Les adhérents vont recevoir très prochainement la dernière Gazette des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper.
Vous retrouverez au sommaire, un article sur les productions des faïenciers pour la gare de Quimper, ainsi qu’un sujet sur la technique de fabrication du décor en réserve (« décor délaqué »).
Notre bulletin rend un hommage au commissaire-priseur de Brest : Gilles Grannec, qui nous a quittés tragiquement l’année dernière.
Enfin, vous pourrez découvrir un texte sur les affiches du festival de « Cornouaille », pour son centenaire et une présentation de l’exposition 2024 du Musée de la Faïence de Quimper : « Trésors cachés ».
En adhérant à l’association, vous recevrez nos deux Gazettes semestrielles et vous contribuerez à la valorisation du patrimoine de la ville de Quimper (lien adhésion).
Le suivi rédactionnel de la Gazette est assuré par Philippe Théallet et Antoine Maigné.
En 2023, le musée vous propose de retracer le parcours d’un couple iconique de la faïence de Quimper qui se posent en héritiers et rénovateurs de la longue tradition quimpéroise. Marjatta Taburet, originaire de Finlande, n’a de cesse de mêler les influences et sagas nordiques aux légendes et paysages bretons. Céramiste et peintre, elle intègre, avec son mari, le cercle fermé des peintres-faïenciers, qui réussissent à mêler l’art du peintre et le métier du faïencier. Dans les années 1970, elle est la première à se pencher sur la faïence de Quimper et les trois siècles de fabrication.
En rapport à sa formation, Jean-Claude Taburet s’adonne à la sculpture, respectant l’harmonie des lignes et des volumes enseignées dans l’atelier de Robert Couturier. L’accentuation des formes, le lissage des traits et le dépouillement d’éléments majeurs du pittoresque local inculque à ses sujets un statut d’idéal local. Il fait sien le répertoire des motifs protohistoriques de la Cornouaille comme le cœur, la fleurette, l’épi ou la palmette grâce aux anciennes techniques du décor céramique (gravure et impression en creux). Sirènes, déesses, vierges et rois Gradlon rythment sa production.
Après une brève expérience au sein de la manufacture Keraluc pour Jean-Claude, Marjatta rejoint son mari devenu artiste libre chez HB. En 1984, ils quittent la manufacture et font construire leur propre atelier à domicile avant de créer l’Atelier du Steïr sur les rives de la rivière éponyme, à Quimper, où s’écoule la suite de leur carrière. À eux deux, ils cumulent un siècle de création à Quimper ! Découvrez leur univers pictural, légendaire et sculptural aux couleurs de la Bretagne et de la Finlande.
Commissaire de l’exposition : Bernard Jules Verlingue
Le musée de la faïence, à Quimper (Finistère), propose une exposition consacrée au rapport entre brodeurs et faïenciers. À voir à partir du 15 avril.
Chaque été, le spectacle des costumes bretons mis en valeur lors des festivals éblouit les spectateurs. Courbes, torsades, plastrons illustrent le savoir-faire des brodeurs. Le brodeur Pascal Jaouen, à Quimper (Finistère), contribue au renouveau de cette tradition. Ce que l’on sait moins, c’est comment des faïenciers quimpérois ont intégré la broderie à l’art de la faïence. Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence, petit-fils de Jules Verlingue, faïencier quimpérois, met en valeur ce lien à l’occasion d’une exposition.
Broderie bigoudène et assiette
« Ce qui me surprend, c’est que les collectionneurs de faïences de Quimper ignorent souvent le lien qui existe entre le décor et la broderie traditionnelle bretonne… » Bernard Verlingue prépare l’exposition qui ouvrira la saison 2019 au musée de la faïence. Devant les vitrines qui commencent à se remplir à l’heure de l’installation, le conservateur du musée pointe les correspondances. Entre le plastron bigouden et l’assiette produite par la faïencerie HB dans les années 1920, c’est évident. Et cela ne doit au hasard.
La technique du cloisonné
« C’est Jules Verlingue, mon grand-père, qui a importé un savoir-faire découvert pendant la guerre à la Manufacture de Sèvres » , rapporte Bernard Verlingue. Jules Verlingue, réformé, n’est pas au front. Il est le chauffeur d’un général à l’état-major. « Ce dernier aimant beaucoup marcher, Jules avait du temps libre », rigole son petit-fils. Jules Verlingue s’intéresse à la technique « du cloisonné » qui permet de travailler différemment l’émaillage sur le biscuit (faïence cuite). Cette technique, exploitée par les émaux de Longwy, permet de rendre un relief.
Les carnets de Charles Trautmann
« À Quimper, seule la faïencerie HB va utiliser cette technique » , poursuit Bernard Verlingue. Un certain Charles Trautmann, va s’employer à la diffuser au sein des ateliers. Bernard Verlingue a retrouvé les carnets d’ateliers de Charles Trautmann où celui-ci notait méticuleusement les commandes, le temps de travail nécessaire pour chaque pièce. « C’était le point faible du cloisonné, cela réclamait beaucoup de temps. » Un peu plus de quatre pichets en une heure. Six petits bols à l’heure. Huit heures pour un vase !
Un vrai succès pour HB
Les prix sont élevés. Mais ces faïences plaisent beaucoup. « HB les vendait dans les grands magasins parisiens, comme Le Printemps. Mais la clientèle locale aisée les achetait aussi. » La technique ne serait rien sans une inspiration. Et ici, en Cornouaille, ce sont les broderies des costumes traditionnels qui vont s’imposer. « Les motifs ornant les costumes du Pays bigouden sont les plus nombreux. » Et de loin ! La riche symbolique des dessins s’impose sur les assiettes, les plats, les vases.
Costumes et faïences associés
Bernard Verlingue prépare cette exposition avec un plaisir nouveau. « Nous prenons soin d’associer costumes traditionnels et faïences. Cela va contribuer à rendre les vitrines particulièrement attrayantes. » Le brodeur Pascal Jaouen et l’antiquaire Alain Le Berre ont prêté des vêtements. L’exposition est, comme toujours, soutenue par la publication d’un catalogue. Là encore Bernard Verlingue se réjouit à l’avance. Des photos particulièrement soignées, des reproductions des carnets de décorateurs, de chefs d’atelier. Toute la faïencerie HB de l’âge d’or revit dans ces pages.
« Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers », du 15 avril au 28 septembre. Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, Quimper.
Cette année, des élèves du lycée de Cornouaille de Quimper (Finistère) ont fait dialoguer cultures bretonne et mexicaine. Ils exposent durant le festival.
Karine Baron, du CDI du lycée de Cornouaille, Anne Pennanguer, enseignante d’espagnol, et Bernard Verlingue présentent les réalisations des élèves dans le musée de la faïence de Quimper (Finistère). Photo Ouest-France.
Apprendre en s’amusant, s’amuser en découvrant : c’est toute la philosophie que cultive l’enseignante Anne Pennanguer, au lycée de Cornouaille. Depuis quatre ans, durant son cours d’euro-espagnol auprès des secondes, les échanges culturels et les activités manuelles ont louvoyé entre conjugaison et vocabulaire. « À quoi bon faire de la grammaire toute la journée ! Mes élèves ne resteraient pas en place ! »
Cette année, c’est dans la faïence que les trente élèves ont trouvé les liens de parenté entre Bretagne et Mexique. « Il y a beaucoup de similitudes entre nos cultures. »
Le centre de documentation et d’information (CDI) accompagne les secondes dans la réalisation de panneaux de présentation bilingues français et espagnol, tandis que certaines heures de classe sont dédiées à l’esquisse de quatre modèles de faïence. Avec la satisfaction, une fois l’année terminée, d’être exposé au musée de la faïence le temps du festival de Cornouaille. « Ils ont tout dessiné puis ont participé à certaines étapes de la réalisation des pots avec la céramiste Delphine Baumgartner. »
Exposition Céramiques d’hier et d’aujourd’hui : Bretagne-Amérique du Sud, identités croisées, créations intemporelles, au musée de la faïence, à Locmaria, du 18 au 23 juillet.
Depuis ce début de semaine, une grande carte de la Cornouaille peinte sur carreaux de faïence se montre à voir aux visiteurs de l’Office de tourisme de Quimper.
Fabienne Kernéis, de la faïencerie Henriot, Malou Ravy, présidente de l’Office du Tourisme et Florence Brajeul, peintre-céramiste qui a signé de ses initiales la carte de Cornouaille installée à l’entrée du nouvel Office du Tourisme (Photo Côté Quimper).
Une grande carte de la Cornouaille peinte sur carreaux de faïence attire le regard dès que l’on franchit le seuil du nouvel Office du tourisme, rue Elie-Fréron. Sobre et claire, centrée sur Quimper, elle en évoque les alentours, de Sein à Quimperlé, des Glénan à Huelgoat.
Commande spéciale passée à la faïencerie Henriot, cette carte est « une fresque destinée à illustrer un savoir-faire artisanal ancestral de la ville au milieu de tous les écrans qui équipent maintenant le nouvel Office du tourisme », confie Malou Ravy, sa présidente depuis 1997. Elle précise également qu’elle a été posée avec beaucoup de soin par Patrick Urzé, qui a veillé à colorer les joints afin que le motif ne soit pas interrompu.
Divers motifs
La carte est, en effet, composée de 35 carreaux de faïence de 30 cm sur 30. Chacun a été peint à la main par Florence Brajeul, peintre-céramiste chez Henriot depuis 28 ans. La « peinteuse » a suivi les consignes générales des commanditaires, comme l’explique Eric Vighetti, directeur de l’office du tourisme : Nous voulions une carte artistique, pas surchargée d’informations, ni d’illustrations de la moindre chapelle, ni une carte routière… Une véritable évocation de la Cornouaille.
Ainsi, Florence Brajeul a créé elle-même les motifs illustrant les villes, les ports ou les plages : J’ai beaucoup apprécié ce travail, j’ai eu une entière liberté de création, au total, avec le travail de recherche des illustrations cela m’a pris une cinquantaine d’heures.
Plusieurs personnes de la faïencerie se sont impliquées dans le projet autour d’elle. « Les étapes de pressage, d’émaillage et d’enfournement des carreaux ont été délicates également », raconte Fabienne Kerneis.
Intégrée à son environnement high-tech
Si l’artiste a utilisé principalement le jaune et le bleu, couleurs traditionnelles de la ville et souvent déclinées par la faïencerie, sa carte offre tout de même de multiples détails colorés ; on découvre, cachés derrière des hortensias roses ou un calvaire de granit, un surfeur, quelques drapeaux de golf rouge, ou des menhirs… Il n’y a pas de légende, il faut interpréter et laisser le charme agir !
Parfaitement intégrée à son environnement high-tech, cette carte de faïence est une œuvre originale qui semble déjà familière tant elle résume bien la ville de Quimper.