Immersion dans l’atelier de Valérie Le Roux (Ouest-France).

Valérie Le Roux
Valérie Le Roux animera également des ateliers durant les vacances scolaires.

Dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art, l’artiste céramiste ouvre son atelier les 5, 6 et 7 avril. Elle y propose des séances pour les enfants, dès 4 ans.

L’artiste céramiste Valérie Le Roux ouvre les portes de son atelier les 5, 6 et 7 avril, dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art qui se déroulent partout en France et en Bretagne, en partenariat avec la Région et la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat.

Ce sera l’occasion de découvrir le savoir-faire artisanal tout en s’imprégnant de la collection limitée, inspirée par le travail de Suzanne Creston. Parmi les projets récents, l’atelier a réalisé une collection de pièces en faïence (tasses, petits plats, vases) pour la Thalasso de Concarneau, une fresque de 4 m² pour le Restaurant Le Chantier, à Concarneau également, une exposition chez Empreintes, à Paris, jusqu’au 15 avril, concept store des Métiers d’art.

Créations quimpéroises de l’entre-deux-guerres

Valérie Le Roux s’intéresse aux créations quimpéroises de l’entre-deux-guerres depuis des années. Cette période de bouillonnement intense, de grande liberté dans les propositions esthétiques, nourrit son travail.

La collection inspirée de l’œuvre de Suzanne Creston correspond à un exercice de style auquel la créatrice devait se livrer : se nourrir des propositions d’une artiste pour en extraire des compositions, tant personnelles que construites « en hommage ».

Suzanne Creston, née Candré en 1899, s’est distinguée dans l’entre-deux-guerres par une création réduite mais flamboyante. Épouse de René-Yves Creston, c’est avec son mari et Jeanne Malivel qu’elle fonde, en 1923, la première cellule du mouvement Seiz Breur. Ce travail de Valérie Le Roux met en lumière la modernité de celui de Suzanne Creston en mettant en scène le vide, valorise l’inventivité des motifs décoratifs, en même temps qu’elle les dynamise par une rythmique étudiée.

Le mouvement Seiz Breur

« Je me suis nourrie de lectures, d’observations attentives des réalisations ou des propositions décoratives de Suzanne Creston. Mon approche a d’abord consisté à identifier et extraire certains motifs originaux, personnels, qui n’étaient pas directement référencés, dans le répertoire des formes de l’imaginaire collectif, à l’Art déco », explique-t-elle. Sa démarche est avant tout sensible, instinctive et rend hommage avec humilité et pertinence au travail de son aînée Seiz Breur.

Durant ces trois jours, Valérie Le Roux propose des ateliers pour les 4 à 12 ans autour de la pratique de la terre, avec la réalisation d’un petit objet, la façon d’utiliser les outils ou de travailler le modelage, l’apprentissage du vocabulaire… Ils repartiront avec un échantillon.

Vendredi 5 avril, samedi 6 et dimanche 7 avril, de 11 h à 19 h, 4, rue Duguay-Trouin.

Publié le 01/04/2019 – Ouest-France ©

Céramique. « Quand ça sort du four, c’est magique » (Le Télégramme).

Valérie Le Roux
Céramique. « Quand ça sort du four, c’est magique » (Photo Mickaël Rannou)

La céramiste Valérie Le Roux est l’une des deux seules artistes de Concarneau sélectionnées cette année pour les Journées européennes des métiers d’art (JEMA). Du 5 au 7 avril, elle ouvrira son atelier pour partager sa passion et expliquer son métier.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Quand on parle de rétrospective de son travail à Valérie Le Roux, elle répond : « Oui, c’est une bonne idée…. Quand j’aurai 85 ans ». Voilà pourtant 25 ans qu’elle est arrivée à Concarneau et une quinzaine d’années qu’elle a attaqué la céramique. Elle fait aussi du graphisme, de la gravure, de la peinture, de la poterie… Surtout, elle est l’une des deux seules Concarnoises sélectionnées pour les Journées européennes des métiers d’art (JEMA). Les 5, 6 et 7 avril, elle accueillera les curieux dans son atelier, rue Duguay-Trouin à Concarneau, pour leur expliquer son métier et son atelier. Une reconnaissance, d’autant plus que les JEMA se sont faites plus sélectives cette année, passant de la simple inscription à la candidature. Ce qui n’empêche pas Valérie Le Roux de rester modeste, envers et contre tout : « Je veux progresser graphiquement et techniquement, j’ai toujours l’impression d’être au début ».

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Des débuts avec les enfants

Originaire de Rosporden, l’artiste faisait essentiellement de l’illustration quand elle est arrivée à Concarneau. « Mais l’édition est un milieu frustrant, car il y a beaucoup d’intervenants, explique-t-elle. À la fin, on n’a plus l’impression que c’est sa création ». Elle anime également beaucoup d’interventions dans les écoles et d’ateliers. C’est pour faire cuire les modelages de ses élèves qu’elle finit par acheter un four. « Je souhaitais faire des pièces entre deux cours. J’étais à la recherche d’une production plus personnelle », explique Valérie Le Roux. Les parents d’élèves voient le résultat, en parlent. Le bouche-à-oreille la mène aujourd’hui, quinze ans plus tard, où elle croule sous les commandes.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Au rythme du four

Ce four qu’elle a acheté rythme ses journées de travail et demeure une source importante de stress. Voir une pièce sortir intacte des fourneaux est, pour Valérie Le Roux, un plaisir encore plus important qu’apporter la signature finale sur l’œuvre. « Quand ça sort du four, c’est magique », assure-t-elle. Les multiples imprévus, de la couleur qui change avec la chaleur au cassage intégral de la pièce, conforte cet avis : « La récompense est plus grande ». Pour les pièces de série, le « biscuit », la forme initiale en terre cuite, est sous-traité. Mais ça n’allège que légèrement le travail : il faut en moyenne six couches différentes pour les couleurs, et une pièce « normale » est manipulée une vingtaine de fois. Parfois pour des vases purement décoratifs, parfois pour des pièces plus pratiques. « Par exemple, une assiette peut être belle et utile », sourit la céramiste.

céramiques de Valérie Le Roux - Photo Mickaël Rannou.

Une exposition à Quimper

Mais Valérie Le Roux ne travaille pas seule. Chaque pièce est signée de son nom, elle peut créer selon ses choix mais continue de dire « nous » pour parler de son travail. Son mari, Mickaël Rannou, est complètement investi dans l’atelier. « Il est toujours là, affirme-t-elle. Il s’occupe des fours, de l’émaillage… C’est un travail d’équipe ».
Elle a aussi le soutien de galeristes, comme Philippe Théallet. Ce dernier proposera une exposition de créations de la Concarnoise inspirée du travail de Suzanne Creston, céramiste des années 20-30. Et Valérie Le Roux l’assure : « Les années 30, c’est hypermoderne ! »

Pratique
Rendez-vous les 5, 6 et 7 avril de 11 h à 19 h à l’atelier Valérie Le Roux, 4, rue Duguay-Trouin à Concarneau. La collection limitée inspirée par le travail de Suzanne Creston sera exposée Galerie Philippe Théallet, 13, rue Sainte-Catherine à Quimper.

Publié le 02/04/2019 par Antoine Tamet – Le Télégramme ©

Conférence « Seiz Breur » par Pascal Aumasson.

Conférence « Seiz Breur » par Pascal Aumasson.

Conférence du 8 février 2019 à la Maison Saint-Yves (Saint-Brieuc).

Pascal Aumasson est conservateur et historien d’art. L’auteur, qui avait co-signé l’épais volume Ar Seiz Breur en 2000 (éd. Terre de Brume, puis réimp. éd. Palantines, 2007), choisit de renouveler en profondeur notre regard sur le mouvement. Car ce courant fut résolument moderniste, tourné vers les arts décoratifs, redécouvert ici grâce à des pièces en grande part inédites, issues de collections privées et de musées.

Le mouvement Seiz Breur a fasciné bien au-delà de la période où il a été actif dans les arts en Bretagne. Ses membres ne sont pourtant d’aucune école et leurs styles reflètent leur diversité. Pascal Aumasson porte sur eux un regard neuf élargi aux enjeux de l’art moderne.

Pascal Aumasson est conservateur et historien d’art. Il a contribué à de nombreux livres d’art dont Seiz breur. Pour un art moderne en Bretagne paru aux éditions Locus Solus en décembre 2017 (lien).

Musée de Bretagne © 2018

Musée de la faïence – L’exposition Jeanne Malivel à voir jusqu’à samedi (le Télégramme).

Bernard Jules Verlingue - Jeanne Malivel

Bernard Verlingue, conservateur du musée, entouré de mobiliers et d’impressions textiles de Jeanne Malivel.

Il reste peu de temps pour voir l’exposition temporaire du Musée de la faïence consacrée à Jeanne Malivel, « pionnière de l’art moderne breton ». Ouverte depuis la mi-avril, elle ferme ses portes samedi. Neuf mille personnes ont déjà poussé la porte du lieu à Locmaria. Elle devient donc l’exposition la plus fréquentée depuis la réouverture du musée en 2011.

« Artiste essentiellement bretonne, elle a travaillé à la rénovation de la culture celto-bretonne avec la volonté de faire des créations modernes pouvant fournir un travail aux jeunes filles pour leur éviter d’aller faire les bonnes à Paris. Avec René-Yves et Suzanne Creston, elle est à l’origine du mouvement des Seiz Breur », rappelle Bernard Verlingue (ici en photo), le conservateur du musée.

Née à Loudéac le 15 mai 1895, Jeanne Malivel devait décéder de maladie à Rennes à l’âge de 31 ans. « Elle n’a pratiquement pas fait de faïence, on m’a dit que l’exposition n’allait pas marcher. Au contraire cela m’a changé de la routine et m’a encouragé à faire l’exposition avec l’aide de l’association des Amis de Jeanne Malivel. Elle a été une découverte, notamment pour les visiteurs étrangers. C’est une expérience heureuse, à reproduire, elle a ouvert des horizons nouveaux ».

Des centaines de réalisations

Impressions textiles, mobiliers, cahiers de dessins, gravures sur bois dont des dessins originaux qui ont servi à faire les gravures de « L’histoire de notre Bretagne », faïences, dont le service octogonal, médaille d’or à l’exposition universelle de 1925, la statue la Sainte-mère de Dieu… Le musée présente une centaine de réalisations de l’artiste ainsi que des créations réalisées par Henriot d’après des projets de Jeanne Malivel. Il expose aussi des broderies réalisées par l’école de Pascal Jaouen, inspirées de motifs de l’artiste.
Bernard Verlingue a retenu le thème de l’exposition temporaire 2019 : « Quand les brodeurs inspirent les faïenciers » va montrer les liens entre les costumes et la faïence.

Pratique
Musée de la faïence, rue Jean-Baptiste-Bousquet, quartier de Locmaria, De 10 h à 18 h. Entrée : 5 €.

Publié le 27 septembre 2018 – Le Télégramme ©

J’étais encore à courir les routes de Bretagne…

L’association des Amis du Musée départemental breton édite son premier ouvrage. Il est consacré à la correspondance de l’artiste Jeanne Malivel à son amie Anne Le Vaillant.

Jeanne Malivel

« J’étais encore à courir les routes de Bretagne… »

Ed. Amis du Musée départemental breton – 96 pages – 10 €
En vente à l’accueil du Musée breton, au manoir de Squividan et à la galerie Philippe Théallet.
Plus d’informations sur le blog de l’association (lien).


Les lettres de Jeanne Malivel à Anne Le Vaillant (Le Télégramme).

Association des Amis départemental breton - Jeanne Malivel.

Philippe Théallet, président des Amis du Musée breton, et plusieurs membres ; à droite, la descendante d’Anne Le Vaillant présente le livre réalisé et édité par l’Association.

La première publication des Amis du Musée départemental breton est consacrée à la correspondance entre Jeanne Malivel, l’une des initiatrices du Mouvement artistique des Seiz Breur (sept frères) et la peintre Anne Le Vaillant. Jean Celton, membre des Amis du Musée, a réalisé la mise en page de cet ouvrage, préfacé par Françoise et Marie Le Goaziou, parentes d’Anne Le Vaillant et Philippe Le Stum, conservateur, qui porte un titre évocateur « J’étais encore à courir les routes de Bretagne ».
Née en 1895 à Loudéac, infirmière durant la Première Guerre Mondiale, puis enseignante à l’École des Beaux-Arts de Rennes, Jeanne Malivel est une artiste multiple. Durant ses études à Paris, elle fréquente bon nombre d’artistes dont le Breton René-Yves Creston et sa femme Suzanne. Ils créeront le Mouvement des Seiz Breur destiné à donner ses lettres de noblesse à l’art breton. Ensemble ils se sont fixé un but : faire en sorte que la Bretagne soit présente à l’Exposition Universelle des arts décoratifs et industriels modernes de Paris en 1925. Le Musée départemental breton a réservé l’une de ses salles au mobilier créé à cette occasion.

« Je suis minée par un bacille qui se promène dans mon organisme. »

Seule la famille d’Anne Le Vaillant a conservé les lettres de Jeanne à son amie. Elles se sont rencontrées à Paris, au sein d’un groupe d’artistes. La première missive date de 1920. Jeanne Malivel félicite Anne qui vient de se marier et raconte avec humour une prochaine pendaison de crémaillère.
Au fil du temps, Jeanne évoque son travail, mais aussi des faits de sa vie quotidienne : la maladie de son grand-père, ses voyages aventureux dans cette Bretagne des années 20. Parfois, elle illustre l’une de ses lettres d’un dessin, d’un croquis. Depuis la clinique où elle se repose, elle écrit le 24 juillet 1926. « Depuis un an, je suis minée par un bacille qui se promène dans mon organisme en me causant toutes ces fièvres… N’oubliez pas qu’il y a toujours un petit bout de ma pensée à errer par votre logis ». Elle mourra le 2 septembre. Édité par les Amis du Musée, le recueil trace un portrait unique d’une femme hors du commun.

Publié le 27 juin 2018 par Eliane FAUON-DUMONT – Le Télégramme ©