Pêcheurs, lavandières et ramasseurs de goémon en faïence (Ouest-France)

Du 18 avril au 30 septembre, le Musée de la faïence de Quimper (Finistère) consacre son exposition temporaire à la représentation du travail. Chaque époque, chaque artiste offrent des visions différentes.

René-Yves Creston

L’homme au filet, de René-Yves Creston, présenté par Bernard Verlingue (Jean-Pierre Le Carrou).

La valeur travail. C’est un des thèmes qui a animé la campagne présidentielle. C’est aussi le sujet retenu cette année par Bernard Verlingue, conservateur du Musée de la faïence de Quimper(Finistère), pour l’exposition temporaire 2017. L’exposition brasse les années et les artistes, passe des côtes (Armor) à la campagne (Argoat). « Cette année, l’exposition temporaire présente 310 pièces, soit cent de plus par rapport à l’an dernier. » Et quand on lui demande comment il a sélectionné les faïences exposées, Bernard Verlingue répond avec gourmandise : « Je n’ai pas choisi. »

Travailleurs alanguis

Il a bien fallu le faire, cependant, tant le labeur a inspiré le travail des artistes. Logique : sur une partie des époques couvertes par l’exposition, les loisirs n’existaient pas ! Et pourtant, en observant les pièces de décoration fabriquées par la faïencerie Porquier, vers 1875, on voit surtout des travailleurs et travailleuses alangui(e) s, prenant du bon temps, allongés au bord d’une rivière. Vision bucolique. Les lavandières courbées sur leur dur labeur ramènent à la réalité de l’époque.

Le travail des pêcheurs, des ramasseurs de goémons, tout le petit monde du bord de mer est figuré avec réalisme. L’effort, le courage face aux éléments priment sur le reste. Visage altier d’une goémonière saisi par Alexander Goudie (1998). Lutte contre les vagues pour ramener une bouée au rivage saisie par Charles Maillard. Surprise, il s’agit d’une lampe décorative. Un peu plus loin, le pêcheur au filet de René-Yves Creston, le mouvement de son corps, traduit toute la dureté de la pêche au large.

Des bonheurs et trois « erreurs »

Dans chaque vitrine se cache au moins un bonheur. Et quelques erreurs, glissées volontairement par le facétieux Bernard Verlingue. Trois oeuvres ne représentent pas des paysages bretons. Mais toutes sont issues des faïenceries de Quimper.

Publié le 17/04/2017 par Jean-Pierre Le Carrou – © Ouest-France