Le nouveau catalogue de l’association vient de paraître. Il reproduit l’ensemble des planches décoratives contenues dans 10 carnets.
Ce livre de 162 pages est édité par l’association des Amis du Musée & de la Faïence de Quimper. Il est proposé à la vente pour le prix de 25 €.
Vous pouvez vous le procurer à l’accueil du Musée et auprès de la Galerie Philippe Théallet, notre revendeur officiel à Quimper. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter notre site internet (lien).
Nous avons pris connaissance du legs de l’antiquaire quimpérois Jean-Michel Le Meur, au Musée départemental breton. Le programme d’avril à juin 2022 du Musée revient sur cet évènement. Pour votre information, nous avions consacré en 2018, un long article sur son parcours (Gazette des Amis n°42).
Décédé en février 2020, Jean-Michel Le Meur a tenu pendant 30 ans la galerie « Le Cornet à dés », à Quimper. Ce lieu est bien connu des collectionneurs et amoureux des arts décoratifs bretons, période de prédilection de la galerie.
Jean-Michel Le Meur a exprimé la volonté de léguer au musée départemental breton un certain nombre d’œuvres de sa collection personnelle.
Une pièce coloniale d’exception, un plat de Paul Fouillen, un meuble attribué à Jacques Philippe dans le style art déco mais avec une empreinte celtique et un tableau d’Henri Sollier brossant avec réalisme une famille bigoudène.
Toujours en quête de pièces d’exception, conscient de l’intérêt qu’elles avaient à devenir des biens inaliénables, Jean-Michel Le Meur, a joué un rôle important dans l’enrichissement des collections des musées locaux. Il a cédé de nombreuses pièces au Musée breton, mais a également fait des dons conséquents.
Les collections du musée totalisent aujourd’hui 256 œuvres issues de la galerie « Le Cornet à dés ». Ces pièces sont devenues emblématiques des collections du musée. Les plus grands noms d’artistes y figurent : Mathurin Méheut, René Quillivic, Georges Robin, René Beauclair, René-Yves Creston, François Bazin, Jeanne Malivel, Louis-Henri Nicot, Paul Fouillen, Georges Geo-Fourrier…
2022 – Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.
(catalogue de l’exposition – 11 avril au 1er octobre 2022).
Place à l’inédit ! Cette année, nous allons dévoiler aux yeux du public l’ensemble des planches aquarellées de la manufacture Porquier-Beau. Fondée en 1773, par un ouvrier formé au sein de la Grande Maison HB, la fabrique s’associe vers 1875 avec le peintre Alfred Beau. Cette collaboration entre un artiste et une faïencerie de Quimper dure plus de quinze ans et apporte un souffle nouveau aux productions de la manufacture. Le succès qui en découle, incite la fabrique à multiplier les formes et les décors. L’ensemble de ces planches décoratives, créées dans le dernier quart du XIXème siècle et illustrant la production de l’époque, est regroupé dans un ensemble de 10 albums. Chaque recueil est consacré à une thématique. Ainsi, les différents volumes regroupent indépendamment les décors de Rouen, Moustiers, Nevers ou Delft, les scènes et les légendes bretonnes ou encore les pièces du célèbre et incontournable service à bord jaune qui a fait la renommée de la faïencerie. Déposés au musée par leur heureux propriétaire, ces carnets vont enfin révéler leurs secrets au public ! Cet ensemble unique, rassemblant plusieurs centaines de planches, ne manquera pas de vous étonner et de vous surprendre par la richesse des détails, la qualité de leur réalisation, ses jeux de lumière et la diversité des sujets représentés. Le résultat de la première collaboration durable entre une faïencerie de Quimper et un artiste vous épatera et vous promet, encore une fois, un formidable voyage au pays de la faïence de Quimper. Pour une meilleure mise en valeur, des pièces ornées de ces décors viendront compléter le tableau et vous plongerons dans les passions artistiques de cette fin du XIXème siècle.
Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Yves CORNILY, Philippe THÉALLET, Jérémy VAROQUIER, notices : Jérémy VAROQUIER, photos : Bernard GALÉRON). 29,7 x 21 cm – 162 pages – ISBN 2-914009-37-2 – 25 €.
En mars 1922, le grand artiste et héros de guerre breton, Jean-Julien Lemordant, assiste à son apothéose, au palais du Trocadéro. Acclamé, le « peintre aveugle » ne dit rien de son troublant secret…
Dimanche 12 mars 1922, Paris. Sous le regard des passants intrigués, un interminable ballet d’automobiles anime les abords du palais du Trocadéro. À l’intérieur, les gradins sont déjà bondés. Les loges et les tribunes pleines à craquer. Combien sont-ils ? 4 500. Peut-être plus.
La gigantesque salle néobyzantine bourdonne d’officiers et d’officiels, scintillants de médailles et de montres en argent, au milieu de la multitude endimanchée. Il y a là le ministre des Travaux publics, Yves Le Trocquer, les académiciens Maurice Barrès et Jean Richepin, la duchesse de Rohan, l’ancien président de la République Paul Deschanel… Il est 15 h. Soutenu par un ami, Jean-Julien Lemordant vient d’apparaître sur la scène et clopine jusqu’à une chaise longue. « Vive Lemordant ! » « Vive la Bretagne ! » « Vive la France ! ». Le « peintre aveugle » aux lunettes noires, l’héroïque combattant, huit fois percé au champ d’honneur, est là !
« La Bretagne est ici, venue de partout »
Dans la « cathédrale républicaine » du Trocadéro, l’artiste de 44 ans savoure sa béatification laïque. Bienheureux le peintre martyr qui, sacrifice suprême, a perdu la vue par amour pour son pays. « Vive Lemordant ! » Gaston Duveau prend la parole.« Lemordant, c’est devant la Bretagne que je parle. Elle est ici représentée par les hautes personnalités qui nous entourent, représentée aussi par ces associations accourues avec tant d’empressement à notre appel et dont l’affectueuse solidarité – qui vient de s’exprimer sur la tombe du Soldat inconnu – s’affirme aujourd’hui devant vous. Elle est ici. Venue partout. » Le président des Enfants d’Ille-et-Vilaine enchaîne avec un portrait l’artiste dont il souligne la justesse du crayon et la vigueur des coups de pinceaux. Il raconte, tour à tour, la fabuleuse histoire du petit orphelin de Saint-Malo sans le sou du pensionnaire de l’École des Beaux-Arts de Rennes puis de Paris, du jeune appelé plein de fougue, du génial décorateur, du militant de la cause bretonne, de l’artiste humaniste qui a peint « l’âpre et sublime nature de Bretagne, les gens et les choses de la mer ».
Embrassades, accolades, sérénades
Artiste doué d’un immense talent, considéré, à l’époque, comme « le plus grand peintre de la Bretagne », Lemordant a produit une œuvre à la fois poétique et flamboyante dont l’un des plus fameux exemples est le plafond du théâtre de Rennes. Sa chapelle Sixtine ! « Il a peint des œuvres extraordinaires, souligne André Cariou, ancien directeur du musée des Beaux-Arts de Quimper, auteur, en 2006, d’un important ouvrage sur Jean-Julien Lemordant. Ses couleurs très vives se détachaient de l’art académique. Il est devenu très célèbre en 1908-1908 avec le grand décor de l’Hôtel de l’Épée de Quimper (1). » Suivent les mots et le baiser de l’écrivain breton Charles Le Goffic, l’accolade du représentant de l’École des Beaux-Arts et le panégyrique de monsieur Guérault, président honoraire des Enfants d’Ille-et-Vilaine. Et re- « Bravo ! » re- « Vive Lemordant ! » Voyez ces jolies Bretonne en costumes du pays qui le couvrent de fleurs ! Quel triomphe ! La salle chavire puis se tait tout net.
Lemordant, « bête de scène »
Lemordant va parler. Face à la foule, le héraut bleu horizon des « gueules cassées » ne tremble pas. Il a l’habitude des conférences sa parole est sûre. Son ton, bien réglé. Ses gestes calculés. Et, sans surprise, c’est sur un vibrant hommage à sa chère et lumineuse Bretagne qu’il commence son discours. Puis, vient l’émouvant récit de « l’odyssée du 10e corps ». Au fil des conférences, l’histoire s’est un peu enrichie de nouvelles blessures et d’épisodes inédits, mais son fond est tout ce qu’il y a de plus vrai.
Oui, Lemordant est un authentique héros de guerre. Oui, son engagement et son courage sont exemplaires. Oui, il a énormément souffert dans sa chair… « Il avait notamment reçu une balle au-dessus d’un œil qui avait pulvérisé toute la boîte crânienne à cet endroit-là, explique André Cariou. Il y a eu des versions extraordinaires de cette affaire. On a dit que ses yeux étaient sortis des orbites, quasiment tombés par terre, et qu’il les aurait remis en place lui-même. »
Témoin de son apothéose !
Les spectateurs du Trocadéro qui, en ce moment même, boivent les paroles du conférencier ne se doutent pas une seconde que le « peintre aveugle »… les voit ! « En fait, il n’a pratiquement jamais perdu la vue, reprend André Cariou. Il y a eu des moments, entre les opérations, où il voyait moins bien. Mais c’est tout. » Pourtant habitué aux huiles de Paname et aux ors de la République, Henry Coutant, le journaliste parisien de L’Ouest-Eclair (l’ancêtre de Ouest-France), n’en revient pas. « Un homme vient d’assister vivant à son apothéose », écrit-il, tout chose. Mais il y a autre chose que le public ignora. Puisque l’artiste voit en cachette, rien ne lui interdit d’enrichir son catalogue. Le tout étant de faire passer ces œuvres nouvelles pour des compositions d’avant-Grande-Guerre. « Il va commettre des erreurs invraisemblables, reprend André Cariou, amusé. Sur certains de ses dessins de guerre, par exemple, les soldats de 1914 portent des uniformes qui ne sont apparus que plus tard. »
Lemordant ou la rage de vivre
« Lemordant a dû se débrouiller tout seul très tôt, conclut André Cariou. Il avait le sens de la survie dans l’adversité. Adolescent, c’était déjà un sacré débrouillard. » C’est cette formidable volonté qui a permis à l’orphelin de Saint-Malo de devenir le riche et influent artiste parisien, un rien mythomane, ami des plus grands. C’est elle aussi qui lui a donné la force de survivre à la guerre et aux blessures civiles (Lemordant a été renversé par une voiture dans les années 1930) pour ne mourir que le 11 juin 1968, à l’âge de 89 ans.
(1) Décor acquis par la Ville des Quimper et reconstitué au musée des Beaux-Arts.
Dans l’éditorial du dernier numéro de notre Gazette, nous vous avions convié à tenir notre Assemblée Générale le samedi 9 Avril ( le lendemain de l’émaillage de la nouvelle exposition du Musée)….sans avoir pensé que, ce week-end, se tiendrait le premier tour des élections présidentielles ; et. donc, que certains d’entre vous ne souhaiteraient pas se déplacer pour notre Assemblée Générale afin de pouvoir aller voter.
C’est pourquoi, lors de notre dernier Conseil d’Administration, nous avons décidé de déplacer notre Assemblée Générale à la date du samedi 4 juin (10 heures), entre les élections présidentielles et les législatives.
Ce sera une Assemblée Générale Extraordinaire, car nous souhaitons légèrement modifier les statuts, afin de faire passer le nombre de membres du Conseil d’Administration de 10 (actuellement) à 12, afin d’avoir plus de souplesse dans la répartition des tâches si besoin.