Jean-Yves Verlingue, fondateur du Musée quimpérois de la faïence, est décédé (Le Télégramme).

Jean-Yves Verlingue
Jean-Yves Verlingue (debout, à droite) en compagnie de son fils Bernard, en août 2021, au moment des 30 ans du musée de la faïence.

Jean-Yves Verlingue, cofondateur du Musée de la faïence de Quimper, est décédé, dans la nuit de samedi à dimanche 23 janvier, à l’âge de 95 ans.

Jean-Yves Verlingue, figure quimpéroise, s’est éteint dans la nuit de samedi à dimanche 23 janvier, à l’âge de 95 ans. Verlingue est de ces grands noms de la faïencerie quimpéroise, aux côtés des familles Henriot ou Breton, commerçants ayant pignon sur rue. Un métier et une passion qu’il a transmise à son fils Bernard, avec lequel il est cofondateur du Musée de la faïence de Quimper créé en 1991.

Le père de Jean-Yves Verlingue avait repris HB à « Monsieur de la Hubaudière », société qu’il quittera en 1932. Jean-Yves Verlingue y a fait son retour en 1958 en devenant actionnaire majoritaire. En 1968, c’est aussi lui qui a fusionné HB avec Henriot alors en difficulté. Jusqu’au dépôt de bilan en 1983 des « Faïenceries de Quimper ». Elles seront alors rachetées par l’Américain Paul Janssens, puis par Pierre Chiron en 2003. Jusqu’à une nouvelle impasse en 2011 qui verra arriver Jean-Pierre Le Goff à la tête de la Faïencerie d’art breton (FAB).

Fier d’avoir sauvegardé un élément patrimonial

« Le plus grand événement, c’est quand quelque chose de bien perdure », avait déclaré Jean-Yves Verlingue en août 2021, traçant une rétrospective de son engagement pour la forme d’expression artistique que matérialise la faïence quimpéroise.

Aux côtés de son fils, et avec toujours la même ferveur, il avait préparé les trente ans du musée. L’ancien président des Faïenceries de Quimper : HB-Henriot, Faïencerie de la Grande Maison et Faïencerie d’Art Breton était fier d’avoir activement contribué à la sauvegarder d’un élément patrimonial : « Notre famille a su pérenniser cette tradition, et c’est une grande satisfaction », avait-il déclaré.

Les obsèques de Jean-Yves Verlingue seront célébrées mercredi 26 janvier, à 10 h 30, à l’église de Locmaria, à Quimper, quartier berceau des faïences.

Publié le 23 janvier 2022 – Télégramme ©

Abers Road – Visite de la faïencerie Henriot (France 3 Bretagne).

On vous propose une petite visite de la faïencerie Henriot à Quimper, en compagnie de Nolwenn Leroy et Gaëtan Roussel.
Ils sont guidés par les propriétaires des lieux : Jean-Pierre & François Le Goff.

Publié le 1er octobre 2021 – France 3 Bretagne ©

Dix ans après, rencontre avec celui qui a désiré sauver les célèbres bols Henriot de Quimper (Le Télégramme).

Il y a dix ans, la faïencerie Henriot à Quimper, connue dans le monde entier pour ses bols bretons, était placée sous contrôle judiciaire. Elle a été sauvée par un fils et son père : les Le Goff. Rencontre impromptue avec le jeune homme de l’ombre.

Henriot Quimper
Directeur, petite main à l’atelier et vendeur… Pour faire tourner la faïencerie Henriot à Quimper, François Le Goff donne un coup de main sur tous les postes

« Bonjour, je suis à vous dans cinq minutes ». À la caisse de l’accueil de la faïencerie Henriot-Quimper, un jeune homme prend le temps de discuter avec les clients. Avec sa barbe de trois jours, son polo blanc, son pantalon noir, il apparaît sympathique, serviable avec les visiteurs. Plutôt que de dévoiler son identité, son plaisir est de raconter l’histoire des objets de la faïencerie. Une entreprise qui a choisi de miser sur un mélange savant de tradition et de modernité depuis son changement de propriétaire, il y a exactement dix ans. En liquidation judiciaire, elle avait été rachetée par Jean-Pierre Le Goff, un ancien ingénieur naval et entrepreneur de la région.

Pas que du bol

« Certaines personnes pensent qu’on ne fait que du bol breton. Ils prennent une claque quand ils se rendent compte qu’on travaille vraiment la matière sous toutes ses formes et de manière moderne avec des artistes contemporains ». Un vendeur qui parle à la presse, sans en référer au directeur ? Peu commun. Notamment pour une entreprise aussi emblématique qu’Henriot qui fêtera en 2023 ses 333 bougies !

On peut tout faire… ou presque !

Il enchaîne justement sur l’histoire des bols Henriot. « À la base, quand il y avait un prénom d’homme, on mettait une image de femme à l’intérieur… dans l’idée que ça oriente les enfants vers la personne du « bon » sexe ». Mais, rassurez-vous, ça, c’était il y a bien longtemps. « Maintenant, c’est comme on veut. Sur demande, il nous arrive de faire des bols avec deux femmes qui s’embrassent. On peut tout faire… ou presque ! ».

Henriot Quimper
Finie la seule représentation du couple traditionnel homme/femme : la faïencerie Henriot-Quimper propose aujourd’hui des illustrations qui s’adaptent aux mœurs actuelles

La faïencerie Henriot ne pouvait pas disparaître. Il fallait la racheter

Une photo ? « Je ne sais pas. Je préfère rester discret quand je travaille à la boutique. Et je dis trop ce que je pense. Ça ne plaît pas toujours… Je préfère laisser ça à mon père ». Car oui, ce jeune homme est en fait François Le Goff. Le fils du patron, mais aussi le directeur de la faïencerie, et même celui qui a en partie sauvé l’entreprise. « Il y a dix ans, quand j’ai entendu qu’Henriot était en liquidation, j’ai trouvé ça inconcevable, explique le Douarneniste d’origine de 38 ans. Pour moi, elle ne pouvait pas disparaître. J’ai dit à mon père qu’il fallait la racheter ».

Henriot Quimper
En plus des modèles traditionnels, la faïencerie Henriot-Quimper propose des pièces plus modernes créées en collaboration avec différents artistes contemporains

Directeur, vendeur, petite main à l’atelier…

En juillet 2011, c’est chose faite. Mais la réorganisation est compliquée. En 2017, François Le Goff quitte son travail d’ingénieur électronique dans les pompes à chaleur pour prendre la place de directeur : « L’entreprise perdait de l’argent, il fallait tout réorganiser ». Encore aujourd’hui, l’équilibre est fragile : « On ne perd pas d’argent, mais on n’en gagne pas non plus. On a appris à se serrer la ceinture », dit, toujours positif, celui qui jongle entre le poste de directeur, de vendeur, de petite main à l’atelier… « C’est comme ça qu’on a surmonté la pandémie ».

C’est une entreprise emblématique du savoir-faire breton et, en plus, c’est la plus ancienne de Quimper

Le prochain challenge : l’anniversaire des 333 ans de l’entreprise. « C’était l’objectif qu’on s’était fixé lors du rachat. On espère faire un bel événement qui nous permettra de bien revenir sur la scène », raconte le battant, qui avoue attendre la visite de la maire, Isabelle Assih, depuis son élection. « C’est une entreprise emblématique du savoir-faire breton et, en plus, c’est la plus ancienne de Quimper, j’ai l’impression que la Ville ne la reconnaît pas. De même, on propose des visites, mais on n’est pas référencé dans les guides… Il faut qu’on reconnaisse cette faïencerie. Et sinon, au pire, on se débrouillera ».

Publié le 30 juillet 2021 par Enora Heurtebize – Le Télégramme ©

L’entrepreneur Jean-Pierre Le Goff « attend le jour où Quimper se réveillera… » (Le Télégramme).

Jean-Pierre Le Goff
Jean-Pierre Le Goff a racheté la faïencerie Henriot en 2011. Dix ans après, il prépare une grande fête pour les 333 ans de la marque emblématique.

Jean-Pierre Le Goff (*) vient de racheter le bâtiment Chancerelle qui était en vente sur le port de Douarnenez. L’entrepreneur prépare aussi la sortie de crise sanitaire pour la faïencerie Henriot grâce aux festivités annoncées en 2022 et 2023.

Quel est le bilan de cette année de crise ?

Nous avons fermé deux mois pendant le premier confinement, puis nous avons réalisé 50 % de notre chiffre du 15 mai au 15 juillet avant une saison d’été qui fut un peu meilleure que celle de 2019. Le site internet s’est aussi très bien maintenu. À la clôture de l’exercice au 30 septembre dernier, le chiffre d’affaires est à – 250 000 €. Pour les résultats, nous avons contenu les pertes à – 70 000 €. Grâce au Prêt Garanti par l’État, la trésorerie est satisfaisante. Dans la durée, nous avons une situation globalement en équilibre. Il y a actuellement quinze équivalents temps plein à la faïencerie avec un peu de chômage partiel ce premier trimestre 2021, mais les mesures d’accompagnement gouvernementales sont très bien dosées.

Comment voyez-vous 2021 ?

Nous faisons le gros dos. Nous avons la chance d’avoir des clients qui maintiennent leurs achats. Cette année, je pense que l’activité va rester stable. Nous sommes dans un quartier en devenir. Les indicateurs sont au vert. La structure est saine. Il n’y a pas de crainte pour l’avenir.

Vous avez des projets ?

Nous savons que le pic pour la faïence est passé au niveau des arts de la table. En revanche, il y a la manufacture de faïence artistique. Nous avons une marque exceptionnelle qui représente nos racines et nous sommes au bon endroit. Actuellement nous en sommes à une troisième tranche de travaux de rénovation sur le bâtiment. Il y aura de nouveaux espaces disponibles pour accueillir d’autres activités notamment du côté de la rue de la Faïence, puis de la rue Bousquet.

Et l’aménagement en cours à Locmaria ?

J’attends le jour où Quimper se réveillera, quand on voit le temps pour réaliser les travaux. L’ouverture et la réfection de la ruelle de la faïence sont un projet qui a mis dix ans à se faire. J’attends beaucoup de l’aménagement de la place Bérardier, mais cela avance lentement.

Vous prévoyez aussi une grande fête en 2023 ?

Il y a le millénaire de l’église de Locmaria l’an prochain et les 333 ans de la faïencerie en 2023. Nous sommes un point de repère, une balise en ces temps de covid. J’ai déjà évoqué l’idée d’une grande fête de la Bretagne à l’occasion de notre tiers de millénaire. Il faut attirer la lumière sur Quimper et la Cornouaille. Ces anniversaires sont une occasion rêvée pour faire revenir les touristes après la covid. Nous sommes des antidépresseurs.

(*) Ciranoé, la Holding de Jean-Pierre Le Goff est présente dans plusieurs sociétés technologiques : 75 % dans Sitia, bancs d’essais automobiles et robotique (Nantes), 75 % dans le chantier naval Sibiril, 100 % de la Faïencerie Henriot.

Publié le 17 mars 2021 – Le Télégramme ©

À Douarnenez, la société Ciranoé rachète l’ex-usine Chancerelle (Le Télégramme).

Conserverie Chancerelle à Douarnenez
Un bâtiment emblématique de Douarnenez.

La holding Ciranoé de Jean-Pierre Le Goff, propriétaire, entre autres, d’Henriot à Quimper, annonce la signature d’un compromis de vente pour l’ancienne usine Chancerelle de Douarnenez.

Le 5 mars dernier, la société Ciranoé a signé un compromis de vente avec la maison Chancerelle pour l’ancienne usine emblématique basée au port du Rosmeur, à Douarnenez. Elle était en vente depuis plusieurs années, après la reprise avortée, en 2019, par l’ex-avocate d’affaires Stéphanie Stein.

« Jean-Pierre Le Goff, dirigeant de la société Ciranoé, a contacté la direction de la maison Chancerelle à l’automne 2020 : le potentiel de ces bâtiments, d’une surface de 7 000 m², et la proximité des activités portuaires ont particulièrement séduit le nouvel acquéreur. Un accord a été rapidement trouvé entre les deux parties », indique la holding dans un communiqué. Ciranoé est connue pour être propriétaire de la Faïencerie Henriot de Quimper mais aussi du chantier Sibiril à Carantec.

Une activité de récupération de drones en mer

Elle développe aussi, à travers d’autres filiales, des activités maritimes comme la récupération de drones en mer qui vont pouvoir se développer dans ces locaux. Jusqu’à présent, celles-ci étaient hébergées dans un bâtiment situé sur le port de Rosmeur, proche de l’usine (celui entièrement tagué, pour les connaisseurs) et exploitées dans le cadre d’une autorisation d’occupation temporaire du domaine maritime.

« La ville de Douarnenez a un excellent potentiel de développement sur ces activités. Pour illustration, en décembre dernier, une campagne d’expérimentation en mer de récupération d’un drone aérien sur un navire (le TSM Penzer, basé à Brest), menée par la société Sitia (une filiale robotique de Ciranoé), s’est déroulée dans d’excellentes conditions météorologiques de vagues et de vent », signale Ciranoé dans son communiqué. Elle évoque aussi un projet de « développement d’une base d’essais Ouest Bretagne, toujours à l’étude ».

Réparation de bateaux, brasserie ?

Mais 7 000 m², cela donne aussi d’autres idées. La société de Jean-Pierre Le Goff évoque ainsi l’installation d’autres activités, avec plusieurs projets sont en cours d’étude. « À titre d’exemple, en complément du chantier naval Glehen (navires acier et alu), une activité de réparation de bateaux en composite est tout à fait envisageable », indique-t-elle. Elle parle aussi d’accueillir de nouvelles activités souhaitant se développer à Douarnenez, comme un projet d’un brasseur de bière, par exemple.

Présenté en janvier au président de Douarnenez Communauté, Philippe Audurier, et à la maire, Jocelyne Poitevin, le projet est présenté comme « concret et financé immédiatement et permet d’accueillir des activités complémentaires à l’activité principale ». Selon Ciranoé, ce sont ces trois points qui ont achevé de convaincre la maison Chancerelle.

Son usine historique sur le port s’apprête donc à revivre. Elle avait définitivement fermé ses portes le 28 février 2015, après avoir été en activité durant 160 ans.

Publié le 16 mars 2021 – Le Télégramme ©