Faïences de Quimper. « Les animaux du ciel et de la terre » au manoir de Kerazan (le Télégramme).

Le thème des « animaux du ciel et de la terre » illustrée sur des faïences de Quimper n’avait jamais fait l’objet d’une exposition publique. Le manoir de Kerazan innove avec une très belle et riche exposition ouverte depuis le début de la semaine : 400 pièces visibles jusqu’au 18 juillet seulement.

  • Les animaux du ciel et de la terre.
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Cette présentation éphémère réalisée avec le concours de Yannick Clapier, expert en céramiques, porte un large regard sur la plupart des pièces d’édition produites à Quimper du XVIIIe siècle à nos jours. Forte d’environ 400 pièces, elle est le fruit d’années de recherches et a été conçue par des collectionneurs passionnés, Pierre-Jean Guillausseau, professeur à la faculté de médecine de Paris Diderot (Paris 7) et médecin au département de médecine interne de l’hôpital Lariboisière et Pascal Simon, amateur éclairé, qui n’ont pas hésité à prêter jusqu’au 18 juillet ces pièces issues de leur collection privée.

« Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, »

« Il était impossible de reproduire l’intégralité des pièces uniques d’artistes, comme Paul Yvain et Jos Le Corre chez Keraluc ou Paul Fouillen, Jean-Claude Taburet chez HB entre autres. Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, dont Porquier-Beau, Henriot, HB, Keraluc, Fouillen… Mais aussi par des ateliers d’artistes qui ont eu des liens avec Quimper et ses faïenceries », explique Pierre-Jean Guillausseau.
Les visiteurs pourront admirer un bestiaire impressionnant, développé en une collection de faïences utilitaires et populaires décorées par des peinteurs et peinteuses restés anonymes et d’autres, purement décoratives, signées d’artistes bretons parmi les plus renommés. Fruit d’un long travail de construction, les collections exposées sont l’œuvre de passionnés « qui essaient de protéger le patrimoine quimpérois et souhaitent le faire découvrir et partager », précise Pierre-Jean Guillausseau pour qui le manoir de Kerazan est l’écrin idéal. « C’est un lieu emblématique qui conserve dans ses murs le plus grand nombre de pièces uniques d’Alfred Beau, artiste qui fera passer la Faïence de Quimper dans l’ère des faïences artistiques ».

Pratique
« Les animaux du ciel et de la terre », exposition de faïences de Quimper au manoir de Kerazan, jusqu’au 18 juillet. Ouvert tous les jours (sauf samedi) de 11 h à 18 h (jusqu’au 6 juillet) et de 11 h à 21 h (à partir du 6 juillet). Tarif adulte : 7 €, réduit : 5 €. Renseignements, tél. 09 65 19 61 57 ou 06 70 21 60 75.

Publié le 22 juin 2019 – Le Télégramme ©

Vente « Tradition bretonne » – Dupont & associés Saint-Martin-des-Champs (29) – le 8 juillet 2019.

Vente "Tradition bretonne" du 8 juillet 2019.
Lot n°14 de la vente – Quimper PB. Assiette ronde à bord contourné en faïence, de la série botanique – Décor n°23 « Gros rat jaune à la prune » – Diamètre : 23,5cm – Manufacture Porquier Beau – Estimation : 500 – 600 €.

La vente de tradition bretonne ouvre la saison des enchères de faïences de Quimper de l’été 2019.
Il est à noter que l’étude Dupont & associés a déménagé sur la commune de Saint-Martin-des-Champs, à la fin de l’année dernière.

Vente "Tradition bretonne" du 8 juillet 2019.
Lot n°83 de la vente – Louis-Henri Nicot (1878-1944). « Evangeline » – Hauteur : 52 cm – Henriot Quimper France – Estimation : 400 – 500 €.

La vente a été repoussée au début du mois de juillet. Elle comprend uniquement 104 lots de faïences de Quimper.

Dupont commissaires priseurs associés Saint-Martin-des-Champs - Logo.

Vente « Tradition bretonne » – Dupont & associés – le 8 juillet 2019.
Dupont commissaires-priseurs associés – Saint-Martin-des-Champs (29).
Lundi 8 juillet 2019 à 14 h 15 – Faïence de Quimper (104 lots).

Catalogue de la vente

Dupont & associés – Saint-Martin-des-Champs (29) ©

Exposition à Quimper – Quand la broderie inspirait les artistes faïenciers (Ouest-France).

Cette saison, le musée de la Faïence, à Quimper, braque ses projecteurs sur le lien entre l’art des brodeurs et les faïenceries. Bernard Verlingue, conservateur du musée, présente quelques-unes des pièces emblématiques de cette exposition.

Bernard Verlingue - Georges Brisson
Bernard Verlingue, conservateur du musée de la Faïence à Quimper, devant un plat signé Georges Brisson.

Les tournesols de Trautmann

Charles Trautmann
Assiette aux tournesols de Charles Trautmann au musée de la Faïence de Quimper.

« Cette œuvre de Charles Trautmann marque le balbutiement du décor qu’on va appeler décor broderie chez HB, l’un des deux grands faïenciers de l’époque. Elle date des années 20. On trouve déjà une frise qu’on retrouve sur les costumes bretons. L’artiste évoque Les tournesols de Van Gogh. On n’est pas encore tout à fait dans le décor broderie. Mais ça l’annonce. Conservée par la faïencerie, il s’agit d’une pièce unique. Trautmann était chef d’atelier, il avait un droit de création. Une particularité de chez HB qui n’existait pas chez Henriot. On sait peu de choses de Trautmann. On pense qu’il faisait partie de familles que mon grand-père, à l’époque propriétaire de la faïencerie HB, a fait venir de Limoges.»

Un vase aux motifs bigoudens

Pierre Poquet
Vase aux motifs bigoudens de Pierre Poquet, au musée de la Faïence de Quimper.

« Ce vase de Pierre Poquet est de nouveau une création de chef d’atelier. Il faisait cela pendant ses horaires de travail. Son droit de création lui permettait d’acheter les pièces. Elles étaient revendues par sa femme qui avait un magasin rue Elie-Fréron. Ce vase représente entre dix et quinze heures de travail. On y trouve ces reprises de décor breton. La plupart des collectionneurs qui détiennent ces faïences n’ont pas remarqué le lien qui existe entre le décor et la broderie bretonne. Et pourtant, on retrouve le cœur bigouden, très fouillé, avec des rehauts d’or qui demandaient une cuisson supplémentaire. »

Brisson fait vibrer la broderie

Georges Brisson
Georges Brisson s’inspire des broderies des costumes du Pays bigouden.

« Voici un décor au pinceau (1923) où Georges Brisson va complètement s’exprimer. On retrouve des éléments de costumes comme le soleil, le cœur, les cornes de bélier. Il a dressé une composition avec tous ces éléments. Nous sommes au cœur du mouvement lorsque la broderie est source d’inspiration pour les artistes faïenciers. Brisson est un artiste originaire de Nantes. Il était très discret.»

Le travail titanesque de Jean Caër

Jean Caër
Le travail titanesque de Jean Caër.

« Jean Caër, encore un chef d’atelier de chez HB, a réalisé de grand plat de 80 cm de diamètre (1925). Pour composer le décor, il a posé des émaux au pinceau, goutte à goutte. Un travail titanesque. Il s’est inspiré de la broderie en s’en éloignant. Je me suis demandé comment ces œuvres étaient accueillies à l’époque. Les articles de presse étaient louangeurs, voire dithyrambiques. Pour autant, les critiques faisaient remarquer que Henriot faisait toujours des petits Bretons de qualité (un motif classique). Les deux maisons étaient en concurrence permanente. D’ailleurs, il faut remarquer que cette concurrence correspond à l’âge d’or des faïenceries quimpéroises. »

Musée de la Faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet, à Quimper. Ouvert jusqu’au 28 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h sans interruption. Fermé le dimanche et les jours fériés.

Publié le 13/06/2019 par Jean-Pierre Le CARROU – Ouest-France ©

Paul Moal, l’exposition de l’été (Ouest-France).

Il trace les silhouettes de marins à l’huile, au pastel, sur des toiles, des assiettes ou des boîtes de sardines. Il les taille dans la faïence et le bronze. Le Douarneniste Paul Moal, invité par la mairie, expose ses œuvres dans la salle des fêtes du 17 juin au 10 août 2019.

Paul Moal
Paul Moal à côté d’un tableau qu’il affectionne beaucoup.

« L’art est le meilleur de l’homme. L’art comme la bouée est la seule chose qui émerge après la tempête. » En passant les portes de la salle des fêtes de Douarnenez, cette citation de Paul Moal accueille le visiteur, avant de le guider dans l’œuvre de ce peintre et céramiste douarneniste.

La rudesse du marin en toute matière

Le voyage commence à Tréboul, sur des toiles avec vue « de la montagne », qui plongent dans la mer. « Je les ai réalisées il y a trente ans. Il n’y a pas de couleurs vives et, à l’époque, j’étais beaucoup plus classique qu’aujourd’hui, avec plus de détails », commente le peintre.

Parce que sa signature est dans le trait, sans détail. Il répète sans cesse qu’il « n’aime pas dessiner », il « tranche » et s’amuse même à dire « qu’il est presque violent ». Les silhouettes sont stridentes, comme les côtes écharpées du Finistère où il grandit. « Quand j’étais plus jeune, à Audierne, j’allais sur le port et j’observais les peintres avec leurs chevalets. »

Très vite, il se passionne pour la nature humaine qui le questionne. Petit-fils de pêcheur, élevé en bord de mer, il croque les marins, la vie du port : « L’objectif est de montrer les gens au travail. »

Les attitudes des travailleurs en ciré jaune se déclinent en pastel, huile ou aquarelle. Jusqu’à la céramique qu’il travaille pour la Faïencerie d’Art Breton, maison de Pierre Henriot, à Quimper.

Il réalise des personnages marins mais modèle aussi le corps des femmes africaines au travail, inspirés d’un voyage en 1997. Il réalise des peintures sur assiettes, commandé par Henriot.

Le timbre faussaire et le collage à message

Dans une vitrine, les visiteurs peuvent apercevoir des lettres, timbrées d’aquarelles signées Moal : « J’ai toujours rêvé d’être faussaire », blague l’artiste. Dans les années 1990, il s’amuse à peindre ses timbres et à les faire tamponner, comme s’ils étaient vrais, par les contrôleurs : « Ça passait comme une lettre à la poste ! »
Puis sur ses toiles, les couleurs vives prennent le pas, les détails s’effacent pour laisser place au mouvement des bateaux et des pêcheurs. Et dans les années 2010, il s’initie aux collages : des morceaux de journaux et d’affiches viennent violenter les marins, donner corps à leurs gestes.

L’exposition montre le parcours d’un homme toujours ému d’être exposé, après avoir côtoyé les galeries de Paris, Brest, Nantes et de Concarneau « alors que je n’ai pas fait d’école », lâche-t-il.

« Nous cherchons des artistes qui ont un lien avec Douarnenez, qui l’ont représentée. Nous avons eu un coup de foudre pour le travail de Paul Moal, pour sa sensibilité », confie Marie-Noëlle Plénier, adjointe à la culture. « Il faut remercie Christelle Le Bot, du service culturel, sans qui cette exposition n’aurait pas eu lieu », conclut Paul Moal, prêt à accueillir le public au vernissage organisé ce samedi 15 juin.

Publié le 15/06/2019 par Soizic ROBERT – Ouest-France ©

Exposition Paul Moal. « L’art est le meilleur de l’homme » (le Télégramme).

Pour son exposition d’été à la salle des fêtes, la Ville a fait appel à Paul Moal, peintre et sculpteur, originaire de Douarnenez. Tour d’horizon avec l’artiste autodidacte, qui nous a présenté son travail en avant-première.

Paul Moal
C’est en 2014 que Paul Moal ajoute une nouvelle corde à son arc et se lance dans le collage.

« Chez ma grand-mère, il y avait cette sculpture d’Yvonne Jean-Haffen, « La Ramasseuse de fraises ». Je la détestais. Alors je m’étais mis en tête d’en modifier la forme à coups de pâte à modeler », se souvient, facétieux, Paul Moal. Ironie du sort, celui qui n’était alors qu’un gamin se retrouve aujourd’hui à exposer à la salle des fêtes, sept ans après son illustre aînée. « Un honneur », sourit le Penn-sardin d’origine, qui s’étonne encore qu’on ait fait appel à lui. « Les Douarnenistes ne me connaissent pas », lâche-t-il en hochant les épaules. Qu’importe, son travail a retenu l’attention de Christelle Le Bot, du service culturel de la Ville. Cent quatre-vingts pièces de sa collection et plusieurs carnets de ses croquis seront ainsi présentés au public du 17 juin au 10 août.

« Je ne voulais même plus aller à l’école, je trouvais que c’était une perte de temps »

C’est tout jeune, à l’âge de quatre ans, que Paul Moal se découvre une passion pour les arts plastiques. « J’observais tout ce qu’il se passait autour de moi et je recréais ce que je voyais en modelant des petits personnages. Je ne voulais même plus aller à l’école, je trouvais que c’était une perte de temps », se souvient-il en riant. Alors, le petit garçon passe des heures à flâner sur les ports d’Audierne et de Douarnenez, à admirer les peintres présents à quai. Chez lui, il peint les débarquements de poissons. Le peintre audiernais François Kersual le qualifie même d’« artiste ». À 15 ans, celui qui passe toute son enfance à Plouhinec achète son premier matériel. « Au début, j’ai commencé avec seulement six tubes. Une boîte de peinture, ce n’était pas donné », raconte-t-il en passant devant l’une de ses anciennes toiles, aux couleurs un peu ternes. Les toutes premières, « très classiques » et inspirées de l’école flamande, ont brûlé dans un incendie. « Comme ça, Christelle a eu moins de boulot ! ».

Paul Moal peinture
« La montage de Treboul », huile, 2008. (Oeuvre de Paul Moal).

Peintures, collages, sculptures et carnets de croquis

Et il faut dire que la conceptrice de l’exposition n’a pas le temps de chômer. Depuis mardi, elle et son équipe sont à pied d’œuvre pour que tout soit fin prêt pour l’inauguration de ce samedi. « On avait rarement eu autant de choses », souligne-t-elle. Peintures, collages, sculptures et céramiques, pastels et carnets de croquis sont regroupés par thèmes. « La salle est beaucoup trop petite. Il faudrait prévoir l’exposition sur deux ans », plaisante Paul Moal, artiste prolifique. Parmi ses sources d’inspiration douarnenistes, la plupart relèvent du monde de la pêche. « Les paysages ? La grosse colle ! Ça doit représenter 2 % de mon travail. Je n’aime pas vraiment chercher les détails, il faut que ce soit tranché ». Ce qui n’a pas empêché le septuagénaire de se laisser séduire par quelques vues du coin. Le parcours débute d’ailleurs avec une vue de Tréboul. « Ces collines, c’est un peu ma montagne Sainte-Victoire, comme Cézanne. Mais je ne veux surtout pas créer de dispute entre quartiers, pouffe-t-il. Je me suis bien rattrapé avec le port du Rosmeur ! ». Puis viennent l’île Tristan, le Cap, Pont-Croix.

Changement de décor, place aux attitudes capturées à Cobreco sur demande du directeur de l’usine et à son voyage humanitaire en Afrique, immortalisé aux pastels secs. Les sculptures, ensuite. « Je n’en avais jamais fait mais je ne lui [Pierre Henriot] ai pas dit. Comme il était satisfait, il n’avait pas besoin de le savoir », s’amuse celui qui fut aussi prof de techno au Likès. L’exposition continue, nouveau coup de projo sur les marins, peints dans les bars – « un endroit qui fait vraiment partie de leur vie » – ou figurés à grand renfort d’affiches et de papier journal, dès 2014.

« Moi qui n’avais jamais suivi de cours, me retrouver dans des musées… »

Perfectionniste, l’homme est son premier juge. « Je me remets en question tout le temps. Il faut que je fasse encore mieux. Et si ce n’est pas le cas, j’efface ». Pourtant, la collection de l’artiste autodidacte est impressionnante. « Moi qui n’avais jamais suivi de cours, me retrouver dans des musées… », salue-t-il, fier du chemin parcouru. Le circuit s’achève là et laisse simplement le temps au visiteur de se retourner sur une citation du peintre, projetée au sol : « L’art est le meilleur de l’homme. L’art, comme la bouée, est la seule chose qui immerge après la tempête ».

Pratique
Paul Moal, peinture & céramique. Exposition du 17 juin au 10 août à la salle des fêtes. Entrée libre. Horaires : du lundi au samedi, de 10 h à 12 h 30 et de 15 h à 18 h 30. Plus d’informations sur le site paulmoal.com.

Publié le 14 juin 2019 par Léa GAUMER – Le Télégramme ©