Au musée, la faïence s’inspire des broderies (Ouest-France).

Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers - Ouest-France.
Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence.

Le musée de la faïence, à Quimper (Finistère), propose une exposition consacrée au rapport entre brodeurs et faïenciers. À voir à partir du 15 avril.

Chaque été, le spectacle des costumes bretons mis en valeur lors des festivals éblouit les spectateurs. Courbes, torsades, plastrons illustrent le savoir-faire des brodeurs. Le brodeur Pascal Jaouen, à Quimper (Finistère), contribue au renouveau de cette tradition. Ce que l’on sait moins, c’est comment des faïenciers quimpérois ont intégré la broderie à l’art de la faïence. Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence, petit-fils de Jules Verlingue, faïencier quimpérois, met en valeur ce lien à l’occasion d’une exposition.

Broderie bigoudène et assiette

« Ce qui me surprend, c’est que les collectionneurs de faïences de Quimper ignorent souvent le lien qui existe entre le décor et la broderie traditionnelle bretonne… » Bernard Verlingue prépare l’exposition qui ouvrira la saison 2019 au musée de la faïence. Devant les vitrines qui commencent à se remplir à l’heure de l’installation, le conservateur du musée pointe les correspondances. Entre le plastron bigouden et l’assiette produite par la faïencerie HB dans les années 1920, c’est évident. Et cela ne doit au hasard.

La technique du cloisonné

« C’est Jules Verlingue, mon grand-père, qui a importé un savoir-faire découvert pendant la guerre à la Manufacture de Sèvres » , rapporte Bernard Verlingue. Jules Verlingue, réformé, n’est pas au front. Il est le chauffeur d’un général à l’état-major. « Ce dernier aimant beaucoup marcher, Jules avait du temps libre », rigole son petit-fils. Jules Verlingue s’intéresse à la technique « du cloisonné » qui permet de travailler différemment l’émaillage sur le biscuit (faïence cuite). Cette technique, exploitée par les émaux de Longwy, permet de rendre un relief.

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Charles Trautmann, peint par Fouillen dans les années 1920.

Les carnets de Charles Trautmann

« À Quimper, seule la faïencerie HB va utiliser cette technique » , poursuit Bernard Verlingue. Un certain Charles Trautmann, va s’employer à la diffuser au sein des ateliers. Bernard Verlingue a retrouvé les carnets d’ateliers de Charles Trautmann où celui-ci notait méticuleusement les commandes, le temps de travail nécessaire pour chaque pièce. « C’était le point faible du cloisonné, cela réclamait beaucoup de temps. » Un peu plus de quatre pichets en une heure. Six petits bols à l’heure. Huit heures pour un vase !

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Le décor des assiettes inspiré par les broderies des costumes traditionnels.

Un vrai succès pour HB

Les prix sont élevés. Mais ces faïences plaisent beaucoup. « HB les vendait dans les grands magasins parisiens, comme Le Printemps. Mais la clientèle locale aisée les achetait aussi. » La technique ne serait rien sans une inspiration. Et ici, en Cornouaille, ce sont les broderies des costumes traditionnels qui vont s’imposer. « Les motifs ornant les costumes du Pays bigouden sont les plus nombreux. » Et de loin ! La riche symbolique des dessins s’impose sur les assiettes, les plats, les vases.

Costumes et faïences associés

Bernard Verlingue prépare cette exposition avec un plaisir nouveau. « Nous prenons soin d’associer costumes traditionnels et faïences. Cela va contribuer à rendre les vitrines particulièrement attrayantes. » Le brodeur Pascal Jaouen et l’antiquaire Alain Le Berre ont prêté des vêtements. L’exposition est, comme toujours, soutenue par la publication d’un catalogue. Là encore Bernard Verlingue se réjouit à l’avance. Des photos particulièrement soignées, des reproductions des carnets de décorateurs, de chefs d’atelier. Toute la faïencerie HB de l’âge d’or revit dans ces pages.

« Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers », du 15 avril au 28 septembre. Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, Quimper.

Publié le 02/04/2019 par Jean-Pierre LE CARROU – Ouest-France ©

Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers

3 danseurs Bigouden de l’artiste Robert Micheau-Vernez.

Une des particularités des costumes de Bretagne est la richesse des couleurs des broderies ou des motifs traditionnels qui les ornent. Les faïenciers quimpérois ne sont pas restés insensibles à ce phénomène et ont largement puisé dans ce fonds quasi inépuisable pour décorer leurs pièces. Il s’agit là d’une démarche, certes d’esthétisme pur, mais également une volonté active de retrouver d’authentiques racines bretonnes, s’inscrivant ainsi dans la revivification d’un art décoratif moderne, cher aux Seiz Breur.

La période de l’entre-deux-guerres voit, dans les campagnes, la désaffection du costume traditionnel mais, parallèlement, de nombreux contemporains s’intéressent à cette culture et tentent de la valoriser. L’Union Régionaliste Bretonne luttera pour un maintien, très conservateur, des modes locales. Plus tard, René-Yves Creston portera un regard ethnographique sur ce costume, suivi dans ce domaine par d’autres artistes comme Robert Micheau-Vernez.

Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers
Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers.

Dès 1918, la manufacture HB crée le décor «broderie», technique nouvelle qui permet de retrouver la notion de relief, mettant en avant la richesse du travail des brodeurs. L’atelier de Pierre Poquet en est l’illustration. Les chefs d’atelier ayant un droit de création, naîtront ainsi de nombreux décors, particulièrement variés, reprenant principalement les motifs bigoudens mais aussi les éléments floraux du costume de Fouesnant. Jean Caër restera plus traditionnel dans le traitement de ses compositions, osant toutefois des emplois de couleurs audacieux.

Devant une telle débauche d’ingéniosité, nous allons tenter de faire un tour de Bretagne du costume à travers la faïence.


Musée de la Faïence de Quimper ©Bernard Jules Verlingue


Le film de l’exposition « Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers ».

Disparition – Laurent Houël ne peindra plus son cher Douarnenez (Ouest-France).

Laurent Houël

Laurent Houël, lors de sa première exposition en 2011, à la salle des fêtes de Douarnenez.

L’artiste douarneniste Laurent Houël s’est éteint à 101 ans. Il était devenu le premier professeur de l’école municipale de Douarnenez en 1950.
Né à Tréboul en 1917, l’artiste douarneniste Laurent Houël s’en est allé. Élève de Robert Yan aux Beaux-Arts, il était devenu en 1950 le premier professeur de l’école municipale de Douarnenez.

Artiste graveur, créateur en céramique, il a travaillé de longues années pour les faïenceries H B de Quimper. Il a réalisé également de nombreuses commandes pour la Marine Nationale.

Pemière exposition à 94 ans

Ces marines sont de véritables tableaux de peintures sur faïence. Il dessinait au fusain et peignait ses tableaux à l’huile. Proche de la nature, il aimait peindre les paysages, les natures mortes, les églises et chapelles, le patrimoine ancien et surtout les bateaux de son quartier de Tréboul qu’il chérissait.

À l’été 2011, l’association des Amis de Jean Toth l’avait invité à exposer ses œuvres à la salle des fêtes. « C’est la première expo de toute ma carrière, et c’est maintenant, à l’âge de 94 ans, que je suis reconnu » avait confié ce professeur de dessin très estimé par ses élèves. Ses obsèques seront célébrées lundi 26 novembre 2018, à 14 h 30, en l’église Saint Herlé à Ploaré.

Publié le 24/11/2018 – Ouest-France ©

Compte-rendu du salon « antiquités brocante design » 2018.

Stand des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper.

Les membres de l’association sur notre stand.

L’association des Amis du Musée et de la Faïence tenait un stand au salon des antiquaires de Quimper.

C’est dans le « Pavillon » du Parc des expositions de Penvillers, que les exposants se sont réunis.

de gauche à droite : Jean-Paul Alayse (Président de l’association), Bernard J. Verlingue (directeur du Musée de la Faïence), Ludovic Jolivet (Maire de Quimper) et Hervé Maupin (Président du fonds de dotation).

Cette année l’association présentait en avant-première quelques pièces de la future exposition 2019, intitulée : « Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers » (avec la collaboration du Musée).

3 danseurs Bigouden de l’artiste Robert Micheau-Vernez.

Nos adhérents avaient également prêté des faïences sur la thématique des vases d’artistes (Bachelet, Sévellec, Yvain, Toulhoat, …), et une vitrine consacrée aux grès d’art Odetta de la manufacture HB.

Vases de Paul Fouillen.

Odetta.

Grès d’art Odetta.

Odetta.Enfin, une présentation des « petites » collections permettait d’observer la richesse de la production des faïenceries quimpéroises.

Porte-couteaux & petites assiettes.

Présentation des « petites » collections.

Ce week-end traditionnel pour notre association, est un moment privilégié pour rencontrer un large public. Il nous permet également de commercialiser les différents catalogues et publications édités par notre association.

Vous pouvez nous rejoindre et adhérer à notre association, en remplissant le bulletin d’adhésion (lien).

Paul Fouillen, un céramiste original – Conférence de Philippe Théallet.

Le Musée départemental breton propose une conférence sur l’artiste Paul Fouillen (1899-1958), le dimanche 18 novembre 2018 à 15 h. Philippe Théallet (historien de l’art & galeriste) évoquera la vie de l’artiste, et mettra en avant le don exceptionnel du collectionneur Tony Graviano au Musée.

Philippe Théallet - Paul Fouillen

Philippe Théallet – Conférence « Paul Fouillen, un céramiste original ».

Arrivé à Quimper en 1921 pour intégrer l’harmonie municipale, Paul Fouillen, morbihannais d’origine, devient dans l’entre-deux-guerres l’un des créateurs les plus originaux de la faïencerie HB. Alors que la manufacture l’embauche comme simple peintre, dès 1924 Paul Fouillen accède au rang de chef d’atelier, cette fonction lui permet une ample création dont il ne se privera pas. Largement basé sur la représentation de personnages bretons, le « style Fouillen » utilise aussi des accords colorés hardis et des rythmiques très musicales. Dès 1927 il commence à mettre en place une nouvelle activité, la création d’objets et meubles à caractère breton. Cet atelier Fouillen ouvre officiellement en 1929. Il faut attendre l’après-guerre, la fin de l’année 1945 précisément, pour que Paul Fouillen crée la manufacture éponyme.

Une conférence de Philippe Théallet (historien de l’art – Galeriste), le dimanche 18 novembre 2018 à 15 h00 au Musée départemental breton à Quimper.

Gratuit (le nombre de places est limité).

Paul FouillenPaul Fouillen

Un ami américain offre sa collection Paul Fouillen au Musée départemental breton.

Parmi les premiers objets de Paul Fouillen entrés dans la collection du Musée figure un vase en verre remis au début des années 1990 par Mr Graviano, alors qu’un collectif de collectionneurs américains, afin de rendre hommage aux artisans de la faïence de Quimper, offrait à notre musée un bel ensemble de pièces, parmi lesquelles une coupe montrant le Mayflower, célèbre navire des « Pilgrim fathers ».Paul Fouillen
Paul Fouillen

Mr. Graviano avait commencé alors de former une collection des créations céramiques de Fouillen. En suivant de près l’actualité des ventes aux États-Unis et en France, il y parvint en un peu plus d’une vingtaine d’années, l’une de ses dernières acquisitions – un grand vase aux danseurs inclus dans la donation – ayant été acquis par ordre d’achat à Brest en 2017.
Paul FouillenMr Graviano a souhaité assurer la pérennité d’une collection formée avec science et constance en l’offrant au Musée départemental breton. Il désire ainsi que ces créations d’une figure importante et originale des arts appliqués bretons du XXème siècle reviennent sur leur lieu d’origine, auprès des populations bretonnes.

Paul FouillenPaul FouillenMusée départemental breton 2018 ©