Le musée de la faïence, à Quimper, a rouvert lundi 11 mai 2020. À découvrir, un pan de l’histoire locale : la faïencerie Keraluc et ses premiers artistes.
Jérémy Varoquier, assistant principal au musée de la faïence à Quimper, présente la nouvelle expo temporaire (jusqu’au 26 septembre 2020 minimum) : Keraluc, une faïencerie au service des artistes.
À Quimper, le musée de la faïence devait rouvrir le 3 avril ; il a finalement ouvert ses portes le 11 mai 2020, avec une nouvelle exposition temporaire : Keraluc, une faïencerie au service des artistes. Keraluc ? « Il s’agit de la dernière faïencerie créée à Quimper, par Victor Lucas, au sortir de la Seconde Guerre mondiale », rappelle Jérémy Varoquier, assistant principal au musée. Ingénieur, artiste et chef d’entreprise, Victor Lucas a vu le jour dans l’actuel quartier du Frugy.
Des pièces uniques
Cette nouvelle exposition rassemble environ 150 œuvres, dont une grande majorité sont uniques n’ont jamais, ou presque, été exposées. Comme ce jeu d’échecs, créé par Luc-Marie Bayle et Victor Lucas, qui n’a été exposé qu’une fois en septembre 1949 au premier salon des céramistes d’art de France dont les pièces sont en forme d’animaux des régions polaires.
On y retrouve aussi des créations de l’artiste Pierre Toulhoat, des assiettes du dessinateur humoristique Yvain, du dessinateur et graphiste Jos Le Corre, des panneaux de terre chamottée d’André L’Helguen, des peintures de René Quéré et de Xavier Krebs. Ces artistes ont ainsi pu créer « avec une grande liberté de tons et d’expressions », ajoute Jérémy Varoquier.
Jusqu’au 26 septembre minimum. Ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 18 h ; visite commentée le samedi à 15 h 30 (six personnes maximum). Tarifs : 5 € (adulte) ; 4 € (18-25 ans) ; 3 € (enfant). Le musée de la faïence se visite selon un sens unique de circulation ; les règles de distanciation sociale y sont appliquées, le port du masque obligatoire. Du gel hydroalcoolique est à disposition à l’entrée et pour la consultation des ouvrages en boutique.
2020 – Keraluc, une faïencerie au service des artistes.
(catalogue de l’exposition – 11 mai au 26 septembre 2020).
Un foyer d’art vivant
Pour la saison 2020, nous vous proposons de nous pencher sur la création céramique de plusieurs artistes, condisciples au sein de la Manufacture Keraluc. Contraction de la « maison de Lucas » en breton, Ker ar Lucas, la faïencerie Keraluc est fondée par Victor Lucas en 1946. L’ingénieur, issu de l’école nationale de céramique de Sèvres, a passé dix-huit ans chez Henriot et quatre ans chez HB. En pleine Reconstruction, il décide de réaliser un projet muri de longue date : créer une faïencerie imaginée comme un foyer d’art vivant réservant une expression totalement libre aux artistes créateurs. L’idée est d’écrire, avec des yeux d’homme moderne, une nouvelle page de l’histoire de l’art populaire breton. Cette pépinière de talents va bien plus loin dans la volonté d’ouverture du monde de la céramique de Quimper aux artistes, initiée au début des années 1920 par les deux principales manufactures de Locmaria. Victor Lucas délaisse l’édition de pièces pour offrir aux artistes collaborant avec Keraluc, la possibilité de créer eux-mêmes les œuvres qu’ils imaginent. Ainsi, ils ont profité d’un climat de travail favorable, d’une grande liberté d’expression, d’un soutien technique sans faille et d’une grande ouverture d’esprit permettant l’acceptation d’audacieuses innovations, créant une rupture totale avec le style traditionnel de Quimper.
Priorité aux artistes
Élèves ou professeurs de la toute nouvelle section céramique de l’école des Beaux-Arts et Arts appliqués de Cornouailles, ou encore ouvriers talentueux, la nouvelle manufacture va donner leur chance à un certain nombre d’artistes qui feront le nom de Keraluc et y resteront associés pour le reste de leur carrière.
Certains, comme Xavier Krebs, se serviront de la céramique pour évoluer d’un art figuratif, reprenant des éléments décoratifs bretons récurrents, vers des compositions abstraites. D’autres, comme Paul Yvain ou Pierre Toulhoat, exploiteront l’histoire vraie ou légendaire de l’Armorique et de la mythologie bretonne à leur manière et avec leur propre style. L’humanité maritime, ce monde des ports et de l’océan, fera partie des thèmes classiques de cette génération de créateurs tel René Quéré. Profitant d’une rétrospective consacrée à Xavier Krebs à Quimperlé et ne pouvant exposer toute la production de la Faïencerie Keraluc, nous nous focaliserons sur les collaborations artistiques des années 1950. Rassemblement de pièces uniques, l’exposition rassemblera principalement quatre noms : Xavier Krebs, Pierre Toulhoat, René Quéré et Paul Yvain. Ils seront accompagnés de bien d’autres, chacun apportant sa touche pour le renouveau de la faïence de Quimper.
Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Antoine LUCAS, Armel MORGANT, Philippe THÉALLET, Jérémy VAROQUIER, notices : Jérémy VAROQUIER, photos : Bernard GALÉRON). 29,7 x 21 cm – 84 pages – ISBN 2-914009-36-4 – tarif 20 €
Pierre-Jean Guillausseau, Yannick Clapier, Pascal Simon
Décors et sculptures animaliers sont des thèmes omniprésents des différentes manufactures de Quimper.Notre propos est ici de présenter quelques exemples de faïences et de grès à décors et formes d’animaux, créés par les artistes de la manufacture Keraluc, en cette année où Keraluc est à l’honneur au Musée de la Faïence de Quimper…Nous n’avons retenu ici qu’un échantillon des faïences et des grès détaillés et expliqués dans l’article destiné à paraître dans la Gazette des amis du Musée et de la Faïence de Quimper… pour aider à mieux supporter cette période confinée.
Cet article fait suite à l’exposition organisée au Manoir de Kerazan l’année dernière (lien).
Pierre TOULHOAT (1923-2014).
…l’un des premiers artistes à collaborer avec Keraluc dès 1946, il poursuit cette collaboration jusqu’aux années 1970. Il enseigne la céramique et le modelage à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il réalise des pièces et des décors pour l’édition et de nombreuses pièces uniques. On lui doit une série de vases et de pichets zoomorphes qui ont fait la célébrité de Keraluc.
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pierre TOULHOAT. Trois variantes du pichet « Cocotte ».
Pichet « Grand oiseau ». Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bouteille en forme de coq. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition ? Décor d’André L’HELGUEN.
Bouteille en forme de coq. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition ? Décor de J DELIMA.
Pichet zoomorphe. Modèle de Pierre TOULHOAT pour l’édition, en grès naturel.
Pichet zoomorphe. Modèle de Pierre TOULHOAT pour l’édition. Décor d’édition d’André L’HELGUEN réalisé par lui-même.
Pichet zoomorphe. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Pichet zoomorphe. Forme de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bougeoir en forme de coq. Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bougeoir en forme de coq. Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Bouteille équestre du Roi Gradlon Forme et décor de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Petit-déjeuner. Décor « Coq sur couleur » de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Petit-déjeuner. Décor « Coq sur couleur » de Pierre TOULHOAT pour l’édition.
Paul YVIN, dit YVAIN (1919-2007).
Dessinateur de talent, il travaille chez Henriot, puis chez HB. Il rejoint Keraluc en juillet 1947 où il restera jusqu’en 1984. On lui doit une étonnante série de « piafs » , qui ont précédé de 20 ans les Shadoks, bonheur des téléspectateurs des années 1960… Toutes ses pièces sont uniques à l’exception d’un décor sur grès créé pour l’édition.
Paul YVAIN. Assiette à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Plat à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Assiette à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Plat à décors d’oiseau.
Paul YVAIN. Grand pichet zoomorphe.
Paul YVAIN. Jatte à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Cendrier à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Jatte à décor d’oiseaux.
Paul YVAIN. Assiette à décor de cerf.
Paul YVAIN. Plat à décor de dragon ou de salamandre.
Joseph Le CORRE, dit Jos Le CORRE (1925-1979).
Jos Le CORRE étudie à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper, dont il sera professeur d’art graphique de 1952 à 1979. En 1948, après un passage chez HB, il découvre la nouvelle faïencerie Keraluc… Il réalise alors plusieurs pièces uniques. Il sera un des premiers artistes à occuper un atelier individuel dans la faïencerie. Il quitte Keraluc à l’époque de la mort de Victor LUCAS.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Plat à décor d’oiseaux.
Jos Le CORRE. Décor aux colombes de la Paix pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor aux colombes de la Paix pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor de cocotte pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor de cocotte pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor d’oiseau en « chuppen » pour l’édition.
Jos Le CORRE. Décor d’oiseau en « chuppen » pour l’édition.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Assiette au bouc.
Jos Le CORRE. Pièce unique. Plat au taureau.
Friedrich VAN DIEPEN.
Pour l’anecdote… « Der Fliegende Hollander » ? Le mystérieux Friedrich VAN DIEPEN arrive à Quimper en 1951 et travaille comme peintre à la manufacture Keraluc pendant quelques mois…
Friedrich VAN DIEPEN. Assiette au décor de coq.
Friedrich VAN DIEPEN. Petit vase à la biche.
André HORELLOU (1943-2011).
Après avoir étudié à l’École des Beaux-arts de Quimper, le peintre André HORELLOU entre chez Keraluc en 1966. Il conçoit un type de décor qui lui est propre. Il quitte Keraluc vers 1987 pour se consacrer à la peinture en sa bonne ville de Douarnenez.
André HORELLOU. Assiette à décor de coq.
André HORELLOU. Assiette à décor de coq.
André HORELLOU. Assiette à décor de chouettes.
André HORELLOU. Assiette à décor de chouettes.
André HORELLOU. Assiette à décor de passereaux.
René QUERE (1932).
René Quéré a pour professeurs à l’Ecole des Beaux-arts de Quimper Jos Le Corre et Pierre TOULHOAT au début des années 1950. A leur invitation, il entre à la manufacture Keraluc comme apprenti peintre décorateur en 1955. Il continuera parallèlement à peindre. Comme artiste indépendant, il ne réalise pratiquement que des pièces uniques jusqu’en 1960, date à laquelle il quitte Keraluc lors du passage de la faïence au grès.
René QUERE. Assiette à décor de Saint Thélo sur un cerf entouré des chiens de la meute.
René QUERE. Plat au chien jaune.
Georges ALLIER (1912-1994).
Après avoir étudié à l’Ecole des Beaux-arts de Nantes, Georges ALLIER entre chez Keraluc dès les débuts de la manufacture en 1946 et y restera jusqu’à sa retraite. Décorateur hors pair, il peint des pièces de grande qualité Il a produit aussi quelques pièces uniques.
Pièces d’édition décorées par Georges ALLIER. Bouteilles et flacon en forme de coq.
Pièce d’édition décorée par Georges ALLIER. Terrine en forme de coq.
Pièce d’édition décorée par Georges ALLIER. Terrine en forme de coq.
André L’HELGUEN (1935-2017).
André L’HELGUEN suit les cours de quelques grands maîtres de l’Ecole des Beaux-arts de Quimper. Il entre chez Keraluc en 1953, et il y restera pendant toute sa carrière. Ce gracieux pichet zoomorphe représente les créations de Keraluc dans certains ouvrages consacrés à l’art moderne…
Grand pichet ou vase zoomorphe réalisée pour l’édition par André L’HELGUEN.
Michel FURIC (1943).
Michel FURIC a travaillé comme peintre décorateur pendant vingt ans chez Keraluc (1960-1980), puis à la manufacture HB-Henriot.
Huilier-vinaigrier en forme de coqs. Modèle pour l’édition de Pol Lucas et décor Renaissance créé par Jos Le CORRE et exécuté par Michel FURIC.
Terrine en forme de canard. Pièce d’édition décorée par Michel FURIC.
Terrine à lièvre. Pièce d’édition décorée par Michel FURIC.
Signature Michel FURIC pour Keraluc Quimper.
Pierrette PERON.
Pierrette PERON était peintre à la manufacture, elle y a réalisé quelques pièces uniques, comme ces assiettes au décor de chevaux.
Pierrette PERON. Assiette aux chevaux.
Pierrette PERON. Assiette aux chevaux.
Quelques modèles et décors pour l’édition…
Bouteille zoomorphe à décor floral, modèle de Pierre TOULHOAT.
Bouteille en forme de coq à décor « Tartan ». Décors de Georges ALLIER pour l’édition.
Huilier-vinaigrier en forme de coqs à décor « Tartan ». Forme de Pol LUCAS et décor de Georges ALLIER pour l’édition.
Bouteille zoomorphe. Édition d’une forme et d’un décor de Pierre TOULHOAT.
Pichet au décor exécuté par Georges ALLIER de bovin protégé par Sant-Cornely.
Flasque à whisky (Breton) à décor de cheval.
Nous souhaitons remercier Antoine Lucas, qui nous a apporté d’importantes précisions, Christiane et Michel Vloebergh et Yannick Lijour qui nous ont permis de présenter des pièces de leur collection. Merci à Philippe Théallet et Jean-Paul Alayse pour leur soutien. L’article complet paraîtra dans la Gazette des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.
Pour la saison 2020, nous vous proposons de nous pencher sur la création céramique de plusieurs artistes, condisciples au sein de la Manufacture Keraluc. Contraction de la « maison de Lucas » en breton, Ker ar Lucas, la faïencerie Keraluc est fondée par Victor Lucas en 1946. L’ingénieur, issu de l’école nationale de céramique de Sèvres, a passé dix-huit ans chez Henriot et quatre ans chez HB. En pleine Reconstruction, il décide de réaliser un projet muri de longue date : créer une faïencerie imaginée comme un foyer d’art vivant réservant une expression totalement libre aux artistes créateurs. L’idée est d’écrire, avec des yeux d’homme moderne, une nouvelle page de l’histoire de l’art populaire breton.
Jos Le Corre (1925-1979).
Cette pépinière de talents va bien plus loin dans la volonté d’ouverture du monde de la céramique de Quimper aux artistes, initiée au début des années 1920 par les deux principales manufactures de Locmaria. Victor Lucas délaisse l’édition de pièces pour offrir aux artistes collaborant avec Keraluc, la possibilité de créer eux-mêmes les œuvres qu’ils imaginent. Ainsi, ils ont profité d’un climat de travail favorable, d’une grande liberté d’expression, d’un soutien technique sans faille et d’une grande ouverture d’esprit permettant l’acceptation d’audacieuses innovations, créant une rupture totale avec le style traditionnel de Quimper.
Priorité aux artistes
Élèves ou professeurs de la toute nouvelle section céramique de l’école des Beaux-Arts et Arts appliqués de Cornouailles, ou encore ouvriers talentueux, la nouvelle manufacture va donner leur chance à un certain nombre d’artistes qui feront le nom de Keraluc et y resteront associés pour le reste de leur carrière.
Certains, comme Xavier Krebs, se serviront de la céramique pour évoluer d’un art figuratif, reprenant des éléments décoratifs bretons récurrents, vers des compositions abstraites. D’autres, comme Paul Yvain ou Pierre Toulhoat, exploiteront l’histoire vraie ou légendaire de l’Armorique et de la mythologie bretonne à leur manière et avec leur propre style. L’humanité maritime, ce monde des ports et de l’océan, fera partie des thèmes classiques de cette génération de créateurs tel René Quéré.
Xavier Krebs (1923-2013).
Profitant d’une rétrospective consacrée à Xavier Krebs à Quimperlé et ne pouvant exposer toute la production de la Faïencerie Keraluc, nous nous focaliserons sur les collaborations artistiques des années 1950. Rassemblement de pièces uniques, l’exposition rassemblera principalement quatre noms : Xavier Krebs, Pierre Toulhoat, René Quéré et Paul Yvain. Ils seront accompagnés de bien d’autres, chacun apportant sa touche pour le renouveau de la faïence de Quimper.
Le thème des « animaux du ciel et de la terre » illustrée sur des faïences de Quimper n’avait jamais fait l’objet d’une exposition publique. Le manoir de Kerazan innove avec une très belle et riche exposition ouverte depuis le début de la semaine : 400 pièces visibles jusqu’au 18 juillet seulement.
L’exposition de faïences de Quimper a été conçue par des amateurs passionnés. De gauche à droite, Yannick Clapier et Pierre-Jean Guillausseau.
Le rare service Chantecler de René-Yves Creston est, pour la première fois, présenté dans une exposition.
Coffret à décor animalier, manufacture HB, attribué à Théophile Deyrolles (1860-1883).
Jeune renard (ou fennec) en faïence blanche. Manufacture HB, Marie-Louise Bar, milieu XXe siècle.
Plat aux grues et aux Lycènes, décors perlés avec rehauts d’or. Manufacture HB, années 30.
Vase à deux anses décoré d’un papillon. Manufacture Henriot, Marie-Paule Henriot, 1918.
Plat au « papillon noir », manufacture Porquier-Beau, dernier quart du XIXe siècle.
Assiette plate à décor de perruche. Manufacture HB, 2e moitié du XIXe siècle.
Plat octogonal à décor perlé, orné en son centre d’un ibis en vol. manufacture HB, années 40-50.
Cette présentation éphémère réalisée avec le concours de Yannick Clapier, expert en céramiques, porte un large regard sur la plupart des pièces d’édition produites à Quimper du XVIIIe siècle à nos jours. Forte d’environ 400 pièces, elle est le fruit d’années de recherches et a été conçue par des collectionneurs passionnés, Pierre-Jean Guillausseau, professeur à la faculté de médecine de Paris Diderot (Paris 7) et médecin au département de médecine interne de l’hôpital Lariboisière et Pascal Simon, amateur éclairé, qui n’ont pas hésité à prêter jusqu’au 18 juillet ces pièces issues de leur collection privée.
« Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, »
« Il était impossible de reproduire l’intégralité des pièces uniques d’artistes, comme Paul Yvain et Jos Le Corre chez Keraluc ou Paul Fouillen, Jean-Claude Taburet chez HB entre autres. Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, dont Porquier-Beau, Henriot, HB, Keraluc, Fouillen… Mais aussi par des ateliers d’artistes qui ont eu des liens avec Quimper et ses faïenceries », explique Pierre-Jean Guillausseau. Les visiteurs pourront admirer un bestiaire impressionnant, développé en une collection de faïences utilitaires et populaires décorées par des peinteurs et peinteuses restés anonymes et d’autres, purement décoratives, signées d’artistes bretons parmi les plus renommés. Fruit d’un long travail de construction, les collections exposées sont l’œuvre de passionnés « qui essaient de protéger le patrimoine quimpérois et souhaitent le faire découvrir et partager », précise Pierre-Jean Guillausseau pour qui le manoir de Kerazan est l’écrin idéal. « C’est un lieu emblématique qui conserve dans ses murs le plus grand nombre de pièces uniques d’Alfred Beau, artiste qui fera passer la Faïence de Quimper dans l’ère des faïences artistiques ».
Pratique « Les animaux du ciel et de la terre », exposition de faïences de Quimper au manoir de Kerazan, jusqu’au 18 juillet. Ouvert tous les jours (sauf samedi) de 11 h à 18 h (jusqu’au 6 juillet) et de 11 h à 21 h (à partir du 6 juillet). Tarif adulte : 7 €, réduit : 5 €. Renseignements, tél. 09 65 19 61 57 ou 06 70 21 60 75.