Émission de RCF radio sur L’exposition « Jeanne Malivel » au musée de la faïence à Quimper.

L’exposition « Jeanne Malivel » au musée de la faïence à Quimper
Présentée par Ronan Strullu
Magazine jeudi 12 juillet 2018 à 18h30 – Durée émission : 30 min.

Un large aperçu des créations de Jeanne Malivel, artiste loudéacienne du XXè siècle. L’exposition est en place jusqu’au 29 septembre. Elle est ouverte du lundi au samedi de 10h à 18h. Visite guidée chaque samedi à 15h sauf cette semaine car ce samedi est férié.

RCF Finistère ©

J’étais encore à courir les routes de Bretagne…

L’association des Amis du Musée départemental breton édite son premier ouvrage. Il est consacré à la correspondance de l’artiste Jeanne Malivel à son amie Anne Le Vaillant.

Jeanne Malivel

« J’étais encore à courir les routes de Bretagne… »

Ed. Amis du Musée départemental breton – 96 pages – 10 €
En vente à l’accueil du Musée breton, au manoir de Squividan et à la galerie Philippe Théallet.
Plus d’informations sur le blog de l’association (lien).


Les lettres de Jeanne Malivel à Anne Le Vaillant (Le Télégramme).

Association des Amis départemental breton - Jeanne Malivel.

Philippe Théallet, président des Amis du Musée breton, et plusieurs membres ; à droite, la descendante d’Anne Le Vaillant présente le livre réalisé et édité par l’Association.

La première publication des Amis du Musée départemental breton est consacrée à la correspondance entre Jeanne Malivel, l’une des initiatrices du Mouvement artistique des Seiz Breur (sept frères) et la peintre Anne Le Vaillant. Jean Celton, membre des Amis du Musée, a réalisé la mise en page de cet ouvrage, préfacé par Françoise et Marie Le Goaziou, parentes d’Anne Le Vaillant et Philippe Le Stum, conservateur, qui porte un titre évocateur « J’étais encore à courir les routes de Bretagne ».
Née en 1895 à Loudéac, infirmière durant la Première Guerre Mondiale, puis enseignante à l’École des Beaux-Arts de Rennes, Jeanne Malivel est une artiste multiple. Durant ses études à Paris, elle fréquente bon nombre d’artistes dont le Breton René-Yves Creston et sa femme Suzanne. Ils créeront le Mouvement des Seiz Breur destiné à donner ses lettres de noblesse à l’art breton. Ensemble ils se sont fixé un but : faire en sorte que la Bretagne soit présente à l’Exposition Universelle des arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925. Le Musée départemental breton a réservé l’une de ses salles au mobilier créé à cette occasion.

« Je suis minée par un bacille qui se promène dans mon organisme. »

Seule la famille d’Anne Le Vaillant a conservé les lettres de Jeanne à son amie. Elles se sont rencontrées à Paris, au sein d’un groupe d’artistes. La première missive date de 1920. Jeanne Malivel félicite Anne qui vient de se marier et raconte avec humour une prochaine pendaison de crémaillère.
Au fil du temps, Jeanne évoque son travail, mais aussi des faits de sa vie quotidienne : la maladie de son grand-père, ses voyages aventureux dans cette Bretagne des années 20. Parfois, elle illustre l’une de ses lettres d’un dessin, d’un croquis. Depuis la clinique où elle se repose, elle écrit le 24 juillet 1926. « Depuis un an, je suis minée par un bacille qui se promène dans mon organisme en me causant toutes ces fièvres… N’oubliez pas qu’il y a toujours un petit bout de ma pensée à errer par votre logis ». Elle mourra le 2 septembre. Édité par les Amis du Musée, le recueil trace un portrait unique d’une femme hors du commun.

Publié le 27 juin 2018 par Eliane FAUON-DUMONT – Le Télégramme ©

Les multiples talents de Jeanne Malivel (Côté Quimper).

Au Musée de la faïence de Quimper : les multiples talents de Jeanne Malivel
Jeanne Malivel est considérée comme une pionnière de l’art moderne breton. Le Musée de la faïence de Quimper lui consacre sa nouvelle exposition.

Jeanne Malivel (1895-1926)

Jeanne Malivel, autoportrait au crayon sur papier. (© collection particulière.)

C’est à la demande de l’association des Amis de Jeanne Malivel que l’exposition consacrée à cette artiste et créatrice a vu le jour au Musée de la faïence de Quimper. Pour la présidente de l’association, Gwen Lecoin, Jeanne Malivel (née à Loudéac en 1895) : « C’est une artiste originale en ce qu’elle a revivifié l’art breton, et mis son talent au service d’un artisanat qui se répétait en « biniouseries » stéréotypées en le croisant avec l’influence du mouvement Art déco des années vingt ».

Membre des Seiz Breur

En effet, Jeanne Malivel a notamment fait partie, avec René-Yves et Suzanne Creston, du mouvement Ar Seiz Breur dès l’été 1923. En 1925, elle a obtenu le grand prix de la section faïence à l’exposition internationale des arts décoratifs de Paris. C’est également à Paris qu’elle s’est engagée dans le mouvement breton. Elle a rejoint le Groupe régionaliste breton en 1919. Elle est retournée en Bretagne en 1922, toujours à Loudéac où elle a trouvé une grande part de son inspiration picturale.

L’exposition du musée a le mérite de montrer la diversité de son talent. Très jeune, elle a dessiné et suivi des cours de peinture. Elle a été admise aux Beaux-arts de Paris en 1919, a partagé son atelier avec d’autres artistes et profité pleinement de cette période et des années Art déco de l’entre-deux-guerres. Bernard Jules Verlingue, commissaire de l’exposition, souligne : « Elle s’inscrit complètement dans l’idée de l’époque et les mouvements de rénovation d’une culture ancestrale devenue obsolète et rengaine ». Artiste passionnée, elle a cherché à donner de nouvelles impulsions aux artistes et artisans afin qu’ils se renouvellent, qu’ils évoluent.

Des décors modernes

Mobilier, art de la table, textile, broderie…, Jeanne Malivel a conçu, dessiné de nombreux projets dont un grand nombre n’a pas abouti. L’exposition présente ainsi une série de meubles, coffre, table, chaise, fauteuils dont elle a réalisé les plans, mais aussi des services de table, assiettes, plats dont certains sortis des faïenceries Henriot (1922). Bernard Jules Verlingue poursuit : « Elle réinterprétait les décors traditionnels, les adaptait à des formes octogonales. Une chose est certaine, c’est la modernité de ses décors, qui sont encore d’actualité aujourd’hui ».

Des coussins brodés par les élèves de l’école de Pascal Jaouen à partir des motifs de Jeanne Malivel sont également présentés ainsi que des gravures sur bois, des vitraux. Autant d’éléments qui montrent bien son engouement pour les arts décoratifs qu’elle souhaitait accessibles à toutes les bourses. Jeanne Malivel est décédée à l’âge de 31 ans, fauchée par la maladie. Elle est considérée comme étant « la mère d’une nouvelle génération de créateurs ».

Infos pratiques
Jusqu’au 29 septembre au Musée de la faïence,
14 rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper.

Publié le 18/04/2018 par Sylvie Béchet – Côté Quimper ©

Jeanne Malivel – pionnière de l’art moderne breton (1895-1926).

Catalogue 2018 - Jeanne Malivel (1895-1926).

  • 2018 – Jeanne Malivel, pionnière de l’art moderne breton

(catalogue de l’exposition – 16 Avril au 29 septembre 2018)

Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Gwen LECOIN, Olivier LEVASSEUR, Philippe THÉALLET, Jérémy VAROQUIER, photos : Bernard GALÉRON).

Jeune femme sympathique, vive et passionnée, Jeanne Malivel (1895-1926) consacra sa brève carrière à la rénovation des arts appliqués de sa Bretagne.

Gravure sur bois, broderie, mobilier, faïence, vitrail, objets du quotidien, cette touche-à-tout offrit son talent à la création d’une dynamique qui bouleversa la production artistique bretonne, alors trop académique et stéréotypée.

29,7 x 21 cm – 84 pages – ISBN 2-914009-34-8 – tarif 20 €

Pour plus de renseignements, veuillez nous contacter.

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Seiz Breur : Jeanne Malivel au Musée de la faïence (Ouest-France).

Jeanne Malivel

« Autoportrait » de Jeanne Malivel. « Jeanne Malivel était une créatrice », estime Bernard Verlingue.

Elle a participé à la création du mouvement artistique des Seiz Breur. L’artiste, morte jeune, a laissé une œuvre foisonnante mais inachevée. Le Musée de la faïence lui rend hommage.

Une jeune femme aux grands yeux. L’air grave et décidé. C’est Jeanne Malivel telle qu’elle se voyait. L’autoportrait au crayon orne l’affiche de l’exposition temporaire du Musée de la faïence. L’original, on ne le trouvera pas au musée. « Le détenteur de l’œuvre n’a pas réussi à mettre la main dessus », glisse Bernard Verlingue, conservateur.
Ce dessin témoigne du parcours peu commun d’une jeune femme née à la fin du XIXe siècle à Loudéac, dans les Côtes-du-Nord. Ses parents, commerçants aisés, permettront à Jeanne de suivre son goût pour la création.

Bernard Verlingue

Bernard Verlingue, conservateur du musée.

Tordre le cou aux biniouseries

« Jeanne Malivel était une créatrice », résume Bernard Verlingue. Elle touche à tous les domaines artistiques. Et l’exposition présentée au Musée de la faïence, à partir de lundi, témoigne de cette diversité d’inspiration. Jeanne Malivel dessine des meubles. Elle imagine des motifs pour tissus. Elle dessine et peint, bien sûr. Collabore avec la faïencerie Henriot.

Dans tous les cas, elle cherche à tordre le cou aux « biniouseries » qui ramènent à une Bretagne folklorique. Sur les assiettes qu’elle dessine, les petits Bretons, motif traditionnel, cèdent la place à des motifs géométriques.

Jeanne Malivel est aussi une artiste engagée. Elle adhère à l’Union régionaliste en 1919. Rejoint le mouvement Feiz ha Breiz. Illustre une histoire de la Bretagne très marquée par les thèses nationalistes de l’époque.

Dans le domaine artistique, c’est sa participation à la création du mouvement des Seiz Breur (sept frères) qui illustre le mieux son goût pour la modernité. C’est d’ailleurs elle qui est à l’origine du nom donné à ce groupe d’artistes bretons exilés pour la plupart à Paris.
Mais la santé de la jeune femme est fragile. Atteinte par la typhoïde, elle meurt à l’âge de 31 ans.

Cette vie brève, durant laquelle la jeune artiste est allée rarement jusqu’au bout de ses projets, est bien rendue par le choix des œuvres exposées. On a envie d’en savoir plus sur cette femme qui, en si peu de temps, a traversé tant d’expériences.

Professeure pour gagner sa vie, infirmière dans un hôpital recevant les Poilus blessés, actrice du foisonnement intellectuel d’une Bretagne novatrice, Jeanne Malivel semble étonnamment moderne. C’est aussi cela que laisse transparaître le portrait de cette « pionnière de l’art moderne breton ».

Exposition du 16 avril au 29 septembre, Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet, à Quimper.

Publié le 13/04/2018 par Jean-Pierre Le Carrou – Ouest-France ©