Le musée de la faïence cherche de nouveaux mécènes (Ouest-France).

C’est l’un des principaux musées de Quimper mais, à la différence des autres, il est privé. Le musée de la faïence fonctionne sans financement public mais grâce au mécénat et aux visites. Il cherche à développer et renforcer ses soutiens financiers.

Jérémy Varoquier
Jérémy Varoquier, assistant de Bernard Verlingue, le conservateur du musée de la faïence à Quimper.

Le projet

Beaucoup de visiteurs s’en étonnent en poussant la porte du musée de la faïence : il ne s’agit pas d’un musée public. Il a vu le jour il y a trente et un ans, impulsé et porté par la famille Verlingue.
Le lieu culturel, ouvert au grand public six mois par an, expose une collection unique d’œuvres d’art. Il est logiquement installé en plein cœur du quartier de Locmaria à Quimper, berceau de la culture faïencière de la ville. Cette année particulièrement, il bénéficie d’une fréquentation en hausse.

Le mécénat au cœur du musée

Depuis le départ, le musée est privé. Ses finances en témoignent : « La billetterie apporte environ un quart de notre budget. Tout le reste, c’est-à-dire près des trois quarts de nos ressources, vient de nos mécènes », explique Jérémy Varoquier, assistant de Bernard Verlingue, le conservateur. Pour une année de fonctionnement, le budget global est de « 150 000 € à 200 000 ». Cela couvre les trois emplois, les expositions permanentes et temporaires, le catalogue. les factures courantes…
Le musée existe donc grâce au mécénat. Ces généreux donateurs sont actuellement une cinquantaine : une vingtaine d’entreprises (qui peuvent défiscaliser à hauteur de 60 %) et une trentaine de particuliers (pour qui la défiscalisation est de 66 %). Comme tous les ans, le musée accueille mécènes et partenaires, lors d’une soirée, vendredi.
Mais ces derniers mois, la situation a évolué : « Certains mécènes nous sont toujours fidèles et nous les en remercions. Mais avec le Covid-19, d’autres ont dû arrêter de donner, décrit Jérémy Varoquier. Et puis le mécénat, c’était la partie de Jean-Yves Verlingue… » Celui qui a été de l’aventure du musée depuis le début s’est éteint en janvier.
« Il nous faut donc impulser et trouver une nouvelle dynamique pour attirer de nouveaux mécènes », projette Jérémy Varoquier. Et retrouver ainsi une sérénité confortable afin de se lancer dans de nouveaux projets.

Un appel du pied à la Ville

Les lieux ne bénéficient donc d’aucun financement public. Une subvention de « 1 400 € » est cependant versée, non pas au musée, mais à l’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper, pour le catalogue édité chaque année avec la nouvelle collection temporaire. Elle représente « environ 10 % » du coût total de production du catalogue.
Pour le musée, il n’est pas question de faire du profit : « Nous sommes dans une logique de valorisation, de partage et d’animation de la culture faïencière pour tous. Et l’argent que nous utilisons ruisselle aussi localement : pour le catalogue, nous travaillons avec l’agence So HO ! de Quimper, Cloître Imprimeurs à Brest… » Le musée sait que les financements publics ne lui sont pas possibles mais participe à tous les événements culturels gratuits (Journées du patrimoine, Nuit des musées, festival Quimper céramique…). Il aimerait pouvoir engager une réflexion avec la Ville : « Nous pourrions parler de comment être plus visible dans l’espace public de la Ville par exemple. Ou, pourquoi pas, imaginer tarif spécial pour les écoles. Car pour l’instant, aucune classe ne passe découvrir nos collections alors que la faïence, c’est l’histoire de Quimper… », illustre Jérémy Varoquier.


Journées du patrimoine. Au musée de la faïence à Quimper, des ateliers pour peindre sur des bols.

À Quimper, le musée de la faïence participe aux Journées européennes du patrimoine, samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022. Il propose, entre autres, des ateliers « Pas de bol ! » où chacun peut exprimer sa créativité.

Jérémy Varoquier
À Quimper (Finistère), le musée de la faïence participe aux Journées du patrimoine. Il propose, entre autres, des ateliers « Pas de bol ! » où chacun peut exprimer sa créativité.

À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022, le musée de la faïence à Quimper (Finistère) sera ouvert de 10 h à 18 h. L’entrée sera gratuite. Seront par exemple proposés des ateliers « Pas de bol ! » où chacun pourra peindre, dessiner… sur un bol et repartir avec ses créations. Des visites guidées de l’exposition temporaire Les Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau sont aussi prévues (à 11 h 30, 14 h 30 et 15 h 30 samedi ; à 11 h 30 et à 14 h 30 dimanche).

Réservations en ligne, sur le site de la Ville de Quimper (www.quimper.bzh/1584-reservez-vos-visites-du-patrimoine.htm).

Publié le 6 septembre 2022 par Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©

Votre faïence réserve-t-elle une belle surprise ? Une matinée pour la faire estimer (Ouest-France).

Le musée de la faïence, à Quimper (Finistère), propose une matinée d’estimation, samedi 6 août 2022. L’occasion de dépoussiérer les pièces qui dorment dans les greniers et de découvrir un art en s’éloignant des clichés.

Jérémy Varoquier
Entretien avec Jérémy Varoquier, assistant de Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence de Quimper (Finistère).

La traditionnelle matinée d’estimation de faïence revient samedi 6 août 2022. Qui peut y venir ?

Toute personne qui possède une faïence de Quimper. Bernard Verlingue, le conservateur du musée, sera là pour en donner une estimation et des explications. Afin que tout le monde ne vienne pas en même temps, nous donnons des créneaux horaires, toutes les cinq-dix minutes, entre 10 h et 13 h. Il suffit d’appeler pour s’inscrire. Nous demandons 5 € en échange, pour soutenir nos actions. Et cela permet aussi d’entrer au musée pour visiter l’exposition en cours : Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau . Nous sommes très attachés à transmettre et à sensibiliser afin de sortir la faïence des clichés, afin de la montrer dans toute sa diversité. Et aussi pour éviter tout simplement qu’elle ne parte à la benne.

Vous avez parfois des surprises lors de cette matinée d’estimation ?

Oui. L’an dernier, on a vu arriver une œuvre de Mathurin Méheut justement – nommée La femme aux roussettes – dans un sac de courses. Son propriétaire était venu parce qu’il la trouvait jolie. Elle a été estimée 5 000 € lors de notre matinée. Le monsieur est reparti avec, sous un bras, toujours dans son sac de course. Ce contraste, ces surprises, nous animent. On ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Comment se porte le marché de la faïence ?

Il y a de l’intérêt pour les pièces d’artistes (réalisées dans le cadre de collaborations). Mathurin Méheut – dont le nouveau musée a ouvert en juin à Lamballe (Côtes-d’Armor), qui fait aussi l’objet d’une exposition au musée de Pont-Aven, et qui a collaboré avec Henriot à Quimper – est ainsi en vogue. À l’inverse, il y a moins de demande pour les services de table.

Les modes de consommation évoluent : de plus en plus de personnes, chez elles, dans des restaurants, achètent des objets en seconde main, dépareillent leurs assiettes… Ces fameux services de table en faïence, moins cotés, peuvent-ils là trouver une seconde jeunesse ?

Complètement car il est possible de se fournir (N.D.L.R. : auprès des ressourceries, brocanteurs, hôtels des ventes…) en services de table pour peu cher.

Samedi 6 août 2022, de 10 h à 13 h, au musée de la faïence, à Quimper (14, rue Jean-Baptiste-Bousquet). Renseignements et inscription à la matinée d’estimation au 02 98 90 12 72.

Publié le 4 août 2022 – Recueilli par Rose-Marie Duguen – Ouest-France ©

Le bel été fait-il déserter les musées ? À Quimper au contraire, la faïence attire plus que jamais (Ouest-France).

À Quimper (Finistère), les visiteurs sont nombreux à pousser la porte du musée de la faïence. La fréquentation est même en hausse depuis mi-avril 2022.

Assiettes Porquier-Beau
À Quimper (Finistère), le musée de la faïence et son exposition consacrée aux « Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau » attirent les visiteurs en cette saison 2022.

L’équipe du musée de la faïence de Quimper (Finistère) a le sourire : depuis sa réouverture annuelle mi-avril 2022, avec l’exposition consacrée aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau , les visiteurs sont bel et bien là. « Depuis le début de la saison, nous enregistrons 10 à 20 % de fréquentation supplémentaire par rapport à 2019, qui avait été notre meilleure année avec 10 000 visiteurs au total », apprécie Jérémy Varoquier, assistant de Bernard Verlingue, conservateur du musée.

Des touristes français et étrangers

Ce mois de juillet, très chaud et très ensoleillé, ne fait pas exception. Au contraire : les visiteurs – français, allemands, anglais, américains, belges, suisses… – y ont été près de 20 % plus nombreux que d’habitude. « Le beau temps, qui peut faire préférer les plages aux musées, ne semble pas nous avoir impactés », commente Jérémy Varoquier. Les fortes chaleurs ont peut-être même poussé les touristes à rechercher la fraîcheur des lieux d’exposition.

Les touristes sont-ils, de manière générale, plus nombreux en Cornouaille ? Ont-ils davantage d’appétit pour les visites culturelles ? Les raisons de cette affluence ne sont pas encore toutes identifiées. Mais comme le souligne Jérémy Varoquier, le musée a aussi la cote auprès des groupes « en lien avec des campings locaux », qui conseillent les vacanciers. « Nous avons ainsi plus d’une cinquantaine de réservations de groupes pour nos visites guidées jusqu’à mi-octobre. » Date à laquelle le musée refermera ses portes cette année.

Musée de la faïence de Quimper (14, rue Jean-Baptiste-Bousquet). Ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 18 h. Visites guidées les lundis, mercredis et samedis à 15 h 30 (compris dans le billet). Entrée : 5 € ; 4 € (18-25 ans) ; et 3 € (7-17 ans). Renseignements au 02 98 90 12 72.

Publié le 4 juillet 2022 par Rose-Marie Duguen – Ouest-France ©

À Quimper, le musée de la faïence rouvre et expose… des merveilles ! (Ouest-France).

À Quimper (Finistère), le musée de la faïence rouvre ses portes pour la saison ce lundi 11 avril 2022. Sa nouvelle exposition est consacrée aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

Porquier-Beau
En 2022, à Quimper (Finistère), le musée de la faïence consacre sa nouvelle exposition aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

Les belles heures de la faïence

P-B : ces deux lettres symbolisent l’une des collaborations marquantes de l’histoire de la faïencerie à Quimper (Finistère). P pour la manufacture Porquier. B pour l’artiste Alfred Beau. Le musée de la faïence leur consacre sa nouvelle exposition car leurs œuvres sont « l’une des apogées de la faïence en termes de qualité », soulignent Bernard Verlingue, conservateur du musée, et Jérémy Varoquier, son assistant. Niché au cœur du quartier historique de Locmaria, le musée rouvre ses portes ce lundi 11 avril 2022 pour la saison.

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Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence à Quimper (Finistère).

Une plongée 150 ans en arrière

Lorsque les chemins d’Alfred Beau et de la manufacture Porquier se croisent, cette dernière existe déjà depuis un siècle. Le peintre, lui, morlaisien de naissance (1829), s’installe à Quimper vers 1873. En 1875, il dessine des décors pour cette faïencerie et forme des jeunes filles à réaliser ses modèles avec qualité. La collaboration entre l’artiste et la faïencerie est un succès ; elle dure environ quinze ans. L’exposition Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau témoigne des modes de cette fin du XIXe siècle : la redécouverte des classiques (décors de Nevers, de Rouen…), la Bretagne et son pittoresque, ainsi que le Japon.

Porquier-Beau
Pour sa réouverture lundi 11 avril 2022, le musée de la faïence à Quimper (Finistère) consacre sa nouvelle exposition aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

Une centaine d’œuvres…

Assiettes, vases, sauciers, instruments de musique… C’est la première fois qu’autant de pièces de la faïencerie Porquier-Beau sont regroupées. Environ 110-120 pièces sont ainsi exposées. Ainsi que des agrandissements d’aquarelles, aux murs. Et dix cahiers, regroupant au total 600 planches dessinées.

… Et dix précieux cahiers

« Ces cahiers ont été acquis par un mécène lors d’une vente aux enchères à Brest. Il les a ensuite confiés au musée qui en est dépositaire. Cette collection n’est donc pas éclatée », souligne Bernard Verlingue. Ces dessins avaient deux fonctions : dans les ateliers, ils servaient de guide pour réaliser les décors sur les faïences ; dans les besaces des ambassadeurs, ils présentaient les nouvelles créations à vendre. Ces aquarelles n’existaient donc alors pas sous forme de cahiers mais ont ainsi été réunies, par Camille Moreau, disciple d’Alfred Beau.

Porquier-Beau
Pour sa réouverture lundi 11 avril 2022, le musée de la faïence à Quimper (Finistère) consacre sa nouvelle exposition aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

La fameuse série botanique

Lorsqu’il arrive à Quimper, Alfred Beau créé avec toute une palette de couleurs jusqu’alors peu utilisées ici. Comme le jaune qui fait le liseré de la série botanique, également appelée « série à bord jaune ». Cette série, qui a fait la renommée de cette faïencerie, s’inspire de décors venus du Japon, pays qui se dévoile tout juste aux Européens (les premières faïences japonaises sont exposées pour la première fois en France lors de l’Exposition universelle de 1867). Oiseaux, fleurs, reptiles, homards, rats, fruits… Le tout est dessiné avec réalisme, détails, finesse, et richement coloré.

Porquier-Beau
En 2022, à Quimper (Finistère), le musée de la faïence consacre sa nouvelle exposition aux Merveilles de la faïencerie Porquier-Beau.

La Bretagne d’alors

Légendes bretonnes et scènes du quotidien sont aussi du goût de l’époque : là Sainte-Marine vue de Bénodet, ici la pointe du Raz… Alfred Beau, également photographe, capte ainsi la vie locale. Grâce à un agrandisseur photo, ces poses sont ensuite reproduites aux bonnes proportions quel que soit le support (assiettes, vases, plats…).

Du 11 avril au 1er octobre 2022, exposition Les merveilles de la faïencerie Porquier-Beau au musée de la faïence (14, rue Jean-Baptiste-Bousquet à Quimper ; 02 98 90 12 72). Du lundi au samedi, de 10 h à 18 h. Tarifs : 5 € ; 4 € (réduit) ; 3 € (moins de 17 ans) ; gratuit pour les moins de 7 ans.

Publié le 11/04/2022 par Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©

Une assiette de l’artiste bretonne Jeanne Malivel bientôt exposée au Musée d’art moderne à Paris (Ouest-France).

Artiste bretonne du début du XXe siècle, Jeanne Malivel est exposée, du 15 octobre 2021 au 6 février 2022, au Musée d’art moderne à Paris. Avec l’une de ses céramiques, une assiette résolument moderne et créée à Quimper (Finistère).

Jeanne Malivel
Cette céramique de l’artiste bretonne Jeanne Malivel est exposée, du 15 octobre 2021 au 6 février 2022, au Musée d’art moderne à Paris.

La pandémie de Covid-19 l’a repoussée mais elle aura bien lieu : l’exposition Les Flammes. L’âge de la céramique va se tenir au Musée d’art moderne à Paris, du 15 octobre 2021 au 6 février 2022. Cet art y est mis en valeur par 350 pièces, allant du néolithique à nos jours. Aux côtés de Paul Gauguin, Pablo Picasso, Salvador Dali… Jeanne Malivel. Illustratrice, peintre, graveuse, l’artiste, née à Loudéac (Côtes-d’Armor) en 1895, a aussi vécu à Paris et à Rennes, où elle est décédée à l’âge de 31 ans.

« Sortir des biniouseries »

Parmi ses œuvres, une assiette hexagonale de 1925, arborant des motifs jaunes et violets/noirs, a retenu l’attention d’Anne Dressen, la commissaire de l’exposition. « Jeanne était dans une double démarche : elle voulait sortir des « biniouseries » pour se rapprocher de l’Art déco. Et introduire dans les foyers des objets aux couleurs gaies, et qui soient abordables » , explique Gwen Lecoin, présidente de l’association des Amis de Jeanne Malivel.

Jeanne Malivel (1895-1926)
« Autoportrait » de Jeanne Malivel.

Cette céramique a pris corps à la faïencerie Henriot à Quimper (Finistère), où Jeanne Malivel était venue la créer. C’est la première fois que cette assiette est aussi largement visible. « Cela honore également les Seiz Breur », ce mouvement artistique né d’un regroupement d’artistes dès 1923 et dont le nom (Les Sept Frères) est issu d’un conte que la grand-mère de Jeanne Malivel lui racontait.

Publié le 25 septembre 2021 par Rose-Marie Duguen – Ouest-France ©