Encore de belles pièces estimées au Musée de la faïence à Quimper (Le Télégramme).

La traditionnelle matinée d’estimation de l’été s’est déroulée ce samedi, au Musée de la faïence de Quimper, en présence du conservateur Bernard Verlingue. Encore de nouvelles découvertes !

Bernard Verlingue
Bernard Verlingue, conservateur du Musée de la faïence de Quimper, a tenu à être présent à cette traditionnelle matinée d’estimation. Il montre là une belle pièce de trois danseurs Robert Micheau-Vernez, estimée à 1 200 €, une fois restaurée.

Une fois par an, en août, le Musée de la faïence de Quimper propose une matinée d’estimation. À chaque fois ou presque, quelques pièces d’intérêt et des surprises. Ce samedi n’a pas dérogé à la règle avec une quarantaine de particuliers qui ont apporté des objets à estimer par le conservateur, Bernard Verlingue. « Il y a deux écoles, expliquait Jérémy Varoquier, assistant, lors de l’annonce de cet événement. Soit les gens pensent avoir un trésor et on les refroidit, soit on nous ramène des pièces que les gens pensent sans valeur et qui se révèlent être des pièces d’artiste ».

Un mathurin Méheut dans le sac de courses !

Et c’est encore ce qui s’est passé : un couple est arrivé avec un Mathurin Méheut, sans aucune protection, dans un sac de courses ! Estimation du « Porteur de raie » de Mathurin Méheut ? Entre 5 000 € et 6 000 €. De quoi repartir assez content de sa petite visite au musée.

Mathurin Méheut
« Le porteur de raie » de Mathurin Méheut.

Autre pièce digne d’intérêt, non pour sa valeur mais pour sa rareté, un petit Napoléon de chez HB Henriot début XXe. « Les Amis du musée et même le conservateur n’en avaient jamais vu de tel, raconte Jérémy Varoquier. Même si la facture n’est pas exceptionnelle, c’est sa rareté qui fait sa valeur ».

Napoléon
Le fameux petit Napoléon a été estimé à une centaine d’euros.

Une petite ramasseuse de fraises de Plougastel, signée Yvonne Jean-Haffen, « l’équivalente féminine de Mathurin Méheut », a également remporté un beau succès auprès des spécialistes présents, ce samedi matin, au musée.

Yvonne Jean-Haffen
Petite ramasseuse de fraises de Plougastel, signée Yvonne Jean-Haffen.

Quant aux imposants trois danseurs de Robert Micheau-Vernez, ils ont été estimés à 1 200 € une fois restaurés. Face aux propriétaires, Bernard Verlingue a montré une petite éraflure sur la pièce et a conseillé de la faire restaurer. « Vous avez quelqu’un à nous conseiller ? » Immédiatement, l’assistant du conservateur a présenté des adresses. « Il y a deux restauratrices dans la région. Généralement, ces petites réparations ne sont pas très coûteuses et, même si elles ne se voient pas, permettent de ne pas tromper l’acheteur ».

Cette fois, les propriétaires d’objets d’art sont venus depuis La Baule (44) ou bien Guingamp pour faire estimer leurs pièces. « D’habitude, c’est plutôt des gens de la région », commente Jérémy Varoquier.

Publié le 8 août 2021 par Catherine Merrer – Le Télégramme ©

Une grande exposition de Xavier de Langlais tout l’été (Le Trégor).

Lannion ouvre cet l’été ses portes aux œuvres de Xavier de Langlais sur un thème qui lui fut cher toute son existence durant : les femmes de Bretagne.

Peinture de Xavier de Langlais
Femme en coiffe du Trégor, huile sur toile, (1947, collection privée), choisie pour être l’affiche de l’exposition Femmes de Bretagne, à la chapelle des Ursulines à Lannion.

A Lannion en 1937, le peintre, graveur et écrivain Xavier de Langlais signait l’une de ses œuvres magistrales : le chemin de croix de la chapelle du collège Saint-Joseph.

84 ans plus tard, c’est à quelques pas de cet édifice conçu par l’architecte James Bouillé, du mouvement artistique Seiz Breur, qu’une exposition importante est dédiée à l’artiste. Il fut d’ailleurs lui-même membre de ce collectif dédié au renouveau de l’art breton du début 20e.

Chemin de croix de Trémel

En Bretagne, Xavier de Langlais, né en 1906 à Sarzeau, dans le Morbihan, a signé de nombreux chemins de croix, dont celui de Trémel. Détruit par le terrible incendie de 2016, la famille expose ici ces deux originaux préservés, issus de sa collection particulière.

Anne de Bretagne - Xavier de Langlais
Anna Vreizh (Anne de Bretagne – 1930), tableau acquis récemment en salle des ventes et longtemps recherché par la famille.

Collections privées

120 œuvres de l’artiste sont aujourd’hui réunies à la chapelle des Ursulines sous la thématique chère à l’auteur : les femmes de Bretagne.

Gravures, huiles sur toiles, croquis, fusains… Toutes les palettes et l’attachement de l’artiste à sa région natale sont ici exposés, dont beaucoup pour la première fois en public, comme le confirme son fils Gaétan de Langlais :

« Les femmes de Bretagne, c’est un thème central dans l’œuvre de mon père, avec en filigrane, souvent, celui de la femme et l’enfant. Les plus belles créations étant au sein de collections privées, nous avons sollicités leurs propriétaires pour l’occasion. »
Gaétan de Langlais

Famille De Langlais à Lannion
Présents au vernissage de l’exposition Xavier de Langlais aux Ursulines à Lannion, les descendants de l’artiste : Katell de Marion et Gwendal de Collart, les petits-enfants, Gaétan et Tugdual de Langlais, les fils.

Vierge à l’enfant

Parmi ces heureux détenteurs, Thibault de Langlais, qui possède plusieurs toiles et gouaches :

« Vers 12-14 ans, j’allais voir mon grand-père dans son atelier. J’ai toujours aimé sa facture, ces couleurs riches, vives, et ces visages expressifs ».

Une œuvre toutefois provient du musée de Rennes : Vierge à l’enfant en tenue de Plougastel.

Les tableaux de mission
Autres pièces magistrales de l’exposition dédiée à Xavier de Langlais, les tableaux de mission ou taolennoù (tableau en breton) qui surplombent la salle, depuis l’entrée

Tableaux de mission

Autres pièces magistrales de l’événement, les tableaux de mission ou taolennoù (tableau en breton) qui surplombent la salle, depuis l’entrée, et jusqu’alors exposés une seule fois, en 2007, au domaine de Trévarez (Finistère).

Xavier de Langlais fut le dernier à peindre ces œuvres de commande, destinées à l’enseignement de la religion, et qui connurent un grand succès jusqu’au milieu du 20e siècle.

« Le sujet me plaît indéfiniment. Ce n’est que peu à peu que j’ai compris ce qu’il était possible de tirer de ces grandes compositions symboliques. Lutte du bien et du mal, de la vie et de la mort… ».

Xavier de Langlais

Extrait du journal de l’artiste, 1936.

Le Roman du Roi Arthur

Autre statut reconnu chez l’homme, celui d’écrivain. Thibault de Langlais se souvient avoir dévoré, enfant, Le Roman du Roi Arthur (cycle arthurien en 5 volumes, aujourd’hui réédité chez Coop Breizh).

Parmi les nombreux ouvrages, romans, pièces de théâtre, dont ceux en breton signés Langleiz, qu’il illustrait lui-même souvent par la technique du bois gravé, il est un ouvrage de référence paru en 1957 et réédité en 2021 chez Flammarion : La Technique de la peinture à l’huile. Encore aujourd’hui, c’est bible des étudiants aux Beaux-Arts, où l’auteur a par ailleurs enseigné.

Prix Xavier de Langlais à Lannion

Et si tous les ans, en automne, au Salon du livre de Carhaix, un prix Xavier de Langlais récompense un ouvrage écrit en langue bretonne, le prix 2021 sera remis ici, aux Ursulines, le 18 septembre.

Jusqu’en octobre, cette rétrospective illustre tous les goûts, techniques et talents de l’auteur. Pour Tugdual de Langlais, frère de Gaétan, « Sa vie tout entière a été une perpétuelle recherche orientée vers la perfection et la beauté. […] Une sorte de quête du Graal vers le mieux… »

Juillet – août : 7j/7, 10 h 30 à 12 h 30 et 14 h 30 à 18 h 30. Sept-octobre : du mardi au samedi 14 h – 18 h et jeudis et samedis de 10 h à 12 h 30. Entrée libre. Plus d’infos sur www.lannion.bzh/vie-culturelle/chapelle-des-ursulines, et pour l’auteur sur www.delanglais.fr et www.xavierdelanglais.bzh ; catalogue de l’exposition en vente sur place (10 €).

Publié le 11 Juillet 2021 par DK – Le Trégor ©