Patrice Cudennec dans son atelier (France 3 Bretagne).

Le peintre Patrice Cudennec est au programme de l’émission en langue bretonne Bali Breizh dimanche matin.
Pour découvrir cet artiste, vous pouvez toujours vous procurer l’ouvrage de Yann Rivallain et de Philippe Théallet, édité par les éditions Coop Breizh en 2014 (lien).

Publié le 22/01/2021 – France 3 Bretagne ©

Disparition de Maurice Fouillen (1928-2020).

Aujourd’hui, nous avons appris avec tristesse le décès de Maurice Fouillen. Nous reproduisons quelques articles parus en 1990, lors des célébrations du tricentenaire à Quimper.


Paul et Maurice Fouillen

Maurice Fouillen
Maurice Fouillen (cliché ArMen).

Salut les artistes…

Si la qualité première d’un artiste est d’être imprévisible, Paul Fouillen en était un sacré ! Sa vie et son œuvre semblent n’être qu’une suite de pieds de nez à la logique, de fantaisies inspirées. Sa venue à Quimper, déjà. Il y est arrivé en 1920. Parce que ce Pontivien, ancien élève de l’école des Beaux-arts de Rennes aimait la musique et que la Lyre quimpéroise cherchait un flûtiste. Un peu comme ça se passe aujourd’hui dans les clubs de football, on chercha un emploi à cette nouvelle recrue. On lui en trouva un chez HB, dans la faïence.

Paul Fouillen
Sur cette vieille photo, on peut voir Paul Fouillen, à l’époque où il était chef décorateur chez HB.

Une discipline qu’il découvrait, mais qui lui permit d’exprimer ses talents de décorateurs. Il devint chef décorateurs. Et dès 1929, il créa sa propre entreprise, dans un petit atelier sur les bords de l’Odet, à l’ombre de la « Grande maison ». « C’est sa femme qui l’incita à se mettre à son compte », raconte Maurice Fouillen, son fils. Anna Patéour, chef-magasinier chez HB avait, elle, le sens pratique.

Maurice Fouillen
L’ancienne guinguette sur les bords de l’Odet.

Pas de four

Il lui en fallait pour suivre son artiste de mari ! Au début, par exemple, l’atelier ne pouvait fabriquer de la faïence, faute de… four. « Il n’a pu acheter son premier four qu’en 1948, lorsque sont apparus les premiers modèles fonctionnant à l’électricité. En attendant, mon père s’est lancé dans le travail du bois… »

Dans son atelier du Styvel, Maurice Fouillen garde précieusement quelques uns des meubles conçus et décorés par son père. Du mobilier pur style Arts-déco. Inutilisable, inclassable, mais débordant d’invention, d’originalité. « Mon père était avant tout un décorateur », explique Maurice Fouillen, qui évoque toujours avec beaucoup de tendresse et d’émotion ce père extraordinaire.

Maurice Fouillen

De la broderie

Avec son four électrique et le démarrage véritable de son atelier de faïence, en 1948, il allait donner libre cours à cette inspiration qui tranchait avec le style traditionnel des autres ateliers. « Venant d’une autre région, mon père avait été frappé par la richesse des costumes cornouaillais et de leurs motifs. Il trouvait cela beaucoup plus intéressant que les figurines habituelles. C’est ça qui est à l’origine de son style. C’était presque de la broderie… »

La sonnette d’entrée de l’atelier : « C’est la première chose que mit en place mon père lorsqu’il s’installa ! »

Il changea aussi les couleurs, adoptant des marrons que viennent éclairer des bleus d’une extraordinaire intensité. De temps à autre, les broderies laissaient place à des personnages, des portraits remplies de vie. « Comme les autres artistes de sa génération, Méheut ou Creston. Il se promenait toujours un crayon à la main, prêt à saisir des scènes quotidiennes que l’on retrouvait sur des assiettes, de meubles… »

Cette passion de la création, Paul Fouillen ne l’exprimait pas que dans son atelier. « Il était passionné de théâtre. En fait, il aurait voulu être décorateur. Il a même fondé une troupe à Quimper et écrit une opérette pour le plaisir d’avoir à concevoir des décors. » Sans parler d’un dessin animé et nombreuses peintures réalisées sur des carton d’emballage, dont certaines ornent encore les murs de l’atelier du Styvel. « Il est mort trop tôt. Juste au moment où, libéré du poids de son entreprise, il aurait pu donner libre cours à son inspiration. Il avait encore beaucoup de choses à donner. » Pouvait avancer, innover. Mais, bien sûr, il ne fallait pas dévier, il fallait qu’on puisse dire : « C’est du Fouillen ! ». Chez nous, on a toujours fait quelque concessions aux clients, mais jamais sur les décors. »

Paul & Maurice Fouillen
Affiche de l’exposition « Paul Fouillen faïencier quimpérois, Maurice Fouillen » en 2015.

Mais, au fait, c’est quoi du « Fouillen » ? « C’est une liberté de création, mais qui puise dans notre patrimoine celtique. A mon avis, l’Art-déco, c’est la vraie originalité du Quimper. Parce que les artistes qui le pratiquaient savaient s’inspirer de la tradition locale. Ce qu’ils faisaient ne pouvait être fait ailleurs. »

Mort en 1958, Paul Fouillen n’aura pas vécu la fin de son atelier, qui employa jusqu’à une vingtaine des personnes. Avant de fermer ses portes. Pas tout à fait, pourtant. Aujourd’hui, Maurice Fouillen continue, seul, à maintenir la tradition Fouillen. « J’ai commencé à travailler avec mon père en 1959. Je me souviens toujours de la première pièce qu’il m’a confiée. C’était un service à huîtres. Il me laissait ma liberté ».

Maurice Fouillen
Maurice Fouillen – Jeune bretonne debout (2001).

Des Fouillenistes fidèles

Ce style, en tout cas, les « Fouillenistes » savent le reconnaître. « Ce sont des collectionneurs, des gens qui suivent notre production, qui reviennent quatre ou cinq après avoir acheté une pièce, parce qu’ils savent qu’ils en trouveront d’autres qui ne seront différentes, avec un décor unique… »

C’est pour eux que Maurice Fouillen, à 61 ans, continue à cuire, à peindre, à travailler ses émaux. En recherchant l’inspiration dans les centaines de motifs créés par son père. Sans dévier, mais, aussi, sans copier.

Publié le 24/04/1990 par Jean LALLOUET – Ouest-France ©


Rencontre avec Maurice Fouillen – Deux traditions : quimpéroise et familiale

Maurice Fouillen
Maurice Fouillen présente une pièce unique exposée à Trévarez à Noël dernier, sur le bar fabriqué et décoré par son père et marqué par Charles Aznavour lui-même !

Faïence, un nom : Quimper. Une des trois grandes signatures : Fouillen.

En poussant la porte de l’atelier, cette ex-guinguette 1900 de la place du Styvel, qui servit de décors au film de Chabrol, « Les fantômes du Chapelier », la certitude s’empare aussitôt du visiteur : c’est un placement que de posséder un « Fouillen ». Héritier du talent de son père Paul, ex-chef décorateur chez HB et créateur de son entreprise, Maurice continue à satisfaire sa clientèle extrêmement demandeuse parmi les professionnels de la vente.

Déjà sur le « coup de l’été prochain », il décore vases, assiettes, plats et objets divers de son inspiration celtique aux couleurs profondes. Passionné par son métier, cet artiste véritable et modeste évoque cet autre grand artiste que fut son père et les différentes étapes qu’il dut franchir avant de monter enfin son premier four électrique en 1945. « Il a dû décorer différentes choses en verre, bois, cuir, etc ».

Certaines représentent une valeur inestimable, puisque sentimentale en plus de la formidable beauté. Charles Aznavour lui-même en fut pour ses… frais en se voyant refuser la vente d’un splendide meuble. Les arguments sonnants du comédien ne firent aucunement trébucher l’attachement à la mémoire paternelle de Maurice Fouillen.

Maurice Fouillen dans sa salle d'exposition.
Maurice Fouillen dans sa salle d’exposition.

Trois fois cent et trois fois vingt

Cette année, l’on fête le 60ème anniversaire d’un établissement fondé en 1929 et qui compta jusqu’à 18 salariés. Témoin d’une époque florissante et captivante qui se prolonge à l’échelle du toujours grand art, l’atelier Fouillen sera bien entendu représenté à sa juste valeur l’an prochain, à l’occasion de la célébration du tricentenaire de la faïencerie quimpéroise. Expo prévue, comme il se doit, au musée breton. Le pape Jean-Paul II y prêtera-t-il le vase issu de cet atelier et offert en 1981 par une congrégation de religieuses, qui en firent spécialement la commande.

Maurice Fouillen décorant un plat
Maurice Fouillen décorant un plat

Publié le 14/09/1989 – Le Télégramme ©

Vente Jean Fréour (1919-2010) – Œuvre picturale et sculptures provenant de son atelier.

L’étude Adjug’Art de Brest présentera une seconde vente de l’atelier du sculpteur Jean Fréour, le mardi 28 janvier 2020 à 14h15.
On retrouvera plus particulièrement dans cette vacation, des dessins et des peintures. Il est à noter que Jean Fréour a collaboré avec la manufacture HB au début des années 50.

Vente Jean Fréour (1919-2010)

Œuvre picturale et sculptures provenant de son atelier – Brest.
Adjug’art, Maître Yves Cosquéric
Mardi 28 janvier 2020 à 14 h 15.

Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente.

Vente Jean Fréour (1919-2010)

Élève de l’École des Beaux-Arts de Bordeaux à 17 ans, Jean FRÉOUR obtient une bourse pour entrer aux cours du Sculpteur Henri BOUCHARD à PARIS. En 1942, il participe à l’Exposition Régionale d’Art Breton au Musée à RENNES, rencontre les artistes Ar Seiz Breur et intègre leur groupe. Il séjourne à la Casa Velasquez à Madrid en 1952 où il travaille avec René QUILLIVIC. Installé à Batz-sur-Mer, il obtient de nombreuses commandes privées et publiques. Après la vente du 30 juillet de sa sculpture dans son atelier, sa peinture méconnue et quelques autres œuvres seront livrées aux enchères à BREST.

Le fonds d’atelier de Fréour en vente (Presse Océan).

Sculpture de Jean Fréour
Fréour a beaucoup sculpté le corps féminin.

Mardi, à Batz-sur-Mer, là où il a vécu, entre 500 et 600 sculptures de Jean Fréour seront mises aux enchères. L’artiste avait fait le choix de ne vendre qu’un minimum.

Même les poches vides, on peut aller jeter un œil à Batz-sur-Mer dès dimanche soir. Pour le plaisir des yeux. Avant la vente aux enchères, toutes les sculptures seront exposées dans la salle des fêtes de la ville et dans la propriété de l’artiste. « Une maison incroyable où il a vécu avec sa femme et travaillé. Il voulait qu’elle fasse corps avec la Nature alors les Fréour ne coupaient aucun arbre. Il a fallu élaguer un peu pour entrer », raconte Yves Cosquéric, le commissaire-priseur qui procédera à la vente.

« Avant de mourir, il taillait encore la pierre »

Jean Fréour est décédé en 2010 à l’âge de 91 ans. « Avant de mourir, il taillait encore la pierre. Le bloc de schiste est toujours visible dans son atelier. » Sa femme, décédée en 2018, n’a rien vendu, rien touché de l’espace où travaillait son mari. Les Fréour n’avaient pas d’enfants et laissent quantité d’œuvres à leurs neveux et nièces qui ont choisi de les vendre.

Des sculptures visibles un peu partout dans le département

Dans le département, on peut voir des sculptures de Fréour un peu partout : Anne de Bretagne devant le château de Nantes, la paludière devant le musée de Batz-sur-Mer, la sculpture du palais des congrès de La Baule, le tympan de l’église de La Baule… « Et puis, on en trouve en Argentine, au Canada, en Afrique… Il a eu énormément de commandes publiques », explique Yves Cosquéric. Jean Fréour a fait partie du mouvement Seiz Breur (sept frères, en breton), un mouvement artistique né dans les années 20 en Bretagne. « Ils prônaient un art universel. Jean Fréour était le dernier des Seiz Breur », continue le commissaire-priseur brestois.

Où a-t-il puisé son inspiration ?

Il a puisé son inspiration dans la religion et le corps de la femme. « Il a beaucoup exposé, a été très demandé et en 1969, il a décidé de ne plus exposer dans les galeries. Il vendait à des collectionneurs en direct, répondait à quelques commandes. Mais à condition d’avoir la liberté de faire ce qu’il voulait. Il était surnommé « l’ermite de l’art ». On voit des photos de lui en habit de bure. Il a vécu très simplement ».

Ces dernières années, des expositions lui ont été consacrées au Croisic et à Locronan. Certaines pièces en vente mardi ont été exposées.

Les sculptures en vente

Les sculptures vendues sont très variées : bronze, marbre, schiste, ardoise bleue, bois et plâtres d’atelier (qui servent à faire les moules). « Les plâtres de ses grandes sculptures seront vendus. Il y a 216 lots à vendre. Mais dans un lot il peut y avoir plusieurs œuvres ». Les estimations partent de 100 à 2 000 €. Me Cosquéric sait déjà que des musées s’intéressent à cette vente. « Il y aura des initiés bien sûr mais j’ai vraiment envie que les gens découvrent cette œuvre. C’est exceptionnel de pouvoir faire une telle vente. Les ventes d’atelier ça n’existe plus car il y a souvent un galeriste derrière un artiste connu. Ce qui va être vendu c’est ce qu’il ne voulait pas vendre, ce qu’il a gardé autour de lui jusqu’à la fin ».

Exposition des œuvres à la salle des fêtes et dans la propriété Fréour (place du Mûrier) dimanche 28 juillet de 17 h à 19 h, lundi 29 de 11 h à 13 h et de 15 h à 19 h, mardi 30 de 9 h 30 à 11 h. Vente à la salle des fêtes mardi 30 à partir de 14 h 15.

Publié le 26 juillet 2019 par Marina CESSA – Presse Océan ©


Découvrir Jean Fréour (Ouest-France).

Jean Fréour

Publié le 27 juillet 2019 par Christophe PENOT – Ouest-France ©