Les élèves de seconde Euro-espagnol ont réalisé, mercredi, des calligraphies sur carreaux de faïence, avec l’aide d’Elsa Alayse, céramiste plasticienne.
Mercredi après-midi, les élèves de la seconde Euro-espagnol du Lycée de Cornouaille se sont réunis autour de la céramiste plasticienne Elsa Alayse, pour réaliser des calligraphies sur des carreaux de faïence. Ces derniers seront ensuite émaillés dans le four de son atelier à Brest. Ces créations s’inscrivent dans le cadre du projet « 711/1492 : le legs andalou » et seront exposées sous la forme d’une frise au Musée de la faïence de Quimper, au mois de mai, accompagnées d’une douzaine de panneaux en espagnol, sur le thème de la philosophie, la médecine, la calligraphie, l’architecture, les sciences et la céramique arabe. Les motifs choisis sont essentiellement floraux et géométriques et rappellent les décors bretons à la broderie. Ils ont été reproduits en utilisant la technique apprise par le calligraphe Mohammed Idali, rencontré en novembre.
Deux Américains ont découvert Quimper, il y a dix ans, à la suite de l’achat d’une tasse en faïence qui les a intrigués. Ils ont poussé leurs investigations et habitent maintenant la capitale de la Cornouaille « for ever » !
Adela et Mark Meadows, anciens antiquaires de la région de San Francisco désormais installés à Quimper. (Photo Jean-Jacques Berrou).
Histoire touchante que celle d’Adela et Mark Meadows, un couple d’antiquaires de la région de San Francisco. Il y a une dizaine d’années, au cours d’un salon d’antiquités, ils débusquent une tasse, une simple tasse. Elle leur plaît. Ils l’exposent dans leur magasin. Ce petit bol de porcelaine va susciter admiration et interrogations parmi leurs clients. Il devient un objet de curiosité. De fins connaisseurs lui prêtent des origines les plus diverses, souvent de France. Nevers et Limoges sont logiquement souvent cités. C’est finalement grâce à leurs recherches sur le net qu’ils trouvent l’origine de cette tasse : Henriot Quimper Adela et Mark Meadows disposent d’un pied à terre parisien pour leur commerce. Lors d’un séjour à Paname, ils ne résistent pas à l’envie de découvrir Quimper et sa faïence. Pendant plusieurs années, ils vont venir en touristes, prendre leurs habitudes dans un gîte. Survient leur retraite. Conquis par la ville, sa douceur de vivre, les magnifiques paysages alentour, ils franchissent le dernier pas et s’installent, en mai 2018, dans le centre-ville de Quimper.
« Tout le monde est cool avec nous »
Ils continuent à s’imprégner de la culture locale. Les musées, notamment, n’ont plus de mystère pour eux. D’un contact facile, ils lient tour à tour connaissance avec « Monsieur Cariou, Monsieur Le Stum, Pascal Jaouen (qu’ils prononcent « Jaouin » malgré tous leurs efforts) et Agnès Lucas, commerçante. Leurs lieux préférés sont les halles, la pâtisserie Le Meur, la rue du Guéodet… Bref, le centre-ville piétonnier, sans oublier les quais, Locmaria et le Moulin Vert avec son festig noz mensuel ! Car, oui, le couple s’est mis à la danse bretonne. Mark Meadows a commencé à se broder une veste pour les soirées bretonnes ! « Tout le monde est cool ici et gentil avec nous », résume Mark Meadows.
« En Amérique, avec de l’argent on peut devenir Président »
Le cas Trump leur est souvent soumis. Il est vite éludé, d’un geste de mépris de la main et d’une rotation significative de la tête : « En Amérique, avec de l’argent, on peut devenir Président. Il n’y a plus de classe moyenne, on est riche ou pauvre, mais avec la même peur des agressions. Le système américain est cassé, la constitution est la même depuis 200 ans ! », explique Adela Meadows. Pas de mal du pays, donc. Mais le dialogue s’interrompt : ils sont conviés par les commerçants qui sont là à prendre un verre. Manquerait plus qu’il leur soit servi dans une tasse en porcelaine. Ce serait un joli clin d’œil.
La demeure de l’artiste Yvonne Jean-Haffen, située au port de Dinan, vient de recevoir le label du ministère de la culture.
La Grande Vigne, la maison d’Yvonne Jean-Haffen, au port de Dinan.
Créé par le ministère de la Culture en 2011, le label Maisons des illustres avait déjà été attribué à quatre lieux du secteur : le manoir de Limoëlou, près de Saint-Malo, qui abrite le musée Jacques-Cartier ; le château de Combour, sur les traces de Chateaubriand ; la maison de Louis Guilloux à Saint-Brieuc ; et la villa Les Rhumbs, à Granville, qui abrite le musée Christian-Dior. La Grande Vigne, la maison que l’artiste peintre Yvonne Jean-Haffen (1895-1993) a léguée à la Ville de Dinan, vient de l’obtenir à son tour. Ce label signale des lieux dont la vocation est de conserver et transmettre la mémoire de femmes et d’hommes qui se sont illustrés dans l’histoire politique, sociale et culturelle de la France. À ce jour, le réseau compte 230 Maisons des illustres, dont quelques-unes à l’étranger. Attribué pour une durée de cinq ans, renouvelable, il constitue une reconnaissance officielle de l’intérêt patrimonial du lieu, qui se doit d’être ouvert au moins quarante jours par an. La Grande Vigne, qui abrite aujourd’hui un musée consacré à Yvonne Jean-Haffen, répondait parfaitement aux critères définis par le label. Elle sera désormais mentionnée dans les documents diffusés par le ministère de la Culture. Celui-ci pourra, par ailleurs, aider à monter des dossiers de demandes de soutiens financiers européens. La maison prépare déjà l’exposition de l’été 2019 : » Je vous le dessine par la Poste « . Elle explorera la correspondance de Mathurin Méheut à Yvonne Jean-Haffen.
Le Musée de la faïence de Locmaria a noué un partenariat avec la boulangerie « Pains et kouign », à Kerfeunteun. À compter d’aujourd’hui, chaque galette achetée donne droit à une fève en porcelaine inspirées du créateur Jim Eugène Sévellec ainsi qu’une entrée pour deux personnes au Musée de la faïence.
Alain Guéguen, fier de présenter ses galettes et les fèves, entouré de M. Verlingue, conservateur du Musée de la faïence et de Philippe Guéguen, gérant de la boulangerie « Pains et kouign ».
Les fèves, en porcelaine (fèves de Clamecy) sont inspirées du créateur Jim Eugène Sévellec (1897-1971) : peintre, illustrateur d’ouvrages, critique d’art, il a exécuté de nombreux ensembles décoratifs pour des hôtels ou restaurants de Brest, Camaret ou Bénodet. Concernant la faïence, Sévellec a été l’un des créateurs les plus prolifiques de l’entre-deux-guerres, en collaboration avec la manufacture Henriot. Il a conçu toute une série de personnages issus de la vie des ports. Chaque galette achetée donne droit à une fève en porcelaine, sur laquelle a été fait un trou en vue d’un éventuel collier, ainsi qu’une entrée pour deux personnes au musée de la faïence (ouvert à partir du 15 avril). La collection de six fèves est également disponible au prix de 12 €.