La Maison Fouillen est vendue et va revivre (Ouest-France).

C’est l’un des bâtiments emblématiques de la ville : la Maison Fouillen, à Locmaria, a trouvé acquéreur. Elle sera rénovée. Et cherche un ou des exploitants.

Jérôme Serrier
Jérôme Serrier (du cabinet Pégase, groupe Foncia Breizh), devant la Maison Fouillent au bord de l’Odet, dans le quartier de Locmaria.

L’histoire

Des murs jaune clair, une balustrade qui surplombe l’Odet et un toit en tuiles. peut-être le seul de Quimper : la Maison Fouillen se remarque au premier coup d’œil, sur la place du Stivel, dans le quartier de Locmaria. Emblématique et ancienne de plus d’un siècle, elle est à tout jamais liée à l’histoire de la faïencerie de Quimper.
Si le temps a passé, l’inscription « P. Fouillen, céramiste d’art » est toujours là, certes un peu délavée, sur la façade principale. Paul Fouillen avait racheté cette bâtisse en 1929. Celui qui travaillait alors à la manufacture HB avait fondé ici son propre atelier puis sa faïencerie. Au plus fort des années 1950, une vingtaine de salariés y était employée.
Après le décès soudain de l’artiste en 1958. Maurice, le fils de Paul, avait pris la relève. Jusqu’en 1980. année où la faïencerie avait fermé ses portes pour toujours. La maison était depuis le lieu de vie de Maurice Fouillen, jusqu’à son décès en décembre 2020.

Vendue en peu de temps

N’ayant pas eu d’enfant, elle est revenue à neuf héritiers, membres de la famille. Qui ont fait le choix de la vendre. « Elle a très rapidement suscité beaucoup d’intérêt », rapporte Jérôme Serrier, spécialisé dans les transactions immobilières pour les professionnels au sein du cabinet Pégase (groupe Foncia Breizh).
Des différentes offres, « la plus sécurisante » a été retenue. Elle est portée par « deux investisseurs locaux, dont un est de Quimper, qui s’associent pour la première fois sur ce projet, commente-t-il. Ils ont eu un coup de cœur patrimonial. » Ils achètent la bâtisse aux façades jaunes et la petite maison en pierre accolée, qui fait l’angle avec la rue Jean-Baptiste-Bousquet.

Maison Fouillen

Garder les façades, refaire l’intérieur

Leur projet est simple : rénover pour louer. Le montant de l’investissement, s’il n’est pas dévoilé, est évidemment conséquent. L’idée est « de renforcer les deux façades pour les conserver à l’identique, de démonter la toiture pour la remettre en état, de tout refaire à l’intérieur et de relier la maison jaune et celle en pierre par un bardage en zinc », résume le professionnel de l’immobilier.
L’architecte des Bâtiments de France a déjà été mis dans la boucle, la mairie aussi. Les deux suivent le projet avec intérêt. La mairie, elle, ne semble pas a priori, avoir l’intention de préempter.
Reste, ensuite, à écrire un futur chapitre pour cette bâtisse et à lui redonner du lustre. « Avoir une terrasse ici est exceptionnel… », souligne Jérôme Serrier. en désignant l’espace situé juste devant la maison où les voitures ne passent plus depuis le réaménagement récent de la place du Stivel.

Resto, hôtel, bureaux…qui va louer ?

Une terrasse… comme pour un restaurant. Un autre pan de l’histoire de la maison pourrait ainsi refaire surface. Car au début des années 1900, avant de devenir une faïencerie, les lieux étaient un resto-guinguette.

Et là, tout reste possible. « Une professionnelle locale, qui exploite déjà plusieurs restaurants, a un projet pour ici elle aimerait y installer un restaurant de produits de la mer, au rez-de-chaussée. »
Une option que le duo d’acquéreurs étudie ; « mais ils préféreraient n’avoir qu’un locataire pour l’ensemble (230 m2 au rez-de-chaussée et 170 m2 à l’étage) », explique Jérôme Serrier (1).
Ils laissent donc le champ à d’autres possibles : « Un hôtel-restaurant avec quatre ou cinq chambres à l’étage ; des bureaux ; le siège social d’une entreprise ; du coworking ; un cabinet médical… », énumère, entre autres, Jérôme Serrier.
Les travaux pourraient débuter début 2022 pour une livraison « brut de béton » en 2023. C’est-à-dire que le ou les futurs locataires disposeront de la structure rénovée et qu’ils pourront aménager l’intérieur selon leurs besoins et l’activité qu’ils souhaitent y développer.

(1) Tout exploitant intéressé, quel que soit le projet, peut contacter Jérôme Serrier au 06 95 25 50 66, par mail jerome.serrier@cabinet-pegase.fr

Publié le 11 août 2021 par Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©

À Quimper, et si la faïence de mamie valait une fortune ? (Le Télégramme).

Avez-vous un trésor dans votre maison ? Samedi 7 août, rendez-vous au musée de la faïence de Quimper pour faire estimer votre céramique. Mais, comment savoir si votre objet a de la valeur ?

Jérémy Varoquier
Comme le montre Jérémy Varoquier, assistant du conservateur, c’est sous la pièce qu’on trouve généralement les signatures.

« Il y a deux écoles, explique Jérémy Varoquier, assistant du conservateur. Soit les gens pensent avoir un trésor et on les refroidit, soit on nous ramène des pièces, que les gens pensent sans valeur, et qui se révèlent être des pièces d’artiste ».

Chaque année, le musée de la faïence de Quimper propose de faire estimer sa céramique par le conservateur, Bernard Verlingue. Chaque année, il y a des surprises. Il y a 2-3 ans, un couple a notamment apporté un objet, un trio de sonneurs bigoudens, qu’il pensait sans valeur, qui n’allait pas avec leur déco, et qui s’est révélé être une pièce de Micheau-Vernez estimée à 2000 €. « Le but de cette journée est de remettre les pendules à l’heure et d’éviter que ce patrimoine parte à la benne ».

Avoir la bonne signature

Pour savoir si un objet a de la valeur, il faut commencer par chercher les signatures. D’abord celles de la manufacture. Des marques qui apparaissent au milieu du XIXe siècle : Henriot, HB, Porquier, Fouillen et Keraluc. Puis celles de l’artiste qui commencent à signer courant XXe. Et il y a du monde. Plus de 240 artistes ont collaboré. Certains ont fait une seule pièce et d’autres des centaines !

Signatures des manufactures
Voici à quoi ressemble les signatures des différentes manufactures.

Mais attention, s’il n’y a aucune signature, l’objet peut aussi avoir de la valeur. En effet, s’il est ancien, il peut dater de la période d’avant signatures. Et donc remonter jusqu’à la création de la première manufacture, la Grande Maison HB, en 1699. À ce propos, la pièce la plus ancienne du musée est le drageoir de mariage de Pierre Clément Caussy et de Marie-Jeanne Bellevaux. Il date de 1749.

Pierre Clément Caussy et de Marie-Jeanne Bellevaux
La pièce la plus ancienne du musée est le drageoir de mariage de Pierre Clément Caussy et de Marie-Jeanne Bellevaux. Il date de 1749.

Un marché de l’art qui évolue

Parmi les objets les plus recherchés : les pièces de forme. « Il y a eu tellement de services de table qu’ils ont généralement peu de valeur. Il n’y a pas de marché pour ça », avoue Jérémy Varoquier. Des objets qui peuvent être en terre cuite (souvent ancien, qui servait pour la création de pièces de base), en grès (souvent plus brun, mat et dans un style art déco) et en faïence (Des pièces émaillées ou vernissées, ordinairement à fond blanc). Des objets à base d’argile. Le secteur n’ayant pas de kaolin, il n’y a pas eu de porcelaine à Quimper.

« Le marché de l’art évolue. Peut-être qu’un jour, à force de jeter les services de table, ils auront de la valeur. C’est pour ça qu’il ne faut pas hésiter à venir faire estimer ses objets. On n’a pas d’exigence. On est là pour renseigner les gens et, peut-être, découvrir un trésor ».

Un marché qui se renouvelle avec la faïencerie Henriot présente juste à côté du musée. À côté des objets traditionnels, on peut découvrir et acheter des pièces d’artistes. Des objets qui vaudront peut-être leur petit billet dans quelques années…

Pratique

Les estimations se tiendront au Musée de la faïence samedi 7 août de 10 h à 13 h. Elles se feront normalement en extérieur. Le masque sera obligatoire. Réservation et prise de rendez-vous indispensables au tél. 02 98 90 12 72. Entrée, estimation et visite du musée : 5 €.

Terre cuite
Les premiers objets, souvent des pièces de base, étaient en terre cuite.
Odetta
Les pièces en grès, souvent dans un style art déco, ont un aspect plus brun et mat.
Victor Lucas
Milieu du XXe, ces pièces en faïence de Victor Lucas, créateur de la manufacture de Kerluc, représentent la descente de l’Odet.
Xavier Krebs
Des pièces en faïence de Xavier Krebs, plus modernes, datant du milieu du XXe.

Publié le 4 août 2021 par Enora Heurtebize – Le Télégramme ©

Belle vente (succession Maurice Fouillen) le 17 juillet 2021 – Quimper.

Maurice FOUILLEN
Lot n°341 – Maurice FOUILLEN (1928-2020) – Vase à deux anses en faïence polychrome d’animaux, serpents et motifs stylisés. Signé « M.Fouillen » dans le décor. H 23,5 cm.

Maurice Fouillen (1928-2020), nous a quitté en décembre dernier (lien).

Samedi 17 juillet, Me Nadine Jaouen (étude Quimper Enchères) proposera une vente de la succession de l’atelier Fouillen.

Paul FOUILLEN - HB
Lot n°321 – Paul FOUILLEN (1899-1958) – HB Quimper – Paire de vases à une anse en faïence polychrome à décor d’une frise de bretons et bretonnes en camaïeu bleu, à la base et au col motifs stylisés dans les tons orange, rouge, vert et bleu. Signés. L’un d’eux porte la date de « 1924 ». H 31 cm.

On retrouve dans cette vacation des créations de Paul Fouillen (1899-1958), de Maurice Fouillen et de l’atelier.

Paul FOUILLEN
Lot n°311 – Paul FOUILLEN (1899-1958) – Beau pichet à bec pointu décor stylisé d’un couple de bigoudens, fleurs et cœurs. H. 26 x L. 15 cm.

La vente comprend plus de 70 lots. Il s’agit essentiellement de faïences, mais également des peintures, des dessins, des bois pyrogravés et divers objets.

Paul FOUILLEN
Lot n°354 – Paul FOUILLEN (1899-1958) « Dame à la licorne », grande gouache, monogrammée bas gauche, 70 x 85 cm. Cette œuvre était accrochée près de l’entrée du petit musée de la maison Fouillen.
Manufacture FOUILLEN
Lot n°352 – Manufacture FOUILLEN, Quimper – « St Corentin », statuette en céramique émaillée vert et noir mat, non marquée. H 25 cm.

Quimper Enchères – Maître Nadine JAOUEN – Quimper.
11 Rue Marcel Paul, 29000 Quimper
Samedi 17 juillet 2021 à 14 h – Faïence de Quimper (77 lots).

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Vous pouvez télécharger le catalogue de la vente sur notre site internet

(la section des faïences de Quimper débute à partir du numéro 304).

Exposition Internationale des Arts et des Techniques, Paris 1937
Lot n°375 – Paul FOUILLEN (1899-1958) – Exposition Internationale des Arts et des Techniques, Paris 1937 – Diplôme de Médaille d’Argent décerné à Monsieur Paul Fouillen, Locmaria, Quimper (Finistère). 49,5 x 59 cm.

Quimper Enchères © – 2021.

Gravure commémorative d’Olivier Lapicque pour les 30 ans du Musée de la Faïence de Quimper.

Le Musée de la Faïence de Quimper a été inauguré le 17 juin 1991. Pour commémorer cet anniversaire, le Musée a commandé à l’artiste Olivier Lapicque une linogravure.

30 ans du Musée, Olivier Lapicque.
Olivier Lapicque – Les 30 ans du Musée de la Faïence de Quimper – linogravure (dimension Hauteur 33 cm ; Longueur 25 cm).

Elle représente le marin fétiche de l’artiste. Cependant, il a troqué ses traditionnels thons germons, pour les principales manufactures quimpéroises (HB, Porquier Beau, Henriot, Fouillen et Keraluc).

Un exemplaire de cette gravure est exposé dans la nouvelle boutique du Musée. Elle est accompagnée de la matrice réalisée par l’artiste concarnois.

30 ans du Musée, Olivier Lapicque.
Olivier Lapicque – Matrice et gravure à la boutique du Musée.

L’œuvre est éditée à 100 exemplaires. Elle est numérotée et contresignée par l’artiste.

Elle est proposée dans un cadre en bois naturel, à 95 €.

La gravure est disponible au Musée de la Faïence de Quimper et à la galerie Philippe Théallet à Quimper, qui représente l’artiste.

2021 – Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

Avec le décès de Maurice Fouillen, Quimper a perdu un acteur de l’histoire des faïenceries (Côté Quimper).

C’est une page du vieux Quimper et de ses faïenceries qui s’est tournée avec le décès, mardi 15 décembre, de l’artiste Maurice Fouillen.

La maison jaune
La maison jaune, place du Stivel à Quimper, abritait l’atelier de faïence Fouillen.

L’artiste Maurice Fouillen est décédé mardi 15 décembre 2020. Son départ tourne une page de l’Histoire du vieux Quimper et de ses faïenceries.

Maurice Fouillen, très discret, avait repris l’atelier de faïence paternel emblématique au cœur du quartier de Locmaria, la fameuse maison jaune de la place du Stivel.

Formé sur le tas

L’atelier Fouillen, c’est une histoire de famille qui remonte à 1929 lorsque son père Paul Fouillen (1899-1958) quitte son poste de chef décorateur chez Henriot pour s’installer dans cette vaste maison.

Il y appose sa plaque « Paul Fouillen, céramiste d’art ». Dès lors, cette ancienne guinguette ne cessera d’être l’atelier Fouillen. Du temps de Paul, il y aura même jusqu’à 25 employés. C’est ici que sera installé le premier four à céramique électrique de Quimper.

C’est là, en travaillant avec son père que Maurice Fouillen se forme sur le tas. Il sort ses premiers modèles de faïence en 1951. Il a 30 ans lorsque son père décède brutalement en 1958.

Fermeture de l’atelier en 1980

Maurice Fouillen reprend le flambeau et ne quittera plus l’atelier de faïence. Il y travaille sans cesse, respectant la patte si singulière de la marque Fouillen. Maurice Fouillen s’exprime sur des plats, vases, assiettes et autres objets…

L’atelier perdure mais le nombre d’employés ne cesse de diminuer jusqu’à ne plus compter que Maurice. Il ferme définitivement ses portes en 1980. Par contre, comme il bénéfice d’un statut d’artisan, il peut continuer à proposer ses créations.

C’est sans doute à partir de ce moment qu’il se révèle enfin. Celui qui n’a eu de cesse d’entretenir la mémoire de son père, livre enfin ses œuvres les plus personnelles.

Imagination débordante

Dominique Riboulleau décrit alors « des créations originales où se côtoient aspect ionique, imagination débordante et maîtrise technique ». Il laisse sa propre empreinte dans la création artistique de Quimper.

Le galeriste Philippe Théallet qui l’a rencontré de nombreuses fois évoque la générosité et grande modestie de Maurice Fouillen. Il rappelle que « la belle exposition du Musée de la Faïence de Quimper mettait à l’honneur le travail de Paul Fouillen et de son fils Maurice. Ce dernier aura pu assister à cette présentation qui replaçait à sa juste position l’intérêt et la créativité de la faïencerie Fouillen dans l’histoire de la faïence de Quimper ».

L’histoire des faïenceries vient de perdre l’un de ses plus discrets protagonistes qui mérite d’être (re)connu et emporte avec lui un peu de l’âme d’un quartier.

Publié le 18/12/2020 par Florence Edouard de Massol – Côté Quimper ©