame de ces trois styles qui se sont croisés, complétés… Un héritier de ces trois grands centres, qui n’existent plus aujourd’hui ! »

Après trente ans aux petits soins de leur musée, les Verlingue père et fils n’ont rien perdu de leur passion. « Le plus grand évènement, c’est quand quelque chose de bien perdure », affirme Jean-Yves, père de Bernard et ancien président des faïences de Quimper. « Notre famille a su pérenniser cette tradition, et c’est une grande satisfaction ». Pour lui, ce trentième anniversaire sera l’occasion de remercier les mécènes, sans lesquels le musée ne pourrait pas exister, mais aussi de mettre en valeur tous les acteurs de la chaîne de production : « Si la faïence a connu ce parcours, c’est grâce à toutes les petites mains, tous les personnels, du tourneur aux artistes ».

Une collection fournie, et variée

Le musée possède désormais 5 000 pièces inaliénables, toutes gracieusement cédées par des particuliers ou d’autres collections. En tant que conservateur et unique expert spécialisé dans la faïence de Quimper, Bernard Verlingue a pour mission de composer des expositions annuelles, d’environ 500 pièces chacune. « Chaque pièce est un morceau d’histoire », observe-t-il. « Il faut bien les choisir, pour organiser le musée avec cohérence ». En l’espace de trente ans, le musée a connu quelques changements pratiques, mais la famille Verlingue continue de l’animer avec « un amour immodéré de ce travail manuel, artistique, et intellectuel ».

Publié le 26 août 2021 par Mathile Cariou – Le Télégramme ©