Le Quimper de Bernard Galéron (Côté Quimper).

Notre ami Bernard Galéron fait la une de l’hebdomadaire Côté Quimper. Il présente ses lieux et ses ballades préférés à Quimper. Le photographe réalise les clichés pour les catalogues édités par notre association. Bernard Galéron est également un artiste, il expose ses créations tout l’été dans le hall de l’hôtel de ville de Quimper, ainsi que sur les grilles du théâtre Max-Jacob.

Bernard Galéron

Publié le 14 juillet 2021 par Clémentine Perrot – Côté Quimper ©

Déconfinement à Quimper : jauge d’accueil, nouvelles expositions… Les musées sont prêts (Côté Quimper).

Les musées pourront rouvrir à partir du 19 mai 2021. A Quimper (Finistère), le musée départemental breton et le musée de la Faïence s’adaptent aux nouvelles réglementations.

Myriam Lesko
Dernier moment de l’exposition temporaire « Etes-vous plutôt crêpes ou galettes ? ».

Vous attendez patiemment la réouverture des musées ? Ce sera possible dès mercredi 19 mai 2021. A Quimper (Finistère), le Musée départemental breton et le Musée de la faïence s’adaptent aux nouvelles réglementations.

Une jauge d’accueil avec 8 m2 par visiteur

“Le recours à des limites de jauges pour les théâtres, les cinémas ou les musées est primordial pour éviter tout risque lié au coronavirus”, jugeait la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, le 3 mai à l’Assemblée Nationale.

Ainsi, les établissements culturels devront respecter la règle de 8 m2 par visiteur, à partir du 19 mai. La jauge devrait être abaissée à 4 m2 par personne le 9 juin.

Une mesure qui ne semble pas insurmontable pour le Musée départemental breton.

Il s’agit de la basse saison, donc cela ne devrait pas impacter le nombre de visiteurs. Par contre, si les jauges n’avaient pas évolué pour l’été, ça aurait été embêtant.
Myriam Lesko
Médiatrice culturelle du musée.

Quant aux groupes scolaires, elle espère avoir rapidement des précisions, car cela “impacte l’accès à la culture des jeunes”.

Renouvellement des musées pendant la fermeture

Cette fermeture éphémère a permis aux musées de se renouveler. Si l’exposition temporaire reste la même que la saison dernière pour le Musée de la faïence, l’exposition permanente a quelque peu changé. “Depuis 30 ans, c’était la même chose », constate Jérémy Varoquier, assistant du conservateur.

Le public pourra admirer de nouveaux supports d’exposition, des cadres muraux avec de nouvelles planches d’ateliers de la manufacture Porquier, de nouvelles vitrines…

Au Musée départemental breton, quelques changements sont également à noter. Les agents auront des masques inclusifs. “Notamment plus adaptés pour les malentendants, qui pourront lire sur les lèvres des guides”, précise Myriam Lesko.

De plus, une nouvelle exposition temporaire y sera installée à partir du 18 juin : La Beauté Art Nouveau. Ce sont des œuvres d’Alphonse Mucha, affichiste, illustrateur, graphiste, peintre, et professeur d’art tchécoslovaque, fer-de-lance du style Art nouveau.

Infos pratiques
Musée départemental breton – 1, rue du Roi-Gradlon à Quimper, tél. 02 98 95 21 60.
Musée de la Faïence – 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper, tél. 02 98 90 12 72.

Publié le 7 Mai 2021 par Clémentine Perrot – Côté Quimper ©

Philippe Le Stum, un érudit passionné auquel le musée départemental breton doit énormément (Côté Quimper).

Philippe Le Stum, conservateur du musée départemental breton, s’en est allé. Il laisse un vide à l’image de son héritage : immense.

Philippe Le Stum
Philippe Le Stum était le conservateur du Musée départemental breton à Quimper.

À Quimper, le décès de Philippe Le Stum soulève une vague d’émotion dans les milieux artistiques et muséaux qui va bien au-delà de la Bretagne. Les hommages multiples et collégiaux soulignent le travail accompli par ce conservateur passionné.

Le souvenir de Philippe Le Stum, né à Brest, est intiment lié à Quimper et plus précisément au Musée départemental breton où, fait exceptionnel, il a œuvré pendant près de 30 ans.

Passionné d’Histoire et historien de l’art, il en a été le directeur et conservateur en chef. Il n’a eu de cesse d’organiser des expositions de plus en plus ambitieuses donnant au musée une visibilité jamais atteinte.

Il avait déclaré dans nos colonnes combien il était « fier d’avoir ouvert ces dernières années, le musée sur l’Europe, voir sur le monde en tissant des liens avec des grands musées internationaux ».

Un grand érudit

On se souvient de l’enthousiasme suscité par les expositions d’envergures consacrées aux peintres de l’est, à l’influence du japonisme, ou encore plus récemment au trésors du Moyen-Âge ou les derniers impressionnistes.

Sa passion pluridisciplinaire pour les arts incluait aussi les arts populaires ou plus locaux. Le mobilier, la faïence, les affiches, la gravure ont eu leur exposition.

Les artistes de Bretagne aussi. On se rappelle entre autres des expositions dédiées à Henri Rivière, Émile Simon et Madeleine Fié-Fieux, Pierre Cavelat, Marguerite Chabay et au brodeur Pascal Jaouen.

Grand érudit et travailleur, Philippe Le Stum laisse une impressionnante bibliographie dont l’inventaire reste à faire : articles, actes de colloques, livres, catalogues, la liste est longue et influencera les futures générations de chercheurs.

Une empreinte indélébile

En 2018, il a publié La gravure sur bois en Bretagne, ouvrage tiré de sa thèse d’État soutenue à la Sorbonne en 2014. Qui s’est imposé d’emblée comme une référence essentielle pour qui s’intéresse aux arts de la Bretagne.

Sous son impulsion, l’Association des amis du Musée breton a vu le jour. Il l’a aidée dans ses projets et ses adhérents se souviennent combien travailler et échanger avec Philippe Le Stum était fructueux, enrichissant et agréable.

L’homme avait son bureau sous les toits du musée avec une vue imprenable sur sa belle voisine la cathédrale. Là-même où un dernier adieu lui a été donné mardi 30 mars 2021, rassemblant famille, amis, collègues, artistes et galeristes.

Sorti du Musée, Philippe Le Stum aimait se promener sur le chemin du Halage dont il fut un temps voisin. Si sa silhouette va manquer dans le paysage quimpérois, son œuvre, elle, laisse une empreinte indélébile.

Publié le 31 Mars 2021 par Florence Édouard de Massol – Côté Quimper ©

Le faïencier Joseph Henriot vu par son fils (Côté Quimper).

Pendant 47 ans, Joseph Henriot a dirigé la célèbre faïencerie de Quimper. Il lui a donné une envergure nationale voire internationale. Josig, son fils, confie ses souvenirs.

Josig Henriot
Josig Henriot montre les magnifiques catalogues édités à l’époque de son père, Joseph Henriot.

La maison de Josig Henriot est un véritable musée. L’antiquaire vit au milieu de lustres anciens, miroirs, meubles, argenterie… destinés à la vente. On aperçoit ici et là quelques pièces de la faïencerie Henriot, installée dans le quartier de Locmaria à Quimper (Finistère).

On pourrait croire que Josig Henriot a hérité de ces magnifiques assiettes, vases et autres statuettes. « Eh bien non ! J’ai dû acheter toutes ces pièces. Je n’ai rien hérité à la mort de mon père. Strictement rien pour une histoire d’indivision », commente l’intéressé sans la moindre rancœur.

Un père toujours impeccable

Josig Henriot est le fils de Joseph Henriot. Il est né en 1961 d’un second mariage. Son père avait alors 67 ans. Josig Henriot a des souvenirs très précis de son enfance, de ce père âgé « toujours impeccable en costard cravate. Il était très disponible pour ma sœur Diane et moi. » Il se rappelle aussi des visites à la faïencerie Henriot alors codirigée par son demi-frère Yves (né d’un premier mariage avec Angèle Georget) et son oncle Alain.

Joseph et Robert Henriot avaient transmis l’entreprise familiale en 1959 à leurs deux fils.

« Après 47 ans d’activité loyale au service d’une complète réussite, je partais content d’avoir accompli avec papa et Robert une œuvre entière et durable. L’année de notre départ, au dire de Monsieur Verlingue lui-même, les résultats de notre dernier exercice étaient jugés bons et supérieurs à ceux de HB. »
Joseph Henriot
Extrait de Mémoires d’un faïencier quimpérois.

Jusqu’à 250 ouvriers

En 1968, la faïencerie fusionne avec HB « dans des conditions déplorables », poursuit Joseph Henriot. Il en gardera une énorme déception. Lui qui avait consacré sa vie à faire grandir et rayonner l’entreprise familiale implantée à Locmaria. « Elle a compté jusqu’à 250 ouvriers. C’était considérable », rappelle l’antiquaire.

Sous la direction de son père et de son oncle, la faïencerie se modernise, s’agrandit, fait appel à des dizaines d’artistes dont Mathurin Méheut.

Les services de table Henriot sont exposés et récompensés lors d’événements comme la Grande exposition des arts décoratifs de 1925, la Coloniale de 1931 ou l’exposition de New York en 1938.

Épreuves difficiles

Joseph et Robert Henriot passent aussi par des épreuves difficiles comme les procès contre Verlingue au sujet de la signature HR, l’incendie criminel de 1925 qui ravagea l’un des plus beaux bâtiments de la fabrique…

Mathurin Méheut

La grande époque des artistes

Enfant, Josig Henriot a vu de nombreux artistes défiler dans la maison familiale. Notamment Mathurin Méheut qui a beaucoup travaillé pour la faïencerie Henriot. On lui doit notamment les services La mer, Hippocampes (notre photo), Homards, Poissons. Joseph Henriot admirait Mathurin Méheut. On peut s’en rendre compte dans ses Mémoires d’un faïencier breton, « Son but essentiel était de découvrir des méthodes dans le goût moderne, d’engager le Quimper sur une voie nouvelle qui le situait bien à l’avant-garde, et, de créer des œuvres personnelles et originales dignes de figurer avec autorité dans toute manifestation artistique. » La faïencerie a collaboré avec d’autres artistes comme Louis-Henri Nicot, René-Yves Creston, Yvonne-Jean Haffen, Pierre Lenoir…

Lorsque Joseph Henriot décède en 1976, Josig n’a que 15 ans. « Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés sans argent. Ma mère est devenue commerçante. » Il fait l’école de la Marine marchande, abandonne et finit par passer un bac technique au Likès.

En 1982, il ouvre un dépôt-vente route de Brest : le Grenier.

« Ça a rapidement marché. Nous travaillions beaucoup à l’export pour des Américains qui recherchaient des meubles bretons. »
Josig Henriot
Fils de Joseph Henriot.

Le dépôt-vente se développe, change plusieurs fois d’adresse. Désormais, Josig Henriot emploie deux salariés et songe à prendre sa retraite pour se consacrer à sa passion de la mer. Pendant toutes ces années, il n’a eu de cesse de chercher et d’acquérir des œuvres signées Henriot. « Je me considère un peu comme l’archiviste de la famille », rigole-t-il.

Joseph Henriot
Joseph Henriot.

Ce qu’il faut savoir

  • Joseph Henriot en quelques dates 1894 : naissance à Locmaria.
  • 1914 : il participe à la Première Guerre mondiale avec son frère Robert.
  • 1921 : naissance de son fils Yves qui codirigera la faïencerie de 1959 à 1967 avec son neveu Alain.
  • 1959 : il prend se retraite.
  • 1961 : naissance de Josig, né d’un second mariage.
  • 1976 : décès à 81 ans.

Publié le 31 janvier 2021 par Adèle Le Berre – Côté Quimper ©

Le faïencier Pierre Bousquet vu par un descendant (Côté Quimper).

L’histoire de la faïence de Quimper a débuté en 1708 avec Pierre Bousquet. Christian de la Hubaudière connaît le mieux cet illustre aïeul qui fut un véritable visionnaire.

Manufacture HB
Carte postale représentant la faïencerie. Il y a une erreur sur la date de 1420.

En France, l’histoire de la faïence a longtemps ignoré la pointe bretonne. Il a fallu la ténacité de quelques-uns pour faire connaître et reconnaître la faïence de Quimper. Christian de la Hubaudière a beaucoup œuvré dans ce sens.

Il a débuté ses recherches dans les années 1980. « Je savais qu’on avait des faïenciers du côté de Quimper mais c’était tout », relate cet ancien instituteur du Calvados. Il entame alors un fabuleux voyage dans son histoire familiale et celle de la faïence.

Des livres

Il épluche les archives municipales, accumule les documents, les objets… et peu à peu réussit à reconstituer un vaste puzzle dont la pièce centrale est Pierre Bousquet. Et non Jean-Marie Bousquet qui a longtemps été considéré comme le fondateur de la faïence de Quimper en 1690. Le tricentenaire fêté en 1990 se basait d’ailleurs sur cette date.

Christian de la Hubaudière a écrit un premier livre pour contester cette origine « officielle » et réhabiliter le véritable fondateur : Pierre Bousquet. Ce premier ouvrage n’a pas trouvé son lectorat. En revanche, les quatre suivants ont passionné des milliers de lecteurs. Ils retracent la saga des faïenciers de Quimper. Une forme romancée qui s’appuie sur des recherches historiques.

Christian de la Hubaudière
Christian de la Hubaudière.

Un visionnaire

« Pierre Bousquet a créé la faïencerie en 1708. Son père Jean-Baptiste Bousquet a, lui, fabriqué des poteries et des pipes en terre. Pierre Bousquet est un visionnaire. Il est venu à Quimper car il n’y avait aucune autre faïencerie dans l’Ouest, mise à part Rouen. Quimper avait une position idéale, stratégique, avec la présence d’une rivière, d’un port… »
Christian de la Hubaudière

Christian de la Hubaudière tient à rendre hommage à cet aïeul qui a contribué à bâtir la richesse de Quimper. « Il a formé des dizaines d’ouvriers. Son gendre Pierre-Clément Caussy aussi. Certains ouvriers ont, à leur tour, créé leurs propres faïenceries. Ces hommes ont fait Quimper ! »

L’ancien instituteur insiste aussi sur l’importance économique de cette première faïencerie qui a compté jusqu’à une centaine d’ouvriers. Pendant 41 ans, Pierre Bousquet a dirigé la faïencerie, se démenant pour trouver un successeur.

Beaucoup d’erreurs

Christian de la Hubaudière recherche toujours les objets réalisés sous la direction de Pierre Bousquet puis celle de Pierre-Clément Caussy. « Ils existent mais beaucoup ont été attribués à d’autres faïenceries. Il y a eu beaucoup d’erreurs », indique l’auteur en connaissance de cause.

Il a en effet publié le manuscrit de Caussy, qui relate l’histoire de cette famille de faïenciers entre Rouen et Quimper, les techniques utilisées… Christian de la Hubaudière est ainsi devenu un véritable expert des faïences de Quimper.

Désormais, il boucle le cinquième et dernier opus de la saga familial. Ce livre s’achèvera au moment de la Première Guerre mondiale.

Pierre Bousquet en quelques dates

  • 15 décembre 1673 à Saint-Zacharie (Var) : naissance.
  • 1699 : obtention de la patente de faïencier.
  • 1708 : il s’établit à Quimper, il achète une maison et un four dans le quartier de Locmaria.
  • 1743 : mort de Pierre Bellevaux qui épousa la fille de Pierre Bousquet en 1731 et devint directeur de la faïencerie.
  • 1749 : mariage de Pierre-Clément Caussy, fils d’un faïencier de Rouen, avec la petite-fille de Pierre Bousquet. Il prend la direction de la faïencerie.
  • 1749 : mort de Pierre Bousquet, à l’âge de 78 ans.

Les productions à l’époque de la faïencerie de Pierre Bousquet

Dans la faïencerie Bousquet, on façonne beaucoup de pièces de forme : vierges, grottes de religion, tonnelets, cruches, pots à eau, bénitiers, vases sacrés. Les ouvriers fabriquent aussi de la vaisselle en terre vernissée. De la vaisselle en faïence (plats, assiettes…) sort aussi des fours. En ce début du XVIIIe siècle, la faïence remplace en effet l’étain. En cinquante ans, on passe d’une cinquantaine de faïenceries à plus de 1 000 dans l’Hexagone.

Pierre Bousquet jouit alors d’un monopole en Bretagne. À ses débuts, les faïences sont surtout achetées par des familles aisées qui exigent que leurs armoiries soient peintes sur leur vaisselle. Or, ce savoir-faire bien particulier est parfaitement maîtrisé dans la région de Rouen.

Pierre Bousquet incite donc Pierre Bellevaux, peintre faïencier de Rouen, à s’établir à Quimper. À la mort de Pierre Bellevaux, Pierre Bousquet fait venir un autre peintre faiencier de Rouen : Pierre-Clément Caussy qui se marie avec la petite-fille. Pierre-Clément Caussy apporte de nouveaux motifs, une autre technique…

Publié le 24/01/2021 par Adèle Le Berre – Côté Quimper ©