Dix ans après, rencontre avec celui qui a désiré sauver les célèbres bols Henriot de Quimper (Le Télégramme).

Il y a dix ans, la faïencerie Henriot à Quimper, connue dans le monde entier pour ses bols bretons, était placée sous contrôle judiciaire. Elle a été sauvée par un fils et son père : les Le Goff. Rencontre impromptue avec le jeune homme de l’ombre.

Henriot Quimper
Directeur, petite main à l’atelier et vendeur… Pour faire tourner la faïencerie Henriot à Quimper, François Le Goff donne un coup de main sur tous les postes

« Bonjour, je suis à vous dans cinq minutes ». À la caisse de l’accueil de la faïencerie Henriot-Quimper, un jeune homme prend le temps de discuter avec les clients. Avec sa barbe de trois jours, son polo blanc, son pantalon noir, il apparaît sympathique, serviable avec les visiteurs. Plutôt que de dévoiler son identité, son plaisir est de raconter l’histoire des objets de la faïencerie. Une entreprise qui a choisi de miser sur un mélange savant de tradition et de modernité depuis son changement de propriétaire, il y a exactement dix ans. En liquidation judiciaire, elle avait été rachetée par Jean-Pierre Le Goff, un ancien ingénieur naval et entrepreneur de la région.

Pas que du bol

« Certaines personnes pensent qu’on ne fait que du bol breton. Ils prennent une claque quand ils se rendent compte qu’on travaille vraiment la matière sous toutes ses formes et de manière moderne avec des artistes contemporains ». Un vendeur qui parle à la presse, sans en référer au directeur ? Peu commun. Notamment pour une entreprise aussi emblématique qu’Henriot qui fêtera en 2023 ses 333 bougies !

On peut tout faire… ou presque !

Il enchaîne justement sur l’histoire des bols Henriot. « À la base, quand il y avait un prénom d’homme, on mettait une image de femme à l’intérieur… dans l’idée que ça oriente les enfants vers la personne du « bon » sexe ». Mais, rassurez-vous, ça, c’était il y a bien longtemps. « Maintenant, c’est comme on veut. Sur demande, il nous arrive de faire des bols avec deux femmes qui s’embrassent. On peut tout faire… ou presque ! ».

Henriot Quimper
Finie la seule représentation du couple traditionnel homme/femme : la faïencerie Henriot-Quimper propose aujourd’hui des illustrations qui s’adaptent aux mœurs actuelles

La faïencerie Henriot ne pouvait pas disparaître. Il fallait la racheter

Une photo ? « Je ne sais pas. Je préfère rester discret quand je travaille à la boutique. Et je dis trop ce que je pense. Ça ne plaît pas toujours… Je préfère laisser ça à mon père ». Car oui, ce jeune homme est en fait François Le Goff. Le fils du patron, mais aussi le directeur de la faïencerie, et même celui qui a en partie sauvé l’entreprise. « Il y a dix ans, quand j’ai entendu qu’Henriot était en liquidation, j’ai trouvé ça inconcevable, explique le Douarneniste d’origine de 38 ans. Pour moi, elle ne pouvait pas disparaître. J’ai dit à mon père qu’il fallait la racheter ».

Henriot Quimper
En plus des modèles traditionnels, la faïencerie Henriot-Quimper propose des pièces plus modernes créées en collaboration avec différents artistes contemporains

Directeur, vendeur, petite main à l’atelier…

En juillet 2011, c’est chose faite. Mais la réorganisation est compliquée. En 2017, François Le Goff quitte son travail d’ingénieur électronique dans les pompes à chaleur pour prendre la place de directeur : « L’entreprise perdait de l’argent, il fallait tout réorganiser ». Encore aujourd’hui, l’équilibre est fragile : « On ne perd pas d’argent, mais on n’en gagne pas non plus. On a appris à se serrer la ceinture », dit, toujours positif, celui qui jongle entre le poste de directeur, de vendeur, de petite main à l’atelier… « C’est comme ça qu’on a surmonté la pandémie ».

C’est une entreprise emblématique du savoir-faire breton et, en plus, c’est la plus ancienne de Quimper

Le prochain challenge : l’anniversaire des 333 ans de l’entreprise. « C’était l’objectif qu’on s’était fixé lors du rachat. On espère faire un bel événement qui nous permettra de bien revenir sur la scène », raconte le battant, qui avoue attendre la visite de la maire, Isabelle Assih, depuis son élection. « C’est une entreprise emblématique du savoir-faire breton et, en plus, c’est la plus ancienne de Quimper, j’ai l’impression que la Ville ne la reconnaît pas. De même, on propose des visites, mais on n’est pas référencé dans les guides… Il faut qu’on reconnaisse cette faïencerie. Et sinon, au pire, on se débrouillera ».

Publié le 30 juillet 2021 par Enora Heurtebize – Le Télégramme ©

Une semaine en vidéo, du 21 au 25 avril 2020 – Faïence.

Semaine faïencerie en vidéo, du 21 au 25 avril 2020.

Nous entamons déjà notre 5ème semaine en vidéo dédiée à la céramique de Quimper.


#1 – Visite guidée de la faïencerie.

Aujourd’hui, nous vous invitons à une petite visite de la faïencerie.

France 5 ©


#2 – Le Musée de la Faïence de Quimper (20 ans).

En 2011, le Musée de la Faïence de quimper fêtait ses 20 ans, mais également il réouvrait au public après 4 ans de fermeture. Bernard Verlingue présente les collections du Musée.

2011 – Tébéo ©


#3 – Le bol breton toute une saga.

Vous avez toujours voulu découvrir la fabrication du célèbre bol à oreilles. Ce reportage présente toutes les étapes de sa conception.

France 3 Bretagne ©


#4 – Bernard Verlingue.

En 2016, le Musée de la Faïence de Quimper célébrait ses 25 ans d’existence. Son conservateur, Bernard Verlingue était invité pour cette occasion à l’émission « l’instant ».

2016 – Tébéo ©


#5 – Le grenier de la faïencerie HB-Henriot.

En 2008, un reportage présentait le grenier de la faïencerie HB-Henriot. On y découvre les plâtres ayant servi à la confection de pièces bien connues des amateurs de céramiques quimpéroises.

2008 – TF1 ©


Association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

Une semaine en vidéo, du 7 au 11 avril 2020 – Faïencerie.

Semaine faïencerie en vidéo, du 7 au 11 avril 2020.

Nous vous proposons une 3ème semaine en vidéo, sur la thématique de la faïencerie.


#1 – La faïence de Quimper (300 ans de tradition).

On débute avec un reportage récent, où l’on retrouve la fabrication des céramiques chez Henriot Quimper. L’historien Pascal Le Boëdec évoque le quartier de Locmaria, et un passage au Musée de la Faïence en compagnie de Bernard Verlingue.

2016 – France 3 ©


#2 – La faïence de Quimper (un savoir-faire).

Aujourd’hui, on vous invite à découvrir le savoir-faire de la faïencerie Henriot à Quimper.

France 3 ©


#3 – La faïence de Quimper (Henriot Quimper).

Il y a quelques années M. Eric LIGEN, qui était à l’époque secrétaire général de la manufacture. Il présente dans ce reportage les différents métiers de la faïencerie.

Campagnes TV ©


#4 – La faïence de Quimper (Le bol breton).

La thématique du bol breton est souvent abordée par les médias. Dans ce reportage on retrouve une présentation de la faïencerie, et de la commercialisation dans le centre-ville de Quimper.

TF1 ©


#5 – La faïence de Quimper (Henriot Quimper & le designer Mathieu Pung).

Une petite visite du grenier de la faïencerie en compagnie de Jean-Pierre Le Goff, pour découvrir les plâtres et les moules anciens. Puis, le designer Mathieu Pung présente sa réinterprétation du célèbre bol breton.

France 3 ©


Association des Amis du Musée et de la Faïence de Quimper ©

Jacques en a du bol – Insolite (le Télégramme).

Jacques Gorin est un collectionneur peu commun. Depuis plus de 30 ans, le Plozévetien recherche des bols à oreilles signés de la faïencerie HB Henriot. Il en possède plus de 700 à son domicile ! Pour la première fois, il dévoile son trésor.

Photo le Télégramme - Steven Lecornu

Rencontre.

Quand avez-vous commencé cette collection ?

C’était il y a une trentaine d’années. J’ai d’abord collectionné des moulins à café avant de m’intéresser à la faïence de Quimper. J’ai commencé par acheter de la vaisselle avant de me concentrer essentiellement sur les bols à oreilles. J’ai pas mal voyagé mais même de Tahiti, j’en achetais. Je faisais livrer des colis chez des amis.

Pourquoi les bols ?
Parce qu’il existe une multitude de décors que l’on ne trouve pas ailleurs. Certains ornements, réalisés par des artistes, sont très fins. Je les ai classés par thèmes : animaux, couple danseurs/sonneurs, bustes de femmes/hommes, fleurons, publicitaires (offerts aux clients), cérémonies… Et par tailles, de 5 à 25 cm de diamètre. C’est une partie du patrimoine breton.

J’arrêterai quand je n’aurai plus de place

Où trouvez-vous vos pièces ?
Dans les brocantes, les commerces de souvenirs, aux enchères et de plus en plus sur internet. Ils doivent être tous signés. Je dépense en moyenne entre 20 et 25 € par unité. Jamais plus de 50 €, c’est ma limite. La plupart des bols n’ont plus trop valeur, les gens n’en veulent plus. Ces objets sont passés de mode depuis les années 80. Ici pourtant, plusieurs familles en possèdent. On m’en donne et j’en achète.

Êtes-vous nombreux à partager cette passion ?
Non, je dois être le seul en France à posséder une telle collection. Jean-Pierre Le Goff, le patron de la faïencerie HB Henriot, est venu chez moi, il n’en revenait pas. Je connais très peu de collectionneurs. J’aimerais créer un réseau pour pouvoir échanger avec d’autres passionnés.

Vous en avez plus de 700, en recherchez-vous encore ?
Oui, j’ai déjà identifié plus de 200 bols que j’aimerais posséder. Il n’existe pas de catalogue officiel, impossible de savoir combien d’unités sont sorties des ateliers Henriot. C’est une quête permanente, c’est ce qui me passionne. J’arrêterai quand je n’aurai plus de place.

Possédez-vous des pièces rares ?
Oui, j’ai un bol qui date de la fin du XIXe siècle et quelques-uns du début du XXe. Je possède aussi des pièces uniques offertes par la faïencerie. Ce sont des essais qui n’ont jamais été commercialisés.

Quelle est votre pièce fétiche ?
J’ai une préférence pour le style Fouillen et plus particulièrement le fils, Maurice. Il a peint des motifs celtiques très originaux entre tradition et fantaisie. Ces pièces ne sont pas simples à trouver.

Les bols sont ressemblants. Comment faites-vous pour ne pas vous méprendre et acheter des doubles ?
J’ai photographié la totalité de mes bols. Tous les clichés figurent dans un catalogue que je transporte avec moi.

Est-il possible de voir votre collection ?
C’est impossible d’organiser une exposition car la collection, trop fragile, n’est pas transportable. Du coup, j’ouvre les portes de mon domicile pour la présenter. Il suffit de me contacter au préalable (tél. 06.19.69.29.63).

Publié le 30 octobre 2017 par Steven Lecornu – © Le Télégramme.