Coop Breizh consacre à Robert Micheau-Vernez un ouvrage magnifiquement illustré, signé Jean-Marc Michaud. L’occasion de redécouvrir l’œuvre de cet artiste brestois, dont la peinture colorée traduit son admiration pour Chagall, Cézanne ou Bonnard.
Mikaël Micheau-Vernez, Jean-Marc Michaud, Bernard Verlingue, directeur du musée de la Faïence, et Trifin Le Merdy, responsable des éditions Coop Breizh.
« Peintre de la lumière, tu es resté dans l’ombre toute ta vie », dit de lui son fils Mikaël, qui rend hommage à Robert Micheau-Vernez en préambule de ce beau livre de 240 pages, illustré entre autres de 260 reproductions en couleur des 500 tableaux référencés à ce jour d’un peintre prolifique. Robert Micheau-Vernez (Brest, 1907-Le Croizic, 1989) fut diplômé des Beaux-arts de Brest et de Nantes avant de suivre, aux Beaux-arts de Paris, les cours du peintre Lucien Simon et, en parallèle, ceux des Ateliers d’arts sacrés de Maurice Denis. Celui qui fut professeur de dessin en lycée à Bastia, Brest, Grasse, Pont-l’Abbé et Quimper n’a cessé ensuite de consacrer tout son temps libre à son œuvre. Natures mortes, paysages, bouquets de fleurs, les thématiques abordées dans ses tableaux ne sont pas uniquement liées à la Bretagne et son folklore, mais abordent aussi les rivages de Venise, du Midi ou de l’Orient, l’univers du cirque ou encore l’art sacré et religieux.
Un sens de la couleur qui apparaît très tôt
Des œuvres nouvelles découvertes par l’association Robert Micheau-Vernez et des archives inédites, les carnets que l’artiste a tenus pendant trente ans, ont permis à l’auteur Jean-Marc Michaud, conservateur en chef du patrimoine, d’étoffer la première monographie qu’il lui avait consacré, lors d’une exposition au Musée du Faouët en 2009. « C’est un artiste pluridisciplinaire, longtemps connu pour sa faïence produite à la manufacture Henriot et plus particulièrement pour avoir introduit le mouvement dans la céramique. C’est un peu l’arbre qui cache la forêt », relate l’auteur. Et de poursuivre : « Dès l’âge de 14 ans, il copie les grands maîtres au musée des Beaux-arts de Brest et se distingue par son talent précoce. Il y a un antagonisme entre la peinture classique et son sens de la couleur, qui apparaît très tôt et naît de la familiarité avec les costumes bretons, qu’il retrouve chez des peintres comme Gauguin, Cézanne, Bonnard mais aussi Matisse ». Le célèbre galeriste du Faubourg Saint-Honoré, à Paris, Armand Drouant qui avait exposé entre autres Chagall, lui a consacré une grande exposition en 1978, estimant qu’il était l’un des grands coloristes de la seconde moitié du XXe siècle. Le livre permet de redécouvrir le talent du peintre, mais aussi d’autres facettes de l’artiste, qui a appartenu au mouvement des Seiz Breur de 1932 à 1946. Dessinateur, affichiste, il s’est aussi illustré par la réalisation de vitraux, dont ceux de Saint-Michel-en-Grève et du Conquet, qui sont désormais inscrits à l’Inventaire des monuments historiques.
Pratique :
« Micheau-Vernez, alchimiste de la couleur », aux éditions Coop Breizh. Prix : 35 €.
Publié le 13 décembre 2017 par Delphine TANGUY – © Le Télégramme