Musée de la faïence – L’exposition Jeanne Malivel à voir jusqu’à samedi (le Télégramme).

Bernard Jules Verlingue - Jeanne Malivel

Bernard Verlingue, conservateur du musée, entouré de mobiliers et d’impressions textiles de Jeanne Malivel.

Il reste peu de temps pour voir l’exposition temporaire du Musée de la faïence consacrée à Jeanne Malivel, « pionnière de l’art moderne breton ». Ouverte depuis la mi-avril, elle ferme ses portes samedi. Neuf mille personnes ont déjà poussé la porte du lieu à Locmaria. Elle devient donc l’exposition la plus fréquentée depuis la réouverture du musée en 2011.

« Artiste essentiellement bretonne, elle a travaillé à la rénovation de la culture celto-bretonne avec la volonté de faire des créations modernes pouvant fournir un travail aux jeunes filles pour leur éviter d’aller faire les bonnes à Paris. Avec René-Yves et Suzanne Creston, elle est à l’origine du mouvement des Seiz Breur », rappelle Bernard Verlingue (ici en photo), le conservateur du musée.

Née à Loudéac le 15 mai 1895, Jeanne Malivel devait décéder de maladie à Rennes à l’âge de 31 ans. « Elle n’a pratiquement pas fait de faïence, on m’a dit que l’exposition n’allait pas marcher. Au contraire cela m’a changé de la routine et m’a encouragé à faire l’exposition avec l’aide de l’association des Amis de Jeanne Malivel. Elle a été une découverte, notamment pour les visiteurs étrangers. C’est une expérience heureuse, à reproduire, elle a ouvert des horizons nouveaux ».

Des centaines de réalisations

Impressions textiles, mobiliers, cahiers de dessins, gravures sur bois dont des dessins originaux qui ont servi à faire les gravures de « L’histoire de notre Bretagne », faïences, dont le service octogonal, médaille d’or à l’exposition universelle de 1925, la statue la Sainte-mère de Dieu… Le musée présente une centaine de réalisations de l’artiste ainsi que des créations réalisées par Henriot d’après des projets de Jeanne Malivel. Il expose aussi des broderies réalisées par l’école de Pascal Jaouen, inspirées de motifs de l’artiste.
Bernard Verlingue a retenu le thème de l’exposition temporaire 2019 : « Quand les brodeurs inspirent les faïenciers » va montrer les liens entre les costumes et la faïence.

Pratique
Musée de la faïence, rue Jean-Baptiste-Bousquet, quartier de Locmaria, De 10 h à 18 h. Entrée : 5 €.

Publié le 27 septembre 2018 – Le Télégramme ©

L’expo Jeanne Malivel a fait le plein (Ouest-France).

Jeanne Malivel

Cet été, Jeanne Malivel a séduit un large public.

Jusqu’au samedi 29 septembre, il est possible de visiter l’exposition Jeanne Malivel au Musée de la faïence à Quimper. Le public a aimé.

Avec 9 000 visiteurs environ, l’exposition temporaire du Musée de la faïence de Quimper (Finistère) a été un succès. Les derniers chiffres enregistrés l’indiquent avant même la fermeture du musée, samedi 29 septembre à 18 h. C’est la fréquentation la plus importante depuis 2011, date de réouverture du musée.

« Pour moi, cette exposition consacrée à Jeanne Malivel était une évidence, confie Bernard Verlingue, conservateur du musée. Certains ne partageaient pas mon point de vue. Parce que Jeanne Malivel avait finalement assez peu de liens avec l’univers de la faïence. »

Morte jeune, Jeanne Malivel a laissé derrière elle de nombreux projets. L’exposition donne aussi à voir du mobilier, des gravures, de la broderie. « Cette expo illustre bien le fait que le musée peut s’ouvrir à d’autres formes d’art. Nous l’avions déjà fait… »

« Quand les brodeurs inspiraient les faïenciers »

Les retours du public illustre bien l’intérêt suscité par la trajectoire de Jeanne Malivel. « Beaucoup de visiteurs, notamment étrangers, ont réagi positivement. D’une façon générale, tout public confondu, Jeanne Malivel était assez peu connue. » Excepté en juillet, assez calme, le flot des visiteurs a été important en mai et juin, encore plus important en août. Et septembre termine en beauté la saison du musée.
Bernard Verlingue réfléchit déjà à la prochaine exposition qui sera lancée en avril 2019. Sur sa table de travail, un livre signé René-Yves Creston, « Le costume breton ». « Une réédition de fascicules édités à partir de 1953… » Avec humilité, Bernard Verlingue se plonge dans cette somme. « Les évolutions du costume breton ont été très variées… »

C’est justement l’impact de ces ornements sur le travail des faïenciers que présentera la prochaine exposition. « Le thème sera quand les brodeurs inspiraient les faïenciers… Il y a du travail ! » Les motifs de broderie sont omniprésents avec des variantes multiples. « Je devrai opérer une sélection rigoureuse car la matière ne manque pas ! » prévient Bernard Verlingue.

Musée de la faïence, rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper. Ouvert jusqu’à samedi. Tous les jours de 10 h à 18 h. Entrée : 5 € (adulte).

Publié le 27/09/2018 – Ouest-France ©

Journée d’étude Jeanne Malivel à Quimper le 29 septembre 2018.

L’association des amis de Jeanne Malivel organise le samedi 29 septembre 2018, au Musée départemental breton une journée d’étude.

exposition thématique 2018 du Musée de la Faïence de Quimper.

Jeanne Malivel – Le Vieil arbre – 1922 – Gravure sur bois de fil (H. 21 ; L. 15 cm) – Monogramme JM sur le bord gauche – Signée Malivel J., sur le bord droit 19/25 (Collection particulière).

Ce colloque réunit les plus grands spécialistes de l’artiste, et se tiendra en clôture de l’exposition du Musée de la Faïence de Quimper.

Le programme est le suivant :

  • Daniel Le Couédic (professeur émérite Institut de Géo architecture – UBO) – « Jeanne Malivel: les sources confluentes de son engagement ».
  • Denise Delouche (professeur émérite à l’université de Rennes) – « Maurice Denis, préfacier de Jeanne Malivel ».
  • Philippe Le Stum (directeur du Musée départemental breton) – « De quelques gravures sur bois de Jeanne Malivel ».
  • Philippe Bonnet (conservateur en chef du patrimoine, Région Bretagne) – « Les Seiz Breur et l’art sacré: le couvercle des fonts baptismaux de Quintin ».
  • Olivier Levasseur (auteur du livre Jeanne Malivel aux éditions Coop Breiz) – « Ameublement et textiles de Jeanne Malivel ».
  • Bernard Verlingue (directeur du Musée de la Faïence) – « Jeanne Malivel, les arts de la table ».
  • Françoise Le Goaziou (auteur d’ouvrages publiés sur l’artiste par l’association des amis de Jeanne Malivel) – « Une si belle âme : L’œuvre religieuse de Jeanne Malivel ».
  • Gwen Lecoin (présidente de l’association Jeanne Malivel) – « Projets autour de l’œuvre de Jeanne Malivel ».

Les actes de la journée seront prochainement édités par l’association des amis de Jeanne Malivel. Nous vous en parlerons bientôt.

Les femmes artistes dans l’oubli. Jeanne Malivel a mis l’art au service des femmes (Ouest-France).

La « fille de Loudéac » est considérée comme une pionnière de l’art moderne breton. Dès le début du XXe siècle, elle s’est évertuée à en faire un vecteur d’emploi et d’émancipation.

Jeanne Malivel

Jeanne Malivel était une artiste en avance sur son temps. Elle a consacré sa courte vie à promouvoir l’art comme vecteur social.

Aujourd’hui, on aurait dit d’elle qu’elle était « féministe ». Mais Jeanne Malivel n’a pas attendu ces débats sémantiques pour s’engager dans des causes qui lui paraissaient nobles et justes, dès le début du XXe siècle. Et c’est en cela qu’elle était une femme et une artiste d’une grande modernité, autant dans les idées que dans le travail.

La « fille de Loudéac », née en 1895, est pourtant vite tombée dans l’oubli après sa mort, à l’âge de 31 ans.

« Elle a pris le taureau par les cornes »

« À une époque où on apprenait surtout aux jeunes filles à être de bonnes épouses et mères de famille, Jeanne Malivel a été soutenue financièrement par ses parents dans ses études d’art, explique Bernard Verlingue, le conservateur du musée de la Faïence de Quimper (Finistère) qui lui consacre actuellement une exposition estivale. Ils avaient très vite pris conscience de son don précoce pour le dessin. »
Elle décroche, en 1919, un diplôme de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. La jeune artiste spécialisée dans la gravure sur bois retourne sur ses terres natales. Elle se met à œuvrer en faveur de la rénovation d’une production bretonne qu’elle juge académique et stéréotypée. « Elle a pris le taureau par les cornes et s’est investie dans un nombre invraisemblable de projets, de commandes et de collaborations. »
Textile, broderie, gravure sur bois, céramique, dessin, mobilier, peinture, faïence, vitrail… en plus d’être touche-à-tout, Jeanne Malivel produisait « tous azimuts ».

L’art au service de l’emploi

Cette boulimique du travail voyait la modernisation de l’art à travers la réalisation d’œuvres, non seulement minutieuses et épurées, mais surtout « concrètes » qui débouchaient sur des emplois pour les femmes. « Elle leur fournissait le matériel et les formait gratuitement dans son atelier ».
Celle qui détestait Paris voulait mettre un terme à l’exode « massif » des jeunes filles de l’époque vers la capitale pour servir de bonnes à tout faire pour le compte de riches bourgeois. « Elle a pris un engagement vis-à-vis de la population locale, mais sans aspect politique », précise Bernard Verlingue.

Plusieurs artistes vont se rallier à sa cause en 1923 en intégrant les Seiz Breur. Le mouvement précurseur de l’art moderne breton, que l’on doit une nouvelle fois à « la fille de Loudéac », cimente une vraie orientation et conforte l’idée qu’un chantier de rénovation est nécessaire en Bretagne.

Une fin tragique

Le mariage « qui en a surpris plus d’un » de Jeanne Malivel avec un inspecteur des impôts, en 1925, « à peine trois mois après leur rencontre », est le début d’une parenthèse dans sa vie d’artiste et dans son investissement dans les Seiz Breur. « Elle a préféré partir en voyage de noces plutôt que d’assister à l’inauguration du pavillon breton. » Une parenthèse qui s’est brutalement refermée.
Si sa foi n’a jamais influencé son travail, elle a en revanche « causé sa perte ». Atteinte de la tuberculose, la jeune femme ne peut pas garder l’enfant qu’elle porte. Par convictions religieuses, elle refuse l’avortement et ils décèdent tous les deux, le 2 septembre 1926.
Jeanne Malivel laisse comme héritage davantage de projets que de productions. Fait préjudiciable puisque ce sont bien ces dernières qui permettent le passage à la postérité dans le monde de l’art. Mais « l’orientation qu’elle a impulsée est restée intacte. » Et sa modernité, elle, restera intemporelle.

Exposition jusqu’au 29 septembre, au musée de la Faïence, 14, rue Jean-Baptiste-Bousquet. Du lundi au samedi, de 10 h à 18 h, sans interruption.

Publié le 24/08/2018 par Sounkoura-Jeanne DEMBÉLÉ – Ouest-France ©

Instant ETE – Reportage sur l’exposition Jeanne MALIVEL (TébéSud).

Retrouvez le reportage « l’instant été » des chaînes locales bretonnes du quotidien le télégramme (Tébéo & TébéSud).

Publié le 23/08/2018 – le télégramme ©