Restauration, apparts hôtel : la fameuse Maison Fouillen va revivre, son avenir se dessine (Ouest-France).

L’avenir de la Maison Fouillen, emblématique du quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), prend forme. De gros travaux vont y être menés. À terme, le rez-de-chaussée sera consacré à la restauration et l’étage à des appartements hôtel.

Maison Fouillen
L’avenir de la Maison Fouillen, emblématique du quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), se dessine. De gros travaux vont y être menés. À terme, le rez-de-chaussée sera consacré à la restauration et l’étage à des appartements hôtel. En photo : Jérôme Serrier (cabinet Pégase – groupe Foncia Breiz) et Stéphane Lesueur (L-A architecture).

Le temps qui passe l’a endormie. Mais elle se remarque toujours au premier coup d’œil : la fameuse Maison Fouillen, avec ses murs jaune clair, porte en ses murs tout un pan de l’histoire de Quimper (Finistère). Avec son inscription « P. Fouillen, céramiste d’art », son toit en tuiles et son balcon qui surplombe l’Odet.

Maison Fouillen
À Quimper (Finistère), avant de devenir la faïencerie Fouillen, la bâtisse a abrité un restaurant. Ici, une carte postale transmise à Jérôme Serrier.

La demeure a été construite au XIXe siècle dans le quartier de Locmaria pour être une auberge. Elle a ensuite été agrandie au-dessus de la rivière pour accueillir une guinguette. On vient alors chez Madame Le Gall. Arrivent le XXe siècle et l’entre-deux-guerres : la grande bâtisse devient atelier et faïencerie, de 1929 à 1980, sous l’impulsion de Paul Fouillen puis de Maurice, son fils. Ce dernier y a vécu jusqu’à son décès, en décembre 2020.

Maison Fouillen
Une vue d’architecte de la Maison Fouillen, à Quimper (Finistère), avec la façade restaurée qui donne sur la place du Stivel.

Emblématique de l’histoire de la ville, la Maison Fouillen prépare, en cet automne 2022, sa renaissance. Il y a plus d’un an, elle et la petite maison en pierre accolée ont été vendues, à deux investisseurs locaux, dont un Quimpérois.

Produits de la mer

Les projets qui se façonnent entre ces murs résonnent avec l’histoire des lieux : des fourneaux – de cuisine – vont s’y rallumer. Des tables seront un jour de nouveau dressées. On s’y installera en famille, entre amis, à l’intérieur ou en terrasse, devant les baies vitrées et sur la place du Stivel.

Maison Fouillen
Une vue d’architecte de la Maison Fouillen, à Quimper (Finistère), avec la façade restaurée qui donne sur la place du Stivel.

Le rez-de-chaussée de la Maison Fouillen va revivre en accueillant un établissement de restauration à l’ADN estampillé « produits de la mer », informe Jérôme Serrier, spécialisé dans les transactions immobilières pour les professionnels au sein du cabinet Pégase (groupe Foncia Breizh). Le futur exploitant, breton, préfère pour l’instant rester discret. Les lieux lui seront livrés brut de béton afin qu’il les aménage ensuite à son goût et selon ses besoins. Cet espace de restauration sera « accessible à tous ».

Jardin d’hiver

À l’étage, les deux propriétaires de la Maison Fouillen mènent un projet complémentaire : la création de « cinq appartements hôtel haut de gamme ». L’un d’eux sera un duplex d’une trentaine de mètres carrés ; les autres feront une vingtaine de mètres carrés chacun. Avec, au milieu, un jardin d’hiver aménagé grâce à une verrière dans la toiture. Créant ainsi un véritable puits de lumière.

Maison Fouillen
Vue d’architecte de la Maison Fouillen à Quimper (Finistère). Ici, le jardin d’hiver qui sera créé au premier étage, grâce à une verrière insérée dans une toiture.

Stéphane Lesueur, architecte et gérant de L-A architecture, décrit le futur aspect général : « On préserve l’architecture en L du bâti, en restant dans le même esprit. Les façades sont conservées et repeintes dans les mêmes tons, les appuis de fenêtres restaurés, les médaillons en céramique nettoyés et conservés eux aussi, l’enseigne lavée et repeinte… », Afin de « créer une osmose » entre la bâtisse aux murs jaunes et la petite maison en pierre qui est accolée, une couverture en zinc sera installée. Elle couvrira ainsi l’actuel interstice entre les deux bâtiments et abritera l’escalier qui mènera aux apparts hôtel.

Maison Fouillen
Vue d’architecte de la Maison Fouillen à Quimper (Finistère). Ici, le jardin d’hiver qui sera créé au premier étage, grâce à une verrière insérée dans une toiture

Côté Odet, le balcon s’habillera d’un garde-corps métallique, qui sera dessiné comme un clin d’œil à la passerelle piétonne du Cap Horn, située juste en face. Même le héron, perché sur le toit, retrouvera ses couleurs naturelles. Tout un travail d’intégration paysagère et patrimoniale qui se fait en lien avec l’architecte des Bâtiments de France, « avec qui le dialogue est bon », apprécient Jérôme Serrier et Stéphane Lesueur.

Maison Fouillen
L’avenir de la Maison Fouillen, emblématique du quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), se dessine. L’enseigne sera lavée et repeinte.
Maison Fouillen
L’avenir de la Maison Fouillen, emblématique du quartier de Locmaria à Quimper (Finistère), se dessine. Les médaillons en céramique sur la façade seront conservés.

Avant que les lieux ne revivent ainsi, la bâtisse a été vidée. Aujourd’hui, « le permis de construire est en cours d’instruction », indiquent les deux hommes. Il pourrait être délivré en fin d’année. Viendra ensuite, le temps de la déconstruction de l’intérieur, tout en préservant les façades. Puis celui, durant plusieurs mois, de la reconstruction.


Publié le 21/10/2022 par Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©

Faïencerie Henriot à Quimper : à la découverte d’un art ancestral (Ouest-France).

Durant tout le mois d’août 2022 et jusqu’en septembre, la faïencerie Henriot propose des visites guidées de ses ateliers. L’occasion de découvrir le processus de fabrication unique des célèbres faïences emblématiques de Quimper (Finistère).

Margot Henriot Quimper
Margot est la guide du jour. Déambulant dans les ateliers de la faïencerie Henriot, elle fait découvrir aux visiteurs les différentes étapes de la fabrication. Ici, le calibrage.

Margot Le Page et Emma Louveau, 22 ans, sont saisonnières à la faïencerie Henriot, à Quimper (Finistère). L’une est étudiante en droit du patrimoine culturel, l’autre en science politique. Elles assurent les visites guidées des ateliers, au-dessus de la boutique, mais aussi les démonstrations des premières étapes de fabrication des faïences.

Un art traditionnel et célébré

Eau, terre, feu : tels sont les trois éléments fondamentaux à la fabrication de faïence. Dans les allées de Locmaria, Jean-Baptiste Bousquet, le fondateur, installe son atelier en 1690, sous le règne de Louis XIV. Il y est bien logé, proche de l’Odet, de l’argile des rives et des bois alentour alors toujours existants, lui permettant d’actionner les fours. Dans les années 1950, les faïenceries quimpéroises emploient plusieurs centaines de personnes. « C’était l’âge d’or », souligne Margot. Un âge d’or bien révolu, la faïencerie comptant aujourd’hui douze salariés. Mais l’art de la faïence persiste dur comme fer. Un art traditionnel, unique et célébré.

Margot Le Page
Margot met la main à la pâte durant l’étape de l’émaillage, ce processus où la pièce est trempée dans de l’eau et de la poudre de verre.

Le petit train de Quimper, lui, arbore les motifs Henriot. « Le propriétaire du petit train est venu nous voir pour nous soumettre l’idée. On a donc peint les motifs sur faïence, puis il les a imprimés et collés sur le train, explique Fabienne Kernéis, de la faïencerie. Il a du panache ! ».

En 2023, l’atelier fêtera ses 333 ans. Un anniversaire pour le moins spécial.

peintre Henriot
L’une des peintres de l’atelier Henriot à Quimper (Finistère), à l’œuvre, sur un plat.

Un « atelier 100 % féminin »

Une quinzaine de personnes s’est réunie ce mercredi 3 août 2022 pour assister à la visite. Margot débute par le coulage, lorsque l’argile est apposée dans les moules de différentes formes, la plus célèbre étant la Sainte-Anne. Puis elle met directement la main à la pâte à l’étape du calibrage afin de créer une assiette.

Mais le passage qui attire tous les regards est celui de l’atelier des peintres. Les mains minutieuses des artistes s’attellent à décorer une à une chaque pièce. « Un atelier 100 % féminin », fait remarquer Margot. La guide demande de garder le silence pour ne pas déconcentrer les peintres, dont les têtes dépassent du cadre, entourées de pinceaux et d’éponges, à côté des pots de peinture de couleurs diverses. L’une d’elles reproduit un motif de petits Bretons en costume Glazik, l’autre des marguerites.

A. Le Bras Henriot Quimper
Une peintre de l’atelier, peignant à main levée des motifs de fleurs sur l’une des pièces.

À main levée

Les décors sont faits à main levée, « à la touche ». Les plus compliqués, cependant, « sont faits à l’aide d’un poncif ». La formation complète pour un artiste peintre dure trois ans. « Lorsqu’une peintre commence une pièce, elle la termine toujours et la signe de ses initiales. » C’est un travail qui demande du temps : la première cuisson se fait à 1 040 °C durant neuf heures.

Dans les bâtiments renfermant ce joyau d’artisanat, une question taraude l’un des visiteurs. « Pourquoi ne pas rendre la fabrication automatique ? Cela fait gagner du temps ». Margot, solide sur ses appuis, répond : « Nous ne voulons pas tomber dans l’industriel. »

Pratique : durant le mois d’août, du lundi au samedi dès 10 h 30, puis à 11 h 30, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h. Durée de la visite 30 minutes. Tarif unique 5 €, gratuit pour les moins de 7 ans. Pas de réservation, vente des billets 15 minutes avant le départ.

Publié le 11 août 2022 par Carla Plomb – Ouest-France ©

L’émaillage de l’exposition « Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau ».

Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau

Vendredi soir, la nouvelle exposition du Musée de la Faïence de Quimper a été inaugurée.
Elle se concentre sur la production de la faïencerie Porquier-Beau.

M. Robert Lascar membre du fonds de dotation revient sur l’histoire du musée et sur son fondateur Jean-Yves Verlingue.
Il présente la nouvelle exposition thématique 2022 : « Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau ».

M. Jean-Paul Alayse, président de notre association évoque la mémoire de Jean-Yves Verlingue.
Le catalogue de l’exposition a été édité par les Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.

M. Bernard Jules Verlingue propose une lecture de la nouvelle exposition.
Il revient sur l’histoire de la manufacture Porquier-Beau à la fin du 19ème siècle à Locmaria, ainsi que sur le rôle de l’artiste Alfred Beau.

Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau

Les carnets Porquier-Beau, reproduisant l’ensemble des faïences, sont au centre de cette exposition.

Le Musée de la Faïence ouvre ses portes à partir du lundi 11 avril, pour six mois.

Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau

Pour rappel, notre Assemblée Générale Extraordinaire se déroulera le samedi 4 juin 2022 à Quimper.

À bientôt !

Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau

Association des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper ©

Une belle exposition à découvrir dès lundi au Musée de la faïence de Quimper (Le Télégramme).

Bernard Verlingue
Benard Verlingue, conservateur du musée, devant l’une des vitrines de l’exposition.

Le Musée de la faïence de Quimper ouvrira ses portes lundi, avec l’exposition intitulée « Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau ». Jusqu’au 31 octobre, le public pourra admirer les œuvres colorées et imaginatives d’Alfred Beau, Camille Moreau et Michel Bouquet, céramistes et peintres.

L’exposition « Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau » s’ouvrira lundi au Musée de la faïence de Quimper.

Bernard Verlingue, directeur du musée, et Jérémy Varoquier, son assistant, ont reconstitué l’histoire de la faïencerie à travers les œuvres d’Alfred Beau, qui, en 1875, est entré, en tant qu’artiste, dans cet établissement, où il a installé son atelier et reçu ses élèves. Pour ce faire, ils se sont appuyés sur les catalogues de la manufacture quimpéroise Porquier-Beau achetés Il y a deux ans, lors d’une vente aux enchères à Brest, par un amateur qui les avait ensuite déposés au Musée de la faïence. Ces catalogues rassemblent plusieurs centaines de planches, qui racontent, en quelque sorte, l’histoire de la faïencerie et de l’un de ses artistes majeurs : Alfred Beau.

Des motifs d’une belle richesse

Dans la première salle, les visiteurs pourront admirer des œuvres d’Alfred Beau et de Camille Moreau, ainsi qu’un superbe tableau signé Michel Bouquet montrant un magnifique coin de nature. Devant chaque vitrine, l’un des albums des artistes est comme une ligne directrice.

L’exposition montre surtout la richesse des motifs, l’imagination d’Alfred Beau et de Camille Moreau, qui travailla avec lui. Les formes et les décors des assiettes, des plats sont d’une rare finesse. Des poissons, des crustacés, mais aussi des rats, des reptiles ornent le fond des assiettes. Alfred Beau a aussi réalisé, c’était la mode, une faïence patriotique intitulée « La Dernière bataille », à la gloire des soldats de 1870. On lui doit également d’adorables scènes d’enfants, de paysans.

Publié le 09 avril 2022 – Le Télégramme ©

Un tableau d’Alfred Beau donné au manoir de Kerazan, à Loctudy (Le Télégramme).

Kerazan Alfred Beau
Grâce à la donation de Claude Massonnet, le dessin préparatoire et le tableau sont réunis au manoir de Kerazan.

En 2019, Brigitte Renédo, administrateur de la Fondation Astor du manoir de Kerazan, à Loctudy, a reçu un appel de Claude Massonnet, descendant, par sa mère, de la famille Porquier. Ce dernier souhaitait faire don d’une peinture sur émail en sa possession. Selon lui, ce tableau, dont le dessin préparatoire est exposé au manoir de Kerazan, se devait de rejoindre la collection Astor, afin d’offrir les deux œuvres au regard du public.

C’est que le tableau est d’Alfred Beau, dont l’histoire est intimement liée à celle de Kerazan. Alfred Beau, directeur de la faïencerie Porquier de 1870 à 1903, était l’ami de Joseph Astor, alors maire de Quimper et propriétaire du manoir de Kerazan. Ce dernier lui acheta quelques-unes de ses plus belles pièces. Joseph-Georges Astor, fils unique de l’édile, s’est employé à enrichir la collection commencée par son père. C’est ainsi que le manoir de Kerazan conserve aujourd’hui la plus importante collection des œuvres d’Alfred Beau.

« Je m’en dessaisis pour que le plus grand nombre puisse en profiter »

La crise sanitaire a retardé cette donation. Deux ans après le coup de fil, Claude Massonnet a tenu sa promesse. Arrivé de Castres (dans le Tarn) où il réside, il était jeudi au manoir. « J’étais déjà venu, il y a une douzaine d’années, à Kerazan. Je connaissais l’existence du dessin, sans jamais l’avoir vu. Ce tableau est dans ma famille depuis plusieurs générations mais je m’en dessaisis en toute connaissance de cause pour que le plus grand nombre puisse en profiter », a expliqué le généreux donateur.

Le dessin préparatoire et le tableau sont enfin réunis au manoir de Kerazan. Les deux œuvres seront accrochées ensemble dans le musée et les visiteurs pourront les admirer dès cet été, tout comme le violoncelle, pièce maîtresse de cette collection, récemment restauré.

Publié le 8 avril 2022 – Le Télégramme ©