Le Musée de la faïence cherche des mécènes (Ouest-France).

Le Musée de la faïence ne pourrait pas vivre sans le mécénat, qui représente 60 % des 200 000 € de son budget annuel. Mais soutenir la structure peut aussi se décliner sous d’autres formes.

Jérémy Varoquier
Jérémy Varoquier, assistant principal de Bernard Verlingue, conservateur du musée de la faïence à Quimper (Finistère), derrière Abysse, la nouvelle sculpture que l’artiste Raymond-Louis Quillivic donne au musée.

Dans son écrin niché dans le quartier de Locmaria à Quimper, le musée de la faïence invite à découvrir un art trop souvent – et injustement – résumé à une assiette aux motifs bleus et jaunes accrochée à un mur. Les visiteurs y sont de plus en plus nombreux : en 2022, ils ont été 13 000 d’avril à septembre, pendant les six mois d’ouverture.

« On fait attention à chaque dépense »

Une reconnaissance pour le travail de la petite équipe : Bernard Verlingue, conservateur, Jérémy Varoquier, assistant principal, et Isabelle Dubourg, guide. Pour faire vivre ce lieu, ils font tout eux-mêmes ou presque : « On rationalise au maximum et on fait attention à Chaque dépense », Jérémy Varoquier. Car le musée est une structure privée et non publique (1).
Alors, pour boucler son budget annuel de « 200 000 € », il lui faut trouver des financements. « 40 % » de cette somme provient de billetterie, les 60 % restants du mécénat. Entreprises. particuliers… Ils sont au total une cinquantaine à aider financièrement le musée. Un généreux soutien qui est, en grande partie, défiscalisable.
Indispensable sous forme d’espèces sonnantes et trébuchantes, mécénat peut aussi prendre d’autres formes, bien moins connues. « II peut s’agir d’un apport de compétences pour, par exemple, animer un atelier pour enfants. D’un peu de temps pour donner un coup de main pour faire quelques travaux. Ou encore d’un don en nature : on a par exemple besoin de nouveaux bancs, notre clim est vieillissante… », invite Jérémy Varoquier.
Comme chaque année, les mécènes seront réunis lors d’une soirée, demain, Ils découvriront, à cette occasion. une nouvelle œuvre exposée depuis quelques jours, Abysse, sculpture de grès chamotte née de l’imagination et des mains de Raymond-Louis Quillivic.
Le peintre et céramiste, installé à Pont-Croix, s’est proposé d’en faire don au musée. Blanches, avec ses formes arrondies et quelques pointes de couleurs, elle rend hommage a l’artiste Yves Tanguy. Afin d’assurer une meilleure visibilité au musée, Jérémy Varoquier ne manque pas d’idées « Pourquoi ne pas, par exemple, imaginer un tracé au sol, entre le centre-ville et Locmaria, qui guiderait les pas des visiteurs jusqu’ici ? Cela existe dans d’autres villes… » L’appel du pied à la collectivité est relancé.

Publié le 5 septembre 2023 – Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©

(1) Seule une subvention de 1 400 € est versée, non pas au musée, mais à l’association des Amis du musée et de la faïence de Quimper, pour le catalogue de la nouvelle collection, chaque année. Environ 10 % du coût total de production du catalogue.


Lapins, marins : les œuvres de Paul Moal à voir et à acheter.

Le musée de la faïence fermera ses portes, comme chaque année, quand l’automne pointera le bout de son nez. Mais d’ici le 30 septembre 2023, les visiteurs peuvent découvrir les créations de Paul Moal.

Paul Moal
En ce mois de septembre 2023, le musée de la faïence à Quimper (Finistère) expose des œuvres de Paul Moal.

Peintre et céramiste, attiré par le monde du travail et notamment les marins-pêcheurs, le Quimpérois propose des sculptures et toiles « cubistes, modernes, colorées », apprécie Jérémy Varoquier, assistant principal de Bernard Verlingue, le conservateur du musée. Le monde étant petit, c’est avec Marjatta Taburet – artiste elle aussi quimpéroise, mise à l’honneur avec son mari dans l’exposition annuelle du musée – que Paul Moal s’est initié à la céramique.
L’occasion de pousser de nouveau la porte du musée pour ceux lui y sont déjà venus ou d’y faire un saut pour ceux qui n’auraient pas encore vu ses collections. Il est même possible de repartir avec l’une des créations de Paul Moal : « faut compter environ 300 €, pour les premières pièces de faïence, à 2 000 € ou 2 500 € pour les bronzes et les huiles sur toile grand format », indique Jérémy Varoquier.

Jusqu’au 30 septembre, du lundi au smnedi, de 10 h à 18 h, au 14, rue Jean-Baptiste Bousquet, 5 €, 4 € de 17 à 25 ans, 3 € de 7 à 17 ans, gratuit pour les moins de 7 ans.

Publié le 5 septembre 2023 – Rose-Marie DUGUEN – Ouest-France ©