Depuis près de trois mois se tient, au musée de la faïence à Quimper, l’exposition Armor, Argoat, la Bretagne au travail. Le travail en mer ou sur terre est mis à l’honneur.
Un vaste choix d’œuvres
Plus de 310 pièces réalisées par une cinquantaine d’artistes différents sont exposées au Musée de la faïence. Tous ne sont pas bretons de naissance. C’est notamment le cas de Georges Renaud, artiste à la faïencerie HB à Quimper. Né à Paris mais passionné par la Bretagne, il s’en inspirera pour ses œuvres. Un peu plus loin encore, Alexander Goudie est né en Angleterre. Il épousera une loctudiste et passera près de 40 ans sur la côte bretonne.
Sur une période s’étalant de 1873 à aujourd’hui, les œuvres exposées retracent l’évolution du travail maritime et de celui de la terre dans la région. Mais pas seulement. Des scènes de la vie quotidienne sont aussi à découvrir. Toutefois la visite ne se déroule pas chronologiquement. C’est le travail des artistes qui est mis en avant, comme nous le confirme Bernard Verlingue, le conservateur du Musée de la faïence :
Nous ne voulions pas dresser une suite chronologique des œuvres. Le but est d’offrir une vue globale du travail de chaque artiste afin d’en conserver la plus grande authenticité.
Le labeur de l’armor
Débarquement de poissons, pêche à pied, gardien de phare ou encore Marine nationale. Tous ces métiers aux caractéristiques régionales en ont inspiré plus d’un. La vie maritime bretonne du début du siècle est peinte, gravée, sculptée. Son évolution l’est aussi. On passe du ramassage manuel dans les filets à la représentation de systèmes de pêche mécanisés.
Les quelques œuvres contemporaines tranchent avec celles plus traditionnelles. C’est notamment le cas avec le travail de l’artiste brestois Paul Bloas. Cet éclectisme dans le genre et dans les dates confère une impression de « décalage horaire » à cette exposition.
Les métiers de l’argoat
De la moisson à la récolte, la représentation du travail de la terre tient elle aussi une grande place. Mais l’argoat ne se résume pas qu’au ramassage de pommes de terre. Les gardiennes de moutons de Ouessant, les lavandières ou les laitières ont droit à leurs œuvres. Les tisseuses, brodeuses ou autres tailleuses ne sont pas en reste non plus.
Plus que la représentation du travail en Bretagne c’est plus largement la vie régionale qui est dépeinte. Le rôle social des marchés, comme celui de Quémeneven, est mis en avant par plusieurs artistes. On achète, on dépense, on festoie ou on va voir le médecin, le jour du marché était « jour de fête » comme nous le confie Bernard Verlingue.
Toutes ces pièces sont à découvrir au Musée de la faïence à Quimper. L’exposition Armor, argoat, la Bretagne au travail a débuté le 18 avril dernier et doit durer jusqu’au 30 septembre prochain.
Publié le 21 Juillet 2017 par Yuna Drogou – © Côté Quimper.