Le couple inconnu de Jos Kervella (Le Télégramme).

Photo Ronan LARVOR

Bernard Verlingue présente la céramique, inconnue des experts jusqu’à aujourd’hui.

Le Télégramme débute une série sur les expositions estivales dans les musées et autres lieux culturels de Quimper. Premier rendez-vous autour d’une oeuvre originale de Jos Kervella, présentée au Musée de la Faïence. Bernard Verlingue, le conservateur du Musée de la Faïence, expert incontesté des faïences de Quimper, n’en finit pas de s’enthousiasmer devant des pièces inconnues qui lui sont apportées. Cette année, l’exposition d’été sur le thème « Armor, Argoat, la Bretagne au travail » réunissant des oeuvres autour des postures et des métiers de la mer et de la terre, a une nouvelle fois été l’occasion de belles découvertes. Parmi les 310 pièces exposées, Bernard Verlingue s’arrête devant une statue céramique : l’homme assis étripe une raie ou peut-être une lotte, la femme debout tient un panier rempli de poissons. La scène est réaliste, si ce n’était la dimension réduite du bateau qui les porte. « C’est une oeuvre qui nous était totalement inconnue, dit Bernard Verlingue. Tout est parti d’un collectionneur du nord de la France, qui est allé voir Philippe Theallet (un autre expert quimpérois) l’hiver dernier, avec cette pièce de Jos Kervella dans son sac. Il avait appris que nous préparions cette exposition sur le travail. Il est très curieux qu’un travail de cette taille, fait dans un moule, soit totalement inconnu. Le collectionneur l’avait acquise dans une vente dans le nord de la France ».

« Réalisée dans les années 40 »

Bernard Verlingue sort la pièce de sa vitrine délicatement. « Elle est signée à plusieurs reprises, montre-t-il. Mais elle n’est pas datée. On peut estimer qu’elle a été réalisée dans les années 1940 ». Jos Kervella (1915-1956), né à Saint-Urbain, près de Landerneau, a travaillé à Quimper, après des études aux Beaux-Arts et à l’École des arts décoratifs, à Paris, dans les années 1930. Après être passé chez Henriot, où il a fait quelques pièces pour Creston pour financer ses études, il a plus tard travaillé pour la faïencerie HB. Il n’est pas rare que la production d’artistes déjà bien répertoriée réserve toujours des surprises. Pour la même exposition, Bernard Verlingue a ainsi découvert des statues de chevaux d’Yvonne Jean-Haffen. C’est donc avec enthousiasme que le conservateur accueillera samedi matin, au musée, les particuliers qui possèdent des faïences lors d’une matinée d’estimation de leur valeur. L’estimation gratuite aura lieu de 10 h à 13 h. En contrepartie, le musée demande aux personnes intéressées de prendre un ticket d’entrée (5 €) qui permet de visiter le lieu.

Publié le 10 août 2017 par Ronan LARVOR – © Le Télégramme

Le travail des bretons mis en lumière dans la dernière exposition (Côté Quimper).

Depuis près de trois mois se tient, au musée de la faïence à Quimper, l’exposition Armor, Argoat, la Bretagne au travail. Le travail en mer ou sur terre est mis à l’honneur.

Vitrines de l'exposition thématique de l'année 2017.

Une partie des œuvres actuellement exposées au Musée de la faïence à Quimper (Photo Côté Quimper).

Un vaste choix d’œuvres

Plus de 310 pièces réalisées par une cinquantaine d’artistes différents sont exposées au Musée de la faïence. Tous ne sont pas bretons de naissance. C’est notamment le cas de Georges Renaud, artiste à la faïencerie HB à Quimper. Né à Paris mais passionné par la Bretagne, il s’en inspirera pour ses œuvres. Un peu plus loin encore, Alexander Goudie est né en Angleterre. Il épousera une loctudiste et passera près de 40 ans sur la côte bretonne.
Sur une période s’étalant de 1873 à aujourd’hui, les œuvres exposées retracent l’évolution du travail maritime et de celui de la terre dans la région. Mais pas seulement. Des scènes de la vie quotidienne sont aussi à découvrir. Toutefois la visite ne se déroule pas chronologiquement. C’est le travail des artistes qui est mis en avant, comme nous le confirme Bernard Verlingue, le conservateur du Musée de la faïence :
Nous ne voulions pas dresser une suite chronologique des œuvres. Le but est d’offrir une vue globale du travail de chaque artiste afin d’en conserver la plus grande authenticité. 

Le labeur de l’armor

Débarquement de poissons, pêche à pied, gardien de phare ou encore Marine nationale. Tous ces métiers aux caractéristiques régionales en ont inspiré plus d’un. La vie maritime bretonne du début du siècle est peinte, gravée, sculptée. Son évolution l’est aussi. On passe du ramassage manuel dans les filets à la représentation de systèmes de pêche mécanisés.
Les quelques œuvres contemporaines tranchent avec celles plus traditionnelles. C’est notamment le cas avec le travail de l’artiste brestois Paul Bloas. Cet éclectisme dans le genre et dans les dates confère une impression de « décalage horaire » à cette exposition.

Les métiers de l’argoat

De la moisson à la récolte, la représentation du travail de la terre tient elle aussi une grande place. Mais l’argoat ne se résume pas qu’au ramassage de pommes de terre. Les gardiennes de moutons de Ouessant, les lavandières ou les laitières ont droit à leurs œuvres. Les tisseuses, brodeuses ou autres tailleuses ne sont pas en reste non plus.
Plus que la représentation du travail en Bretagne c’est plus largement la vie régionale qui est dépeinte. Le rôle social des marchés, comme celui de Quémeneven, est mis en avant par plusieurs artistes. On achète, on dépense, on festoie ou on va voir le médecin, le jour du marché était « jour de fête » comme nous le confie Bernard Verlingue.
Toutes ces pièces sont à découvrir au Musée de la faïence à Quimper. L’exposition Armor, argoat, la Bretagne au travail a débuté le 18 avril dernier et doit durer jusqu’au 30 septembre prochain.

Publié le 21 Juillet 2017  par Yuna Drogou – © Côté Quimper.

Pêcheurs, lavandières et ramasseurs de goémon en faïence (Ouest-France)

Du 18 avril au 30 septembre, le Musée de la faïence de Quimper (Finistère) consacre son exposition temporaire à la représentation du travail. Chaque époque, chaque artiste offrent des visions différentes.

René-Yves Creston

L’homme au filet, de René-Yves Creston, présenté par Bernard Verlingue (Jean-Pierre Le Carrou).

La valeur travail. C’est un des thèmes qui a animé la campagne présidentielle. C’est aussi le sujet retenu cette année par Bernard Verlingue, conservateur du Musée de la faïence de Quimper(Finistère), pour l’exposition temporaire 2017. L’exposition brasse les années et les artistes, passe des côtes (Armor) à la campagne (Argoat). « Cette année, l’exposition temporaire présente 310 pièces, soit cent de plus par rapport à l’an dernier. » Et quand on lui demande comment il a sélectionné les faïences exposées, Bernard Verlingue répond avec gourmandise : « Je n’ai pas choisi. »

Travailleurs alanguis

Il a bien fallu le faire, cependant, tant le labeur a inspiré le travail des artistes. Logique : sur une partie des époques couvertes par l’exposition, les loisirs n’existaient pas ! Et pourtant, en observant les pièces de décoration fabriquées par la faïencerie Porquier, vers 1875, on voit surtout des travailleurs et travailleuses alangui(e) s, prenant du bon temps, allongés au bord d’une rivière. Vision bucolique. Les lavandières courbées sur leur dur labeur ramènent à la réalité de l’époque.

Le travail des pêcheurs, des ramasseurs de goémons, tout le petit monde du bord de mer est figuré avec réalisme. L’effort, le courage face aux éléments priment sur le reste. Visage altier d’une goémonière saisi par Alexander Goudie (1998). Lutte contre les vagues pour ramener une bouée au rivage saisie par Charles Maillard. Surprise, il s’agit d’une lampe décorative. Un peu plus loin, le pêcheur au filet de René-Yves Creston, le mouvement de son corps, traduit toute la dureté de la pêche au large.

Des bonheurs et trois « erreurs »

Dans chaque vitrine se cache au moins un bonheur. Et quelques erreurs, glissées volontairement par le facétieux Bernard Verlingue. Trois oeuvres ne représentent pas des paysages bretons. Mais toutes sont issues des faïenceries de Quimper.

Publié le 17/04/2017 par Jean-Pierre Le Carrou – © Ouest-France

Armor, Argoat, la Bretagne au travail (le télégramme)

Bernard Verlingue
Après son vernissage, hier soir, l’exposition du Musée de la faïence s’offre désormais à l’oeil du public. « Armor, Argoat, la Bretagne au travail » est le thème de cette exposition temporaire concoctée par Bernard Verlingue, son conservateur. En 310 pièces, dont certaines uniques, le musée privé relie l’Armor, la mer, et l’Argoat, la terre. Sabotier, lavandière, brodeur, faucheur, pêcheurs à pied…, les plus anciennes pièces datent du XIXe siècle, période de grosse production des scènes de la vie courante. L’exposition présente des oeuvres de Porquier, de Mathurin Méheut, de Georges Renaud. Le XXe siècle est également présent avec René-Yves Creston ou encore Marjatta Taburet. Des visites guidées sont proposées tous les samedis, à 15 h.

Pratique

Le Musée de la faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper, est ouvert du 18 avril au 30 septembre, du lundi au samedi, de 10 h à 18 h. Tarifs : 5 € (adultes), 4 € (18-25 ans), 3 € (7-17 ans).

Publié le 15 avril 2017 © Le Télégramme

René-Yves Creston du trait à la faïence et Suzanne Candré-Creston

catalogue 2013

  • 2013 – René-Yves Creston du trait à la faïence et Suzanne Candré-Creston

    (catalogue de l’exposition – 15 Avril au 28 septembre 2013)

    Sous la direction de Bernard Jules VERLINGUE (Padraïg CRESTON, Saphyr CRESTON, Philippe Le STUM, Olivier LEVASSEUR, photos : Bernard GALÉRON)

    Catalogue de l’exposition consacrée à l’artiste ethnologue pluridisciplinaire en 2013. Sont abordés les thèmes de la faïence, de la gravure, de la peinture, …

    29,7 x 21 cm – 88 pages – ISBN 2-914009-29-1 – tarif 10 €

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