Une exposition Xavier de Langlais à la médiathèque (Ouest-France).

Xavier de Langlais
Les trois fils de l’artiste, une de ses sœurs, avec son fils, devant une esquisse de la fresque de l’église d’Etel.

Ce mardi 16 juillet, a eu lieu, à la médiathèque Marguerite Lohézic, l’inauguration d’une exposition consacrée à Xavier de Langlais qui a vécu la plus grande partie de sa vie à Surzur.

Né en 1906, à Sarzeau, et décédé en 1975, à Rennes, Xavier de Langlais est connu pour avoir décoré des églises bretonnes, dont celle de Saint-Symphorien qui recèle un tableau intitulé La vierge des moissons.
Étaient présentes, au vernissage de l’exposition, une cinquantaine de personnes dont les quatre enfants de Xavier de Langlais. Mickaël, Gaëtan, Tugdual et Rozenn ont prêté leurs collections personnelles.

La présentation de l’exposition a été faite par Gwendal de Collart, également président de l’association des Amis de Xavier de Langlais : « L’exposition, qui compte une trentaine de tableaux, propose des paysages bretons, dont une chaumière et un autoportrait de mon grand-père ; des tableaux représentant la vie traditionnelle de Surzur, dont le pardon de Sainte-Anne-Grapon, des jeunes bretonnes dansant au cours d’une noce, et un tableau rare d’une jeune fille. »

À découvrir aussi, des gravures de Suscinio, des croquis de Penvins et une affiche d’une déclaration de guerre et aussi des gravures et illustrations de journaux.
L’artiste a aussi écrit cinq tomes du Roman du roi Arthur et La technique de la peinture à l’huile, un ouvrage de référence aujourd’hui.

Publié le 18/07/2019 – Ouest-France ©


Expositions 2019 – P. Abadie-Landel, R. Micheau-Vernez, P. Moal et X. de Langlais.

Nous avons réalisé pour vous une sélection des expositions à voir à partir du mois de mai 2019.
Tous ces artistes ont travaillé pour les faïenceries quimpéroises.


Pierre Abadie-Landel (1896-1972)

  • Pierre Abadie-Landel
  • Pierre Abadie-Landel

Une rétrospective de l’œuvre du peintre Pierre Abadie-Landel (1896-1972), artiste éclectique, membre des Seiz Breur bien que résidant à Paris, qui fit des ports du Finistère sud l’un de ses thèmes favoris.

Port-musée de Douarnenez – Salle d’exposition du hall d’accueil
du 19 mai 2019 – 30 juin 2019 (ouvert de10h-12h30 / 14h-18 h)
Fermé le lundi sauf vacances scolaires, entrée libre.


Ô Couleurs ! Robert Micheau-Vernez (1907-1989)

  • Robert Micheau-Vernez Malicorne
  • Robert Micheau-Vernez Malicorne

L’exposition présente les œuvres du coloriste breton Robert Micheau-Vernez. Dessinateur, peintre, coloriste, illustrateur, céramiste et artisan de l’Art Sacré, Robert Micheau-Vernez s’est intéressé à tous les domaines de l’art.

Musée de la Faïence de Malicorne (72)
du 18 mai au 11 novembre 2019
D’avril à fin septembre, le musée est ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h (19h en juin, juillet et août). Ouvert tous les dimanches et les jours fériés
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Exposition Paul Moal – peintures et céramiques

L’exposition réunira des huiles, des pastels, des faïences, des aquarelles et des dessins de l’artiste.

  • Paul Moal
  • Paul Moal
  • Paul Moal

Paul Moal est né en 1948 à Douarnenez. Très tôt, il est attiré par les arts plastiques. Il achète son premier matériel de peinture à l’âge de 15 ans. Il aime se rendre sur les ports d’Audierne et de Douarnenez, aller observer les peintres, nombreux à cette époque, à poser leurs chevalets sur les quais. Il n’aspire qu’à une chose : leur ressembler !

Tout naturellement, il réfléchit à suivre des études à l’école des Beaux-Arts. Mais, sur les conseils de ses professeurs et après un engagement de 3 ans dans l’Armée de l’Air, il reprend des études scientifiques à l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique de Nantes, qui lui permettent de devenir professeur de technologie au lycée du Likès à Quimper. Lors de ses temps-libres, il ne cesse de peindre dans son atelier aménagé par ses soins dans sa demeure quimpéroise. Il aime à rappeler « qu’il n’aime pas dessiner mais peindre ».

Artiste autodidacte, il s’essaie au pastel, technique moins contraignante et plus accessible que l’huile. Il teste également l’aquarelle. Pourtant, il revient toujours à ses techniques de prédilection : le pastel et la peinture à l’huile.

Depuis 2014, il expérimente le collage ; pour ce faire, il récolte des affiches, il arrache des fragments d’affiche dans les rues au gré de ses balades.

Curieux de tout, intéressé par de nombreux domaines, Paul Moal aime fréquenter les expositions et les musées, découvrir ou redécouvrir des artistes, des univers, des techniques. Il est constamment à la recherche d’inspiration, d’idées pour faire évoluer sa peinture, son art.

Dans les années 90, il commence à s’intéresser à la faïence qu’il découvre à l’atelier du Steir à Quimper. Il débute par la peinture sur céramique puis il s’essaie à la réalisation de rondes-bosses. Celles-ci deviennent de moins en moins figuratives, de moins en moins colorées au fil des années, les notions de volume et de monochromie prennent toutes leurs places.

Comme sur ses peintures, Paul Moal préfère s’attacher aux postures, aux mouvements, aux gestes qui montrent l’effort des personnages, la rudesse des métiers qu’aux détails des visages ou des vêtements. Il exécute des pièces pour la Faïencerie d’Art Breton (F.A.B) de Quimper, la Faïencerie Henriot de Quimper puis pour la Faïencerie d’Art de Malicorne (F.A.M) dans la Sarthe.

Son travail a été mis à l’honneur lors de nombreux salons et expositions : musée de la pêche de Concarneau en 2013, musée des Thoniers d’Etel en 2015, Yacht Club de France à Paris en 2016 et musée de la Faïence et de la Céramique de Malicorne en 2016, musée de la Faïence de Quimper en 2017.

Il expose en permanence à la galerie Philippe Théallet de Quimper, à la galerie Regard de Brest et à la galerie des Glaces de Nantes.

Salle des fêtes de Douarnenez
du 17 Juin au 10 Août 2019
Ouvert du lundi au samedi de 10h à 12h30 et de 15h à 18h30, entrée libre.


Xavier de Langlais (1906-1975)

Xavier de Langlais

Exposition de tableaux, gravures et dessins de Xavier de Langlais.
Sélection d’œuvres sur le thème de Surzur et ses alentours.

Médiathèque Marguerite Lohézic – Surzur (56)
du 16 juillet au 24 août 2019
Entrée libre.

Mouvement – Les Seiz Breur (Sorties de Secours).

LE CARTON VOYAGEUR, À BAUD, PARLE DES SEIZ BREUR DANS SON EXPOSITION PRINTEMPS-ÉTÉ. MÊME SI CERTAINS NE VONT RIEN APPRENDRE ICI, D’AUTRES DÉCOUVRIRONT PEUT-ÊTRE CE MOUVEMENT DONT NOUS AIMONS VRAIMENT BEAUCOUP CERTAINS ASPECTS. COURANT D’IDÉES AVANT TOUT, LES SEIZ BREUR ONT ABRITÉ DES ARTISTES DONT LES ŒUVRES NOUS PARLENT ET NOUS SÉDUISENT, RÉUNISSANT UNE VISION DE LA BRETAGNE DANS UN ESPRIT ESTHÉTIQUE ENTRE ART DÉCO ET BAUHAUS.

Xavier de Langlais.
Pont’n Abad, illustrateur Xavier de Langlais.

Daniel Le Couédic, spécialiste des Seiz Breur, a insisté dès le début de notre entretien avec lui : « Le terme Seiz Breur est devenu un cliché, comme une étiquette, mais en réalité leurs pratiques étaient très différentes, dans des disciplines très éloignées. C’est avant tout un courant d’idées qui réunissait ces artistes et ces intellectuels qui ont été partie prenante de la mutation de la Bretagne ». Ces idées – commençons par évacuer le sujet – se sont par la suite dirigées vers une dérive nationaliste pour certains, au sujet de laquelle les experts ne sont pas tous d’accord. Nous avons donc choisi de rester dans le champ plastique, où, même si on ne peut pas vraiment parler de collectif, influences et intentions portent un air de famille… Si nous aimons autant les Seiz Breur, c’est pour leur manière de mêler la tradition aux courants esthétiques qui agitaient le monde au début du vingtième siècle : Art déco, Arts & crafts, Bauhaus : « Une Bretagne de la modernité qui tenait compte du passé, dit Le Couédic, autant un mouvement d’idées qu’un mouvement artistique, qui se rapproche dans ce sens davantage du Bauhaus ». Visuellement, pourtant, certaines œuvres portent vraiment la patte de l’Art déco – « Les Seiz Breur ont été très imprégnés par l’Art déco, et l’ont presque précédé » – dans la présence du noir et blanc ou les lignes très géométriques, à commencer bien sûr par un chef d’œuvre, le splendide magasin Ty Kodaks, dessiné en 1933 par Olivier Mordrelle, aux courbes et aux lignes sublimes, sur les quais de l’Odet, à Quimper. Mordrelle ne faisait pas partie – d’après Le Couédic dans une interview donnée à Télérama – des Seiz Breur, mais son nom y a beaucoup été associé, et c’est surtout lui qui va cristalliser les dérives évoquées plus haut. A Bénodet, c’est l’incroyable villa blanche Ker Magdalena et sa tour démesurée que l’on ira voir : commanditée par Maurice Heitz-Boyer, médecin du pacha de Marrakech, à l’architecte de Rabat, Albert Laprade, en 1927, elle domine la promenade côtière.

Ar Seiz Breur. 1923-1947

René-Yves Creston.
René-Yves Creston, Nominoë – Musée départemental breton, Quimper

Ar Seiz Breur est créé en 1923 par Jeanne Malivel. Cette jeune artiste de Loudéac, prof à l’école des Beaux-arts de Rennes, n’a que 28 ans, mais elle croit très fort à un renouveau breton, affranchi des représentations folkloriques et kitsch – les « biniouseries » – et montre les motifs bretons d’une façon moderne. Elle va fédérer une soixantaine d’artistes, intellectuels et artisans, qui s’attaqueront à réinventer – parfois à plusieurs mains – l’esthétique bretonne dans tous les domaines : sculpture, gravure, mobilier, vaisselle… Joseph Savina, brillant sculpteur sur bois de Tréguier, collaborera avec Le Corbusier pendant de nombreuses années, le premier interprétant les dessins du second en sculptures, portant leur double signature (un signal fort, pour Le Corbu). Morvan Marchal, lui, est à l’origine du Gwenn ha du, le drapeau breton aux rayures noires et blanches, qui n’est donc pas venu du fond des âges, mais a été créé en 1925. Même origine pour le triskell, qui n’est pas plus breton que ça, mais, retravaillé par les Seiz breur, devient le symbole de la Bretagne. Mais là où sont les plus visibles les Seiz breur, c’est dans la faïence, vaisselle ou pièces en volume, décorées de formes géométriques souples (dents de scie, spirales, triskels, hermines, palmette, plume de paon…) portant notamment la patte de celui qui prendra le relais à la tête du mouvement après Jeanne Malivel, René-Yves Creston, qui magnifia une partie de la production de la faïencerie Henriot. Graphiquement, l’esthétique Seiz Breur s’est souvent saisie de la technique très reconnaissable de la gravure sur bois, donnant à leurs images imprimées, affiches ou publications, comme Kornog, « Revue illustrée des arts bretons », une esthétique très reconnaissable.

Kornog - René-Yves Creston.
Revue Kornog – Crédit : CRBC-UBO-Brest.

« C’étaient des gens informés, inscrits dans les mouvements de renaissance nationale, proche des Arts & Crafts ».Sensibilisés à la notion de fabrication artisanale, les Seiz Breur rejoignent ce courant né quelques années plus tôt en Angleterre, à la frontière de l’ethnologie – « Un mouvement aussi bien spirituel que mécanique dans le geste »,qui utilise des techniques traditionnelles et fait entrer l’art dans la maison en retravaillant les objets du quotidien à partir de matériaux bruts et de formes simples, une idée qui amènera à la naissance du design.

Publié par Isabelle Nivet – Sorties de Secours © – Avril 2019.

Informations pratiques : Le Carton voyageur – Musée de la carte postale – Le Quatro – 3 avenue Jean Moulin – 56150 Baud.

Cf. l’article du Télégramme du 21 janvier 2019.