La carte de Bretagne de Robert Micheau-Vernez, un beau cadeau de Noël (Ouest-France).

Juste avant les fêtes, le fils de l’artiste Robert Micheau-Vernez a offert une carte composée de 192 carreaux de faïence à la Ville de Quimper (Finistère). Cette œuvre méconnue est exposée dans le hall de la mairie. Mais d’où vient ce trésor ?

carte de Bretagne de Micheau-Vernez
Une carte en faïence de Micheau-Vernez à la mairie.

Cette carte de Bretagne est monumentale et pourtant méconnue. Composée de 192 carreaux de faïence peints par Robert Micheau-Vernez, elle trône désormais dans le hall de la mairie de Quimper (Finistère) depuis le 20 décembre 2019. Le fils de l’artiste, Mikaël, l’a offert à la municipalité. Un beau cadeau de Noël qui ne passe plus inaperçu.

Quinze après-midi chez HB

Cette œuvre a été réalisée en 1962 par Robert Micheau-Vernez. L’artiste a travaillé pour les faïences Henriot pendant trente ans. « Les carreaux ont été peints en quinze après-midi chez HB », raconte Mikaël, le fils. Il a créé une association dont l’objectif est de faire revivre le travail de son père. Cette carte est le fruit d’une commande de Rose Lautrou-Guénec et son frère Jean Guénec, propriétaires de l’hôtel Celtic, 15, rue de Douarnenez, à Quimper. Ils voulaient habiller un mur de l’établissement. Ce qui explique ce format exceptionnel.

En mai 2006, Jacqueline Zimmermann-Lautrou se sépare de l’hôtel familial. Mikaël Micheau-Vernez fait tout ce qu’il peut pour sauver l’œuvre de son père. « Il a fallu desceller chaque carreau de faïence, les restaurer et trouver un autre support afin de sauvegarder l’ensemble », témoigne-t-il.

Plusieurs semaines de travail ont été nécessaires pour rendre à l’œuvre tout son éclat. Cette année, l’association qu’il préside a décidé de l’offrir à la Ville afin de la rendre visible du public. « Cette carte fait partie du patrimoine de Quimper car elle symbolise son histoire et le savoir-faire de la faïencerie », déclare le maire Ludovic Jolivet, lors d’une petite cérémonie en l’honneur de l’artiste

« Le peintre maudit »

Robert Micheau-Vernez (1907-1989), né à Brest, est une figure du mouvement Seiz Breur. Il est passé par l’école des Beaux-arts de Brest et de Paris. Cet homme discret est surtout connu pour ses faïences. Mais il était également considéré comme un des grands coloristes de la seconde moitié du XXe siècle. Toute sa vie, il s’est intéressé à toutes les formes d’art : sculpture, peinture et aussi l’illustration.

Outre cette carte de Bretagne en faïence, Robert Micheau-Vernez a réalisé un autre panneau. Une grande fresque signée de sa main est visible à la gare de Quimper. Elle est malheureusement très peu mise en valeur. « Cette fresque de danseurs en costumes de Cornouaille a été sauvée in extremis plusieurs fois, en 1976 puis en 1989, lors des différentes restaurations du bâtiment, raconte Mikaël Micheau-Vernez. J’espère qu’un jour toutes ces œuvres, et notamment ces panneaux, seront regroupées et montrées au musée des Beaux-arts de Quimper. »

Une exposition, organisée par la Ville, est programmée au printemps à la médiathèque. L’œuvre de cet artiste qui jouait de la cornemuse et sculptait des Bigoudènes, ne s’est jamais imposée en dehors de la Bretagne qu’il représentait si bien. Mais le « peintre maudit », comme on l’appelle parfois, sort peu à peu de l’ombre.

Publié le 23/12/2019 par Lucile VANWEYDEVELDT – Ouest-France ©

la carte de Bretagne de Robert Micheau-Vernez.

La carte de Bretagne de Robert Micheau-Vernez était dévoilée ce vendredi à l’Hôtel de ville par le maire de Quimper, M. Ludovic Jolivet, après sa restauration.

Réalisée en 1962, à la faïencerie HB, pour l’hôtel Celtic situé rue de Douarnenez, la carte de Bretagne est une œuvre de l’artiste Robert Micheau-Vernez en carreaux de faïence. Elle a été démontée en 2006, puis confiée à l’association R. Micheau-Vernez qui en a fait don à la Ville de Quimper.

Carte de Bretagne de R. Micheau-Vernez
Robert Micheau-Vernez (1907-1989) Grande carte de Bretagne de l’Hôtel Celtic, Quimper – Faïence L. 2m40 H. 1m80 – Pièce achevée par l’artiste après 17 après-midi de travail à la manufacture HB le 20 août 1962.
Robert Micheau-Vernez.
Mikaël Micheau-Vernez, Ludovic Jolivet, Régine Guyomarc’h, Serge Le Yaouanq (de gauche à droite).

Carte de Bretagne 1962
En 1962, Rose Lautrou-Guénec et son frère Jean Guénec passent commande à l’artiste Robert Micheau-Vernez d’une carte de Bretagne en carreaux de faïence pour l’hôtel Celtic, 15 rue de Douarnenez à Quimper, dont ils sont propriétaires.
Cette œuvre est ainsi réalisée en aout 1962 à la faïencerie H.B.
En mai 2006, Jacqueline Zimmermann-Lautrou, se séparant de l’hôtel, offre la carte à l’association R. Micheau-Vernez, qui en assure le démontage.
En novembre 2019, l’association décide d’en faire don à la ville de Quimper, après restauration.
Don de l’association R. Micheau-Vernez – Restauration : R Guyomarc’h (Quimper) – Mise en place : S. Le Yaouanq (Caudan).

Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers (Ouest-France).

Jérémy Varoquier
Jérémy Varoquier, assistant du conservateur du Musée de la faïence, devant un haut de costume de femme du Pays bigouden et des assiettes décorées de motifs bigoudens.

L’exposition temporaire du Musée de la faïence est à voir absolument avant le 28 septembre 2019, date de fermeture de l’établissement pour la saison.

« L’heure de la clôture de l’exposition temporaire « Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers » approche à grands pas. Elle ne sera plus visible après le 28 septembre, annonce Jérémy Varoquier, assistant du conservateur du Musée de la faïence Bernard Verlingue. Nous avons décidé de prolonger les visites guidées du samedi après-midi à 15 h 30 jusqu’au dernier week-end d’exposition. »

Cette année, le Musée de la faïence a consacré son exposition temporaire aux liens entre la broderie et le décor des faïences. De somptueuses vitrines mettent en parallèle costumes bretons et pièces de faïence réalisées entre 1920 et 1980, date du départ en retraite de Malou Calvez, dernier peintre de la manufacture.

Des motifs de palmettes et fougères

Les premiers éléments du décor broderie apparaissent dans les cahiers d’atelier de Jules Verlingue, fondateur de la faïencerie, au début des années 1920, avec l’arrivée à la manufacture de Charles Trautmann, décorateur à la Faïencerie de la Madeleine à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Il formera de nombreux peintres à la technique originale du décor broderie, décor phare de la maison HB.

Le relief créé imite parfaitement les broderies du costume traditionnel breton dont les plastrons, manches, coiffes sont décorés d’une multitude de motifs : palmettes, fougères, chaînes de vie, dents-de-scies ou décors perlés… Les vêtements exposés proviennent de collections privées : celle de l’école de broderie d’art de Pascal Jaouen et celle d’Alain Le Berre, antiquaire et collectionneur.

« Cette semaine, à l’occasion du Festival de la Céramique, les 14 et 15 septembre, le musée aura son stand, place du Styvel. Et il sera ouvert exceptionnellement dimanche de 10 h à 18 h. Dans le cadre de notre partenariat avec le festival, pour tout achat sur les stands, une entrée pour deux personnes au musée sera remise », indique Jérémy Varoquier.

Samedi, à 12 h 30, le prix du Fonds de dotation du musée sera remis à un des artistes exposant au Festival de la Céramique.

Le jury est composé de cinq personnes : Jean-Paul Alayse, président des Amis du musée ; Elsa Alayse, céramiste ; Jean-Yves Verlingue, fondateur du musée ; Judy Datesman, spécialiste de « Quimper » ; Philippe Bernelle, membre du comité organisateur du festival.
Les 21 et 22 septembre, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, le musée sera gratuit les samedi et dimanche.

Jusqu’au 28 septembre, exposition « Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers », 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Visites commentées de l’exposition à 11 h, 15 h et 16 h, le samedi, et 15 h, le dimanche. Tél. 02 98 90 12 72.

Publié le 13 septembre 2019 – Ouest-France ©

Faïences de Quimper. « Les animaux du ciel et de la terre » au manoir de Kerazan (le Télégramme).

Le thème des « animaux du ciel et de la terre » illustrée sur des faïences de Quimper n’avait jamais fait l’objet d’une exposition publique. Le manoir de Kerazan innove avec une très belle et riche exposition ouverte depuis le début de la semaine : 400 pièces visibles jusqu’au 18 juillet seulement.

  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.
  • Les animaux du ciel et de la terre.

Cette présentation éphémère réalisée avec le concours de Yannick Clapier, expert en céramiques, porte un large regard sur la plupart des pièces d’édition produites à Quimper du XVIIIe siècle à nos jours. Forte d’environ 400 pièces, elle est le fruit d’années de recherches et a été conçue par des collectionneurs passionnés, Pierre-Jean Guillausseau, professeur à la faculté de médecine de Paris Diderot (Paris 7) et médecin au département de médecine interne de l’hôpital Lariboisière et Pascal Simon, amateur éclairé, qui n’ont pas hésité à prêter jusqu’au 18 juillet ces pièces issues de leur collection privée.

« Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, »

« Il était impossible de reproduire l’intégralité des pièces uniques d’artistes, comme Paul Yvain et Jos Le Corre chez Keraluc ou Paul Fouillen, Jean-Claude Taburet chez HB entre autres. Les pièces qui ont été rassemblées datent du XVIIIe siècle à nos jours et ont été réalisées par toutes les manufactures quimpéroises, dont Porquier-Beau, Henriot, HB, Keraluc, Fouillen… Mais aussi par des ateliers d’artistes qui ont eu des liens avec Quimper et ses faïenceries », explique Pierre-Jean Guillausseau.
Les visiteurs pourront admirer un bestiaire impressionnant, développé en une collection de faïences utilitaires et populaires décorées par des peinteurs et peinteuses restés anonymes et d’autres, purement décoratives, signées d’artistes bretons parmi les plus renommés. Fruit d’un long travail de construction, les collections exposées sont l’œuvre de passionnés « qui essaient de protéger le patrimoine quimpérois et souhaitent le faire découvrir et partager », précise Pierre-Jean Guillausseau pour qui le manoir de Kerazan est l’écrin idéal. « C’est un lieu emblématique qui conserve dans ses murs le plus grand nombre de pièces uniques d’Alfred Beau, artiste qui fera passer la Faïence de Quimper dans l’ère des faïences artistiques ».

Pratique
« Les animaux du ciel et de la terre », exposition de faïences de Quimper au manoir de Kerazan, jusqu’au 18 juillet. Ouvert tous les jours (sauf samedi) de 11 h à 18 h (jusqu’au 6 juillet) et de 11 h à 21 h (à partir du 6 juillet). Tarif adulte : 7 €, réduit : 5 €. Renseignements, tél. 09 65 19 61 57 ou 06 70 21 60 75.

Publié le 22 juin 2019 – Le Télégramme ©

Exposition à Quimper – Quand la broderie inspirait les artistes faïenciers (Ouest-France).

Cette saison, le musée de la Faïence, à Quimper, braque ses projecteurs sur le lien entre l’art des brodeurs et les faïenceries. Bernard Verlingue, conservateur du musée, présente quelques-unes des pièces emblématiques de cette exposition.

Bernard Verlingue - Georges Brisson
Bernard Verlingue, conservateur du musée de la Faïence à Quimper, devant un plat signé Georges Brisson.

Les tournesols de Trautmann

Charles Trautmann
Assiette aux tournesols de Charles Trautmann au musée de la Faïence de Quimper.

« Cette œuvre de Charles Trautmann marque le balbutiement du décor qu’on va appeler décor broderie chez HB, l’un des deux grands faïenciers de l’époque. Elle date des années 20. On trouve déjà une frise qu’on retrouve sur les costumes bretons. L’artiste évoque Les tournesols de Van Gogh. On n’est pas encore tout à fait dans le décor broderie. Mais ça l’annonce. Conservée par la faïencerie, il s’agit d’une pièce unique. Trautmann était chef d’atelier, il avait un droit de création. Une particularité de chez HB qui n’existait pas chez Henriot. On sait peu de choses de Trautmann. On pense qu’il faisait partie de familles que mon grand-père, à l’époque propriétaire de la faïencerie HB, a fait venir de Limoges.»

Un vase aux motifs bigoudens

Pierre Poquet
Vase aux motifs bigoudens de Pierre Poquet, au musée de la Faïence de Quimper.

« Ce vase de Pierre Poquet est de nouveau une création de chef d’atelier. Il faisait cela pendant ses horaires de travail. Son droit de création lui permettait d’acheter les pièces. Elles étaient revendues par sa femme qui avait un magasin rue Elie-Fréron. Ce vase représente entre dix et quinze heures de travail. On y trouve ces reprises de décor breton. La plupart des collectionneurs qui détiennent ces faïences n’ont pas remarqué le lien qui existe entre le décor et la broderie bretonne. Et pourtant, on retrouve le cœur bigouden, très fouillé, avec des rehauts d’or qui demandaient une cuisson supplémentaire. »

Brisson fait vibrer la broderie

Georges Brisson
Georges Brisson s’inspire des broderies des costumes du Pays bigouden.

« Voici un décor au pinceau (1923) où Georges Brisson va complètement s’exprimer. On retrouve des éléments de costumes comme le soleil, le cœur, les cornes de bélier. Il a dressé une composition avec tous ces éléments. Nous sommes au cœur du mouvement lorsque la broderie est source d’inspiration pour les artistes faïenciers. Brisson est un artiste originaire de Nantes. Il était très discret.»

Le travail titanesque de Jean Caër

Jean Caër
Le travail titanesque de Jean Caër.

« Jean Caër, encore un chef d’atelier de chez HB, a réalisé de grand plat de 80 cm de diamètre (1925). Pour composer le décor, il a posé des émaux au pinceau, goutte à goutte. Un travail titanesque. Il s’est inspiré de la broderie en s’en éloignant. Je me suis demandé comment ces œuvres étaient accueillies à l’époque. Les articles de presse étaient louangeurs, voire dithyrambiques. Pour autant, les critiques faisaient remarquer que Henriot faisait toujours des petits Bretons de qualité (un motif classique). Les deux maisons étaient en concurrence permanente. D’ailleurs, il faut remarquer que cette concurrence correspond à l’âge d’or des faïenceries quimpéroises. »

Musée de la Faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet, à Quimper. Ouvert jusqu’au 28 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h sans interruption. Fermé le dimanche et les jours fériés.

Publié le 13/06/2019 par Jean-Pierre Le CARROU – Ouest-France ©