La reine des cartes de voeux, un joli coup de la Ville (Ouest-France).

Il tape immédiatement dans l’œil. Le visuel choisi pour souhaiter la bonne année aux Quimpérois est affiché dans les rues. Résultat d’un coup de génie et d’un coup de cœur. En voici la genèse.

visuel 2018 de la mairie de Quimper (Photos Ouest-France).

L’affiche des 95 ans du festival de Cornouaille a inspiré les cartes de voeux de Quimper, présentées ici par Bernard Keraudren, directeur de la communication de la Ville. Des panneaux sont actuellement visibles dans les rues.

Le coup de maître

À l’origine de cette carte de vœux, l’affiche des 95 ans du festival de Cornouaille. « On l’a présentée pour la première fois en juillet, raconte le président Jean-Michel Le Viol. Elle représente des danseurs inspirés par l’artiste Micheau-Vernez sur un fond plus moderne. »
Une trame de traits noirs sur fond blanc à la Keith Haring (artiste américain des années 80). Parmi les formes arrondies, on reconnaît des instruments de musique : cornemuse, trompette, guitare, magnétocassettes… Un joli mélange entre tradition et modernité. Un foisonnement d’objets qui évoque le côté un peu fouillis du festival cornouaillais. Bien vu.

Le coup de génie

C’est l’agence rennaise de création et d’identité visuelle Pygmalion qui a réalisé cette affiche. « Nous nous sommes inspirés de l’art breton et de l’école Seiz Breur », précise Laurent Boinville, codirecteur de l’agence avec son frère qui a fait des études à Quimper. « Dans le cahier des charges, il fallait mixer le contemporain et l’identité bretonne. On a utilisé les couleurs de la faïence de Quimper, le jaune et le noir. On a créé un lettrage spécifique. » Le coup de génie, c’est d’avoir proposé à l’équipe du festival toute une série de produits dérivés : tee-shirts, casquettes, sacs de plage, gobelets, sets de table, autocollants, badges… « Un festival, c’est vivant. Il doit entrer dans les bars et être présents en bord de mer », ajoute Laurent Boinville. « C’est cette gamme de produits dérivés qui nous a amenés à choisir cette agence lors de l’appel d’offres, affirme Jean-Michel Le Viol, président du festival. Pygmalion a vraiment mis le paquet. »

Le coup de coeur

Le maire de Quimper, Ludovic Jolivet, a eu un coup de cœur en découvrant l’affiche du festival. Il propose immédiatement à l’équipe du Cornouaille de réutiliser ce visuel pour la carte des vœux de la Ville. Entre-temps, le Tour de France officialise une étape à Quimper. L’agence Pygmalion planche alors sur une déclinaison du visuel, associant les deux événements de l’année : le Tour de France et les 95 ans du Cornouaille. Danseurs et cyclistes partagent l’affiche sur un jaune un peu plus pâle et une trame aux traits bleus. Le slogan : « Cette année, reines et petites reines ont rendez-vous à Quimper. » Des affiches, un montage vidéo, des calendriers sont publiés.

Le coup de projecteur

À grands coups de pédales, la Ville a poursuivi la réflexion en imaginant créer un événement autour de cette campagne : une expo d’été autour de l’oeuvre de l’artiste Micheau-Vernez. « Nous avons pris contact avec la famille qui détient le fonds. Elle est d’accord sur le principe », informe Bernard Keraudren, directeur de la communication de la Ville. « Le lieu de l’exposition n’est pas encore défini. On a pensé au hall de la mairie ou la médiathèque. Rien n’est encore calé. » Robert Micheau-Vernez, né en 1907 à Brest, et mort le 8 juin 1989 au Croisic, est un peintre, illustrateur, affichiste, céramiste et vitrailliste. Il a produit des faïences pour Henriot pendant trente ans (de 1930 à 1960). Mais son oeuvre majeure, la peinture, est assez méconnue. Une bonne raison d’organiser cette exposition dans la capitale de la Cornouaille. Une rue de Quimper porte d’ailleurs le nom de l’artiste.

Le coup de chapeau

La Ville de Quimper et le festival de Cornouaille ont réussi un joli coup avec ce visuel qui tape dans l’œil des touristes et des Quimpérois. « On a énormément de retours positifs », témoigne Jean-Michel Le Viol. Coup de chapeau à Pygmalion pour cette idée lumineuse qui dynamise l’image de la ville.

Publié le 12/01/2018 par Lucile Vanweydeveldt – Ouest-France ©

Seiz breur pour un art moderne en Bretagne 1923 1947 par Pascal Aumasson.

L’ouvrage sur la confrérie des sept frères (Ar Seiz Breur) est paru au début du mois de décembre.

SEIZ BREUR LOCUS SOLUS 2017

SEIZ BREUR – pour un art moderne en Bretagne 1923-1947 – LOCUS SOLUS 2017 – Pascal Aumasson.

Retrouver une sélection des articles publiés sur cet ouvrage.


Le samedi 16 et le dimanche 17 décembre 2017, la pension Gloanec à Pont-Aven organisait son salon de Noël. Pascal Aumasson était interviewé sur son ouvrage par les organisateurs.

« Pension Gloanec » © 2017.


Le magazine Bretons du mois de janvier 2018 consacre un article de 4 pages au livre de Pascal Aumasson sous le titre de  » Les Seiz Breur voulaient créer un art moderne inspiré de l’esprit breton » (pages 34 à 37).

Couverture Bretons magazine 138.

Bretons magazine n°138, du mois de janvier 2018.


L’art déco breton toujours moderne des Seiz Breur (Ouest-France).

Histoire de l’art. Les créations des Seiz Breur ont gardé leur beauté et leur modernité. Ce mouvement (1923 à 1947) a pourtant été un peu oublié. Un livre les remet dans l’actualité.

Entretien avec Pascal Aumasson, ancien directeur du Musée des Beaux-arts de Brest.

Publié par Ouest-France - Rennes, musée de Bretagne - Collection particulière

Buffet à glissière (Creston/Savina), pichet Henriot (Creston/Candré-Creston) et projet d’étoffe imprimée (Candré-Creston).

Les Seiz Breur, des jeunes gens modernes ?
Dans les années 1920, ces jeunes artistes bretons ont un esprit moderne parce qu’ils se cultivent et regardent autour d’eux. Ils ont l’intelligence de tout absorber, notamment dans le monde celte, dans le sens européen du mot, jusqu’en Europe centrale.

Et ils transforment cette matière première celtique ?
Ils ont une détestation pour le mobilier Henri II, les meubles à personnages bretons, les surcharges décoratives sur les costumes… Ça les modernise. Ils sont imprégnés de respect des usages traditionnels, mais les plus anciens. Ils s’inspirent des formes, des couleurs… Ils prennent, par exemple, les motifs qui décorent une cuillère de mariage de 1859 pour en faire un usage schématisé qu’on retrouve ensuite dans leurs cartes de vœux.

Peut-on parler d’art déco ?
Ils représentent l’expression bretonne de la grande ferveur des arts déco partout en Europe.

Ça ne dure pas très longtemps ?
Une vingtaine d’années. Guère moins que l’École de Pont-Aven. Et, comme pour Pont-Aven, ce n’est pas une école avec un contrôle, une censure. C’est un mouvement démocratique, ouvert, qui n’impose pas de style. C’est un creuset où chacun s’alimente.

Il y a des femmes dans le groupe ?
Quelques femmes brillantes avec du tempérament, comme Jeanne Malivel ou Suzanne Candré-Creston, la première femme d’une des figures du mouvement , René-Yves Creston. J’ai retrouvé d’elle un fonds de sept cents planches de dessins formidables, avec une fraîcheur d’idées pour les meubles, la faïence, les textiles…

Car ils ne se limitent pas à une discipline…
Ils ne séparent pas art savant et art populaire. Leur mot d’ordre c’est « embellir le quotidien ». Ils proposent même des services de table, du papier peint, des meubles tourne-disque ou TSF…

Aujourd’hui, on les appellerait des designers ?
Absolument. Ils faisaient attention à l’environnement du quotidien.

Quel impact ont-ils sur leur époque ?
Leur publication est lue et connue. Ils ont une vitalité formidable et l’art de se montrer.

Dès 1925, deux ans après s’être rencontrés, ils sont représentés à l’exposition des arts industriels et décoratifs de Paris. En 1937, ils sont une trentaine et ont un pavillon dix fois plus grand à l’Exposition internationale.

Sont-ils situables politiquement ?
Ils abordent la question politique à travers l’art et la culture bretonne. Avec l’envie que l’art encourage la prise de conscience d’être breton. Certains ont eu des démarches individuelles mais le groupe n’a jamais pris position pour l’autonomisme, et surtout pas pour l’Allemagne ou pour Vichy.

Puis, on les perd de vue ?
Après la guerre, au regard des prises de position de certains, il y a eu un amalgame qui fait que l’intérêt pour la culture bretonne a pu être associé à la collaboration.

Mais leurs productions restent modernes ?
La meilleure preuve c’est qu’on n’a jamais vu autant d’objets Seiz Breur dans les salles de vente depuis vingt ans.

Donc, ils ont beaucoup produit ?
Notamment aux faïenceries de Quimper. Mais, ils ont rencontré, comme des designers, des difficultés pour éditer tous leurs objets.

Recueilli par Gilles KERDREUXOuest-France du 28/12/2017.

Seiz Breur. Ed. Locus Solus. 190 pages. 25 €.

Les journées européennes du patrimoine, les 16 & 17 septembre 2017.

Le musée de la faïence de Quimper ouvrira ses portes gratuitement lors des journées européennes du patrimoine le samedi 16 et le dimanche 17 septembre 2017.

Atelier 25

Venez découvrir l’exposition thématique de l’année 2017 « Armor, Argoat – La Bretagne au travail ».

Affiche de l'exposition 2017

Les membres de l’association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper, vous accueilleront lors de ces journées.

L’ensemble des publications de l’association seront disponibles à la vente, sur notre stand (voir la liste).

Vitrine de l'exposition 2017

Vous pourrez également adhérer à notre association en remplissant notre formulaire (lien).

René-Yves Creston

N’hésitez pas à venir nous rencontrer, nous vous attendons nombreux.

à bientôt.

Informations pratiques :

Musée de la Faïence de Quimper

14, rue Jean-Baptiste Bousquet

29000 Quimper

Horaires : 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.

Tel : 02 98 90 12 72

Le musée de la Faïence rend hommage aux travailleurs bretons (Côté Quimper)

Le musée de la Faïence s’intéresse au travailleurs de la terre et de la mer à travers une exposition intitulée: Armor Argoat: la Bretagne au travail.

Armor Argoat

Bernard Verlingue présente la nouvelle exposition  » Armor , Argoat: la Bretagne au travail »

Charles Maillard, Henriot, Georges Renaud, Paul Moal… Le labeur des travailleurs bretons, qui viennent de la terre ou de la mer, a inspiré bon nombre d’artistes. L’exposition présentée en ce moment au musée de la Faïence de Quimper réunit ses deux univers.

Bernard Verlingue, conservateur au musée de la Faïence de Quimper, n’est pas peu fier des 310 pièces présentées dans le cadre de l’exposition Armor, Argoat, la Bretagne au travail.

L’idée de cette exposition a germé il y a déjà quelques années, comme l’explique Bernard Verlingue « Nous avions parlé de ce projet avec Jean-Paul Alayse, l’ancien directeur d’Océanopolis, il y a près de trois ans. Lorsque le projet a pris forme, nous avons contacté des collectionneurs privés mais aussi le Musée breton de Quimper et le Musée du bateau de Douarnenez qui nous a fourni bon nombre de pièces. Le musée des Beaux-Arts de Brest a également participé ».

Trois siècles de travail

L’exposition couvre trois siècles d’histoire, de la fin du XIXe au début du XXIe siècles et brasse un grand nombre de corps de métiers : pêcheur à pieds, goémonier, meunier, curée, paysan… Les œuvres ornent une multitude de pièces de céramique, toutes très inspirées : service à galette, fresques auparavant exposées à la gare de Quimper, ou encore une étonnante lampe signée Charles Maillard. « Il y a également quelques pointes d’humour, que ce soit dans la scénographie ou à travers les pièces exposées », remarque Bernard Verlingue. Pour exemple, les hommes d’Église ne semblent jamais bien loin des bistrots !

Les scènes de labeur sont restituées dans une scénographie travaillée avec minutie et précision. « Le visiteur devient lui-même témoin d’une époque aujourd’hui révolue », constate Bernard Verlingue.

Cette riche collection permet également de découvrir différentes techniques de création, comme celle utilisée par Georges Renaud, issu de la manufacture HB.

« Il positionnait une toile sur une pâte de faïence afin de marquer l’impression. Puis, les plaques sont ôtées et passées au four, donnant ainsi une impression de toile sur la céramique ».

Johnny Onion

Armor, Argoat : la Bretagne au travail est également l’occasion pour les plus jeunes de découvrir des corps de métiers aujourd’hui disparus.

Certains personnages illustres, tel que Johnny Onion, célèbre colporteur d’oignons, sont également parmi les pièces présentées : « Ce personnage est très connu en Bretagne et en Angleterre ! Mais aujourd’hui, les enfants ne le connaissent plus », regrette Bernard Verlingue.

Le musée de la Faïence de Quimper offre un véritable voyage dans le temps, permettant de renouer avec l’histoire de la Bretagne et de ses doyens.

Publié le 21/04/2017 par Aurélie Berlet – © Côté Quimper.

Pêcheurs, lavandières et ramasseurs de goémon en faïence (Ouest-France)

Du 18 avril au 30 septembre, le Musée de la faïence de Quimper (Finistère) consacre son exposition temporaire à la représentation du travail. Chaque époque, chaque artiste offrent des visions différentes.

René-Yves Creston

L’homme au filet, de René-Yves Creston, présenté par Bernard Verlingue (Jean-Pierre Le Carrou).

La valeur travail. C’est un des thèmes qui a animé la campagne présidentielle. C’est aussi le sujet retenu cette année par Bernard Verlingue, conservateur du Musée de la faïence de Quimper(Finistère), pour l’exposition temporaire 2017. L’exposition brasse les années et les artistes, passe des côtes (Armor) à la campagne (Argoat). « Cette année, l’exposition temporaire présente 310 pièces, soit cent de plus par rapport à l’an dernier. » Et quand on lui demande comment il a sélectionné les faïences exposées, Bernard Verlingue répond avec gourmandise : « Je n’ai pas choisi. »

Travailleurs alanguis

Il a bien fallu le faire, cependant, tant le labeur a inspiré le travail des artistes. Logique : sur une partie des époques couvertes par l’exposition, les loisirs n’existaient pas ! Et pourtant, en observant les pièces de décoration fabriquées par la faïencerie Porquier, vers 1875, on voit surtout des travailleurs et travailleuses alangui(e) s, prenant du bon temps, allongés au bord d’une rivière. Vision bucolique. Les lavandières courbées sur leur dur labeur ramènent à la réalité de l’époque.

Le travail des pêcheurs, des ramasseurs de goémons, tout le petit monde du bord de mer est figuré avec réalisme. L’effort, le courage face aux éléments priment sur le reste. Visage altier d’une goémonière saisi par Alexander Goudie (1998). Lutte contre les vagues pour ramener une bouée au rivage saisie par Charles Maillard. Surprise, il s’agit d’une lampe décorative. Un peu plus loin, le pêcheur au filet de René-Yves Creston, le mouvement de son corps, traduit toute la dureté de la pêche au large.

Des bonheurs et trois « erreurs »

Dans chaque vitrine se cache au moins un bonheur. Et quelques erreurs, glissées volontairement par le facétieux Bernard Verlingue. Trois oeuvres ne représentent pas des paysages bretons. Mais toutes sont issues des faïenceries de Quimper.

Publié le 17/04/2017 par Jean-Pierre Le Carrou – © Ouest-France